Mise à jour du 22/08/2024
Boulevard Gambetta et Etienne Saintenac
Retour à Nîmes
En 1688, par suite de la construction de la citadelle, tout ce quartier de la ville se trouva modifié. On abattit alors les deux anciennes portes de la Bouquerie et des Prêcheurs, de même que la partie des remparts allant de l'une à l'autre. On construisit en même temps de nouvelles murailles qui, se joignant avec le fort, renfermèrent dans leur enceinte tout le faubourg des Prêcheurs. Trois nouvelles portes furent ouvertes, l'une appelée d'Alais, la seconde, assez voisine de l'ancien château, prit dans la suite le nom des Casernes, la troisième tout pré du fort.
La construction du boulevard du Petit-Cours remonte, comme celle du Grand-Cours, á l'année 1689 et est due à l'architecte Gabriel Dardalhion ; seulement il y avait entre les deux une différence de niveau très-considérable, le Petit Cours était de beaucoup en contre-bas et ne terminait par une porte dite des Casernes A laquelle on arrivait par une série d'escaliers. C'était là que passait la nouvelle enceinte fortifiée dite de Rohan. Près de cette porte se trouvait un puits romain dont on s'est souvent servi lors des grandes sècheresses, mais il parait qu'on en a perdu la trace, car il a été impossible de le retrouver lorsqu'il y a quelques années on a voulu l'utiliser.
Au coin de la rue du Château sur l'emplacement occupé aujourd'hui par la maison Rouvier, on voyait l'ancienne salle de spectacle qui fut brûlée en 1799.
Maison BoullaFrançois-Henry Bertrand-Boulla achète vers 1881 deux maisons qu'il fait démolir pour construire sa nouvelle résidence. Il y installe également les bureaux et les ételiers de sa manufacture de tapis et tissus d'ameublement, spécialisée dans les copies de textiles anciens. La facade en pierre de taille, dotée d'un décord foisonnant inspiré de la Renaissance, expression de sa réussite commerciale, peut se lire commeune vitrine de ses productions.
On peut admirer des exemples de sa production au Musée du vieux Nîmes dans la salle qui porte son nom.
Place Saint Charles : En octobre 1903, couverture avec une charpente métallique et des tôles ondulées du marché de gros St Charles (fruits et légumes). La structure longeait le Boulevard Gambetta. Le marché était ouvert tous les matins jusqu'à midi, à 7h de novembre à mars ; à 6h en avril, septembre et octobre ; à 5h de mai à août. Avant sa couverture, la place paraissant trop petite, une étude est réalisée, les commerçants ayant une préférence marquée à mettre leurs marchandises du côté du Boulevard Gambetta en laissant libre le côté Nord de la place. Un placier sera désigné pour distribuer les emplacements. Au début des années 1960, le marché de gros sera déplacé au nouveau marché-gare, route de Montpellier. La structure métallique sera revendue à un particulier et démontée en 1964. De 1884 à 1960, le marché Saint-Charles avaient alimenté en fruits, légumes et primeurs, les halles centrales ainsi que les épiceries de la ville et des villages environnants. Cette place portera plusieurs noms, place St Jean au XVIII° siècle, ensuite place de l'allée au début du XIX° siècle. L'allée étant composée à l'époque du Grand Cours et du Petit Cours, qui deviendront le Boulevard Gambetta en 1883, sous l'administration du maire Républicain Ali Margarot. La place avait reçu la première fontaine publique en 1824, cette dernière étant alimentée par le Nymphée du Jardin de la Fontaine. L’eau non potable, était réservée aux animaux, aux ménages et à la toilette.
Eglise Saint-Charles : Son patronyme exact est "Saint-Charles-Borromée". En 1686, le site est occupé par l'établissement des Doctrinaires (Prêtres de la Doctrine Chrétienne) avec un prieuré-cure et un séminaire dans le faubourg des prêcheurs à Nîmes. Entre 1772 et 1773, la paroisse Saint-Charles est fondée par Mgr de Becdelièvre, puis par le roi. La construction de l'église s'effectue de 1774 à 1776 par l'architecte Claude Rollin, du fait du développement important des faubourgs de Nîmes au cours des XVII° et XVIII° siècles (soieries, teintureries, etc., la ville, alors très industrieuse, double son nombre d'habitants au fil du XVIII° siècle). Pendant la Révolution, l'église est saccagée puis redevient une cure en 1801. De 1856 à 1886, l'édifice est agrandi et doté d'un nouveau chœur ajouté dans le prolongement de la nef initiale.
C'est une église de style néo-classique. La façade possède un vaste fronton classique, très simple, triangulaire, avec pilastres et chapiteaux engagés. L'intérieur a un plan de "style jésuite" : une seule nef divisée en quatre travées, des chapelles et des tribunes bordées de balustres en pierre. La voûte atteint 18,65 m. Seule la grande baie surmontant la porte, ornée d'une grande coquille, fait référence au "style Louis XV".
Maison natale d'Alphonse Daudet : L’auteur des Lettres de mon moulin est né à Nîmes et y vivra ses neuf premières années. C’est dans le secteur des négociants textiles, au 20 boulevard Gambetta, que naît Alphonse Daudet le 13 mai 1840. La ville marquera profondément le futur écrivain avant qu’il ne s’exile à Lyon puis à Paris. Si ses écrits reflètent pleinement ses origines méridionales, Nîmes conserve l’empreinte de l’artiste.
Il est baptisé à la cathédrale Notre-Dame Saint Castor. Ses parents, originaires de l’Ardèche cévenole et tisserands de métier, avaient une fabrique à Grézan, sur l’actuelle rue de Brunswick, et un maset en garrigue. Peu de temps après sa naissance, les affaires paternelles commencent à péricliter. La famille déménagera plusieurs fois, quittant la belle maison Sabran où étaient installés le magasin et un atelier d’ourdissage, pour s’installer en face, au 1 rue Graverol, dans une maison plus petite, puis rue Arc-du-Gras près du marché Bellecroix, dans le secteur des tripiers, avant de se loger directement dans la fabrique, où le jeune Alphonse et son frère Ernest jouent les « Robinson » près de « hauts lauriers » (Le Petit Chose et Quarante ans de Paris). Après la vente de la fabrique aux Carmélites, ils s’installent rue Séguier, face à l’Académie, où ils disposent « d’un jardin et d’une serre abandonnée ».
Fort Vauban : Il se situe au nord du boulevard gambetta contre le Castelum. C'est sans doute du titre de citadelle qu'il faut qualifier cet édifice, ce titre du moins lui convient beaucoup mieux que celui de fort qu'on lui donne. Dès 1774, des pourparlers sont entamés pour déconstruire l’enceinte de Nîmes. Ce n’est qu’en 1787 que le projet est finalement approuvé et lancé. Les démolitions des remparts se poursuivent sur plusieurs années. Cette citadelle fut presque toute bâtie au bout d'un an.
C’est en effet à tort que l’on nomme cette citadelle « Fort Vauban » même si Jean-François Ferry a proposé une construction dans la lignée des réalisations du célèbre ingénieur et architecte militaire. Ce dernier est en effet occupé à des travaux plus importants et cela. La citadelle imaginée par Jean-François Ferry s’inspire fidèlement des réalisations de Sébastien Le Prestre de Vauban : elle se compose d’un parallélogramme doté « de 4 bastions d’angles, entouré d’un fossé de 9m de large et d’un chemin couvert surélevé formant une enceinte bastionnée supplémentaire dont les 4 places d’armes constituent des demi-lunes ». La place d’armes centrale pouvait accueillir environ 500 soldats. L’ingénieur du roi apportera sa touche personnelle à l’édifice en dotant la porte d’entrée principale d’une œuvre stéréotomique représentant une coquille Saint-Jacques.
Pendant la Révolution française, la « Bagarre de Nîmes » de juin 1790 oppose catholiques et protestants et cause la mort de plus de 300 personnes. C’est le point de départ de nombreuses arrestations chez les catholiques : des nobles soupçonnés de sympathie pour l’Ancien Régime mais surtout des prêtres refusant de se rallier à la Révolution en ne prêtant pas le serment exigé par la Constitution civile du clergé. Après la proclamation de la République en 1792 puis au temps de la Terreur en 1793 et 1794 le nombre de prisonniers politiques ne cesse d’augmenter. Trois prisons existent à Nîmes à cette époque : la maison des Capucins, la maison d’arrêt du Palais de justice et la citadelle que le directoire du département désigne pour installer les prisonniers politiques jusqu’en 1795 (fin de la Convention nationale).
La citadelle sert désormais de maison d’arrêt, de maison de détention et de réclusion. Mais les conditions désastreuses de détention poussent le préfet du Gard, sur autorisation du ministère de l’Intérieur, à transférer les détenus à la maison détention de Montpellier le 22 mars 1806. Le décret du 5 juillet 1808 prévoit d’établir un dépôt de mendicité dans chaque département : la citadelle abritera celui du Gard dès novembre 1811. Après quelques travaux, ce lieu de détention accueillera les personnes accusées de mendicité ou de vagabondage qui seront notamment employées pour des travaux en lien avec la fabrique de soie et de coton de la ville. Dès janvier 1813, la citadelle est également déclarée maison de correction, faute de locaux adaptés dans le reste du Gard. On y incarcère les condamnés par voie de police correctionnelle, les détenus par voie de police administrative, les prisonniers pour dettes, les enfants à enfermer sur la demande de leur famille.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la maison centrale compte des détenus de droit commun, des détenus politiques et des résistants opposés au régime de Vichy et aux nazis. Au début de l’année 1944, sur ordre des autorités allemandes, la répression s’aggrave à Nîmes (15 personnes sont pendues à différents ponts de la ville le 2 mars 1944) et la torture devient quotidienne dans la maison centrale. Le 4 février 1944, 24 résistants des FTP (francs-tireurs et partisans) attaquent le fort Vauban et réussissent à libérer 17 patriotes.
Un autre épisode marque l’histoire de la maison centrale durant l’été 1974. Comme une centaine d’autres prisons de l’hexagone, elle est touchée par une révolte collective qui dénonce l’inhumanité du système carcéral. À cette époque, en effet, c’est le régime auburnien, aussi appelé « régime de New York », qui organise la vie carcérale : les détenus travaillent la journée en groupe et sont placés en isolement en silence la nuit dans des dortoirs dénommés cages à poules.
La maison centrale de Nîmes ferme ses portes le 3 juin 1991.
L’idée de reconversion du fort Vauban en site universitaire est lancée par Jean Bousquet lors de la campagne municipale de 1982. Il faut trouver une nouvelle destination à ce bâtiment alors que la Maison centrale de Nîmes doit être fermée et transférée à Tarascon et à Arles. L’objectif de la ville de Nîmes avec la localisation de l’Université dans le fort est de redynamiser son centre-ville avec une vie estudiantine. Malgré de fortes réticences, la ville obtient l’adhésion des autres intervenants au projet et rachète en juin 1990 le site de trois hectares au ministère de la Justice. L’État confie la maîtrise d’ouvrage du projet de transformation de l’ancienne prison en site universitaire à la Région Languedoc-Roussillon dont le financement est réparti entre l’État (33%), la Région (33%) et la Ville et le Département (33%). Le site universitaire Vauban ouvre à la rentrée 1995 et accueille un millier d’étudiants. Le site Vauban est aujourd’hui le siège administratif de l’Université de Nîmes dont les statuts définitifs ont été publiés en mai 2012. Ce sont aujourd’hui plus de 4000 étudiants qui bénéficient des formations de la licence au doctorat en Droit-Economie-Gestion, Psychologie-Lettres-Langues-Histoire et Sciences et Arts.
Square de la Bouquerie : Nous savons que l'enceinte de la ville, renfermée dans des murailles, était parsemée de tours ; l'une de ces tours, désignée dans le Cartulaire du chapitre de Nîmes sons le nom de Castelletum, était située prés da moulin Perilhos ou Pezouilloux, non loin de l'Agau, et donnait accès par une porte dans une rue très-importante et spécialement affectée aux boucheries, d'où le nom de rue de la Bouquerie, et, plus tard, en 1144 et en 1270 de porte de la Bouquerie, Portale de Boccaria , Bocharia , Boqueria et Boccarié. Défendue par des casemates vers 1600, murée. de 1619 à 1629, elle fut démolie en 1687. A cette époque l'enceinte de la ville fut changée - la citadelle qui venait d'être construite dut être reliée aux remparts ; on démolit en conséquence les murailles depuis la porte de la Bouquerie jusqu'à celle des Casernes, les fossés furent comblés et l'on créa les deux Cours. (petit cours et grand cours qui formeront le Gambetta)
Au commencement du XIX° siècle, la place de la Bouquerie était moins spacieuse que ce qu'elle est aujourd'hui ; le sol non nivelé n'offrait qu'une série de fondrières qui en rendaient l'accès difficile. Après la démolition des murailles, des constructions nombreuses durent s'établir et ce quartier devint un faubourg important. Sa proximité des routes venant des Cévennes en avait fait le centre d'un milieu commercial qui s'est perpétué jusqu'à nos jours. Deux auberges importantes s'étaient établies sur cette place en face l'une de l'autre. L'une sur l'emplacement actuel de la maison Salomon Roux, servait encore d'auberge (Bressac) en 1835. L'autre appelée le Cheval-Vert était construite sur le terrain occupé aujourd'hui par la maison Cornier et une partie de la maison Lagorce (la rue Ménard ne venant pas jusqu'au boulevard).
La place de la Bouquerie qui pendant longtemps n'a offert aux, habitants de ce quartier que de la boue et de la poussière a été il y a peu d'années convertie en un square arrosé par les eaux du Rhône, et qui couvert d'arbres, procure à la population ouvrière un lieu de repos très-agréable.
En 1734, on travailla en cette ville à l’agrandissement de la place d'armes des casernes. Un riche particulier, nommé Salles bourgeois, qui possédait les maisons situées sur la ligne opposée à la façade des casernes, concourut avec la ville à cette décoration. Il fut à ce sujet passé un traité le 12 de janvier de l'an 1734, entre les commissaires du conseil de ville et ce particulier. On convint que ce dernier, pour rendre la place plus grande et plus égale, et la ligne de ses bâtiments parallèle avec celle des casernes, céderait de son terrain, du nord au couchant, dix cannes carrées, et du côté du levant quatre-vingt-seize cannes, de manière que par-là cette place aurait partout quinze cannes et demie de largeur ; qu'outre cela, il ferait démolir le coin d'une de ses maisons dans la largeur de deux cannes sur dix de longueur, parce qu'elle cachait une des portes des casernes, quand on venait de la porte de la Couronne ; qu'il ferait à ses dépens enlever les terres qui seraient au-dessus du niveau de la place dans le terrain qu'il cédait ; démolir la muraille du fossé qui allait de la porte dès carmes jusque vis-à-vis les casernes ; la rebâtir un peu avant le fossé et combler l'entre-deux, afin de mettre sur une ligne directe le chemin qui irait la porte des carmes aux casernes. En considération de ces clauses, la ville lui céda treize cannes carrées et quatre pans du terrain public du côté des fossés pour y avancer son bâtiment ; s'obligea de ne point augmenter l’article de son enclos dans le cadastre ou registre des impositions publiques, par rapport aux nouveaux édifices qu'il se proposait d’y construire, et lui céda tous les droits de treizain qu’elle pouvait prétendre à raison des maisons qu'il y avait acquises. Ces conventions furent autorisées, le lendemain 13 du mois, par le conseil de ville, et le 14 de juin suivant, par une ordonnance de l’intendant. Tous les articles en furent ponctuellement exécutés. C'est ici l'époque de la perfection de la place et de l'avenue des casernes, qui avaient jusque-là demeuré dans une grande irrégularité.
Boulevard Gambetta
"Les Boulevards du Grand-Cours et Petit-Cours seront réunis sous un seul nom et baptisés Boulevard Gambetta, en 1883."En 1688, par suite de la construction de la citadelle, tout ce quartier de la ville se trouva modifié. On abattit alors les deux anciennes portes de la Bouquerie et des Prêcheurs, de même que la partie des remparts allant de l'une à l'autre. On construisit en même temps de nouvelles murailles qui, se joignant avec le fort, renfermèrent dans leur enceinte tout le faubourg des Prêcheurs. Trois nouvelles portes furent ouvertes, l'une appelée d'Alais, la seconde, assez voisine de l'ancien château, prit dans la suite le nom des Casernes, la troisième tout pré du fort.
La construction du boulevard du Petit-Cours remonte, comme celle du Grand-Cours, á l'année 1689 et est due à l'architecte Gabriel Dardalhion ; seulement il y avait entre les deux une différence de niveau très-considérable, le Petit Cours était de beaucoup en contre-bas et ne terminait par une porte dite des Casernes A laquelle on arrivait par une série d'escaliers. C'était là que passait la nouvelle enceinte fortifiée dite de Rohan. Près de cette porte se trouvait un puits romain dont on s'est souvent servi lors des grandes sècheresses, mais il parait qu'on en a perdu la trace, car il a été impossible de le retrouver lorsqu'il y a quelques années on a voulu l'utiliser.
Au coin de la rue du Château sur l'emplacement occupé aujourd'hui par la maison Rouvier, on voyait l'ancienne salle de spectacle qui fut brûlée en 1799.
Maison BoullaFrançois-Henry Bertrand-Boulla achète vers 1881 deux maisons qu'il fait démolir pour construire sa nouvelle résidence. Il y installe également les bureaux et les ételiers de sa manufacture de tapis et tissus d'ameublement, spécialisée dans les copies de textiles anciens. La facade en pierre de taille, dotée d'un décord foisonnant inspiré de la Renaissance, expression de sa réussite commerciale, peut se lire commeune vitrine de ses productions.
On peut admirer des exemples de sa production au Musée du vieux Nîmes dans la salle qui porte son nom.
Place Saint Charles : En octobre 1903, couverture avec une charpente métallique et des tôles ondulées du marché de gros St Charles (fruits et légumes). La structure longeait le Boulevard Gambetta. Le marché était ouvert tous les matins jusqu'à midi, à 7h de novembre à mars ; à 6h en avril, septembre et octobre ; à 5h de mai à août. Avant sa couverture, la place paraissant trop petite, une étude est réalisée, les commerçants ayant une préférence marquée à mettre leurs marchandises du côté du Boulevard Gambetta en laissant libre le côté Nord de la place. Un placier sera désigné pour distribuer les emplacements. Au début des années 1960, le marché de gros sera déplacé au nouveau marché-gare, route de Montpellier. La structure métallique sera revendue à un particulier et démontée en 1964. De 1884 à 1960, le marché Saint-Charles avaient alimenté en fruits, légumes et primeurs, les halles centrales ainsi que les épiceries de la ville et des villages environnants. Cette place portera plusieurs noms, place St Jean au XVIII° siècle, ensuite place de l'allée au début du XIX° siècle. L'allée étant composée à l'époque du Grand Cours et du Petit Cours, qui deviendront le Boulevard Gambetta en 1883, sous l'administration du maire Républicain Ali Margarot. La place avait reçu la première fontaine publique en 1824, cette dernière étant alimentée par le Nymphée du Jardin de la Fontaine. L’eau non potable, était réservée aux animaux, aux ménages et à la toilette.
Eglise Saint-Charles : Son patronyme exact est "Saint-Charles-Borromée". En 1686, le site est occupé par l'établissement des Doctrinaires (Prêtres de la Doctrine Chrétienne) avec un prieuré-cure et un séminaire dans le faubourg des prêcheurs à Nîmes. Entre 1772 et 1773, la paroisse Saint-Charles est fondée par Mgr de Becdelièvre, puis par le roi. La construction de l'église s'effectue de 1774 à 1776 par l'architecte Claude Rollin, du fait du développement important des faubourgs de Nîmes au cours des XVII° et XVIII° siècles (soieries, teintureries, etc., la ville, alors très industrieuse, double son nombre d'habitants au fil du XVIII° siècle). Pendant la Révolution, l'église est saccagée puis redevient une cure en 1801. De 1856 à 1886, l'édifice est agrandi et doté d'un nouveau chœur ajouté dans le prolongement de la nef initiale.
C'est une église de style néo-classique. La façade possède un vaste fronton classique, très simple, triangulaire, avec pilastres et chapiteaux engagés. L'intérieur a un plan de "style jésuite" : une seule nef divisée en quatre travées, des chapelles et des tribunes bordées de balustres en pierre. La voûte atteint 18,65 m. Seule la grande baie surmontant la porte, ornée d'une grande coquille, fait référence au "style Louis XV".
Maison natale d'Alphonse Daudet : L’auteur des Lettres de mon moulin est né à Nîmes et y vivra ses neuf premières années. C’est dans le secteur des négociants textiles, au 20 boulevard Gambetta, que naît Alphonse Daudet le 13 mai 1840. La ville marquera profondément le futur écrivain avant qu’il ne s’exile à Lyon puis à Paris. Si ses écrits reflètent pleinement ses origines méridionales, Nîmes conserve l’empreinte de l’artiste.
Il est baptisé à la cathédrale Notre-Dame Saint Castor. Ses parents, originaires de l’Ardèche cévenole et tisserands de métier, avaient une fabrique à Grézan, sur l’actuelle rue de Brunswick, et un maset en garrigue. Peu de temps après sa naissance, les affaires paternelles commencent à péricliter. La famille déménagera plusieurs fois, quittant la belle maison Sabran où étaient installés le magasin et un atelier d’ourdissage, pour s’installer en face, au 1 rue Graverol, dans une maison plus petite, puis rue Arc-du-Gras près du marché Bellecroix, dans le secteur des tripiers, avant de se loger directement dans la fabrique, où le jeune Alphonse et son frère Ernest jouent les « Robinson » près de « hauts lauriers » (Le Petit Chose et Quarante ans de Paris). Après la vente de la fabrique aux Carmélites, ils s’installent rue Séguier, face à l’Académie, où ils disposent « d’un jardin et d’une serre abandonnée ».
Fort Vauban : Il se situe au nord du boulevard gambetta contre le Castelum. C'est sans doute du titre de citadelle qu'il faut qualifier cet édifice, ce titre du moins lui convient beaucoup mieux que celui de fort qu'on lui donne. Dès 1774, des pourparlers sont entamés pour déconstruire l’enceinte de Nîmes. Ce n’est qu’en 1787 que le projet est finalement approuvé et lancé. Les démolitions des remparts se poursuivent sur plusieurs années. Cette citadelle fut presque toute bâtie au bout d'un an.
C’est en effet à tort que l’on nomme cette citadelle « Fort Vauban » même si Jean-François Ferry a proposé une construction dans la lignée des réalisations du célèbre ingénieur et architecte militaire. Ce dernier est en effet occupé à des travaux plus importants et cela. La citadelle imaginée par Jean-François Ferry s’inspire fidèlement des réalisations de Sébastien Le Prestre de Vauban : elle se compose d’un parallélogramme doté « de 4 bastions d’angles, entouré d’un fossé de 9m de large et d’un chemin couvert surélevé formant une enceinte bastionnée supplémentaire dont les 4 places d’armes constituent des demi-lunes ». La place d’armes centrale pouvait accueillir environ 500 soldats. L’ingénieur du roi apportera sa touche personnelle à l’édifice en dotant la porte d’entrée principale d’une œuvre stéréotomique représentant une coquille Saint-Jacques.
Pendant la Révolution française, la « Bagarre de Nîmes » de juin 1790 oppose catholiques et protestants et cause la mort de plus de 300 personnes. C’est le point de départ de nombreuses arrestations chez les catholiques : des nobles soupçonnés de sympathie pour l’Ancien Régime mais surtout des prêtres refusant de se rallier à la Révolution en ne prêtant pas le serment exigé par la Constitution civile du clergé. Après la proclamation de la République en 1792 puis au temps de la Terreur en 1793 et 1794 le nombre de prisonniers politiques ne cesse d’augmenter. Trois prisons existent à Nîmes à cette époque : la maison des Capucins, la maison d’arrêt du Palais de justice et la citadelle que le directoire du département désigne pour installer les prisonniers politiques jusqu’en 1795 (fin de la Convention nationale).
La citadelle sert désormais de maison d’arrêt, de maison de détention et de réclusion. Mais les conditions désastreuses de détention poussent le préfet du Gard, sur autorisation du ministère de l’Intérieur, à transférer les détenus à la maison détention de Montpellier le 22 mars 1806. Le décret du 5 juillet 1808 prévoit d’établir un dépôt de mendicité dans chaque département : la citadelle abritera celui du Gard dès novembre 1811. Après quelques travaux, ce lieu de détention accueillera les personnes accusées de mendicité ou de vagabondage qui seront notamment employées pour des travaux en lien avec la fabrique de soie et de coton de la ville. Dès janvier 1813, la citadelle est également déclarée maison de correction, faute de locaux adaptés dans le reste du Gard. On y incarcère les condamnés par voie de police correctionnelle, les détenus par voie de police administrative, les prisonniers pour dettes, les enfants à enfermer sur la demande de leur famille.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la maison centrale compte des détenus de droit commun, des détenus politiques et des résistants opposés au régime de Vichy et aux nazis. Au début de l’année 1944, sur ordre des autorités allemandes, la répression s’aggrave à Nîmes (15 personnes sont pendues à différents ponts de la ville le 2 mars 1944) et la torture devient quotidienne dans la maison centrale. Le 4 février 1944, 24 résistants des FTP (francs-tireurs et partisans) attaquent le fort Vauban et réussissent à libérer 17 patriotes.
Un autre épisode marque l’histoire de la maison centrale durant l’été 1974. Comme une centaine d’autres prisons de l’hexagone, elle est touchée par une révolte collective qui dénonce l’inhumanité du système carcéral. À cette époque, en effet, c’est le régime auburnien, aussi appelé « régime de New York », qui organise la vie carcérale : les détenus travaillent la journée en groupe et sont placés en isolement en silence la nuit dans des dortoirs dénommés cages à poules.
La maison centrale de Nîmes ferme ses portes le 3 juin 1991.
L’idée de reconversion du fort Vauban en site universitaire est lancée par Jean Bousquet lors de la campagne municipale de 1982. Il faut trouver une nouvelle destination à ce bâtiment alors que la Maison centrale de Nîmes doit être fermée et transférée à Tarascon et à Arles. L’objectif de la ville de Nîmes avec la localisation de l’Université dans le fort est de redynamiser son centre-ville avec une vie estudiantine. Malgré de fortes réticences, la ville obtient l’adhésion des autres intervenants au projet et rachète en juin 1990 le site de trois hectares au ministère de la Justice. L’État confie la maîtrise d’ouvrage du projet de transformation de l’ancienne prison en site universitaire à la Région Languedoc-Roussillon dont le financement est réparti entre l’État (33%), la Région (33%) et la Ville et le Département (33%). Le site universitaire Vauban ouvre à la rentrée 1995 et accueille un millier d’étudiants. Le site Vauban est aujourd’hui le siège administratif de l’Université de Nîmes dont les statuts définitifs ont été publiés en mai 2012. Ce sont aujourd’hui plus de 4000 étudiants qui bénéficient des formations de la licence au doctorat en Droit-Economie-Gestion, Psychologie-Lettres-Langues-Histoire et Sciences et Arts.
Square de la Bouquerie : Nous savons que l'enceinte de la ville, renfermée dans des murailles, était parsemée de tours ; l'une de ces tours, désignée dans le Cartulaire du chapitre de Nîmes sons le nom de Castelletum, était située prés da moulin Perilhos ou Pezouilloux, non loin de l'Agau, et donnait accès par une porte dans une rue très-importante et spécialement affectée aux boucheries, d'où le nom de rue de la Bouquerie, et, plus tard, en 1144 et en 1270 de porte de la Bouquerie, Portale de Boccaria , Bocharia , Boqueria et Boccarié. Défendue par des casemates vers 1600, murée. de 1619 à 1629, elle fut démolie en 1687. A cette époque l'enceinte de la ville fut changée - la citadelle qui venait d'être construite dut être reliée aux remparts ; on démolit en conséquence les murailles depuis la porte de la Bouquerie jusqu'à celle des Casernes, les fossés furent comblés et l'on créa les deux Cours. (petit cours et grand cours qui formeront le Gambetta)
Au commencement du XIX° siècle, la place de la Bouquerie était moins spacieuse que ce qu'elle est aujourd'hui ; le sol non nivelé n'offrait qu'une série de fondrières qui en rendaient l'accès difficile. Après la démolition des murailles, des constructions nombreuses durent s'établir et ce quartier devint un faubourg important. Sa proximité des routes venant des Cévennes en avait fait le centre d'un milieu commercial qui s'est perpétué jusqu'à nos jours. Deux auberges importantes s'étaient établies sur cette place en face l'une de l'autre. L'une sur l'emplacement actuel de la maison Salomon Roux, servait encore d'auberge (Bressac) en 1835. L'autre appelée le Cheval-Vert était construite sur le terrain occupé aujourd'hui par la maison Cornier et une partie de la maison Lagorce (la rue Ménard ne venant pas jusqu'au boulevard).
La place de la Bouquerie qui pendant longtemps n'a offert aux, habitants de ce quartier que de la boue et de la poussière a été il y a peu d'années convertie en un square arrosé par les eaux du Rhône, et qui couvert d'arbres, procure à la population ouvrière un lieu de repos très-agréable.
Boulevard Etienne Saintenac
Les Casernes Montcalm : Depuis longtemps les habitants de Nîmes essuyaient de grandes incommodités par le logement des troupes qu'on plaçait à leur passage en cette ville, dans les maisons des particuliers. De sorte que pour s'en affranchir on résolut de construire des casernes, qui deviendraient désormais la demeure l'habitation consacrée à l'usage de ces troupes. Le bâtiment des casernes devait être situé, comme on l'a en effet exécuté, dans un champ situé hors de la ville, près de la nouvelle porte qui depuis a pris nom des casernes, et tout près du chemin royal d'Uzès, ainsi que de la colline des moulins à vent. Ce vaste bâtiment devait former quatre cours, savoir une de la cavalerie, à la droite ; une de l'infanterie, à la gauche, celle de l'étape, au milieu, et une autre petite cour de la cavalerie derrière celle de l'étape ; ces cours environnées et formées par un corps de logis double et continu de sept toises et demi d'épaisseur, consistant en un étage au rez de chauffée, destiné pour les écuries et les casernes et un étage au-dessus pour le logement des soldats. Il fallait enfin que dans son étendue, le bâtiment pût contenir un régiment de cavalerie, composé de douze compagnies, à cinquante maîtres chacune, avec leurs officiers, et un régiment d'infanterie de treize compagnies, à cinquante-cinq hommes chacune, avec leurs officiers, et qu'il fût formé de cent soixante-douze chambres, où pussent loger douze cent soixante-quatorze hommes, et de trente-sept écuries pour sept cent soixante-quatre chevaux. On ne différa pas à mettre la main à l’œuvre. Le bâtiment du quartier de la cavalerie et de l'étape fut aussitôt commencé ; on le finit dès l'année suivante. Le reste de l'édifice fut entièrement achevé en 1700. Observons que ces casernes sont les plus belles de la province ! on ne hasarderait rien de dire même du reste de la France, si l'on en excepte celles de quelques places frontières, telles que celle de Metz.En 1734, on travailla en cette ville à l’agrandissement de la place d'armes des casernes. Un riche particulier, nommé Salles bourgeois, qui possédait les maisons situées sur la ligne opposée à la façade des casernes, concourut avec la ville à cette décoration. Il fut à ce sujet passé un traité le 12 de janvier de l'an 1734, entre les commissaires du conseil de ville et ce particulier. On convint que ce dernier, pour rendre la place plus grande et plus égale, et la ligne de ses bâtiments parallèle avec celle des casernes, céderait de son terrain, du nord au couchant, dix cannes carrées, et du côté du levant quatre-vingt-seize cannes, de manière que par-là cette place aurait partout quinze cannes et demie de largeur ; qu'outre cela, il ferait démolir le coin d'une de ses maisons dans la largeur de deux cannes sur dix de longueur, parce qu'elle cachait une des portes des casernes, quand on venait de la porte de la Couronne ; qu'il ferait à ses dépens enlever les terres qui seraient au-dessus du niveau de la place dans le terrain qu'il cédait ; démolir la muraille du fossé qui allait de la porte dès carmes jusque vis-à-vis les casernes ; la rebâtir un peu avant le fossé et combler l'entre-deux, afin de mettre sur une ligne directe le chemin qui irait la porte des carmes aux casernes. En considération de ces clauses, la ville lui céda treize cannes carrées et quatre pans du terrain public du côté des fossés pour y avancer son bâtiment ; s'obligea de ne point augmenter l’article de son enclos dans le cadastre ou registre des impositions publiques, par rapport aux nouveaux édifices qu'il se proposait d’y construire, et lui céda tous les droits de treizain qu’elle pouvait prétendre à raison des maisons qu'il y avait acquises. Ces conventions furent autorisées, le lendemain 13 du mois, par le conseil de ville, et le 14 de juin suivant, par une ordonnance de l’intendant. Tous les articles en furent ponctuellement exécutés. C'est ici l'époque de la perfection de la place et de l'avenue des casernes, qui avaient jusque-là demeuré dans une grande irrégularité.