Mise à jour du 22/08/2024
Les Jardins de la fontaine
Retour à Nîmes
Le quartier des Jardins de la Fontaine s'est réellement développé à l'époque gallo-romaine et figure parmi les plus anciens de la ville. Il occupait le centre de la ville antique, entre la fontaine et le forum.
Des fouilles récentes ont notamment permis de dégager, dans les environs, les traces d'un quartier populaire indigène, une riche demeure du iie siècle (rue Pasteur) et, au croisement du boulevard Jaurès et de la rue de Sauve, un édifice public somptueux dont l'usage demeure mystérieux.
La rétractation urbaine, à la chute de l'empire romain, entraîne la mise à l'écart de la fontaine, à l'extérieur du rempart. Son canal est occupée par des moulins, ce qui crée des conflits avec les habitants qui en dépendent. Ils furent détruits en 1742.
A partir de 1739, les travaux visant à réguler le débit de la source ont mis au jour de nombreux vestiges de l'époque romaine : un sanctuaire dédié à Auguste, un portique entourant un bassin, un théâtre antique (hélas enfoui et non compris dans le projet d'aménagement général). Les Jardins de la Fontaine ont été réalisés entre 1745 et 1755 sur la base de ces vestiges. Ils permirent de mettre en valeur deux autres monuments romains ayant particulièrement bien résisté à l'épreuve du temps, le temple de Diane et la tour Magne. Le projet fut mené par Jacques Philippe Mareschal, ingénieur militaire du roi Louis XV et directeur des fortifications de la province de Languedoc.
Projet d'abord utilitaire, la rationalisation de l'approvisionnement en eau de la ville, la découverte des ruines antiques propulse les travaux vers un chantier d'embellissement et d'urbanisation de grande ampleur.
Le canal du Quai de la Fontaine amène les eaux de la source du Jardin de la Fontaine à la ville de Nîmes. La rivière formée par ces eaux d'écoulement s'appelle l'Agau, elle a été recouverte dans la ville au XIX° siècle pour assurer une meilleure salubrité aux habitants. La rivière servait auparavant à faire tourner des moulins, au trempage des laines, soies et coton utilisé par la bonneterie, au lavage du linge de maison et à l'alimentation des fossés de la ville. Les terrains situés en bordure du canal ont été achetés par la ville au XVII° siècle pour être cédés à des particuliers avec obligation de construire des façades bourgeoises en pierre de taille. Les aménagements du canal, ombragé de micocouliers, ont été effectués vers 1750 sur le plan des jardins à la française.
Dix importants vases de type Médicis et huit statues de marbre proviennent du château de la Mosson à Montpellier après son démantèlement dans les années 1740. Ils sont l'œuvre, dans les années 1720, du grand sculpteur français Nicolas Sébastien Adam.
Antoine Bigot : Antoine Bigot, né à Nîmes le 27 février 1825 et mort à Nîmes le 7 janvier 1897, est un poète français d'expression occitane (provençal de Nîmes). Issu d'une famille protestante, instruit, Antoine Hippolyte Bigot échappe aux travaux des champs, au travail manuel si répandu à cette époque et se destine au commerce. Dans les années 1850, il fait la connaissance de Jean Reboul, puis de Louis Roumieux avec lequel il se lance dans la littérature. En 1854, Frédéric Mistral et ses amis écrivains occitans provençaux fondent le Félibrige et invitent Antoine Bigot à les rejoindre. Il s'y refuse par goût d'indépendance et parce qu'il veut chanter sa ville de Nîmes dans son propre langage, son « impur patois qui s'éteint » : la langue la plus populaire de la ville. En 1861, il devient correspondant de l'Académie de Nîmes, puis membre à part entière en 1864. En 1865, il est membre du Consistoire de l'Église réformée. Il meurt en son domicile de la rue Cart, le 7 janvier 1897, laissant derrière lui la renommée d'un poète estimé et d'un homme juste et droit. En 1903, sous l'influence de son ami et continuateur Jean Mejean, le buste d'Antoine Bigot est dressé près de la statue de Jean Reboul au bas du grand escalier des Jardins de la Fontaine. À cette occasion, Émile Reinaud, ancien maire de Nîmes, prononce un discours en provençal à la mémoire d'Antoine Bigot. Gaston Doumergue, alors ministre, est également présent à la cérémonie. Protestant et républicain, Antoine Bigot a souvent été opposé à Jean Reboul, catholique et royaliste. Il est inhumé au cimetière protestant de Nîmes.
Jean Reboul : Jean Reboul né le 23 janvier 1796 à Nîmes et mort le 28 mai 1864 dans la même ville, est un poète et homme politique français.
Fils d’un serrurier originaire du Bas-Vivarais et de Gabrielle Thibaut, il est placé en pensionnat jusqu'à l'âge de treize ans, puis entre comme clerc chez un avoué. Mais, à la mort de son père, il est contraint de devenir, à quinze ans, boulanger, profession qu'il exercera toute sa vie. En 1815, après le débarquement de Napoléon au Golfe Juan, il s'engage dans les volontaires royaux. Jean Reboul commence d'écrire en 1820 avec une pièce intitulée Le Duel, puis avec une cantate sur la guerre d'Espagne en 1824. En 1828, il est l'auteur du célèbre L’Ange et l’enfant, poème paru dans La Quotidienne et qui lui assure la renommée. Parmi ses autres poésies, Le Dernier Jour fut de celles qui lui assurèrent une place honorable parmi les poètes français. Chateaubriand passa quelques heures à Nîmes et lui rendit visite en le félicitant pour ses travaux. Lamartine, Alexandre Dumas et d'autres célébrités de l’époque comme Andersen vinrent aussi lui rendre visite. Membre de l'Académie du Gard, il en est le président en 1835. Ce n'est qu'en 1836 qu'il publie ses Poésies, qu'il dédie à Lamartine. Dans les années 1850, il fait connaissance avec le jeune Antoine Bigot. Il devient également un « ami inséparable » de son homologue protestant Jules Canonge, et un proche de Gaston de Flotte.
Lors des élections législatives de 1848, il fut élu député à l'Assemblée nationale constituante par 51 470 voix. Il vote notamment en faveur de la loi d'exil bannissant la famille d'Orléans. En 1852, le gouvernement impérial voulut lui conférer une décoration. Il répondit qu’il ne croyait pas être « passé à l’état de monument » et la refusa. Jean Reboul, catholique et royaliste, a souvent été opposé à Antoine Bigot, protestant et républicain.
Intérieur du Temple de Diane :
Le Nymphée : Le projet Mareschal, tel qu'il fut définitivement exécuté, ne conserva pas exactement le plan antique des abords de la source, découvert lors des fouilles de l'ingénieur Clapier. Pour ne pas surcharger la source, Mareschal maintint le pont batardeau que les Romains avaient construit pour retenir les eaux du bassin, mais il refit celui-ci à deux arches au lieu de trois qu'il avait primitivement ; le Nymphée antique fut conservé dans ses grandes lignes, mais ses colonnes furent rapetissées, le styloblate fut surélevé, la jolie frise antique copiée sans soins et sans respect et les fragments des colonnes décoratives perdues ; à la place du piédestal de la statue de l'empereur romain, dont on avait retrouvé un doigt doré, on érigea sur un socle une « Nymphe à la Cruche », oeuvre du sculpteur Raché, heureusement entourée de vases, et de groupes décoratifs dus au sculpteur Larchevêque et qui ont contribué largement à la réputation de l'ensemble ; les moellons extraits des substructions antiques servirent à édifier le développement colossal des murs de soutènement, etc...
Le quartier des Jardins de la Fontaine s'est réellement développé à l'époque gallo-romaine et figure parmi les plus anciens de la ville. Il occupait le centre de la ville antique, entre la fontaine et le forum.
Des fouilles récentes ont notamment permis de dégager, dans les environs, les traces d'un quartier populaire indigène, une riche demeure du iie siècle (rue Pasteur) et, au croisement du boulevard Jaurès et de la rue de Sauve, un édifice public somptueux dont l'usage demeure mystérieux.
La rétractation urbaine, à la chute de l'empire romain, entraîne la mise à l'écart de la fontaine, à l'extérieur du rempart. Son canal est occupée par des moulins, ce qui crée des conflits avec les habitants qui en dépendent. Ils furent détruits en 1742.
A partir de 1739, les travaux visant à réguler le débit de la source ont mis au jour de nombreux vestiges de l'époque romaine : un sanctuaire dédié à Auguste, un portique entourant un bassin, un théâtre antique (hélas enfoui et non compris dans le projet d'aménagement général). Les Jardins de la Fontaine ont été réalisés entre 1745 et 1755 sur la base de ces vestiges. Ils permirent de mettre en valeur deux autres monuments romains ayant particulièrement bien résisté à l'épreuve du temps, le temple de Diane et la tour Magne. Le projet fut mené par Jacques Philippe Mareschal, ingénieur militaire du roi Louis XV et directeur des fortifications de la province de Languedoc.
Projet d'abord utilitaire, la rationalisation de l'approvisionnement en eau de la ville, la découverte des ruines antiques propulse les travaux vers un chantier d'embellissement et d'urbanisation de grande ampleur.
Le canal du Quai de la Fontaine amène les eaux de la source du Jardin de la Fontaine à la ville de Nîmes. La rivière formée par ces eaux d'écoulement s'appelle l'Agau, elle a été recouverte dans la ville au XIX° siècle pour assurer une meilleure salubrité aux habitants. La rivière servait auparavant à faire tourner des moulins, au trempage des laines, soies et coton utilisé par la bonneterie, au lavage du linge de maison et à l'alimentation des fossés de la ville. Les terrains situés en bordure du canal ont été achetés par la ville au XVII° siècle pour être cédés à des particuliers avec obligation de construire des façades bourgeoises en pierre de taille. Les aménagements du canal, ombragé de micocouliers, ont été effectués vers 1750 sur le plan des jardins à la française.
Dix importants vases de type Médicis et huit statues de marbre proviennent du château de la Mosson à Montpellier après son démantèlement dans les années 1740. Ils sont l'œuvre, dans les années 1720, du grand sculpteur français Nicolas Sébastien Adam.
Les 4 statues, situées de part et d'autre de l'allée principale, sont des copies dont les oeuvres originales sont attribuées à Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778).
Antoine Bigot : Antoine Bigot, né à Nîmes le 27 février 1825 et mort à Nîmes le 7 janvier 1897, est un poète français d'expression occitane (provençal de Nîmes). Issu d'une famille protestante, instruit, Antoine Hippolyte Bigot échappe aux travaux des champs, au travail manuel si répandu à cette époque et se destine au commerce. Dans les années 1850, il fait la connaissance de Jean Reboul, puis de Louis Roumieux avec lequel il se lance dans la littérature. En 1854, Frédéric Mistral et ses amis écrivains occitans provençaux fondent le Félibrige et invitent Antoine Bigot à les rejoindre. Il s'y refuse par goût d'indépendance et parce qu'il veut chanter sa ville de Nîmes dans son propre langage, son « impur patois qui s'éteint » : la langue la plus populaire de la ville. En 1861, il devient correspondant de l'Académie de Nîmes, puis membre à part entière en 1864. En 1865, il est membre du Consistoire de l'Église réformée. Il meurt en son domicile de la rue Cart, le 7 janvier 1897, laissant derrière lui la renommée d'un poète estimé et d'un homme juste et droit. En 1903, sous l'influence de son ami et continuateur Jean Mejean, le buste d'Antoine Bigot est dressé près de la statue de Jean Reboul au bas du grand escalier des Jardins de la Fontaine. À cette occasion, Émile Reinaud, ancien maire de Nîmes, prononce un discours en provençal à la mémoire d'Antoine Bigot. Gaston Doumergue, alors ministre, est également présent à la cérémonie. Protestant et républicain, Antoine Bigot a souvent été opposé à Jean Reboul, catholique et royaliste. Il est inhumé au cimetière protestant de Nîmes.
Jean Reboul : Jean Reboul né le 23 janvier 1796 à Nîmes et mort le 28 mai 1864 dans la même ville, est un poète et homme politique français.
Fils d’un serrurier originaire du Bas-Vivarais et de Gabrielle Thibaut, il est placé en pensionnat jusqu'à l'âge de treize ans, puis entre comme clerc chez un avoué. Mais, à la mort de son père, il est contraint de devenir, à quinze ans, boulanger, profession qu'il exercera toute sa vie. En 1815, après le débarquement de Napoléon au Golfe Juan, il s'engage dans les volontaires royaux. Jean Reboul commence d'écrire en 1820 avec une pièce intitulée Le Duel, puis avec une cantate sur la guerre d'Espagne en 1824. En 1828, il est l'auteur du célèbre L’Ange et l’enfant, poème paru dans La Quotidienne et qui lui assure la renommée. Parmi ses autres poésies, Le Dernier Jour fut de celles qui lui assurèrent une place honorable parmi les poètes français. Chateaubriand passa quelques heures à Nîmes et lui rendit visite en le félicitant pour ses travaux. Lamartine, Alexandre Dumas et d'autres célébrités de l’époque comme Andersen vinrent aussi lui rendre visite. Membre de l'Académie du Gard, il en est le président en 1835. Ce n'est qu'en 1836 qu'il publie ses Poésies, qu'il dédie à Lamartine. Dans les années 1850, il fait connaissance avec le jeune Antoine Bigot. Il devient également un « ami inséparable » de son homologue protestant Jules Canonge, et un proche de Gaston de Flotte.
Lors des élections législatives de 1848, il fut élu député à l'Assemblée nationale constituante par 51 470 voix. Il vote notamment en faveur de la loi d'exil bannissant la famille d'Orléans. En 1852, le gouvernement impérial voulut lui conférer une décoration. Il répondit qu’il ne croyait pas être « passé à l’état de monument » et la refusa. Jean Reboul, catholique et royaliste, a souvent été opposé à Antoine Bigot, protestant et républicain.
Intérieur du Temple de Diane :
Le Nymphée : Le projet Mareschal, tel qu'il fut définitivement exécuté, ne conserva pas exactement le plan antique des abords de la source, découvert lors des fouilles de l'ingénieur Clapier. Pour ne pas surcharger la source, Mareschal maintint le pont batardeau que les Romains avaient construit pour retenir les eaux du bassin, mais il refit celui-ci à deux arches au lieu de trois qu'il avait primitivement ; le Nymphée antique fut conservé dans ses grandes lignes, mais ses colonnes furent rapetissées, le styloblate fut surélevé, la jolie frise antique copiée sans soins et sans respect et les fragments des colonnes décoratives perdues ; à la place du piédestal de la statue de l'empereur romain, dont on avait retrouvé un doigt doré, on érigea sur un socle une « Nymphe à la Cruche », oeuvre du sculpteur Raché, heureusement entourée de vases, et de groupes décoratifs dus au sculpteur Larchevêque et qui ont contribué largement à la réputation de l'ensemble ; les moellons extraits des substructions antiques servirent à édifier le développement colossal des murs de soutènement, etc...