Mise à jour du 22/08/2024
Ecusson
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L'Écusson est le centre historique de la ville de Nîmes. Il se caractérise par son périmètre en forme d'écu français ancien. Les boulevards qui l'entourent, percés au XIX° siècle, reprennent le tracé de l'enceinte médiévale de la ville. Les contours de l'Écusson forment aujourd'hui les limites du secteur sauvegardé de la ville de Nîmes.
À partir de son angle nord-ouest et dans le sens des aiguilles d'une montre, il est entouré par les voies suivantes : square Antonin, square de la Bouquerie, boulevard Gambetta, place Saint-Charles, place Gabriel-Péri, boulevard Amiral Courbet, square de la Couronne, esplanade Charles-de-Gaulle, boulevard de la Libération, boulevard des Arènes, boulevard Victor-Hugo, place de la Madeleine, place de la Maison Carrée, boulevard Alphonse-Daudet.
Sous l'Ancien Régime, l'actuel Écusson était divisé en cinq quartiers distincts : Garrigues, Boucarie, Corcomaires, Prat et Méjean. À la jonction des quatre premiers se trouvait la place aux herbes, qui, bordée par la cathédrale, était le cœur économique et religieux de la ville médiévale. Le quartier Méjean comprenait quant à lui l'amphithéâtre romain fortifié, appelé castrum arenae. L'ensemble formé par ces quartiers était entouré par une enceinte fortifiée, jalonnée de portes et de tours. Notons que cette enceinte était d'une circonférence bien inférieure à celle de l'enceinte romaine, longue de plus de 6 km.
À la fin du XVIII° siècle, l'architecte de la province du Languedoc, Jean-Arnaud Raymond, envisage un vaste projet d'urbanisme pour le centre de la ville de Nîmes. Ce projet d'assainissement et d’embellissement du tissu urbain repose alors principalement sur la suppression de l'enceinte médiévale et sur la percée de nouvelles voies de communication. Initié en 1775, la démolition du rempart se termine peu après la Révolution, en 1793. À partir de 1847, la transformation de l'Écusson se poursuit avec la création de plusieurs artères, inspirées des aménagements réalisés par le baron Haussmann à Paris. De cette époque date notamment l'aménagement de la partie nord de l'Écusson, dont la rue Général Perrier.
Dans un souci de préservation et de valorisation de son patrimoine, la ville de Nîmes a décidé en 1984 la création d'un secteur sauvegardé d'une surface de 41 hectares, reprenant les contours de l'Écusson. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé à quant à lui été initié en 2004, puis approuvé en 2007.
La Mairie : L'hôtel de ville est situé place de l'Hôtel de ville et rue de la Trésorerie.
Au XIV° siècle est construite la Trésorerie royale. L'hôtel de ville y est transféré entre 1700 et 1703, depuis la place de l'Horloge. L'édifice est alors agrandi par Jacques Cubizol à partir de plans d'Augustin-Charles d'Aviler, architecte de Montpellier. Entre 1836 et 1837, plusieurs améliorations sont apportées (5 fenêtres ajoutées, etc.) aboutissant à une façade de 45 m de long. D'autres embellissements sont apportés en 1851. Les modifications les plus récentes datent de 1956.
Du côté de la rue de la Trésorerie se trouvent des vestiges de la Trésorerie royale, des bâtis gothiques et une partie Renaissance avec une voûte sur croisée d'ogives. La rampe en fer forgé de l'escalier est de 1851-1852. Sous le plafond, au-dessus de l'escalier, sont accrochés quatre crocodiles naturalisés acquis entre 1587 et 1703. Le crocodile symbolise l'Égypte ; il figure ici car des vétérans, surtout des légions romaines d'Égypte, avaient été installés à Nîmes du temps de l'empereur Auguste.
Place de l' HORLOGE : Avec sa tour, reconstruite au XVIII° siècle, elle rythme le temps au centre de la ville depuis cinq cents ans. Jean Nicot est né dans une des maisons de la place. Ce nîmois, devenu ambassadeur à Lisbonne en 1559, importa une herbe appelée d’abord «nicotiane» puis «tabac». En 2003 la place de l’Horloge a fait peau neuve. Dallage, fontaine au ras du sol, éclairages synchronisés et jeux de lumières multicolores constituent une véritable animation.
La tour de l'horloge de Nîmes est une tour horloge de 31 mètres de hauteur. L'édifice actuel fut reconstruit de 1752 à 1754, en lieu et place d'un beffroi plus ancien du XV° siècle. La terrasse sommitale supporte un élégant campanile en fer forgé en forme de couronne enserrant la cloche des heures.
Chapelle Sainte-Eugénie : Edifice roman cité dès 956, seul édifice religieux à avoir échappé aux destructions de la fin du XVI°e siècle. La chapelle fut concédée aux Protestants en 1561, puis utilisée comme poudrière. En 1569, elle est vendue et reste à l'abandon. En 1657, Sainte-Eugénie est rendue au culte catholique et reste l'unique paroisse de la ville jusqu'en 1746. Les Visitandines s'installent dans le cloître, mentionné à l'est de l'église dans le dénombrement de biens de 1547, en attendant d'intégrer leur couvent en 1666. En 1792, la chapelle est vendue comme bien national. En 1877, elle est rachetée par le chanoine Couran pour être rendue au culte après des travaux qui lui donnèrent son aspect actuel. L'édifice présente deux périodes de construction : la nef du X° siècle et le chœur du XV° siècle. Elle a été dotée vers 1880-1885 d'une façade en ciment moulé néo-médiévale et surmontée de deux étages. Le retable néogothique qui occupe toute la travée du chœur serait l'œuvre du sculpteur Roy ou Rey.
Cathédrale Notre-Dame et Saint-Castor : Consacrée à Castor d'Apt, elle est le siège épiscopal du diocèse de Nîmes, Uzès et Alès.
Des remplois de blocs et de colonnes antiques ont longtemps fait croire que la cathédrale avait été construite sur un monument antique. Des fouilles archéologiques menées en 1920 ont identifié les vestiges d'une église du VII° siècle située à l'ouest de la façade et en partie couverte par la construction romane. De nombreux sarcophages retrouvés à l'intérieur indiquent un usage funéraire constant jusqu'au XII° siècle. De nouveaux édifices sont construits à l'époque carolingienne, constituant une groupe épiscopal, dédiés à la Vierge, à Saint Etienne et Saint Jean. Le groupe comprenait un atrium qui fut remployé comme cloître à l'époque romane et gothique. Il devait se trouver au sud de l'actuel édifice.
La cathédrale a connu trois états successifs.
Une cathédrale romane, construite à l’emplacement d’édifices plus anciens (notamment de la période romaine), fut consacrée en 1096 par le pape Urbain II, même si les travaux empiétèrent certainement sur le XII° siècle.
De cette époque, il subsiste quelques pans de façades : un mur-pignon surmonté d'un ancien clocher-mur adossé au clocher actuel ayant abrité les premières cloches.
La façade est rythmée, en partie, par des arcatures lombardes, et un fronton triangulaire « à l’antique » typique de l’art roman provençal, abritant dans la partie gauche une suite en bas-relief de l’Ancien Testament.
Au cours des guerres de religion, Notre-Dame-et-Saint-Castor fut endommagée sérieusement à deux reprises par les Réformés, en 1567 et 1621. L’un des deux clochers de sa façade dite « tour du Trésor », au sud, comparable à la tour Fenestrelle d'Uzès, fut d’ailleurs détruite à ceci près qu'elle était de plan carré et plus haute que la seconde d'après les plans de Poldo D'Albenas au xvie siècle et possédait des arcatures géminées (comme à Uzès). Ce sont les protestants qui participèrent financièrement à la reconstruction de la nef. Seule la tour nord-ouest échappa à la destruction, servant de poste d'observation.
Une seconde cathédrale fut bâtie au XVII° siècle sous l’impulsion de l’évêque Cohon dans le style alors classique.
La structure de l’édifice actuel date de cette époque : un vaisseau unique à chapelles latérales, voûté d’ogives.
De cette époque date la remarquable chapelle baroque du Rosaire dans le prolongement du chœur, donnant sur le déambulatoire à la pointe est de l'édifice ; elle est couronnée par un lanternon et a été restaurée il y a environ 10 ans.
En 1822, le portail d'origine roman, relativement petit, fut démoli ainsi que des sculptures adjacentes de la même époque afin de réaliser la porte actuelle néoclassique à fronton triangulaire en l'honneur de la visite de la duchesse d'Angoulême pour permettre le passage de son dais.
Enfin, entre 1877 et 1882, l’architecte Henri Antoine Révoil, architecte des Monuments Historiques dans la région méditerranéenne, habilla l’intérieur de la cathédrale classique en style romano-byzantin.
La troisième chapelle du côté sud abrite un panneau de sarcophage paléochrétien, ainsi que le tombeau du cardinal de Bernis.
La cathédrale a été consacrée basilique mineure le 27 octobre 1882 et a été classée au titre des monuments historiques en 1906.
Henri Antoine Révoil ne fut cependant pas autorisé à remanier la façade principale en style néo-roman.
Musée du Vieux Nîmes : Le musée a été créé en 1920 par l'érudit Henry Bauquier, né à Nîmes. Aménagé dans l'ancien palais épiscopal datant de la fin du XVII° siècle, il se trouve sur la place aux Herbes, à coté de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor.
Parmi les collections permanentes, des salons reconstituent l'univers des industriels du textile aux XVIII° et XIX° siècles. Une salle situe la place de la serge de Nîmes (denim) dans la production textile nîmoise sur plus de trois siècles.
Le palais épiscopal bâti pour Guillaume Briçonnet (1496-1511) ayant été détruit en 1567, son successeur Monseigneur Séguier, entreprit en 1682 la construction de l'édifice actuel. Ce monument résulte de la collaboration entre Alexis de la Feuille de Melville, inspecteur des ouvrages du Canal du Midi, auteur des plans et l'architecte Jacques Cubizol. En 1757, l'architecte Gabriel Dardalhion réalisa le grand escalier et aménagea les appartements du premier étage. Dans sa forme actuelle (qui date des remaniements de 1910), le bâtiment comporte un corps de logis central, entre cour et jardin, avec une aile orientale en retour vers le nord et, à l'ouest, une façade factice qui simule une aile occidentale symétrique à la première. Les communs sont situés à l'ouest du jardin. Les écuries, qui étaient situées à l'est du bâtiment, ouvraient sur une cour qui communiquait par des passages avec la cour d'honneur, le jardin et la rue du Chapitre. La cour d'honneur donnait également accès à la chapelle épiscopale, liaison supprimée en 1910 pour créer la rue Mathieu-Lacroix. Un sous-sol voûté occupe la surface du bâtiment. Les façades nord et sud présentent une travée de fenêtres formant un léger avant-corps. La travée centrale, plus large que les autres, concentre toute l'ornementation sculptée. Au XIX° siècle, les menuiseries des baies ont été remplacées par des vitraux. La décoration intérieure date également du milieu du XIX° siècle. Toutefois, des peintures ont été retrouvées dans le cabinet de l'évêque, pouvant être attribuées à François et Jean Gommeau, et datées de 1683-1685.
Place du Chapitre : La place du Chapitre est nichée entre le musée du Vieux Nîmes et la cathédrale.
Au temps des gaulois, le quartier était dédié à l’agriculture puis fut englobé dans l’enceinte de la ville durant la domination romaine. Des fragments de grandes statues laissent croire à l’existence d’un ancien monument important sous l’actuel musée.
Au Moyen Âge, plus précisément au XIII° siècle, la place fût modifiée en profondeur avec l’édification de bâtiments canoniaux, un pavage des cours et l’installation de systèmes hydrauliques de drainage et de puisage des eaux. Durant les deux siècles suivants, des travaux d’embellissement ont eu lieu dans un style Renaissance. L’Évêque installa sa maison qui donnait alors sur la Belle-Croix, de l’autre côté de la cathédrale.
Grâce à l’aménagement des architectes Dominique Pierre et Philippe Ghezzi, la place du chapitre a encore changé pour devenir ce que vous voyez aujourd’hui à savoir un espace urbain contemporain mettant en valeur la qualité architecturale des bâtiments existants. Des tracés élégants mais rigoureux, des matériaux minéraux en lien direct avec l’environnement existant permettent une sensation de fraîcheur à ceux qui la découvrent ou qui y piquent-niquent. De jour comme de nuit la place vaut le détour, notamment quand on aime danser le tango dans un décor illuminé au sol qui rend le lieu fort romantique.
Presbytère de la la Cathédrale : Situé au 9 rue Saint-Castor, à deux pas de la cathédrale.
La date de construction de cette cure Saint Castor n'est pas connue, mais le presbytère existait au XVII° siècle. Nommée la "Garde de Dieu", sa façade aux deux colonnes ioniques et son décor sculpté Renaissance, la cure ne semblait la propriété de quiconque au XVI° siècle. À l'origine, la parcelle dépendait de l'Eglise Saint Etienne du Chemin, celui reliant la cathédrale et Saint Julien, hors les murs. Au début du XVII°, elle devient résidence du prévôt, Nicolas Halley, le plus important personnage du Chapitre. Propriété privée ensuite, elle revient au chanoine Bégault, puis sort à nouveau du champ écclésiastique en 1733, avant d'être rachetée par la ville pour loger le curé de la paroisse de Saint Castor.
École supérieure des beaux-arts : C(est une école d'art française fondée en 1985. Elle est installée dans l'hôtel Rivet.
En 1786, l'hôtel Rivet est construit pour David Rivet, négociant en soieries et armateur à Cadix, désireux de se retirer dans sa ville natale. La construction est attribuée à Jean-Arnaud Raymond, architecte du roi ayant conçu l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris. Il s'agit du seul témoignage, dans la région, des réalisations de cet architecte. La façade sur la Grand rue, et celle sur la cour arrière sont monumentales. L'édifice comprend également deux petites ailes, ainsi qu'une composition qui fermait le côté rue. Les ailes étaient prolongées par des terrasses menant au jardin.
Plus tard, l'édifice accueille un hôpital. En 1822, il est remanié par l'architecte Durand pour abriter la préfecture, avec la mise en place d'une galerie couverte. En 1857, il devient le couvent des dames de la Miséricorde, puis une école primaire de jeunes filles.
En 1985, l'École supérieure des beaux-arts de Nîmes, créée en 1820 comme « école de dessin » avec Jean Vignaud à sa tête, s'y installe. Deux ans plus tard, l'extérieur est rénové par Ariel Balmassière et l'intérieur par Jean-Michel Wilmotte.
Maison de l'avocat des pauvres : Son adresse est le 16 rue Fresque et le bâtiment se trouve également sur les rues de l'Etoile et Louis Raoul. Il s'agit en fait de deux bâtiments distincts qui ont été réunis. La maison principale, ouvrant sur la rue Fresque, a conservé son entrée en anse de panier, encadrée par deux arcs de boutiques. La porte donne sur un passage conduisant à un puits de lumière avec un escalier à vis dans oeuvre, ce qui est une disposition assez rare. L'organisation générale date de l'époque médiévale et le premier niveau s'articule autour de la petite cour. Outre la structure, de nombreux éléments datant du XV° siècle sont encore en place, en particulier les coussièges. Les travaux du XVII° siècle ont modifié les ouvertures côté rue de l'Etoile et rue Louis Raoul. Les cheminées ont été reprises au cours du XVIII° siècle. À la fin du XIX°e siècle, les réparations sont importantes mais sans changement notable.
Le bâtiment a hébergé la fondation de l'Avocaterie des Pauvres, un établissement de bienfaisance qui logeait un avocat pour défendre les pauvres aux tribunaux de Nîmes. Au début XV° siècle, il manquait dans les tribunaux de justice à Nîmes un défenseur pour les pauvres. Louis Raoul, bachelier ès-lois Acheta le bâtiment en 1449, il lègua en 1460 sa maison au profit d'un avocat des pauvres et ses biens pour que les pauvres, veuves et orphelins soient défendus gratuitement. L'institution c'est maintenue jusqu'au début du XX° siècle.
Petit TempleSitué 19 rue du Grand-Couvent. Il se situe dans l'ancienne église du couvent des Ursulines, édifié de 1714 à 1718. À l'intérieur se trouve notamment un remarquable buffet d'orgue très travaillé, du milieu du XVIII° siècle. Il a été appelé Petit temple autrefois pour le différencier du Grand temple de la Calade (5000 places, détruit en 1686).
En 1665, que les Ursulines s'installent à Nîmes. La construction de leur couvent débute en 1714 pour se terminer quatre années plus tard. En 1793, pendant la Révolution, l'édifice est acheté pour l'usage des protestants de Nîmes par Alexandre Vincens-Valz, riche protestant et professeur de rhétorique. Il est alors inauguré par le pasteur Paul Rabaut. La façade de l'actuelle rue Claude Brousson est restaurée en 1846, aux frais de la ville. En 1881, la fille d'Alexandre Vincens donne le temple au Consistoire.
Le bâtiment est de style baroque, avec des influences provençales. Comme beaucoup de temples du sud-est de la France, il comporte une arche en pierre.
Hôtel de Bernis : Maison familiale du cardinal de Bernis.
C'est à l'origine un édifice du XV° siècle, époque dont il subsiste une fenêtre à meneau sur la façade sur rue. La cour est de style Renaissance tardif, datant de l'époque Louis XIII. Elle présente une ordonnance palladienne qui semble être une copie du temple de Diane. À droite et à gauche s'ouvre, en rez-de-chaussée, une double arcade en plein cintre supportée par quatre piliers accompagnés, à l'extérieur, de colonnettes engagées supportant une platebande. À droite, entre les deux piliers médians, se trouve un puits surmonté par une petite arcade. Au fond, trois grands pilastres engagés sont séparés par de larges fenêtres. Au premier étage, percées dans des murs de brique, huit fenêtres sont surmontées de frontons circulaires et triangulaires en alternance. Entre les frontons et à leur niveau, un oeil-de-boeuf ovale est percé sur chaque face. Les pièces du rez-de-chaussée sont voûtées, à l'exception de celle de l'aile sud. L'aménagement des pièces du premier niveau est contemporain des travaux de la cour. Toutes le cheminées datent du XVIII° siècle et proviennent de divers endroits.
L'Écusson est le centre historique de la ville de Nîmes. Il se caractérise par son périmètre en forme d'écu français ancien. Les boulevards qui l'entourent, percés au XIX° siècle, reprennent le tracé de l'enceinte médiévale de la ville. Les contours de l'Écusson forment aujourd'hui les limites du secteur sauvegardé de la ville de Nîmes.
À partir de son angle nord-ouest et dans le sens des aiguilles d'une montre, il est entouré par les voies suivantes : square Antonin, square de la Bouquerie, boulevard Gambetta, place Saint-Charles, place Gabriel-Péri, boulevard Amiral Courbet, square de la Couronne, esplanade Charles-de-Gaulle, boulevard de la Libération, boulevard des Arènes, boulevard Victor-Hugo, place de la Madeleine, place de la Maison Carrée, boulevard Alphonse-Daudet.
Sous l'Ancien Régime, l'actuel Écusson était divisé en cinq quartiers distincts : Garrigues, Boucarie, Corcomaires, Prat et Méjean. À la jonction des quatre premiers se trouvait la place aux herbes, qui, bordée par la cathédrale, était le cœur économique et religieux de la ville médiévale. Le quartier Méjean comprenait quant à lui l'amphithéâtre romain fortifié, appelé castrum arenae. L'ensemble formé par ces quartiers était entouré par une enceinte fortifiée, jalonnée de portes et de tours. Notons que cette enceinte était d'une circonférence bien inférieure à celle de l'enceinte romaine, longue de plus de 6 km.
À la fin du XVIII° siècle, l'architecte de la province du Languedoc, Jean-Arnaud Raymond, envisage un vaste projet d'urbanisme pour le centre de la ville de Nîmes. Ce projet d'assainissement et d’embellissement du tissu urbain repose alors principalement sur la suppression de l'enceinte médiévale et sur la percée de nouvelles voies de communication. Initié en 1775, la démolition du rempart se termine peu après la Révolution, en 1793. À partir de 1847, la transformation de l'Écusson se poursuit avec la création de plusieurs artères, inspirées des aménagements réalisés par le baron Haussmann à Paris. De cette époque date notamment l'aménagement de la partie nord de l'Écusson, dont la rue Général Perrier.
Dans un souci de préservation et de valorisation de son patrimoine, la ville de Nîmes a décidé en 1984 la création d'un secteur sauvegardé d'une surface de 41 hectares, reprenant les contours de l'Écusson. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé à quant à lui été initié en 2004, puis approuvé en 2007.
La Mairie : L'hôtel de ville est situé place de l'Hôtel de ville et rue de la Trésorerie.
Au XIV° siècle est construite la Trésorerie royale. L'hôtel de ville y est transféré entre 1700 et 1703, depuis la place de l'Horloge. L'édifice est alors agrandi par Jacques Cubizol à partir de plans d'Augustin-Charles d'Aviler, architecte de Montpellier. Entre 1836 et 1837, plusieurs améliorations sont apportées (5 fenêtres ajoutées, etc.) aboutissant à une façade de 45 m de long. D'autres embellissements sont apportés en 1851. Les modifications les plus récentes datent de 1956.
Du côté de la rue de la Trésorerie se trouvent des vestiges de la Trésorerie royale, des bâtis gothiques et une partie Renaissance avec une voûte sur croisée d'ogives. La rampe en fer forgé de l'escalier est de 1851-1852. Sous le plafond, au-dessus de l'escalier, sont accrochés quatre crocodiles naturalisés acquis entre 1587 et 1703. Le crocodile symbolise l'Égypte ; il figure ici car des vétérans, surtout des légions romaines d'Égypte, avaient été installés à Nîmes du temps de l'empereur Auguste.
Place de l' HORLOGE : Avec sa tour, reconstruite au XVIII° siècle, elle rythme le temps au centre de la ville depuis cinq cents ans. Jean Nicot est né dans une des maisons de la place. Ce nîmois, devenu ambassadeur à Lisbonne en 1559, importa une herbe appelée d’abord «nicotiane» puis «tabac». En 2003 la place de l’Horloge a fait peau neuve. Dallage, fontaine au ras du sol, éclairages synchronisés et jeux de lumières multicolores constituent une véritable animation.
La tour de l'horloge de Nîmes est une tour horloge de 31 mètres de hauteur. L'édifice actuel fut reconstruit de 1752 à 1754, en lieu et place d'un beffroi plus ancien du XV° siècle. La terrasse sommitale supporte un élégant campanile en fer forgé en forme de couronne enserrant la cloche des heures.
Chapelle Sainte-Eugénie : Edifice roman cité dès 956, seul édifice religieux à avoir échappé aux destructions de la fin du XVI°e siècle. La chapelle fut concédée aux Protestants en 1561, puis utilisée comme poudrière. En 1569, elle est vendue et reste à l'abandon. En 1657, Sainte-Eugénie est rendue au culte catholique et reste l'unique paroisse de la ville jusqu'en 1746. Les Visitandines s'installent dans le cloître, mentionné à l'est de l'église dans le dénombrement de biens de 1547, en attendant d'intégrer leur couvent en 1666. En 1792, la chapelle est vendue comme bien national. En 1877, elle est rachetée par le chanoine Couran pour être rendue au culte après des travaux qui lui donnèrent son aspect actuel. L'édifice présente deux périodes de construction : la nef du X° siècle et le chœur du XV° siècle. Elle a été dotée vers 1880-1885 d'une façade en ciment moulé néo-médiévale et surmontée de deux étages. Le retable néogothique qui occupe toute la travée du chœur serait l'œuvre du sculpteur Roy ou Rey.
Cathédrale Notre-Dame et Saint-Castor : Consacrée à Castor d'Apt, elle est le siège épiscopal du diocèse de Nîmes, Uzès et Alès.
Des remplois de blocs et de colonnes antiques ont longtemps fait croire que la cathédrale avait été construite sur un monument antique. Des fouilles archéologiques menées en 1920 ont identifié les vestiges d'une église du VII° siècle située à l'ouest de la façade et en partie couverte par la construction romane. De nombreux sarcophages retrouvés à l'intérieur indiquent un usage funéraire constant jusqu'au XII° siècle. De nouveaux édifices sont construits à l'époque carolingienne, constituant une groupe épiscopal, dédiés à la Vierge, à Saint Etienne et Saint Jean. Le groupe comprenait un atrium qui fut remployé comme cloître à l'époque romane et gothique. Il devait se trouver au sud de l'actuel édifice.
La cathédrale a connu trois états successifs.
Musée du Vieux Nîmes : Le musée a été créé en 1920 par l'érudit Henry Bauquier, né à Nîmes. Aménagé dans l'ancien palais épiscopal datant de la fin du XVII° siècle, il se trouve sur la place aux Herbes, à coté de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor.
Parmi les collections permanentes, des salons reconstituent l'univers des industriels du textile aux XVIII° et XIX° siècles. Une salle situe la place de la serge de Nîmes (denim) dans la production textile nîmoise sur plus de trois siècles.
Le palais épiscopal bâti pour Guillaume Briçonnet (1496-1511) ayant été détruit en 1567, son successeur Monseigneur Séguier, entreprit en 1682 la construction de l'édifice actuel. Ce monument résulte de la collaboration entre Alexis de la Feuille de Melville, inspecteur des ouvrages du Canal du Midi, auteur des plans et l'architecte Jacques Cubizol. En 1757, l'architecte Gabriel Dardalhion réalisa le grand escalier et aménagea les appartements du premier étage. Dans sa forme actuelle (qui date des remaniements de 1910), le bâtiment comporte un corps de logis central, entre cour et jardin, avec une aile orientale en retour vers le nord et, à l'ouest, une façade factice qui simule une aile occidentale symétrique à la première. Les communs sont situés à l'ouest du jardin. Les écuries, qui étaient situées à l'est du bâtiment, ouvraient sur une cour qui communiquait par des passages avec la cour d'honneur, le jardin et la rue du Chapitre. La cour d'honneur donnait également accès à la chapelle épiscopale, liaison supprimée en 1910 pour créer la rue Mathieu-Lacroix. Un sous-sol voûté occupe la surface du bâtiment. Les façades nord et sud présentent une travée de fenêtres formant un léger avant-corps. La travée centrale, plus large que les autres, concentre toute l'ornementation sculptée. Au XIX° siècle, les menuiseries des baies ont été remplacées par des vitraux. La décoration intérieure date également du milieu du XIX° siècle. Toutefois, des peintures ont été retrouvées dans le cabinet de l'évêque, pouvant être attribuées à François et Jean Gommeau, et datées de 1683-1685.
Place du Chapitre : La place du Chapitre est nichée entre le musée du Vieux Nîmes et la cathédrale.
Au temps des gaulois, le quartier était dédié à l’agriculture puis fut englobé dans l’enceinte de la ville durant la domination romaine. Des fragments de grandes statues laissent croire à l’existence d’un ancien monument important sous l’actuel musée.
Au Moyen Âge, plus précisément au XIII° siècle, la place fût modifiée en profondeur avec l’édification de bâtiments canoniaux, un pavage des cours et l’installation de systèmes hydrauliques de drainage et de puisage des eaux. Durant les deux siècles suivants, des travaux d’embellissement ont eu lieu dans un style Renaissance. L’Évêque installa sa maison qui donnait alors sur la Belle-Croix, de l’autre côté de la cathédrale.
Grâce à l’aménagement des architectes Dominique Pierre et Philippe Ghezzi, la place du chapitre a encore changé pour devenir ce que vous voyez aujourd’hui à savoir un espace urbain contemporain mettant en valeur la qualité architecturale des bâtiments existants. Des tracés élégants mais rigoureux, des matériaux minéraux en lien direct avec l’environnement existant permettent une sensation de fraîcheur à ceux qui la découvrent ou qui y piquent-niquent. De jour comme de nuit la place vaut le détour, notamment quand on aime danser le tango dans un décor illuminé au sol qui rend le lieu fort romantique.
Presbytère de la la Cathédrale : Situé au 9 rue Saint-Castor, à deux pas de la cathédrale.
La date de construction de cette cure Saint Castor n'est pas connue, mais le presbytère existait au XVII° siècle. Nommée la "Garde de Dieu", sa façade aux deux colonnes ioniques et son décor sculpté Renaissance, la cure ne semblait la propriété de quiconque au XVI° siècle. À l'origine, la parcelle dépendait de l'Eglise Saint Etienne du Chemin, celui reliant la cathédrale et Saint Julien, hors les murs. Au début du XVII°, elle devient résidence du prévôt, Nicolas Halley, le plus important personnage du Chapitre. Propriété privée ensuite, elle revient au chanoine Bégault, puis sort à nouveau du champ écclésiastique en 1733, avant d'être rachetée par la ville pour loger le curé de la paroisse de Saint Castor.
École supérieure des beaux-arts : C(est une école d'art française fondée en 1985. Elle est installée dans l'hôtel Rivet.
En 1786, l'hôtel Rivet est construit pour David Rivet, négociant en soieries et armateur à Cadix, désireux de se retirer dans sa ville natale. La construction est attribuée à Jean-Arnaud Raymond, architecte du roi ayant conçu l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris. Il s'agit du seul témoignage, dans la région, des réalisations de cet architecte. La façade sur la Grand rue, et celle sur la cour arrière sont monumentales. L'édifice comprend également deux petites ailes, ainsi qu'une composition qui fermait le côté rue. Les ailes étaient prolongées par des terrasses menant au jardin.
Plus tard, l'édifice accueille un hôpital. En 1822, il est remanié par l'architecte Durand pour abriter la préfecture, avec la mise en place d'une galerie couverte. En 1857, il devient le couvent des dames de la Miséricorde, puis une école primaire de jeunes filles.
En 1985, l'École supérieure des beaux-arts de Nîmes, créée en 1820 comme « école de dessin » avec Jean Vignaud à sa tête, s'y installe. Deux ans plus tard, l'extérieur est rénové par Ariel Balmassière et l'intérieur par Jean-Michel Wilmotte.
Maison de l'avocat des pauvres : Son adresse est le 16 rue Fresque et le bâtiment se trouve également sur les rues de l'Etoile et Louis Raoul. Il s'agit en fait de deux bâtiments distincts qui ont été réunis. La maison principale, ouvrant sur la rue Fresque, a conservé son entrée en anse de panier, encadrée par deux arcs de boutiques. La porte donne sur un passage conduisant à un puits de lumière avec un escalier à vis dans oeuvre, ce qui est une disposition assez rare. L'organisation générale date de l'époque médiévale et le premier niveau s'articule autour de la petite cour. Outre la structure, de nombreux éléments datant du XV° siècle sont encore en place, en particulier les coussièges. Les travaux du XVII° siècle ont modifié les ouvertures côté rue de l'Etoile et rue Louis Raoul. Les cheminées ont été reprises au cours du XVIII° siècle. À la fin du XIX°e siècle, les réparations sont importantes mais sans changement notable.
Le bâtiment a hébergé la fondation de l'Avocaterie des Pauvres, un établissement de bienfaisance qui logeait un avocat pour défendre les pauvres aux tribunaux de Nîmes. Au début XV° siècle, il manquait dans les tribunaux de justice à Nîmes un défenseur pour les pauvres. Louis Raoul, bachelier ès-lois Acheta le bâtiment en 1449, il lègua en 1460 sa maison au profit d'un avocat des pauvres et ses biens pour que les pauvres, veuves et orphelins soient défendus gratuitement. L'institution c'est maintenue jusqu'au début du XX° siècle.
Petit TempleSitué 19 rue du Grand-Couvent. Il se situe dans l'ancienne église du couvent des Ursulines, édifié de 1714 à 1718. À l'intérieur se trouve notamment un remarquable buffet d'orgue très travaillé, du milieu du XVIII° siècle. Il a été appelé Petit temple autrefois pour le différencier du Grand temple de la Calade (5000 places, détruit en 1686).
En 1665, que les Ursulines s'installent à Nîmes. La construction de leur couvent débute en 1714 pour se terminer quatre années plus tard. En 1793, pendant la Révolution, l'édifice est acheté pour l'usage des protestants de Nîmes par Alexandre Vincens-Valz, riche protestant et professeur de rhétorique. Il est alors inauguré par le pasteur Paul Rabaut. La façade de l'actuelle rue Claude Brousson est restaurée en 1846, aux frais de la ville. En 1881, la fille d'Alexandre Vincens donne le temple au Consistoire.
Le bâtiment est de style baroque, avec des influences provençales. Comme beaucoup de temples du sud-est de la France, il comporte une arche en pierre.
Hôtel de Bernis : Maison familiale du cardinal de Bernis.
C'est à l'origine un édifice du XV° siècle, époque dont il subsiste une fenêtre à meneau sur la façade sur rue. La cour est de style Renaissance tardif, datant de l'époque Louis XIII. Elle présente une ordonnance palladienne qui semble être une copie du temple de Diane. À droite et à gauche s'ouvre, en rez-de-chaussée, une double arcade en plein cintre supportée par quatre piliers accompagnés, à l'extérieur, de colonnettes engagées supportant une platebande. À droite, entre les deux piliers médians, se trouve un puits surmonté par une petite arcade. Au fond, trois grands pilastres engagés sont séparés par de larges fenêtres. Au premier étage, percées dans des murs de brique, huit fenêtres sont surmontées de frontons circulaires et triangulaires en alternance. Entre les frontons et à leur niveau, un oeil-de-boeuf ovale est percé sur chaque face. Les pièces du rez-de-chaussée sont voûtées, à l'exception de celle de l'aile sud. L'aménagement des pièces du premier niveau est contemporain des travaux de la cour. Toutes le cheminées datent du XVIII° siècle et proviennent de divers endroits.