Mise à jour du 22/08/2024
Boulevard Talabot et Sergent Triaire
Retour à Nîmes
La construction de ces boulevards est directement lié à l'arrivée tu train à Nîmes, et surtout à la construction de la gare actuelle. Les boulevards longent sur toutes leurs longueurs la ligne SNCF, à l'EST vers Avignon (Talabot) et à l'Ouest vers Montpellier (Sergent Triaire). Le viaduc SNCF longe la ville d’Est en Ouest sur une longueur de 1760 m et comporte 207 arches de 4, 6, 8 m d’ouvertures pour ne pas faire obstacle aux cheminements existants entre la ville et la campagne, et pour enjamber les trois couloirs d’écoulement naturel des eaux, le cadereau d’Uzès, le Vistre de la Fontaine et le cadereau d’Alès. Les arches utilisées au XIX° siècle par des ateliers d’artisans sont aujourd’hui souvent bouchées ou accueillent des petits commerces ; leur dégagement a été demandé suite aux inondations d’octobre 1988.
Durant la 2eme guerre mondiale le 2 mars 1944 les forces d'occupations ont pendu 15 otages dont 6 devant le pont de chemin de fer de la route d’Uzès.
Gare SNCF Nîmes Centre : La construction de la première gare de Nîmes, répond à un contexte économique, industriel, politique et culturel bien précis. En 1839 le chemin de fer arrive à Nîmes. Nîmes est à la fin du XVIII° siècle une des grandes villes manufacturières de France. Sa production était exportée dans tout le bassin méditerranéen et jusqu’aux Indes. Place commerciale importante au carrefour du Languedoc, de la Provence et de la Vallée du Rhône, l’arrivée du chemin de fer était pour elle cruciale.
Paulin Talabot (Limoges 1799 – Paris 1885) va construire la première ligne du Gard entre Beaucaire-Nîmes-Alès-La Grand Combe. La première gare de Nîmes, appelée alors « embarcadère », est mise en service par la Compagnie des Mines de la Grand’ Combe et des chemins de fer du Gard le 15 juillet 1839, jour de la foire de Beaucaire. Elle dessert la section de Nîmes à Beaucaire. L’embarcadère est construit à l’est de la ville, entre les chemins d’Uzès et d‘Avignon, dans le quartier Richelieu, aménagé dans la première moitié du XVIII° siècle. La ligne, longue de 88 km, est organisée en trois sections : Nîmes-Beaucaire, Alès-Nîmes, Alès-La Grand’ Combe.
La seconde gare de Nîmes, face à l’avenue Feuchères, est édifiée au sud de la ville, entre 1842 et 1844 lors de la création de la ligne Nîmes Montpellier. Elle devient la gare principale de la ville, monument emblématique du XIX° siècle et de la Révolution industrielle.
Elle est l’une des plus anciennes gares de France. Nous ne connaissons pas son architecte, qui peut porter le nom de Paulin Talabot lui-même puisqu’il a signé les plans du premier embarcadère route d’Uzès. Cela pourrait être aussi Charles Didion, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui en 1840, est chargé de donner un plan d’ensemble pour déterminer l’emplacement de la gare. Les entrepreneurs de travaux publics sont Rouvière, Cabane et Canteloup, les ingénieurs chargés de surveiller les travaux, Gaunaud puis Aurés.
Son architecture est une référence directe aux arches des arènes de Nîmes ou amphithéâtre avec sa vingtaine d’arcades monumentales, une longue façade de 110 m long sur 20,60 de large et 7 m de hauteur.
L’esthétique n’est pas oubliée : «Ces trains roulants en quelque sorte suspendus seront un monument pour la ville». La façade se termine par six frontons, séparés par des balustres ajoutés plus tardivement.
A l’intérieur, des voutes d’arêtes très bien appareillées et des escaliers imposants mènent aux quais sur le viaduc. L’architecte a recherché une heureuse alliance entre une architecture de pierre classique associée à des matériaux modernes de l’époque, acier, béton, verre. La toiture est à l’origine appuyée sur une structure métallique qui a été remplacée en 1947 par une couverture faite de « voiles arcades » en béton armé. Une horloge monumentale se situe au centre de la façade, au premier étage. Au début, les voyageurs, peu habitués, contestaient sans cesse les départs des trains parce qu’ils les rataient, d’où cette nécessité de mettre de grandes horloges dans les gares ! L’horloge du jacquemart en face de l’Hôtel de Ville est référent de l’horloge de la gare de Nîmes.
En 1870, la gare est agrandie avec 3 voies supplémentaires pour les marchandises en plus des 3 voies de voyageurs. Élargissant le viaduc, des piliers de pierre sont remplacés par des colonnes en fonte, avec des plafonds de voutains en briques pleines sur poutres métalliques.
Si la gare et son viaduc se prolongent sur les boulevards Talabot et Sergent Triaire, la municipalité se devait de la mettre en valeur par l’aménagement d’une avenue. En 1840, l’ingénieur Charles Didion, est chargé d’un plan d’ensemble ayant pour mission de préciser l’emplacement de la seconde gare, de l’avenue qui la reliera à l’Esplanade, des immeubles qui la borderont, des voies qui la relieront aux différents quartiers de la ville et de ses faubourgs. En 1845, l’avenue Feuchères est tracée en hommage au général baron Adrien Victor de Feuchères qui, en 1842, avait fait un don financier important à sa ville de Nîmes.
L’HÔTEL DE PARIS : L’histoire de l’hôtel de Paris est directement liée à la construction de la gare de Nîmes en 1844. Qui dit gare, dit hôtels de voyageurs. Ceux-ci apparaissent très tôt, dès l’ouverture de la ligne, plutôt sur le côté est de l’avenue Feuchères et du « boulevard du viaduc », devenu aujourd’hui boulevard Talabot.
Le plan cadastral napoléonien de 1829 montre qu’à l’emplacement de l’hôtel de Paris s’étendaient alors des champs et des terrains agricoles. La parcelle sur laquelle se construit l’immeuble de l’hôtel de Paris est un grand jardin potager de plus d’un hectare qui appartient à un certain Joseph Marcon. Celui-ci est acheté en 1838 par un notable du nom de Joseph Vigne qui, voulant réaliser une fructueuse opération immobilière, la lotit puis la revend d’une part à la Compagnie du chemin de fer pour construire le viaduc et l’avenue qui longe celui-ci et d’autre part à différents propriétaires.
Dans les années 1840, Joseph Vigne vend un lot de 780 m2 à Jules Puech-Rolland qui y fait construire un pavillon de plaisance puis, peu après l’inauguration de la gare en 1844, un autre immeuble beaucoup plus grand, sans que nous sachions ce qu’est devenu le petit pavillon initialement construit.
Un nouveau propriétaire, Isidore Watton, libraire nîmois installé rue des Lombards, achète en 1882 et engage des agrandissements dans la pointe triangulaire de la parcelle et d’importantes transformations modifiant l’aspect de la façade sur le boulevard du viaduc.
Les propriétaires, qui se sont beaucoup succédé (parmi eux, on peut citer Marcel Boyer, Gaston Bompard, Albert Tchiprout), confient la gestion du café à des limonadiers et celle de l’hôtel à des hôteliers. La famille Frézal-Rascalon est alors très impliquée dans l’hôtellerie nîmoise, tenant l’hôtel des Arts au n°21 de l’avenue Feuchères et le café de la garnison au n°87 du boulevard Gambetta. En 1899, l’hôtel des Arts déplace son enseigne au n°3 du boulevard Talabot avec une entrée au n°31 de la rue de la Servie puis prend le nom au début du XX° siècle d’« Hôtel Glacier » avant de devenir en 1931 l’« Hôtel de Paris », complètement rénové en 1936 « avec tout le confort moderne » comme le précisent les publicités.
L’hôtel est encore signalé comme ouvert à la fin des années 1970 mais les nouvelles réglementations hôtelières, surtout en matière de sécurité, ont sans doute été à l’origine de sa fermeture tandis que le café au rez-de-chaussée continue à fonctionner jusque dans les années 2000.
Squatté pendant 30 ans, l’hôtel de Paris vient d’être réhabilité. La Société d’Aménagement du Territoire (SAT), créée en 1986 pour intervenir sur le territoire de Nîmes Métropole est devenue propriétaire et a engagé en 2020 une profonde restauration afin de transformer les lieux en auberge de jeunesse.
Le bâtiment a une forme triangulaire qui s’explique par l’existence d’une rue, aujourd’hui disparue, qui a délimité la forme de la parcelle. Il possède donc trois façades dont une aveugle côté est, une qui ouvre à l’ouest sur la rue de la Servie et la façade principale qui donne sur le boulevard Talabot.
La construction de ces boulevards est directement lié à l'arrivée tu train à Nîmes, et surtout à la construction de la gare actuelle. Les boulevards longent sur toutes leurs longueurs la ligne SNCF, à l'EST vers Avignon (Talabot) et à l'Ouest vers Montpellier (Sergent Triaire). Le viaduc SNCF longe la ville d’Est en Ouest sur une longueur de 1760 m et comporte 207 arches de 4, 6, 8 m d’ouvertures pour ne pas faire obstacle aux cheminements existants entre la ville et la campagne, et pour enjamber les trois couloirs d’écoulement naturel des eaux, le cadereau d’Uzès, le Vistre de la Fontaine et le cadereau d’Alès. Les arches utilisées au XIX° siècle par des ateliers d’artisans sont aujourd’hui souvent bouchées ou accueillent des petits commerces ; leur dégagement a été demandé suite aux inondations d’octobre 1988.
Durant la 2eme guerre mondiale le 2 mars 1944 les forces d'occupations ont pendu 15 otages dont 6 devant le pont de chemin de fer de la route d’Uzès.
Gare SNCF Nîmes Centre : La construction de la première gare de Nîmes, répond à un contexte économique, industriel, politique et culturel bien précis. En 1839 le chemin de fer arrive à Nîmes. Nîmes est à la fin du XVIII° siècle une des grandes villes manufacturières de France. Sa production était exportée dans tout le bassin méditerranéen et jusqu’aux Indes. Place commerciale importante au carrefour du Languedoc, de la Provence et de la Vallée du Rhône, l’arrivée du chemin de fer était pour elle cruciale.
Paulin Talabot (Limoges 1799 – Paris 1885) va construire la première ligne du Gard entre Beaucaire-Nîmes-Alès-La Grand Combe. La première gare de Nîmes, appelée alors « embarcadère », est mise en service par la Compagnie des Mines de la Grand’ Combe et des chemins de fer du Gard le 15 juillet 1839, jour de la foire de Beaucaire. Elle dessert la section de Nîmes à Beaucaire. L’embarcadère est construit à l’est de la ville, entre les chemins d’Uzès et d‘Avignon, dans le quartier Richelieu, aménagé dans la première moitié du XVIII° siècle. La ligne, longue de 88 km, est organisée en trois sections : Nîmes-Beaucaire, Alès-Nîmes, Alès-La Grand’ Combe.
La seconde gare de Nîmes, face à l’avenue Feuchères, est édifiée au sud de la ville, entre 1842 et 1844 lors de la création de la ligne Nîmes Montpellier. Elle devient la gare principale de la ville, monument emblématique du XIX° siècle et de la Révolution industrielle.
Elle est l’une des plus anciennes gares de France. Nous ne connaissons pas son architecte, qui peut porter le nom de Paulin Talabot lui-même puisqu’il a signé les plans du premier embarcadère route d’Uzès. Cela pourrait être aussi Charles Didion, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui en 1840, est chargé de donner un plan d’ensemble pour déterminer l’emplacement de la gare. Les entrepreneurs de travaux publics sont Rouvière, Cabane et Canteloup, les ingénieurs chargés de surveiller les travaux, Gaunaud puis Aurés.
Son architecture est une référence directe aux arches des arènes de Nîmes ou amphithéâtre avec sa vingtaine d’arcades monumentales, une longue façade de 110 m long sur 20,60 de large et 7 m de hauteur.
L’esthétique n’est pas oubliée : «Ces trains roulants en quelque sorte suspendus seront un monument pour la ville». La façade se termine par six frontons, séparés par des balustres ajoutés plus tardivement.
A l’intérieur, des voutes d’arêtes très bien appareillées et des escaliers imposants mènent aux quais sur le viaduc. L’architecte a recherché une heureuse alliance entre une architecture de pierre classique associée à des matériaux modernes de l’époque, acier, béton, verre. La toiture est à l’origine appuyée sur une structure métallique qui a été remplacée en 1947 par une couverture faite de « voiles arcades » en béton armé. Une horloge monumentale se situe au centre de la façade, au premier étage. Au début, les voyageurs, peu habitués, contestaient sans cesse les départs des trains parce qu’ils les rataient, d’où cette nécessité de mettre de grandes horloges dans les gares ! L’horloge du jacquemart en face de l’Hôtel de Ville est référent de l’horloge de la gare de Nîmes.
En 1870, la gare est agrandie avec 3 voies supplémentaires pour les marchandises en plus des 3 voies de voyageurs. Élargissant le viaduc, des piliers de pierre sont remplacés par des colonnes en fonte, avec des plafonds de voutains en briques pleines sur poutres métalliques.
Si la gare et son viaduc se prolongent sur les boulevards Talabot et Sergent Triaire, la municipalité se devait de la mettre en valeur par l’aménagement d’une avenue. En 1840, l’ingénieur Charles Didion, est chargé d’un plan d’ensemble ayant pour mission de préciser l’emplacement de la seconde gare, de l’avenue qui la reliera à l’Esplanade, des immeubles qui la borderont, des voies qui la relieront aux différents quartiers de la ville et de ses faubourgs. En 1845, l’avenue Feuchères est tracée en hommage au général baron Adrien Victor de Feuchères qui, en 1842, avait fait un don financier important à sa ville de Nîmes.
L’HÔTEL DE PARIS : L’histoire de l’hôtel de Paris est directement liée à la construction de la gare de Nîmes en 1844. Qui dit gare, dit hôtels de voyageurs. Ceux-ci apparaissent très tôt, dès l’ouverture de la ligne, plutôt sur le côté est de l’avenue Feuchères et du « boulevard du viaduc », devenu aujourd’hui boulevard Talabot.
Le plan cadastral napoléonien de 1829 montre qu’à l’emplacement de l’hôtel de Paris s’étendaient alors des champs et des terrains agricoles. La parcelle sur laquelle se construit l’immeuble de l’hôtel de Paris est un grand jardin potager de plus d’un hectare qui appartient à un certain Joseph Marcon. Celui-ci est acheté en 1838 par un notable du nom de Joseph Vigne qui, voulant réaliser une fructueuse opération immobilière, la lotit puis la revend d’une part à la Compagnie du chemin de fer pour construire le viaduc et l’avenue qui longe celui-ci et d’autre part à différents propriétaires.
Dans les années 1840, Joseph Vigne vend un lot de 780 m2 à Jules Puech-Rolland qui y fait construire un pavillon de plaisance puis, peu après l’inauguration de la gare en 1844, un autre immeuble beaucoup plus grand, sans que nous sachions ce qu’est devenu le petit pavillon initialement construit.
Un nouveau propriétaire, Isidore Watton, libraire nîmois installé rue des Lombards, achète en 1882 et engage des agrandissements dans la pointe triangulaire de la parcelle et d’importantes transformations modifiant l’aspect de la façade sur le boulevard du viaduc.
Les propriétaires, qui se sont beaucoup succédé (parmi eux, on peut citer Marcel Boyer, Gaston Bompard, Albert Tchiprout), confient la gestion du café à des limonadiers et celle de l’hôtel à des hôteliers. La famille Frézal-Rascalon est alors très impliquée dans l’hôtellerie nîmoise, tenant l’hôtel des Arts au n°21 de l’avenue Feuchères et le café de la garnison au n°87 du boulevard Gambetta. En 1899, l’hôtel des Arts déplace son enseigne au n°3 du boulevard Talabot avec une entrée au n°31 de la rue de la Servie puis prend le nom au début du XX° siècle d’« Hôtel Glacier » avant de devenir en 1931 l’« Hôtel de Paris », complètement rénové en 1936 « avec tout le confort moderne » comme le précisent les publicités.
L’hôtel est encore signalé comme ouvert à la fin des années 1970 mais les nouvelles réglementations hôtelières, surtout en matière de sécurité, ont sans doute été à l’origine de sa fermeture tandis que le café au rez-de-chaussée continue à fonctionner jusque dans les années 2000.
Squatté pendant 30 ans, l’hôtel de Paris vient d’être réhabilité. La Société d’Aménagement du Territoire (SAT), créée en 1986 pour intervenir sur le territoire de Nîmes Métropole est devenue propriétaire et a engagé en 2020 une profonde restauration afin de transformer les lieux en auberge de jeunesse.
Le bâtiment a une forme triangulaire qui s’explique par l’existence d’une rue, aujourd’hui disparue, qui a délimité la forme de la parcelle. Il possède donc trois façades dont une aveugle côté est, une qui ouvre à l’ouest sur la rue de la Servie et la façade principale qui donne sur le boulevard Talabot.