Mise à jour du 22/08/2024
Avenue Feuchères
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En 1842, sous l'administration du maire Ferdinand Girard, lorsque la construction de l'embarcadère du chemin de fer de Nîmes à Montpellier fut décidée, le conseil municipal vota la création d'une large avenue qui devait aller de l'Esplanade, dont le niveau dut être abaissé, audit Embarcadère. Cette superbe promenade, qui constitue une entrée de ville comme il y en a peu en France, a reçu le nom d'avenue Feuchères, et voici pourquoi : Le maréchal de camp, baron Feuchères, ayant commandé pendant plusieurs années la subdivision du Gard et considérant Nîmes comme une seconde patrie, hérita de la fortune de Mme Sophie Dawes, baronne de Feuchères il en fit des donations.
Le conseil municipal décida, le 11 novembre 1842, que le nom du général de Feuchères serait donné à la nouvelle avenue et qu'un buste en marbre, représentant les traits du bienfaiteur, serait placé à l'hôpital des malades. Ce buste a été en effet exécuté par le célèbre sculpteur Pradier et mis en place au mois d'avril 1850.
Des deux côtés de ce boulevard ont été construites de très belles maisons, en sorte que cette avenue est réellement digne d'une grande ville. On comprend que la municipalité en faisant une pareille création ne pouvait pas laisser les propriétaires riverains libres de construire à leur fantaisie, et que sans imposer un plan uniforme, elle avait cru devoir prendre certaines mesures.
tous les propriétaires se sont conformés à cette délibération, sauf pour le mur de clôture du pensionnat de l'Assomption, (actuel collège Feuchères).
Café des Fleurs : Le café des Fleurs, lieu historique et emblématique de la ville, construit entre 1850 et 1875, fait partie du paysage de la gare de Nîmes. En sortant de la gare, au coin de l’avenue Feuchères et du boulevard Sergent Triaire, on peut admirer une belle bâtisse connue de tous les Nîmois sous le nom de « Café des Fleurs ». Pressés d’y déguster des boissons rafraîchissantes ou réconfortantes selon les saisons, nous oublions parfois d’admirer sa belle architecture qui a évolué de 1850, date du premier bâtiment, à 1875 où de gros travaux lui ont donné son aspect actuel.
L’immeuble est imposant avec ses trois niveaux, couronnés au XIX° siècle par d’élégants balustres de pierre qui cernaient la toiture et sont aujourd’hui remplacés par des murets en béton. Il est difficile d’attribuer cette construction à l’un ou l’autre des très nombreux architectes de qualité qui travaillent dans les années 1870 sur la ville.
Construit pour servir d’immeuble de rapport, le café des Fleurs est parmi les édifices les plus originaux de l’avenue Feuchères en raison de ses portiques antiquisants qui le rattachent à la tradition académique inspirée de l’école des Beaux-Arts. C’est un bâtiment cependant très éclectique comme en témoigne le grand oculus de la partie sommitale aux ornements végétaux d’esprit plutôt Louis XV.
L’HÔTEL SILHOL : Alfred François Silhol (1829-1912) achète en 1856 une vaste parcelle pour édifier, près de la gare, un hôtel particulier. Il est né à St Ambroix en 1829 et est originaire d’une famille protestante dont la fortune s’est construite au début du XIX° siècle, sous l’autorité de l’entrepreneur Auguste Silhol, dans des activités industrielles de tannerie et de fabrique de draps. Alfred François Silhol est un brillant chef d’entreprise, grand propriétaire foncier, administrateur de la Compagnie des Houillères de Bessèges. La famille composée du couple, de ses trois enfants, Gustave, Elisabeth et André mais aussi d’une tante et des beaux-parents, s’installe dans ce bel hôtel particulier avec de nombreux domestiques vers 1863.
Sans certitudes absolues mais avec de fortes présomptions, Corinne Potay, s’appuyant sur les affirmations d’André Bernardy, historien gardois, pense que les architectes qui ont conçu et réalisé l’hôtel Silhol ont été Léon Feuchère et son fils Lucien. Léon Feuchère meurt en 1857 avant que ne commence le chantier mais il a pu en concevoir les dessins et plans dont la construction sera suivie par son fils Lucien dans les années 1860 et achevée en 1863.
L’hôtel Silhol est un bel exemple de l’éclectisme architectural du XIX° siècle. À la différence des autres immeubles de l’avenue, c’est sa distribution entre cour et jardin qui le rend plus remarquable encore que son décor. Le bâtiment est très grand sous la forme originale d’un vaste rectangle présentant à chaque angle des avant-corps, arrondis sur la partie arrière côté jardin et rectangulaires sur la façade côté cour. Les quatre façades très hautes présentent deux étages sur rez-de-chaussée et sont toutes très soignées dans leur décor. Elles sont caractérisées par un nombre considérable de fenêtres : 92 au total ! La pierre calcaire, issue du « banc royal » de Beaucaire comme celle de la Préfecture, est très blanche parce que badigeonnée à la chaux lors des travaux. Cet effet de « cosmétique urbaine » est particulièrement remarquable sur ce bâtiment. Dans le beau jardin situé à l’arrière de l’hôtel, une bâtisse contemporaine réalisée par les architectes nîmois, Nicolas Grégut et Laurent Duport a été réalisée pour accueillir des bureaux.
Préfecture : La construction de l'édifice est décidée en 1853, par le conseil général de département du Gard, et effectuée de 1855 à 1857, sous la direction de l'architecte départemental Léon Feuchère. Il succède à la Maison Carrée (1800-1807), au palais épiscopal (1807-1822), et à l'Hôtel Rivet (1822-1857), comme hôtel de préfecture du Gard.
L'édifice est construit dans un style éclectique et suit un plan en U, La cour d'honneur du bâtiment administratif est bordée de chaque côté par une aile. Au centre du corps de logis, se dresse une tour de l'horloge à portiques et colonnades. L'horloge est entourée des allégories de l'agriculture et l'industrie, œuvres du sculpteur Joseph Félon. Les corps de bâtiment sont couverts par un toit mansardé en ardoise, ceinturé par une balustrade de pierre. Les ouvertures, munies de balustres dans leur partie basse, sont surmontées d'une corniche (RDC), à laquelle s'ajoute un fronton à l'antique (étage). Côté jardin, le corps de logis est flanqué par deux tours d'angle couvertes d'un toit pointu à pans coupés en ardoise.
Collège Feuchères : En haut de l’avenue Feuchères, près de l’Esplanade, une longue façade basse qui date de 1893 cache au regard des passants un établissement scolaire important de la ville, le collège Feuchères. Cet immeuble a une longue histoire passionnante.
Sur les plans anciens, à l’époque où ni la gare, ni l’avenue Feuchères n’existaient, se trouvait ici, au-delà des remparts médiévaux, une ancienne église des Templiers, récupérée par l’ordre de St Jean de Jérusalem lorsque l’ordre des Templiers fut dissous en 1312 par le pape Clément V. Non loin de là se trouvait le grand couvent des Augustins.
Au XVI° siècle, l’église et ses bâtiments annexes sont détruits lors des guerres de religion, et complètement rasés pour l’édification d’un bastion des fortifications protestantes d’Henri de Rohan édifiées en 1622 puis en 1629. Après la paix d’Alès en 1629, l’enceinte de Rohan est détruite « jusqu’à la dernière pierre », et de nouveaux établissements religieux se construisent dans les années 1660, au moment de la Contre-Réforme, sous l’impulsion de l’évêque Mgr Anthyme-Denis Cohon. Le grand couvent des Ursulines s’installe face aux Arènes à l’emplacement du Cheval blanc actuel, et le couvent des Capucins sur celui de l’ancien couvent des Augustins (aujourd’hui l’hôtel Novotel Atria). Le plan de Jules Igolen nous montre qu’à l’emplacement du collège Feuchères s’étalent au XVIII° siècle les jardins de Messieurs les commandeurs de Malte.
En 1839, l’abbé Vermot, originaire de Besançon et le père Goubier, curé de la paroisse Ste Perpétue, créent sur le haut de l’avenue un établissement d’enseignement pour filles pendant qu’à Paris, une religieuse, Anne-Eugénie Milleret de Brou, qui sera canonisée sous le nom de Sainte Marie-Eugénie de Jésus, fonde la congrégation des Religieuses de l’Assomption avec pour mission d’enseigner les jeunes filles. Le père Emmanuel d’Alzon (1810-1880) devient le père spirituel de cette congrégation et est appelé en 1843 à prendre en mains l’établissement de Nîmes. Il commence par recruter des professeurs dont Messieurs Monnier et Germer-Durand et établit un règlement scolaire. Ce premier collège comprend plusieurs constructions un peu éparses, ce qui nécessite assez vite des travaux d’agrandissement, entrepris à la fin du XIX° siècle.
La façade actuelle a été inaugurée en 1893, à l’occasion du cinquantenaire de l’établissement ; le père d’Alzon, mort en 1880, ne l’a pas connue. On ignore l’architecte qui a été sollicité mais Corinne Potay, dans une notice consacrée à Félicien Allard, émet l’hypothèse qu’il ait pu réaliser cette construction puisqu’il a beaucoup travaillé dans cette dernière décennie du XIX° siècle sur des édifices religieux nîmois, particulièrement l’église St Luc. La façade qui correspond au corps de bâtiment fermant la cour est impressionnante par sa longueur. Réalisée en belle pierre de taille de Beaucaire sur un seul niveau, elle est soulignée de refends (joints plats taillés dans le parement d’un mur) qui accentuent l’horizontalité de l’ensemble. La symétrie est parfaite avec quatre fenêtres de part et d’autre d’une monumentale porte centrale. Les lignes de refends se retournent sur les joints de platebande des fenêtres conférant beaucoup d’élégance à l’ensemble. L’élévation comporte un acrotère traité en balustrade avec à l’axe un ensemble au décor luxueux en couronnement de la porte.
Hôtel Bézard : Situé 2 avenue Feuchères et 1 boulevard de Bruxelles.
Cet immeuble voit le jour en 1846, à l'initiative de la famille Bézard. Cette construction imposante réunit un hôtel particulier ainsi qu'un immeuble de rapport. Il est construit sur des plans de Gaston Bourdon, architecte ayant également conçu le palais de justice de Nîmes, situé de l'autre côté de l'esplanade. L'édifice bâti sur trois niveaux avec neuf travées sur chaque façade, est réalisé en pierre de taille et richement décoré. L'articulation des deux bâtiments se fait par un angle arrondi et la liaison par le traitement continu de la composition et le balcon du premier étage. L'hôtel est conçu selon un plan en U. Sa cage d'escalier est exceptionnellement vaste et couronnée par un dôme dont la verrière est soutenue par des colonnes peintes en faux marbre. Les appartements d'honneur du premier étage comprennent des salons sur rue remarquables par l'importance et le décor des corniches ainsi que la qualité des cheminées. La partie locative est traitée plus simplement avec une cage d'escalier modeste mais soutenue par des colonnes ioniques peintes en faux marbre.
La Poste est installée en 1927-28 dans l'ancien hôtel et la partie locative a été aménagée en bureaux. Il conserve jusqu'au début des années 2010 le titre d'hôtel des postes.
En mai 2015, sous la houlette de l'architecte Didier Cazalet, l'immeuble est rénové et devient une résidence de tourisme de luxe appelée « L'Odéon ».
En 1842, sous l'administration du maire Ferdinand Girard, lorsque la construction de l'embarcadère du chemin de fer de Nîmes à Montpellier fut décidée, le conseil municipal vota la création d'une large avenue qui devait aller de l'Esplanade, dont le niveau dut être abaissé, audit Embarcadère. Cette superbe promenade, qui constitue une entrée de ville comme il y en a peu en France, a reçu le nom d'avenue Feuchères, et voici pourquoi : Le maréchal de camp, baron Feuchères, ayant commandé pendant plusieurs années la subdivision du Gard et considérant Nîmes comme une seconde patrie, hérita de la fortune de Mme Sophie Dawes, baronne de Feuchères il en fit des donations.
Le conseil municipal décida, le 11 novembre 1842, que le nom du général de Feuchères serait donné à la nouvelle avenue et qu'un buste en marbre, représentant les traits du bienfaiteur, serait placé à l'hôpital des malades. Ce buste a été en effet exécuté par le célèbre sculpteur Pradier et mis en place au mois d'avril 1850.
Des deux côtés de ce boulevard ont été construites de très belles maisons, en sorte que cette avenue est réellement digne d'une grande ville. On comprend que la municipalité en faisant une pareille création ne pouvait pas laisser les propriétaires riverains libres de construire à leur fantaisie, et que sans imposer un plan uniforme, elle avait cru devoir prendre certaines mesures.
tous les propriétaires se sont conformés à cette délibération, sauf pour le mur de clôture du pensionnat de l'Assomption, (actuel collège Feuchères).
Café des Fleurs : Le café des Fleurs, lieu historique et emblématique de la ville, construit entre 1850 et 1875, fait partie du paysage de la gare de Nîmes. En sortant de la gare, au coin de l’avenue Feuchères et du boulevard Sergent Triaire, on peut admirer une belle bâtisse connue de tous les Nîmois sous le nom de « Café des Fleurs ». Pressés d’y déguster des boissons rafraîchissantes ou réconfortantes selon les saisons, nous oublions parfois d’admirer sa belle architecture qui a évolué de 1850, date du premier bâtiment, à 1875 où de gros travaux lui ont donné son aspect actuel.
L’immeuble est imposant avec ses trois niveaux, couronnés au XIX° siècle par d’élégants balustres de pierre qui cernaient la toiture et sont aujourd’hui remplacés par des murets en béton. Il est difficile d’attribuer cette construction à l’un ou l’autre des très nombreux architectes de qualité qui travaillent dans les années 1870 sur la ville.
Construit pour servir d’immeuble de rapport, le café des Fleurs est parmi les édifices les plus originaux de l’avenue Feuchères en raison de ses portiques antiquisants qui le rattachent à la tradition académique inspirée de l’école des Beaux-Arts. C’est un bâtiment cependant très éclectique comme en témoigne le grand oculus de la partie sommitale aux ornements végétaux d’esprit plutôt Louis XV.
L’HÔTEL SILHOL : Alfred François Silhol (1829-1912) achète en 1856 une vaste parcelle pour édifier, près de la gare, un hôtel particulier. Il est né à St Ambroix en 1829 et est originaire d’une famille protestante dont la fortune s’est construite au début du XIX° siècle, sous l’autorité de l’entrepreneur Auguste Silhol, dans des activités industrielles de tannerie et de fabrique de draps. Alfred François Silhol est un brillant chef d’entreprise, grand propriétaire foncier, administrateur de la Compagnie des Houillères de Bessèges. La famille composée du couple, de ses trois enfants, Gustave, Elisabeth et André mais aussi d’une tante et des beaux-parents, s’installe dans ce bel hôtel particulier avec de nombreux domestiques vers 1863.
Sans certitudes absolues mais avec de fortes présomptions, Corinne Potay, s’appuyant sur les affirmations d’André Bernardy, historien gardois, pense que les architectes qui ont conçu et réalisé l’hôtel Silhol ont été Léon Feuchère et son fils Lucien. Léon Feuchère meurt en 1857 avant que ne commence le chantier mais il a pu en concevoir les dessins et plans dont la construction sera suivie par son fils Lucien dans les années 1860 et achevée en 1863.
L’hôtel Silhol est un bel exemple de l’éclectisme architectural du XIX° siècle. À la différence des autres immeubles de l’avenue, c’est sa distribution entre cour et jardin qui le rend plus remarquable encore que son décor. Le bâtiment est très grand sous la forme originale d’un vaste rectangle présentant à chaque angle des avant-corps, arrondis sur la partie arrière côté jardin et rectangulaires sur la façade côté cour. Les quatre façades très hautes présentent deux étages sur rez-de-chaussée et sont toutes très soignées dans leur décor. Elles sont caractérisées par un nombre considérable de fenêtres : 92 au total ! La pierre calcaire, issue du « banc royal » de Beaucaire comme celle de la Préfecture, est très blanche parce que badigeonnée à la chaux lors des travaux. Cet effet de « cosmétique urbaine » est particulièrement remarquable sur ce bâtiment. Dans le beau jardin situé à l’arrière de l’hôtel, une bâtisse contemporaine réalisée par les architectes nîmois, Nicolas Grégut et Laurent Duport a été réalisée pour accueillir des bureaux.
Préfecture : La construction de l'édifice est décidée en 1853, par le conseil général de département du Gard, et effectuée de 1855 à 1857, sous la direction de l'architecte départemental Léon Feuchère. Il succède à la Maison Carrée (1800-1807), au palais épiscopal (1807-1822), et à l'Hôtel Rivet (1822-1857), comme hôtel de préfecture du Gard.
L'édifice est construit dans un style éclectique et suit un plan en U, La cour d'honneur du bâtiment administratif est bordée de chaque côté par une aile. Au centre du corps de logis, se dresse une tour de l'horloge à portiques et colonnades. L'horloge est entourée des allégories de l'agriculture et l'industrie, œuvres du sculpteur Joseph Félon. Les corps de bâtiment sont couverts par un toit mansardé en ardoise, ceinturé par une balustrade de pierre. Les ouvertures, munies de balustres dans leur partie basse, sont surmontées d'une corniche (RDC), à laquelle s'ajoute un fronton à l'antique (étage). Côté jardin, le corps de logis est flanqué par deux tours d'angle couvertes d'un toit pointu à pans coupés en ardoise.
Collège Feuchères : En haut de l’avenue Feuchères, près de l’Esplanade, une longue façade basse qui date de 1893 cache au regard des passants un établissement scolaire important de la ville, le collège Feuchères. Cet immeuble a une longue histoire passionnante.
Sur les plans anciens, à l’époque où ni la gare, ni l’avenue Feuchères n’existaient, se trouvait ici, au-delà des remparts médiévaux, une ancienne église des Templiers, récupérée par l’ordre de St Jean de Jérusalem lorsque l’ordre des Templiers fut dissous en 1312 par le pape Clément V. Non loin de là se trouvait le grand couvent des Augustins.
Au XVI° siècle, l’église et ses bâtiments annexes sont détruits lors des guerres de religion, et complètement rasés pour l’édification d’un bastion des fortifications protestantes d’Henri de Rohan édifiées en 1622 puis en 1629. Après la paix d’Alès en 1629, l’enceinte de Rohan est détruite « jusqu’à la dernière pierre », et de nouveaux établissements religieux se construisent dans les années 1660, au moment de la Contre-Réforme, sous l’impulsion de l’évêque Mgr Anthyme-Denis Cohon. Le grand couvent des Ursulines s’installe face aux Arènes à l’emplacement du Cheval blanc actuel, et le couvent des Capucins sur celui de l’ancien couvent des Augustins (aujourd’hui l’hôtel Novotel Atria). Le plan de Jules Igolen nous montre qu’à l’emplacement du collège Feuchères s’étalent au XVIII° siècle les jardins de Messieurs les commandeurs de Malte.
En 1839, l’abbé Vermot, originaire de Besançon et le père Goubier, curé de la paroisse Ste Perpétue, créent sur le haut de l’avenue un établissement d’enseignement pour filles pendant qu’à Paris, une religieuse, Anne-Eugénie Milleret de Brou, qui sera canonisée sous le nom de Sainte Marie-Eugénie de Jésus, fonde la congrégation des Religieuses de l’Assomption avec pour mission d’enseigner les jeunes filles. Le père Emmanuel d’Alzon (1810-1880) devient le père spirituel de cette congrégation et est appelé en 1843 à prendre en mains l’établissement de Nîmes. Il commence par recruter des professeurs dont Messieurs Monnier et Germer-Durand et établit un règlement scolaire. Ce premier collège comprend plusieurs constructions un peu éparses, ce qui nécessite assez vite des travaux d’agrandissement, entrepris à la fin du XIX° siècle.
La façade actuelle a été inaugurée en 1893, à l’occasion du cinquantenaire de l’établissement ; le père d’Alzon, mort en 1880, ne l’a pas connue. On ignore l’architecte qui a été sollicité mais Corinne Potay, dans une notice consacrée à Félicien Allard, émet l’hypothèse qu’il ait pu réaliser cette construction puisqu’il a beaucoup travaillé dans cette dernière décennie du XIX° siècle sur des édifices religieux nîmois, particulièrement l’église St Luc. La façade qui correspond au corps de bâtiment fermant la cour est impressionnante par sa longueur. Réalisée en belle pierre de taille de Beaucaire sur un seul niveau, elle est soulignée de refends (joints plats taillés dans le parement d’un mur) qui accentuent l’horizontalité de l’ensemble. La symétrie est parfaite avec quatre fenêtres de part et d’autre d’une monumentale porte centrale. Les lignes de refends se retournent sur les joints de platebande des fenêtres conférant beaucoup d’élégance à l’ensemble. L’élévation comporte un acrotère traité en balustrade avec à l’axe un ensemble au décor luxueux en couronnement de la porte.
Hôtel Bézard : Situé 2 avenue Feuchères et 1 boulevard de Bruxelles.
Cet immeuble voit le jour en 1846, à l'initiative de la famille Bézard. Cette construction imposante réunit un hôtel particulier ainsi qu'un immeuble de rapport. Il est construit sur des plans de Gaston Bourdon, architecte ayant également conçu le palais de justice de Nîmes, situé de l'autre côté de l'esplanade. L'édifice bâti sur trois niveaux avec neuf travées sur chaque façade, est réalisé en pierre de taille et richement décoré. L'articulation des deux bâtiments se fait par un angle arrondi et la liaison par le traitement continu de la composition et le balcon du premier étage. L'hôtel est conçu selon un plan en U. Sa cage d'escalier est exceptionnellement vaste et couronnée par un dôme dont la verrière est soutenue par des colonnes peintes en faux marbre. Les appartements d'honneur du premier étage comprennent des salons sur rue remarquables par l'importance et le décor des corniches ainsi que la qualité des cheminées. La partie locative est traitée plus simplement avec une cage d'escalier modeste mais soutenue par des colonnes ioniques peintes en faux marbre.
La Poste est installée en 1927-28 dans l'ancien hôtel et la partie locative a été aménagée en bureaux. Il conserve jusqu'au début des années 2010 le titre d'hôtel des postes.
En mai 2015, sous la houlette de l'architecte Didier Cazalet, l'immeuble est rénové et devient une résidence de tourisme de luxe appelée « L'Odéon ».