Mise à jour du 22/08/2024
Villeneuve-les-Maguelone
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À 10 km au Sud de Montpellier, Villeneuve-lès-Maguelone est une commune littorale, riche d’un patrimoine naturel exceptionnel, une nature sauvage et préservée.
La cathédrale Saint-Pierre de Maguelone est un lieu tout à la fois historique et magique.
Villeneuve possède dans son patrimoine naturel communal 9 km de cordon littoral sauvage protégé. Sa plage préservée en fait un site remarquable par sa tranquillité, l'absence d'urbanisation et par là même de pollution. Elle est de plus en plus fréquentée pendant la saison estivale. La proximité de la capitale régionale (Montpellier est à 10 km) en fait un pôle d'attraction de plus en plus convoité par ceux qui veulent allier les avantages de la grande ville et les atouts de la vie au grand air.
On sait que l'île de Maguelone, qui couvre une superficie de 30 ha, est au plan géographique un site unique en son genre sur le littoral languedocien, un lieu privilégié et singulier, occupé. semble-t-il, sans discontinuité de l'époque protohistorique à nos jours, mais avec une densité mal connue.
La Mairie : La mairie actuelle a été construite sur l’emplacement de l’ancien groupe Mairie-Ecole dont l’état de délabrement avait entraîné sa démolition précoce. Pourtant cet ancien édifice n’avait pas encore 50 ans. Sa construction sur les anciennes douves comblées avait provoqué des lézardes prématurées et dangereuses. La séance du conseil municipal du 15 juillet 1903, sous la présidence du maire Marius Bouladou, décide la reconstruction de la mairie. Il fallut cependant attendre l’achèvement du nouveau groupe scolaire pour entamer la démolition de l’édifice. L’horloge sera provisoirement installée sur un échafaudage en bois sur l’esplanade. C’est l’entreprise Boua de Montpellier qui en assurera la construction pour la somme de 425 francs d’après les instructions de l’architecte Deschanels. La cloche de l’hôtel de ville, probablement récupérée sur un édifice religieux, a été fabriquée en 1615 par le fondeur Jacques Roch. On peut y voir un christ en croix et une vierge. L’inauguration officielle a eu lieu le 8 octobre 1905.
La Chapelle des Pénitents : La date de construction de cette chapelle n'est pas connue. Elle est en calcaire de Frontignan, probablement de la carrière du Signal. Ce petit édifice rectangulaire, long et étroit, occupe l'angle de deux rues (rue de la Chapelle et rue des Pénitents). Dans la façade occidentale, longue de 4,40 m, s'ouvre la porte d'entrée, en plein cintre. L'ouverture set de 1,48m, la hauteur de 2,43m sous le sommet de l'arc. La clef et les deux claveaux adjacents sont rehaussés de bossages en trémie. Un autre bossage en trémie fait saillie sous l'intrados de la clef. L'encadrement est travaillé de refends qui se continuent aux pilastres latéraux. Ces pilastres portent de petites impostes moulurées; le tout est surmonté par un petit entablement, comprenant une mouluration d'architraves à trois règles, une frise légèrement bombée et une corniche à larmier.
La colonnette visible à droite, est moderne. Elle supporte une croix en fonte. En l’an III, la chapelle et le cimetière des Pénitents sont vendus comme biens nationaux. Ils seront adjugés à Etienne Cambon pour la somme de 3050 livres. Les acquéreurs potentiels se livrèrent une rude bataille d’enchères à laquelle participèrent plusieurs habitants de Villeneuve. Le prix de vente avait sextuplé par rapport au prix d’estimation. (490 livres). Mais cette vente fut annulée pour défaut de paiement. La chapelle et le cimetière furent remis aux enchères en 1810. Ces biens furent acquis par Jean Grollier, pour la somme de 305 francs, payables en « monnaie de métal ».Le 28 juin 1825, le sieur Grollier vendra la chapelle et l’ancien cimetière attenant pour une somme de 400 francs à un groupe de 15 villeneuvois. L'édifice sera ensuite réparé et entretenu grâce à la mobilisation de quelques villeneuvois qui se groupèrent pour restaurer.
L’église St Etienne : L’église St-Etienne a été construite au XII° siècle. La base de l’édifice est de style roman, tandis que l’étage des baies est gothique. Construite sur une butte qui dominait l’Arnel, elle faisait jadis partie du domaine de l’évêché de Maguelone puis de celui de Montpellier après la translation du siège épiscopal. Sa structure d’origine en croix latine sera modifiée, au fil du temps, avec l’ajout de chapelles latérales. Elle possède une grande nef à trois travées qui se termine par une abside semi-circulaire, dont l’ornement sculpté a été reproduit dans de nombreuses églises romanes de la région. Le clocher est un vrai donjon et rappelle que l’église servait autrefois de refuge et de protection à la population.
Saint Etienne de Villeneuve occupait approximativement le centre du castrum, bâti sur la butte dominant l’Arnel. Dès le XII° siècle, apparaissent à la fois la paroisse, le château et l’église sous le vocable de Saint Etienne. Cette période est présente dans de nombreux documents, notamment dans le monumental cartulaire de Maguelone, où apparaît Sancti Stéphani Villanovani. Une bulle du pape Adrien IV, signée en 1154 mentionne l’Ecclisia parrochia Santi Stephani de Villanovani (l’église de la paroisse St Etienne de Villeneuve). Ce sont les premières mentions que l’on trouve dans les textes, de l’église qui nous préoccupe aujourd’hui. Ces éléments n’accréditent pas la thèse de Renouvier qui donnait à cet édifice des origines carolingiennes, comme le fit également Mérimée, inspecteur général des monuments historiques lors de son passage dans notre région, au début du XIX° siècle. A l'époque, où le pays se couvrait « d’un blanc manteau d’églises », il est impensable qu’une paroisse de l’importance de Villeneuve, qui a accueilli en son sein l’évêque chassé de Maguelone, ainsi que son chapitre, ne disposât point au coeur de sa cité d’une église. (Une autre église existait tout près des remparts, à l’extérieur du village, dans un tènement situé sur le chemin de Maguelone, Notre Dame d’Olivet ou N.D des Oliviers. Cette église était celle que fréquentaient les Villeneuvois. Il est dommage que cette lointaine église ait aujourd’hui pratiquement disparu de la mémoire locale, et que ses vestiges encore visibles, ne bénéficient point d’une autre destinée.) De plus, comment penser que l’évêque ne voulût point asseoir son influence et son prestige sur un territoire qu’il dirigeait en y faisant construire un édifice qui serait la preuve de sa magnificence et de sa présence permanente. C’est avec la venue du chapitre dans l’enceinte de Villeneuve qu’on peut envisager la construction de l’édifice primitif de l’église St Etienne. Cette église sera, tout au moins à son début l’église particulière du chapitre, réservée exclusivement à l’usage de l’évêque et des chanoines. Il faut imaginer l’église avec des dimensions moins respectables. Elle va connaître par la suite plusieurs campagnes d’agrandissements. L’entrée originelle est d’ailleurs située à l’ouest, du côté du chapitre, et ce n’est que tardivement que sera percée l’entrée actuelle. Ce n’est qu’au XVII° siècle que l’église St Etienne deviendra l’église « officielle » de Villeneuve. On percera alors la porte occidentale donnant sur la place du château, offrant un accès direct à la population.
Ancienne maison Senaux :La maison à colonnades construite en 1863 (ancienne maison Senaux) présente une statue d’Arnaud de Villeneuve, célèbre médecin et alchimiste du moyen-âge. Sur la gauche dans le cercle rouge un lampadaire. En juin 1887, 34 lanternes destinées à l'éclairage public furent installées dans les rues du village. Un marché de gré à gré fut passé avec les établissement Adolphe Roques pour la fourniture de gaz hydrocarbure.
Notre Dame de l'Espérance : A la sortie du village, sur la route de Palavas, juste avant le cimetière, et à l'abri des regards, on peut admirer une vierge dans un petit enclos entouré de grilles. Elle trône au-dessus de quelques marches, avec un aspect un peu solennel. Aujourd'hui, elle semble un peu perdue dans une urbanisation qui n'existait pas lors de son installation. Autrefois, les communiants et les communiantes aller se faire photographier au pied de cette vierge.
Pont de Villeneuve : Il est l'un des ponts qui permet de franchir la Mosson. Il est situé sur la commune de Saint-Jean-de-Védas et de Villeneuve-lès-Maguelone dans le département français de l’Hérault.
Fin 1766 de très grandes crues de la Mosson emportent plusieurs ponts, dont celui de Cournonterral et celui de Villeneuve. Face à ces destructions, les États du Languedoc obtiennent du roi Louis XV la somme de 1 200 000 livres à répartir. Le pont tel qu'on le connait aujourd’hui sera terminé en 1778.
Villeneuve possède dans son patrimoine naturel communal 9 km de cordon littoral sauvage protégé. Sa plage préservée en fait un site remarquable par sa tranquillité, l'absence d'urbanisation et par là même de pollution. Elle est de plus en plus fréquentée pendant la saison estivale. La proximité de la capitale régionale (Montpellier est à 10 km) en fait un pôle d'attraction de plus en plus convoité par ceux qui veulent allier les avantages de la grande ville et les atouts de la vie au grand air.
On sait que l'île de Maguelone, qui couvre une superficie de 30 ha, est au plan géographique un site unique en son genre sur le littoral languedocien, un lieu privilégié et singulier, occupé. semble-t-il, sans discontinuité de l'époque protohistorique à nos jours, mais avec une densité mal connue.
La Mairie : La mairie actuelle a été construite sur l’emplacement de l’ancien groupe Mairie-Ecole dont l’état de délabrement avait entraîné sa démolition précoce. Pourtant cet ancien édifice n’avait pas encore 50 ans. Sa construction sur les anciennes douves comblées avait provoqué des lézardes prématurées et dangereuses. La séance du conseil municipal du 15 juillet 1903, sous la présidence du maire Marius Bouladou, décide la reconstruction de la mairie. Il fallut cependant attendre l’achèvement du nouveau groupe scolaire pour entamer la démolition de l’édifice. L’horloge sera provisoirement installée sur un échafaudage en bois sur l’esplanade. C’est l’entreprise Boua de Montpellier qui en assurera la construction pour la somme de 425 francs d’après les instructions de l’architecte Deschanels. La cloche de l’hôtel de ville, probablement récupérée sur un édifice religieux, a été fabriquée en 1615 par le fondeur Jacques Roch. On peut y voir un christ en croix et une vierge. L’inauguration officielle a eu lieu le 8 octobre 1905.
La Chapelle des Pénitents : La date de construction de cette chapelle n'est pas connue. Elle est en calcaire de Frontignan, probablement de la carrière du Signal. Ce petit édifice rectangulaire, long et étroit, occupe l'angle de deux rues (rue de la Chapelle et rue des Pénitents). Dans la façade occidentale, longue de 4,40 m, s'ouvre la porte d'entrée, en plein cintre. L'ouverture set de 1,48m, la hauteur de 2,43m sous le sommet de l'arc. La clef et les deux claveaux adjacents sont rehaussés de bossages en trémie. Un autre bossage en trémie fait saillie sous l'intrados de la clef. L'encadrement est travaillé de refends qui se continuent aux pilastres latéraux. Ces pilastres portent de petites impostes moulurées; le tout est surmonté par un petit entablement, comprenant une mouluration d'architraves à trois règles, une frise légèrement bombée et une corniche à larmier.
La colonnette visible à droite, est moderne. Elle supporte une croix en fonte. En l’an III, la chapelle et le cimetière des Pénitents sont vendus comme biens nationaux. Ils seront adjugés à Etienne Cambon pour la somme de 3050 livres. Les acquéreurs potentiels se livrèrent une rude bataille d’enchères à laquelle participèrent plusieurs habitants de Villeneuve. Le prix de vente avait sextuplé par rapport au prix d’estimation. (490 livres). Mais cette vente fut annulée pour défaut de paiement. La chapelle et le cimetière furent remis aux enchères en 1810. Ces biens furent acquis par Jean Grollier, pour la somme de 305 francs, payables en « monnaie de métal ».Le 28 juin 1825, le sieur Grollier vendra la chapelle et l’ancien cimetière attenant pour une somme de 400 francs à un groupe de 15 villeneuvois. L'édifice sera ensuite réparé et entretenu grâce à la mobilisation de quelques villeneuvois qui se groupèrent pour restaurer.
L’église St Etienne : L’église St-Etienne a été construite au XII° siècle. La base de l’édifice est de style roman, tandis que l’étage des baies est gothique. Construite sur une butte qui dominait l’Arnel, elle faisait jadis partie du domaine de l’évêché de Maguelone puis de celui de Montpellier après la translation du siège épiscopal. Sa structure d’origine en croix latine sera modifiée, au fil du temps, avec l’ajout de chapelles latérales. Elle possède une grande nef à trois travées qui se termine par une abside semi-circulaire, dont l’ornement sculpté a été reproduit dans de nombreuses églises romanes de la région. Le clocher est un vrai donjon et rappelle que l’église servait autrefois de refuge et de protection à la population.
Saint Etienne de Villeneuve occupait approximativement le centre du castrum, bâti sur la butte dominant l’Arnel. Dès le XII° siècle, apparaissent à la fois la paroisse, le château et l’église sous le vocable de Saint Etienne. Cette période est présente dans de nombreux documents, notamment dans le monumental cartulaire de Maguelone, où apparaît Sancti Stéphani Villanovani. Une bulle du pape Adrien IV, signée en 1154 mentionne l’Ecclisia parrochia Santi Stephani de Villanovani (l’église de la paroisse St Etienne de Villeneuve). Ce sont les premières mentions que l’on trouve dans les textes, de l’église qui nous préoccupe aujourd’hui. Ces éléments n’accréditent pas la thèse de Renouvier qui donnait à cet édifice des origines carolingiennes, comme le fit également Mérimée, inspecteur général des monuments historiques lors de son passage dans notre région, au début du XIX° siècle. A l'époque, où le pays se couvrait « d’un blanc manteau d’églises », il est impensable qu’une paroisse de l’importance de Villeneuve, qui a accueilli en son sein l’évêque chassé de Maguelone, ainsi que son chapitre, ne disposât point au coeur de sa cité d’une église. (Une autre église existait tout près des remparts, à l’extérieur du village, dans un tènement situé sur le chemin de Maguelone, Notre Dame d’Olivet ou N.D des Oliviers. Cette église était celle que fréquentaient les Villeneuvois. Il est dommage que cette lointaine église ait aujourd’hui pratiquement disparu de la mémoire locale, et que ses vestiges encore visibles, ne bénéficient point d’une autre destinée.) De plus, comment penser que l’évêque ne voulût point asseoir son influence et son prestige sur un territoire qu’il dirigeait en y faisant construire un édifice qui serait la preuve de sa magnificence et de sa présence permanente. C’est avec la venue du chapitre dans l’enceinte de Villeneuve qu’on peut envisager la construction de l’édifice primitif de l’église St Etienne. Cette église sera, tout au moins à son début l’église particulière du chapitre, réservée exclusivement à l’usage de l’évêque et des chanoines. Il faut imaginer l’église avec des dimensions moins respectables. Elle va connaître par la suite plusieurs campagnes d’agrandissements. L’entrée originelle est d’ailleurs située à l’ouest, du côté du chapitre, et ce n’est que tardivement que sera percée l’entrée actuelle. Ce n’est qu’au XVII° siècle que l’église St Etienne deviendra l’église « officielle » de Villeneuve. On percera alors la porte occidentale donnant sur la place du château, offrant un accès direct à la population.
Ancienne maison Senaux :La maison à colonnades construite en 1863 (ancienne maison Senaux) présente une statue d’Arnaud de Villeneuve, célèbre médecin et alchimiste du moyen-âge. Sur la gauche dans le cercle rouge un lampadaire. En juin 1887, 34 lanternes destinées à l'éclairage public furent installées dans les rues du village. Un marché de gré à gré fut passé avec les établissement Adolphe Roques pour la fourniture de gaz hydrocarbure.
Notre Dame de l'Espérance : A la sortie du village, sur la route de Palavas, juste avant le cimetière, et à l'abri des regards, on peut admirer une vierge dans un petit enclos entouré de grilles. Elle trône au-dessus de quelques marches, avec un aspect un peu solennel. Aujourd'hui, elle semble un peu perdue dans une urbanisation qui n'existait pas lors de son installation. Autrefois, les communiants et les communiantes aller se faire photographier au pied de cette vierge.
Pont de Villeneuve : Il est l'un des ponts qui permet de franchir la Mosson. Il est situé sur la commune de Saint-Jean-de-Védas et de Villeneuve-lès-Maguelone dans le département français de l’Hérault.
Fin 1766 de très grandes crues de la Mosson emportent plusieurs ponts, dont celui de Cournonterral et celui de Villeneuve. Face à ces destructions, les États du Languedoc obtiennent du roi Louis XV la somme de 1 200 000 livres à répartir. Le pont tel qu'on le connait aujourd’hui sera terminé en 1778.
La Cathédrale : L'île de Maguelone (insula Magdalona), isolée jadis entre les étangs et la mer, abrita, dès le VI° siècle, le siège d'un évêché célèbre dans l'histoire de l'église du Moyen-Âge.
Elle fut le refuge, aux XI° et XII° siècles de plusieurs papes chassés de Rome au moment de la lutte du Sacerdoce et de l'Empire.
Construite au temps de la domination wisigothique (VI° siècle), dévastée par les Arabes au VII° siècle, et détruite par les Francs de Charles Martel en 732, la première cathédrale devait être abandonnée par les évêques jusqu'au début du XI° siècle à cause de l'insécurité du littoral. Ceux-ci trouvèrent alors refuge sur la terre ferme : l'antique oppidum de Sextantio (ou Substantion), non loin d'une modeste bourgade qui allait rapidement prospérer, Montpellier.
Vers 1030, après trois siècles d'abandon, l'évêque Arnaud ramena le siège épiscopal et le chapitre dans l'île et entreprit la construction d'une nouvelle cathédrale dont subsiste encore un vestige : la tour Saint-Martin (milieu du XI° siècle) insérée entre le bras sud du transept et la nef de l'église actuelle. Celle-ci, la troisième, beaucoup plus vaste et conçue d'emblée comme une véritable forteresse, devait être édifiée au cours du XII° siècle afin de remplacer la cathédrale de l'évêque Arnaud. Elle est le fruit de deux campagnes de travaux : le chœur et le transept furent bénis par les évêques Galtier (1104-1129) et Raymond (1129-1158) ; la nef est l'œuvre de Jean de Montlaur (1158-1190) qui construisit également l'évêché et acheva la fortification de l'île.
Jusqu'au XVI° siècle, la cathédrale, les bâtiments de l'évêché et du chapitre, qui avaient été placés dès 1086 par les comtes de Melgueil sous la suzeraineté du Saint-siège, constituèrent un impressionnant ensemble fortifié muni de deux enceintes surveillant le littoral et les étangs. Un pont gigantesque, de près d'un kilomètre de long construit au Xle siècle reliait Maguelone à la terre ferme, au sud de Villeneuve tandis que deux graus assuraient le trafic maritime entre mer et étangs. Cependant, dès le XIV° siècle les évêques prirent l'habitude de résider à Montpellier. Il fallut attendre 1536 pour que le siège épiscopal y soit officiellement transféré. Ce fut pour Maguelone le signal d'un abandon définitif, de la solitude, du pillage et de la ruine.
Seule la cathédrale, énorme cube de pierre, a survécu aux dévastations protestantes (1562), au démantèlement de la forteresse ordonné par Richelieu (1632) et à la construction du canal des étangs (1708) qui engloutit dans ses berges les pierres provenant des bâtiments ruinés et vendus à l'encan. Le domaine de Maguelone sera rachetée en 1852 par Frédéric Fabrèges. Il sauvera le bâtiment de la ruine et le restaurera avec un zèle admirable. La cathédrale fut rendue au culte en 1875 et léguée par la suite au diocèse de Montpellier.
Véritable église forteresse conçue pour résister aux attaques des Sarrasins, la cathédrale a perdu au XVII° siècle son appareil défensif de murs d'enceinte, de tours et de mâchicoulis. A l'extérieur, elle n'offre plus aujourd'hui qu'un aspect sévère et mutilé, avec des contreforts puissants, des fenêtres rares, étroites et élevées comme des meurtrières et une carapace de murs construits en pierres froides, seules capables de résister à la morsure des embruns et des vents marins.
Le portail ouest, qui s'ouvrait jadis au fond d'un passage étroit prolongé par deux tours (une seule subsiste aujourd'hui), présente un curieux décor sculpté roman utilisant des marbres antiques. C'est une oeuvre assez disparate, constituée d'éléments d'époques et de styles différents : les deux bas-reliefs enchâssés dans les piédroits ( représentant Saint-Pierre et Saint-Paul ) sont des fragments d'un tympan du début du XII° siècle; le large linteau orné d'un rinceau d'acanthes stylisées est daté de 1178 ; le tympan enfin avec un Christ en gloire accompagné du tétramorphe, est une oeuvre plus tardive (vers 1200) de facture déjà gothique.
L'intérieur de l'édifice est impressionnant par ses proportions grandioses et son unité architecturale. La large nef unique (12 m), bâtie en appareil alterné - l'opus monspeliensium - de blocs de calcaire coquillier, est couverte d'une voûte en berceau brisé rythmé par de puissants doubleaux qui retombent, partie sur des colonnes engagées, partie sur l'épaisseur considérable des murs latéraux. Les croisillons du transept, aménagé à la base de deux puissantes tours qui flanquent le chevet, sont voûtés de croisées d'ogives lombardes fortement bombées, aux nervures épaisses et lourdes ne s'articulant pas encore autour d'une clé. L'abside centrale, semi-circulaire, est prise extérieurement dans un massif polygonal, tandis que les deux absidioles sont creusées dans l'épaisseur considérable du mur Est, selon une formule architecturale fréquente dans le premier art roman. Les percements sont rares et mesurés, aussi, sauf dans l'abside - le matin - et dans la tribune des chanoines - l'après-midi -, la lumière est-elle distribuée avec parcimonie.
Le décor sculpté est réduit mais de qualité ; les chapiteaux des piles de la nef et du transept ainsi que ceux des colonnettes qui flanquent les fenêtres de l'abside, sont uniformément ornés de feuilles d'acanthe à l'exception d'un seul - à l'angle Sud Est du transept - décoré de griffons ailés. Dans l'abside, que couronne une élégante arcature sur modillons dans la pure tradition lombarde, on a rétabli en 1875 l'ancien autel roman. Dans le sol du transept, ou dressées contre les murs, on peut voir des dalles funéraires parfois bien mutilées, des évêques et des chanoines qui furent inhumés dans la cathédrale jusqu'à la fin du XVII° siècle.
A droite de la première travée s'ouvre la chapelle Saint-Augustin, construite en petit appareil et seul vestige de la cathédrale du XI° siècle ; elle abrite la sépulture de l'évêque Arnaud ( mort en 1060) qui la fit édifier. La partie la plus originale de la cathédrale est, sans aucun doute, la vaste tribune du chapitre, établie sur des voûtes en plein cintre jetées sur les deux dernières travées occidentales de la nef. Édifiée probablement en deux étapes dans la seconde moitié du XII° siècle, elle servait de chœur aux chanoines - ils étaient au nombre de 64 - qui y avaient leurs stalles et y disposaient de trois autels : le principal au centre, les deux autres placés dans deux minuscules absidioles creusées dans l'épaisseur des murs latéraux. On accédait à celles-ci par des galeries de bois établies sur des consoles de pierre. L'autel capitulaire, rétabli au XIX° siècle par Frédéric Fabrèges, n'est autre que la pierre tombale, avec sa longue épitaphe gravée sur la tranche, de l'évêque Jean de Montlaur (mort en 1190) qui acheva la cathédrale et réforma le chapitre. Le texte, en vers léonins fait allusion aux écoles créées par le prélat.
Les trois tours - Saint-Augustin, Saint Sépulcre et Sainte-Marie , qui flanquent la cathédrale possèdent également des chapelles hautes desservies par d'étroits escaliers. On notera la majestueuse ampleur et la pente douce aux larges marches du grand escalier qui, au Nord, permettait aux chanoines, comtes de Maguelone, d'accéder à cheval jusqu'à la tribune. Sous cette dernière enfin, et contre le mur Sud de la nef, ont été fixés des fragments de sculptures antiques et médiévales, ainsi que plusieurs épitaphes retrouvées au cours des fouilles du XIX° siècle, dont celle d'un orfèvre réputé du XIII° siècle.
L'accès à la cathédrale en période estivale se fait par Villeneuve-lès-Maguelone. Le touriste laisse son véhicule sur le parking longeant le canal et emprunte la passerelle. Là, un petit train pittoresque l'emmène au bord de la plage. Il peut se rendre s'il le désire au pied de la cathédrale en suivant le chemin qui grimpe jusqu'au bois de pins. La cathédrale est ouverte tous les jours de la semaine de 9 h à 1 8 h 30.
Construite au temps de la domination wisigothique (VI° siècle), dévastée par les Arabes au VII° siècle, et détruite par les Francs de Charles Martel en 732, la première cathédrale devait être abandonnée par les évêques jusqu'au début du XI° siècle à cause de l'insécurité du littoral. Ceux-ci trouvèrent alors refuge sur la terre ferme : l'antique oppidum de Sextantio (ou Substantion), non loin d'une modeste bourgade qui allait rapidement prospérer, Montpellier.
Vers 1030, après trois siècles d'abandon, l'évêque Arnaud ramena le siège épiscopal et le chapitre dans l'île et entreprit la construction d'une nouvelle cathédrale dont subsiste encore un vestige : la tour Saint-Martin (milieu du XI° siècle) insérée entre le bras sud du transept et la nef de l'église actuelle. Celle-ci, la troisième, beaucoup plus vaste et conçue d'emblée comme une véritable forteresse, devait être édifiée au cours du XII° siècle afin de remplacer la cathédrale de l'évêque Arnaud. Elle est le fruit de deux campagnes de travaux : le chœur et le transept furent bénis par les évêques Galtier (1104-1129) et Raymond (1129-1158) ; la nef est l'œuvre de Jean de Montlaur (1158-1190) qui construisit également l'évêché et acheva la fortification de l'île.
Jusqu'au XVI° siècle, la cathédrale, les bâtiments de l'évêché et du chapitre, qui avaient été placés dès 1086 par les comtes de Melgueil sous la suzeraineté du Saint-siège, constituèrent un impressionnant ensemble fortifié muni de deux enceintes surveillant le littoral et les étangs. Un pont gigantesque, de près d'un kilomètre de long construit au Xle siècle reliait Maguelone à la terre ferme, au sud de Villeneuve tandis que deux graus assuraient le trafic maritime entre mer et étangs. Cependant, dès le XIV° siècle les évêques prirent l'habitude de résider à Montpellier. Il fallut attendre 1536 pour que le siège épiscopal y soit officiellement transféré. Ce fut pour Maguelone le signal d'un abandon définitif, de la solitude, du pillage et de la ruine.
Seule la cathédrale, énorme cube de pierre, a survécu aux dévastations protestantes (1562), au démantèlement de la forteresse ordonné par Richelieu (1632) et à la construction du canal des étangs (1708) qui engloutit dans ses berges les pierres provenant des bâtiments ruinés et vendus à l'encan. Le domaine de Maguelone sera rachetée en 1852 par Frédéric Fabrèges. Il sauvera le bâtiment de la ruine et le restaurera avec un zèle admirable. La cathédrale fut rendue au culte en 1875 et léguée par la suite au diocèse de Montpellier.
Véritable église forteresse conçue pour résister aux attaques des Sarrasins, la cathédrale a perdu au XVII° siècle son appareil défensif de murs d'enceinte, de tours et de mâchicoulis. A l'extérieur, elle n'offre plus aujourd'hui qu'un aspect sévère et mutilé, avec des contreforts puissants, des fenêtres rares, étroites et élevées comme des meurtrières et une carapace de murs construits en pierres froides, seules capables de résister à la morsure des embruns et des vents marins.
Le portail ouest, qui s'ouvrait jadis au fond d'un passage étroit prolongé par deux tours (une seule subsiste aujourd'hui), présente un curieux décor sculpté roman utilisant des marbres antiques. C'est une oeuvre assez disparate, constituée d'éléments d'époques et de styles différents : les deux bas-reliefs enchâssés dans les piédroits ( représentant Saint-Pierre et Saint-Paul ) sont des fragments d'un tympan du début du XII° siècle; le large linteau orné d'un rinceau d'acanthes stylisées est daté de 1178 ; le tympan enfin avec un Christ en gloire accompagné du tétramorphe, est une oeuvre plus tardive (vers 1200) de facture déjà gothique.
L'intérieur de l'édifice est impressionnant par ses proportions grandioses et son unité architecturale. La large nef unique (12 m), bâtie en appareil alterné - l'opus monspeliensium - de blocs de calcaire coquillier, est couverte d'une voûte en berceau brisé rythmé par de puissants doubleaux qui retombent, partie sur des colonnes engagées, partie sur l'épaisseur considérable des murs latéraux. Les croisillons du transept, aménagé à la base de deux puissantes tours qui flanquent le chevet, sont voûtés de croisées d'ogives lombardes fortement bombées, aux nervures épaisses et lourdes ne s'articulant pas encore autour d'une clé. L'abside centrale, semi-circulaire, est prise extérieurement dans un massif polygonal, tandis que les deux absidioles sont creusées dans l'épaisseur considérable du mur Est, selon une formule architecturale fréquente dans le premier art roman. Les percements sont rares et mesurés, aussi, sauf dans l'abside - le matin - et dans la tribune des chanoines - l'après-midi -, la lumière est-elle distribuée avec parcimonie.
Le décor sculpté est réduit mais de qualité ; les chapiteaux des piles de la nef et du transept ainsi que ceux des colonnettes qui flanquent les fenêtres de l'abside, sont uniformément ornés de feuilles d'acanthe à l'exception d'un seul - à l'angle Sud Est du transept - décoré de griffons ailés. Dans l'abside, que couronne une élégante arcature sur modillons dans la pure tradition lombarde, on a rétabli en 1875 l'ancien autel roman. Dans le sol du transept, ou dressées contre les murs, on peut voir des dalles funéraires parfois bien mutilées, des évêques et des chanoines qui furent inhumés dans la cathédrale jusqu'à la fin du XVII° siècle.
A droite de la première travée s'ouvre la chapelle Saint-Augustin, construite en petit appareil et seul vestige de la cathédrale du XI° siècle ; elle abrite la sépulture de l'évêque Arnaud ( mort en 1060) qui la fit édifier. La partie la plus originale de la cathédrale est, sans aucun doute, la vaste tribune du chapitre, établie sur des voûtes en plein cintre jetées sur les deux dernières travées occidentales de la nef. Édifiée probablement en deux étapes dans la seconde moitié du XII° siècle, elle servait de chœur aux chanoines - ils étaient au nombre de 64 - qui y avaient leurs stalles et y disposaient de trois autels : le principal au centre, les deux autres placés dans deux minuscules absidioles creusées dans l'épaisseur des murs latéraux. On accédait à celles-ci par des galeries de bois établies sur des consoles de pierre. L'autel capitulaire, rétabli au XIX° siècle par Frédéric Fabrèges, n'est autre que la pierre tombale, avec sa longue épitaphe gravée sur la tranche, de l'évêque Jean de Montlaur (mort en 1190) qui acheva la cathédrale et réforma le chapitre. Le texte, en vers léonins fait allusion aux écoles créées par le prélat.
Les trois tours - Saint-Augustin, Saint Sépulcre et Sainte-Marie , qui flanquent la cathédrale possèdent également des chapelles hautes desservies par d'étroits escaliers. On notera la majestueuse ampleur et la pente douce aux larges marches du grand escalier qui, au Nord, permettait aux chanoines, comtes de Maguelone, d'accéder à cheval jusqu'à la tribune. Sous cette dernière enfin, et contre le mur Sud de la nef, ont été fixés des fragments de sculptures antiques et médiévales, ainsi que plusieurs épitaphes retrouvées au cours des fouilles du XIX° siècle, dont celle d'un orfèvre réputé du XIII° siècle.
L'accès à la cathédrale en période estivale se fait par Villeneuve-lès-Maguelone. Le touriste laisse son véhicule sur le parking longeant le canal et emprunte la passerelle. Là, un petit train pittoresque l'emmène au bord de la plage. Il peut se rendre s'il le désire au pied de la cathédrale en suivant le chemin qui grimpe jusqu'au bois de pins. La cathédrale est ouverte tous les jours de la semaine de 9 h à 1 8 h 30.
l’Antiquité
Situé à 6 km au sud-ouest de Lattes, au contact des étangs littoraux de Vic, de Pierre Blanche, de l’Arnel et du Prévost (qui constituent une partie des stagna Volcarum de Pomponius Méla et du stagnum Latera de Pline), mis en communication avec la mer par des graus, mais aujourd’hui rattaché au cordon littoral, l’îlot de Maguelone couvre une superficie de 30 ha. D’origine volcanique et habitée dès l’Antiquité, la petite île de Maguelone, Insula Magalona, se dressait à l’origine au milieu de l’étang dit de Lattes par Pline l’Ancien. Le passé de Maguelone plonge dans des siècles lointains et obscurs. Le premier habitat se manifeste au Bronze final qui a livré quelques exemplaires de céramique. L’occupation du site s’étend au premier âge du Fer sur environ un millier de m². L’établissement semble moins dense par la suite, mais quelques éléments d’amphores étrusque et massaliète, épars, manifestent une présence qu’il reste à préciser. Durant cette phase, la mise au jour de structures agricoles sous l’église funéraire paléochrétienne située à 200 m à l’est de la Cathédrale souligne l’existence d’une exploitation, soit dans un cadre domanial, soit sous l’initiative de la ville voisine de Lattara (Lattes).
Époque romaine
Après cette occupation intermittente et probablement ponctuelle, le site est réoccupé à partir du II° siècle avant J.-C. La région de Maguelonne (oppidum de Sextantio) fait partie des 24 Oppidums de Nîmes. L’établissement semble alors devenir permanent mais il demeure très modeste durant la période républicaine et le Haut Empire et n’est pas encore localisé. En prospection, on n’observe aucun secteur bâti à cette époque, mais la densité du mobilier de la période républicaine et du Haut Empire découvert dans les sondages et en prospection laisse envisager un habitat au point haut de l’île, soit aux abords de la Cathédrale, secteur aujourd’hui inaccessible aux prospections car aménagé en parc. Les indices s’étendent et s’intensifient au IV° siècle, avant de connaître leur extension maximale au V° siècle où les vestiges sont répandus sur une quinzaine d’hectares. L’établissement atteint alors approximativement la superficie de la ville antique de Lattes, désertée au cours du III° siècle De fait, c’est au cours de l’antiquité tardive que Maguelone prend une importance qui ne cessera de croître qu’à la fin du Moyen-Age. Dans le troisième quart du VI° siècle un évêché y est créé. Une Cathédrale devait exister puisqu’en 589 son évêque Boetius fut convoqué au concile de Tolède.
Moyen Age
Les soubresauts liés à l’occupation musulmane au VIII° siècle et à la destruction de la cathédrale en l'an 737 par Charles Martel, se trouvent confirmés par les prospections. A l’époque carolingienne, les indices d’occupation demeurent en effet, très rares. Les habitants s'installent près des étangs. C'est ainsi Que naît Villeneuve (Villa Nova). C’est seulement au X° ou au XI° siècle. que l’île retrouve une activité soutenue, mais les prospections révèlent dès lors une emprise bien inférieure à l’extension de l’Antiquité tardive. L’occupation du haut Moyen Age se trouve désormais circonscrite aux abords de la Cathédrale.
L’évêque Arnaud (1030-1060), prélat réformateur et bâtisseur, entreprit la reconstruction de la Cathédrale, consacrée en 1054, ainsi que des bâtiments du chapitre (il n’en reste aujourd’hui que les vestiges, dont sans doute la chapelle Saint Augustin). Il les enveloppa d’une ceinture de fortifications, appelée dans les chroniques «Enceinte des portes en fer». L’évêque Arnaud fit aussi construire un pont d’un kilomètre de long à travers l’étang jusqu’à Villeneuve les Maguelone, réunissant ainsi l’île au continent. Arnaud part en pèlerinage à Jérusalem. A son retour, il meurt à Villeneuve en 1060, et est enterré à Maguelone dans un angle du cloître. Au XIIe siècle, l’évêque Godefroi «instruit par une vision nocturne» fait transférer son corps dans la chapelle St Augustin, aujourd’hui seul vestige de la cathédrale qu’il avait construite.
La fin du XI° siècle fut marquée par des événements qui allaient sceller définitivement le destin de l’île. En 1085 en effet, le comte Pierre de Melgueil se plaçait sous la protection du Pape en faisant hommage de son comté et des droits dont il jouissait dans l’évêché de Maguelone «aux apôtres Pierre et Paul, au pape Grégoire VII et à ses successeurs». En 1096, le Pape Urbain II séjourne dans l’île, proclame son église «la seconde après celle de Rome», lui accorde le port des armes pontificales (les clés de Pierre), et octroie une indulgence plénière à tous ceux qui recevraient sépulture dans l’île.
Propriété de l’Eglise romaine, Maguelone allait au cours du XII° siècle servir à plusieurs reprises de terre d’asile temporaire aux pontifes fuyant Rome et l’Italie en proie aux factions. Prestige et richesse amenèrent au XII° siècle l’édification d’une nouvelle Cathédrale plus vaste, d’un cloître à deux étages, de logis pour l’évêque et les chanoines, ainsi que de nouveaux bâtiments pour assurer une large hospitalité. Cette entreprise considérable fut conduite avec obstination par les évêques Raymond (1129-1158), Jean de Montlaur (1158-1190), Guillaume Raimond (1190-1197) et Guillaume de Fleix (1197-1203), dont la «Vieille Chronique de Maguelone» nous a retracé les étapes.
A partir du XI° siècle, le monde chrétien assistait à la naissance d’un monachisme nouveau issu de deux courants : la règle de Saint Benoît et celle de Saint Augustin. C’est sous la règle de Saint Augustin, rédigée par l’évêque d’Hippone à la fin du IV° siècle, que l’évêque réformateur Arnaud plaça sa communauté de chanoines de Maguelone dans la première moitié du XI° siècle. La règle de saint Augustin s’appuie sur les vertus fondamentales que sont la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, auxquelles s’ajoutent la charité et la pratique de la prière, du jeûne et de l’abstinence. Les chanoines, au nombre d’une soixantaine, pratiquaient la vie commune. Un dignitaire du chapitre, le prévôt, était responsable de l’approvisionnement ; il devait leur fournir «du pain de pur froment, sans mélange d’orge», et veiller à ce que «le vin soit pur, franc, sans odeur ni acidité». Outre les jeûnes de l’Avent et du Carême, les chanoines faisaient maigre trois jours par semaine, mais ils bénéficiaient de miséricordes, repas améliorés. L’hospitalité, généreusement exercée vis-à-vis de tous ceux qui se présentaient dans l’île, était l’affaire du cellérier. Choisi par le prévôt pour ses qualités humaines et ses dons de gestionnaire, celui-ci était tenu d’accueillir, soigner, loger et nourrir, non seulement les pèlerins, les pauvres et les lépreux, mais aussi les juifs et les sarrasins «par souci d’humanité». Les jours de fête, les pauvres, après le rituel lavement des pieds, étaient admis à partager le repas des chanoines au réfectoire. Par mauvais temps, la nourriture leur était apportée de l’autre côté du pont.
Au XII° siècle, apparaissent à Villeneuve, la paroisse et l'église Saint Etienne. Des évêques accordent des chartes de franchises municipales. donnant aux habitants des privilèges importants. Le village, florissant possède au siècle suivant un hôpital et des marchés francs. La pêche est aussi une ressource importante de revenus. Le déclin commence avec l'installation des papes à Avignon.
Renaissance
Les évêques entrèrent bientôt en lutte avec les rois de Majorque, devenus seigneurs de Montpellier, puis avec les rois de France, dont les officiers, par leur zèle envahissant et leurs usurpations répétées, allaient peu à peu réduire les privilèges et l’indépendance de l’évêché. Si la guerre de Cent Ans épargna, semble-t-il, Maguelone, la crise financière et l’isolement de l’évêché rendaient la situation difficile. L’endettement du chapitre, les conflits entre l’évêque, les chanoines et l’université, l’absentéisme des prélats, qui pourvus de charges à la cour pontificale d’Avignon, ne venaient que rarement dans l’île, provoquèrent abus et plaintes de toutes sortes. C’est pour y remédier que l’évêque Jean de Vissec promulgua en 1331 des statuts réformateurs qui fournissent sur les usages et la vie quotidienne des dignitaires et des chanoines astreints à résidence, des renseignements du plus grand intérêt. Ces mesures parvinrent peut-être à rétablir l’ordre et la régularité de la vie canoniale, mais ne purent vaincre l’attraction grandissante exercée par cette ville active, à la fois marchande et universitaire, qu’était devenue Montpellier. Déjà au XV° siècle l’évêque s’y était fixé, laissant au prévôt et aux dignitaires de l’île, l’administration temporelle du diocèse et le soin du service divin. Une telle situation parut anachronique au jeune et brillant humaniste qu’était Guillaume Pellicier (1526-1568), ancien clerc de Maguelone et protégé de Marguerite de Navarre. Devenu évêque de Maguelone, conseiller et ambassadeur de François Ier à Rome, et appuyé par le roi qu’il avait reçu dans l’île, il obtint du Pape Paul III, en 1536, le transfert du siège épiscopal à Montpellier. Jusqu’en 1602 cependant les évêques de Montpellier furent encore ensevelis dans la Cathédrale de Maguelone.
Les guerres religieuses du XVI° siècle désolent le pays, déciment la population. La situation s'améliore lentement après la Révolution.
Afin de marquer leur volonté d’abandon définitif, les chanoines vendirent la plupart des bâtiments en souhaitant leur destruction. Celle-ci ne fut pas exécutée, ce qui permit en 1562 aux troupes protestantes de s’y retrancher. Elles en furent chassées par l’armée royale qui y laissa une garnison pendant plusieurs années. A la fin du XVI° siècle, les frères Platter, jeunes suisses venus étudier la médecine à Montpellier, visitant Maguelone en retirent une pénible impression d’abandon : l’hôpital est ruiné, la forteresse délabrée, mais l’hospitalité recommandée par les statuts de 1331, toujours pratiquée. En 1632, au lendemain des révoltes de Rohan et de Montmorency, Richelieu obtint du roi l’ordre de détruire la forteresse médiévale «afin que les factieux ne puissent se prévaloir de cette place pour troubler l’ordre public», mais «sans toutefois toucher à l’église et logement dudit château». Après le démantèlement des fortifications et l’arasement des tours, il ne resta plus debout que la Cathédrale mutilée et une modeste maison pour un «pauvre prêtre» chargé d’assurer seul le service divin. Les derniers pans de murs et les pierres de taille provenant des démolitions devaient être vendus en 1708, par le chapitre, pour servir à la construction des berges du canal du Rhône à Sète. Le dernier hôte illustre, et bien involontaire, de Maguelone, fut en 1720, le turc Mehemet Effendi, grand trésorier du Sultan et ambassadeur extraordinaire auprès de Louis XV. Son navire, étant retenu en quarantaine au large de Sète à cause de la peste, il fut par déférence logé à Maguelone.
Epoque contemporaine
En 1870, grâce à la voie ferrée Montpellier - Sète. Le raisin primeur Chasselas, acheminé par wagons, apporte la prospérité à Villeneuve; mais une calamité, le phylloxéra, s'abat bientôt sur tout le vignoble: l'agriculture est ruinée.
Confisqué et vendu comme bien national à la Révolution, le domaine de Maguelone passa entre plusieurs mains avant d’être acquis en 1852 par Jacques Bonaventure Frédéric Fabrège. Bien que classée «monument historique» depuis 1840, la Cathédrale était alors dans un triste état de délabrement. Passionné par le prestigieux monument, Frédéric Fabrège, son fils, s’en fit l’historien minutieux et le sauveteur acharné. Il entreprit des fouilles afin de retrouver les fondations des édifices antérieurs et repérer l’emplacement des bâtiments médiévaux rasés en 1708. Il restaura la Cathédrale, releva les autels et les tombeaux, réédifia la Chapelle Saint-Blaise, planta l’île, alors complètement dénudée, d’essences méditerranéennes qui font aujourd’hui son charme. Le 14 juin 1875, la Cathédrale sauvée était rendue au culte par Mgr de Cabrières. Donnée en 1949 au diocèse de Montpellier par la fille de F. Fabrège, elle demeure dans sa solitude boisée, le témoin d’un très riche passé, et le plus bel exemple entre Agde et les Saintes Maries, de ces églises forteresses qui veillaient sur le littoral languedocien au Moyen-âge.
Entre les deux guerres, la commune prospère à nouveau, avec la culture du raisin de table et l'exploitation des salins. le déclin de la viticulture et les impératifs économiques entraînent définitivement la disparition définitive de ces deux grandes activités.
Aujourd'hui, Villeneuve est une ville très attractive, de par sa situation géographique privilégiée et son environnement de qualité.
Situé à 6 km au sud-ouest de Lattes, au contact des étangs littoraux de Vic, de Pierre Blanche, de l’Arnel et du Prévost (qui constituent une partie des stagna Volcarum de Pomponius Méla et du stagnum Latera de Pline), mis en communication avec la mer par des graus, mais aujourd’hui rattaché au cordon littoral, l’îlot de Maguelone couvre une superficie de 30 ha. D’origine volcanique et habitée dès l’Antiquité, la petite île de Maguelone, Insula Magalona, se dressait à l’origine au milieu de l’étang dit de Lattes par Pline l’Ancien. Le passé de Maguelone plonge dans des siècles lointains et obscurs. Le premier habitat se manifeste au Bronze final qui a livré quelques exemplaires de céramique. L’occupation du site s’étend au premier âge du Fer sur environ un millier de m². L’établissement semble moins dense par la suite, mais quelques éléments d’amphores étrusque et massaliète, épars, manifestent une présence qu’il reste à préciser. Durant cette phase, la mise au jour de structures agricoles sous l’église funéraire paléochrétienne située à 200 m à l’est de la Cathédrale souligne l’existence d’une exploitation, soit dans un cadre domanial, soit sous l’initiative de la ville voisine de Lattara (Lattes).
Époque romaine
Après cette occupation intermittente et probablement ponctuelle, le site est réoccupé à partir du II° siècle avant J.-C. La région de Maguelonne (oppidum de Sextantio) fait partie des 24 Oppidums de Nîmes. L’établissement semble alors devenir permanent mais il demeure très modeste durant la période républicaine et le Haut Empire et n’est pas encore localisé. En prospection, on n’observe aucun secteur bâti à cette époque, mais la densité du mobilier de la période républicaine et du Haut Empire découvert dans les sondages et en prospection laisse envisager un habitat au point haut de l’île, soit aux abords de la Cathédrale, secteur aujourd’hui inaccessible aux prospections car aménagé en parc. Les indices s’étendent et s’intensifient au IV° siècle, avant de connaître leur extension maximale au V° siècle où les vestiges sont répandus sur une quinzaine d’hectares. L’établissement atteint alors approximativement la superficie de la ville antique de Lattes, désertée au cours du III° siècle De fait, c’est au cours de l’antiquité tardive que Maguelone prend une importance qui ne cessera de croître qu’à la fin du Moyen-Age. Dans le troisième quart du VI° siècle un évêché y est créé. Une Cathédrale devait exister puisqu’en 589 son évêque Boetius fut convoqué au concile de Tolède.
Moyen Age
Les soubresauts liés à l’occupation musulmane au VIII° siècle et à la destruction de la cathédrale en l'an 737 par Charles Martel, se trouvent confirmés par les prospections. A l’époque carolingienne, les indices d’occupation demeurent en effet, très rares. Les habitants s'installent près des étangs. C'est ainsi Que naît Villeneuve (Villa Nova). C’est seulement au X° ou au XI° siècle. que l’île retrouve une activité soutenue, mais les prospections révèlent dès lors une emprise bien inférieure à l’extension de l’Antiquité tardive. L’occupation du haut Moyen Age se trouve désormais circonscrite aux abords de la Cathédrale.
L’évêque Arnaud (1030-1060), prélat réformateur et bâtisseur, entreprit la reconstruction de la Cathédrale, consacrée en 1054, ainsi que des bâtiments du chapitre (il n’en reste aujourd’hui que les vestiges, dont sans doute la chapelle Saint Augustin). Il les enveloppa d’une ceinture de fortifications, appelée dans les chroniques «Enceinte des portes en fer». L’évêque Arnaud fit aussi construire un pont d’un kilomètre de long à travers l’étang jusqu’à Villeneuve les Maguelone, réunissant ainsi l’île au continent. Arnaud part en pèlerinage à Jérusalem. A son retour, il meurt à Villeneuve en 1060, et est enterré à Maguelone dans un angle du cloître. Au XIIe siècle, l’évêque Godefroi «instruit par une vision nocturne» fait transférer son corps dans la chapelle St Augustin, aujourd’hui seul vestige de la cathédrale qu’il avait construite.
La fin du XI° siècle fut marquée par des événements qui allaient sceller définitivement le destin de l’île. En 1085 en effet, le comte Pierre de Melgueil se plaçait sous la protection du Pape en faisant hommage de son comté et des droits dont il jouissait dans l’évêché de Maguelone «aux apôtres Pierre et Paul, au pape Grégoire VII et à ses successeurs». En 1096, le Pape Urbain II séjourne dans l’île, proclame son église «la seconde après celle de Rome», lui accorde le port des armes pontificales (les clés de Pierre), et octroie une indulgence plénière à tous ceux qui recevraient sépulture dans l’île.
Propriété de l’Eglise romaine, Maguelone allait au cours du XII° siècle servir à plusieurs reprises de terre d’asile temporaire aux pontifes fuyant Rome et l’Italie en proie aux factions. Prestige et richesse amenèrent au XII° siècle l’édification d’une nouvelle Cathédrale plus vaste, d’un cloître à deux étages, de logis pour l’évêque et les chanoines, ainsi que de nouveaux bâtiments pour assurer une large hospitalité. Cette entreprise considérable fut conduite avec obstination par les évêques Raymond (1129-1158), Jean de Montlaur (1158-1190), Guillaume Raimond (1190-1197) et Guillaume de Fleix (1197-1203), dont la «Vieille Chronique de Maguelone» nous a retracé les étapes.
A partir du XI° siècle, le monde chrétien assistait à la naissance d’un monachisme nouveau issu de deux courants : la règle de Saint Benoît et celle de Saint Augustin. C’est sous la règle de Saint Augustin, rédigée par l’évêque d’Hippone à la fin du IV° siècle, que l’évêque réformateur Arnaud plaça sa communauté de chanoines de Maguelone dans la première moitié du XI° siècle. La règle de saint Augustin s’appuie sur les vertus fondamentales que sont la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, auxquelles s’ajoutent la charité et la pratique de la prière, du jeûne et de l’abstinence. Les chanoines, au nombre d’une soixantaine, pratiquaient la vie commune. Un dignitaire du chapitre, le prévôt, était responsable de l’approvisionnement ; il devait leur fournir «du pain de pur froment, sans mélange d’orge», et veiller à ce que «le vin soit pur, franc, sans odeur ni acidité». Outre les jeûnes de l’Avent et du Carême, les chanoines faisaient maigre trois jours par semaine, mais ils bénéficiaient de miséricordes, repas améliorés. L’hospitalité, généreusement exercée vis-à-vis de tous ceux qui se présentaient dans l’île, était l’affaire du cellérier. Choisi par le prévôt pour ses qualités humaines et ses dons de gestionnaire, celui-ci était tenu d’accueillir, soigner, loger et nourrir, non seulement les pèlerins, les pauvres et les lépreux, mais aussi les juifs et les sarrasins «par souci d’humanité». Les jours de fête, les pauvres, après le rituel lavement des pieds, étaient admis à partager le repas des chanoines au réfectoire. Par mauvais temps, la nourriture leur était apportée de l’autre côté du pont.
Au XII° siècle, apparaissent à Villeneuve, la paroisse et l'église Saint Etienne. Des évêques accordent des chartes de franchises municipales. donnant aux habitants des privilèges importants. Le village, florissant possède au siècle suivant un hôpital et des marchés francs. La pêche est aussi une ressource importante de revenus. Le déclin commence avec l'installation des papes à Avignon.
Renaissance
Les évêques entrèrent bientôt en lutte avec les rois de Majorque, devenus seigneurs de Montpellier, puis avec les rois de France, dont les officiers, par leur zèle envahissant et leurs usurpations répétées, allaient peu à peu réduire les privilèges et l’indépendance de l’évêché. Si la guerre de Cent Ans épargna, semble-t-il, Maguelone, la crise financière et l’isolement de l’évêché rendaient la situation difficile. L’endettement du chapitre, les conflits entre l’évêque, les chanoines et l’université, l’absentéisme des prélats, qui pourvus de charges à la cour pontificale d’Avignon, ne venaient que rarement dans l’île, provoquèrent abus et plaintes de toutes sortes. C’est pour y remédier que l’évêque Jean de Vissec promulgua en 1331 des statuts réformateurs qui fournissent sur les usages et la vie quotidienne des dignitaires et des chanoines astreints à résidence, des renseignements du plus grand intérêt. Ces mesures parvinrent peut-être à rétablir l’ordre et la régularité de la vie canoniale, mais ne purent vaincre l’attraction grandissante exercée par cette ville active, à la fois marchande et universitaire, qu’était devenue Montpellier. Déjà au XV° siècle l’évêque s’y était fixé, laissant au prévôt et aux dignitaires de l’île, l’administration temporelle du diocèse et le soin du service divin. Une telle situation parut anachronique au jeune et brillant humaniste qu’était Guillaume Pellicier (1526-1568), ancien clerc de Maguelone et protégé de Marguerite de Navarre. Devenu évêque de Maguelone, conseiller et ambassadeur de François Ier à Rome, et appuyé par le roi qu’il avait reçu dans l’île, il obtint du Pape Paul III, en 1536, le transfert du siège épiscopal à Montpellier. Jusqu’en 1602 cependant les évêques de Montpellier furent encore ensevelis dans la Cathédrale de Maguelone.
Les guerres religieuses du XVI° siècle désolent le pays, déciment la population. La situation s'améliore lentement après la Révolution.
Afin de marquer leur volonté d’abandon définitif, les chanoines vendirent la plupart des bâtiments en souhaitant leur destruction. Celle-ci ne fut pas exécutée, ce qui permit en 1562 aux troupes protestantes de s’y retrancher. Elles en furent chassées par l’armée royale qui y laissa une garnison pendant plusieurs années. A la fin du XVI° siècle, les frères Platter, jeunes suisses venus étudier la médecine à Montpellier, visitant Maguelone en retirent une pénible impression d’abandon : l’hôpital est ruiné, la forteresse délabrée, mais l’hospitalité recommandée par les statuts de 1331, toujours pratiquée. En 1632, au lendemain des révoltes de Rohan et de Montmorency, Richelieu obtint du roi l’ordre de détruire la forteresse médiévale «afin que les factieux ne puissent se prévaloir de cette place pour troubler l’ordre public», mais «sans toutefois toucher à l’église et logement dudit château». Après le démantèlement des fortifications et l’arasement des tours, il ne resta plus debout que la Cathédrale mutilée et une modeste maison pour un «pauvre prêtre» chargé d’assurer seul le service divin. Les derniers pans de murs et les pierres de taille provenant des démolitions devaient être vendus en 1708, par le chapitre, pour servir à la construction des berges du canal du Rhône à Sète. Le dernier hôte illustre, et bien involontaire, de Maguelone, fut en 1720, le turc Mehemet Effendi, grand trésorier du Sultan et ambassadeur extraordinaire auprès de Louis XV. Son navire, étant retenu en quarantaine au large de Sète à cause de la peste, il fut par déférence logé à Maguelone.
Epoque contemporaine
En 1870, grâce à la voie ferrée Montpellier - Sète. Le raisin primeur Chasselas, acheminé par wagons, apporte la prospérité à Villeneuve; mais une calamité, le phylloxéra, s'abat bientôt sur tout le vignoble: l'agriculture est ruinée.
Confisqué et vendu comme bien national à la Révolution, le domaine de Maguelone passa entre plusieurs mains avant d’être acquis en 1852 par Jacques Bonaventure Frédéric Fabrège. Bien que classée «monument historique» depuis 1840, la Cathédrale était alors dans un triste état de délabrement. Passionné par le prestigieux monument, Frédéric Fabrège, son fils, s’en fit l’historien minutieux et le sauveteur acharné. Il entreprit des fouilles afin de retrouver les fondations des édifices antérieurs et repérer l’emplacement des bâtiments médiévaux rasés en 1708. Il restaura la Cathédrale, releva les autels et les tombeaux, réédifia la Chapelle Saint-Blaise, planta l’île, alors complètement dénudée, d’essences méditerranéennes qui font aujourd’hui son charme. Le 14 juin 1875, la Cathédrale sauvée était rendue au culte par Mgr de Cabrières. Donnée en 1949 au diocèse de Montpellier par la fille de F. Fabrège, elle demeure dans sa solitude boisée, le témoin d’un très riche passé, et le plus bel exemple entre Agde et les Saintes Maries, de ces églises forteresses qui veillaient sur le littoral languedocien au Moyen-âge.
Entre les deux guerres, la commune prospère à nouveau, avec la culture du raisin de table et l'exploitation des salins. le déclin de la viticulture et les impératifs économiques entraînent définitivement la disparition définitive de ces deux grandes activités.
Aujourd'hui, Villeneuve est une ville très attractive, de par sa situation géographique privilégiée et son environnement de qualité.