Mise à jour du 22/08/2024
Vauvert
L’existence historique de Posquières (Vauvert) remonte à un texte daté de 810.
Vauvert possède de nombreux témoignages du passé à l’image de la Tour de l’horloge, de la porte Saint-Louis et des rues du centre-ville.
Son Temple circulaire dessiné par Charles Durand est inscrit sur la liste des Monuments Historiques.
Vauvert possède 3 hameaux, Gallician, Montcalm et Sylvéréal.
Ce sanctuaire a été honoré de la visite de personnages importants, Saint Louis, Charles IX, François 1er, Pierre d’Aragan et le pape Clément V. L’intérieur de l’église est assez austère mais mérite une visite qui vous surprendra par son acoustique, la résonance ici est somptueuse.
Beffroi : Tour de l'horloge, édifiée en 1604 et reconstruire en 1848, place Gambetta. La tour de l'horloge du XIX° siècle, coiffée d'une toiture à quatre pans en tuiles vernissées, comporte une cloche du XVII° siècle. Cette tour surmonte l'ancienne porte d’accès à l’enceinte de Posquières médiévale.
La colline du Castellas et son parc public : Non loin du beffroi, vous trouverez un escalier qui mène au petit parc public “Le Castellas” en haut de la colline. On a une belle vue sur les toits de la ville et sur les environs. Il y a une table d’orientation pour repérer les lieux importants de la ville.
Temple protestant : La construction du temple, selon les plans de Charles Durand, est entreprise en 1811 et s'achève en 1817. Le bâtiment est situé dans un îlot dégagé, orienté vers la rue principale. À la fin du XIX° siècle, les halles ont été accolées à l'arrière et les constructions encadrant le portique ont densifié cet îlot qui se retrouve alors en plein bourg. L'entrée est très lisible avec un portique ajouté devant le demi-cercle, avec deux colonnes in antis entre deux pilastres, et redoublé par quatre colonnes ioniques surmontées d'un fronton triangulaire. A l'intérieur, on retrouve cet ordre ionique pour supporter les tribunes. D'ailleurs, le temple de Vauvert est le seul temple de Durand possédant des colonnes ioniques et non des colonnes doriques. Parmi les projets de temples que Charles-Étienne Durand réalisent à partir de 1807, plusieurs respectent parfaitement ce modèle dont les temples de Vauvert et de Beauvoisin. L'architecte doit faire face à l'épineux problème des clochers. En 1817, en pleine construction du temple, le Consistoire demande d'élever un clocher aux frais des fidèles protestants dont l'entrepreneur Nolhac, principal mécène de ce projet. L'architecte Durand réagit vivement dans un courrier au préfet pour s'opposer au projet du clocher au-dessus du fronton pour des raisons esthétiques, préférant voir ce clocher sur le mur de derrière du temple. Le clocher sera construit comme il le préconise. En 1864, une lanterne centrale et, plus tard, en 1867, une salle de bibliothèque viendront compléter l'ensemble qui se distingue par ses volumes purs et son authenticité.
Le temple de l’Oratoire : Ou petit temple. Ce temple, situé rue de l’oratoire près des arènes, date du XIX° siècle. Un puissant mouvement religieux, appelé le Réveil, apparut dans la première moitié du XIX° siècle : il rétablit les fondements de la foi chrétienne et créa les grandes œuvres du Protestantisme évangélique. Les Églises connurent alors des dissidences, certains membres conservant la tendance rationaliste (libérale), d’autres préférant la tendance orthodoxe (évangélique). La séparation fut inévitable, et à partir de 1864, il se constitua des Églises Réformées indépendantes dans le sud et le sud-ouest de la France. C’est pourquoi à Vauvert, après 2 ans de tentatives pour que les deux tendances continuent de coexister, l’Église Réformée ne fut pas épargnée et la séparation eut lieu en avril 1867.
Les membres évangéliques de l’Église de la ville ouvrirent donc un lieu de culte le 28 avril 1867. Beaucoup de personnes étaient présentes le jour de l’ouverture, et le premier local situé au début de la route de Nîmes fut rapidement trop petit pour accueillir la population de plus en plus nombreuse et il fut donc décidé de construire le temple de l’Oratoire.
hôtel de ville : Place de la Libération et du 8 mai 1945 à Vauvert, ce bâtiment est le type même des constructions réalisées sous le Second Empire à Vauvert (ancien abattoir devenu caserne des pompiers ou nombreuse maisons dont une rue Jean Jaurès). Terminée le 1er avril 1859, elle a été réalisée par l'architecte Bedos et l'entrepreneur Bastide. Le dôme en ardoises qui surmontait l'horloge en façade a disparu.
Porte Saint-Louis : Cette porte datant du XVII° siècle se trouve à l’intersection de la rue Carnot et de la rue des Juifs. Cette porte de style Louis XIII, est baptisée « porte Saint Louis » en souvenir du passage du roi de France, Louis IX. En 1270, Saint Louis, dans l’attente de la flotte qui devait l’amener en croisade, vint faire ses dévotions à Vauvert.
Vauvert possède 3 hameaux, Gallician, Montcalm et Sylvéréal.
Vauvert
L’église Notre Dame de l'Assomption : Commencez votre visite de Vauvert au cœur de la ville (le centre historique), avec cette imposante église. L’église dédiée à Notre Damé a été construite en l’an 1688. Le 6 mars 1712 Joseph Louis, marquis de Montcalm de Saint Véran y fut baptisé. Originaire de la région (son château natal se trouve à l’entrée de la ville), Louis Joseph était un général français. Commandant des troupes de Nouvelle-France, il fut tué en 1756 lors du siège de la ville de Québec par les anglais au cours de la guerre pour la possession du Canada.Ce sanctuaire a été honoré de la visite de personnages importants, Saint Louis, Charles IX, François 1er, Pierre d’Aragan et le pape Clément V. L’intérieur de l’église est assez austère mais mérite une visite qui vous surprendra par son acoustique, la résonance ici est somptueuse.
Beffroi : Tour de l'horloge, édifiée en 1604 et reconstruire en 1848, place Gambetta. La tour de l'horloge du XIX° siècle, coiffée d'une toiture à quatre pans en tuiles vernissées, comporte une cloche du XVII° siècle. Cette tour surmonte l'ancienne porte d’accès à l’enceinte de Posquières médiévale.
La colline du Castellas et son parc public : Non loin du beffroi, vous trouverez un escalier qui mène au petit parc public “Le Castellas” en haut de la colline. On a une belle vue sur les toits de la ville et sur les environs. Il y a une table d’orientation pour repérer les lieux importants de la ville.
Temple protestant : La construction du temple, selon les plans de Charles Durand, est entreprise en 1811 et s'achève en 1817. Le bâtiment est situé dans un îlot dégagé, orienté vers la rue principale. À la fin du XIX° siècle, les halles ont été accolées à l'arrière et les constructions encadrant le portique ont densifié cet îlot qui se retrouve alors en plein bourg. L'entrée est très lisible avec un portique ajouté devant le demi-cercle, avec deux colonnes in antis entre deux pilastres, et redoublé par quatre colonnes ioniques surmontées d'un fronton triangulaire. A l'intérieur, on retrouve cet ordre ionique pour supporter les tribunes. D'ailleurs, le temple de Vauvert est le seul temple de Durand possédant des colonnes ioniques et non des colonnes doriques. Parmi les projets de temples que Charles-Étienne Durand réalisent à partir de 1807, plusieurs respectent parfaitement ce modèle dont les temples de Vauvert et de Beauvoisin. L'architecte doit faire face à l'épineux problème des clochers. En 1817, en pleine construction du temple, le Consistoire demande d'élever un clocher aux frais des fidèles protestants dont l'entrepreneur Nolhac, principal mécène de ce projet. L'architecte Durand réagit vivement dans un courrier au préfet pour s'opposer au projet du clocher au-dessus du fronton pour des raisons esthétiques, préférant voir ce clocher sur le mur de derrière du temple. Le clocher sera construit comme il le préconise. En 1864, une lanterne centrale et, plus tard, en 1867, une salle de bibliothèque viendront compléter l'ensemble qui se distingue par ses volumes purs et son authenticité.
Le temple de l’Oratoire : Ou petit temple. Ce temple, situé rue de l’oratoire près des arènes, date du XIX° siècle. Un puissant mouvement religieux, appelé le Réveil, apparut dans la première moitié du XIX° siècle : il rétablit les fondements de la foi chrétienne et créa les grandes œuvres du Protestantisme évangélique. Les Églises connurent alors des dissidences, certains membres conservant la tendance rationaliste (libérale), d’autres préférant la tendance orthodoxe (évangélique). La séparation fut inévitable, et à partir de 1864, il se constitua des Églises Réformées indépendantes dans le sud et le sud-ouest de la France. C’est pourquoi à Vauvert, après 2 ans de tentatives pour que les deux tendances continuent de coexister, l’Église Réformée ne fut pas épargnée et la séparation eut lieu en avril 1867.
Les membres évangéliques de l’Église de la ville ouvrirent donc un lieu de culte le 28 avril 1867. Beaucoup de personnes étaient présentes le jour de l’ouverture, et le premier local situé au début de la route de Nîmes fut rapidement trop petit pour accueillir la population de plus en plus nombreuse et il fut donc décidé de construire le temple de l’Oratoire.
hôtel de ville : Place de la Libération et du 8 mai 1945 à Vauvert, ce bâtiment est le type même des constructions réalisées sous le Second Empire à Vauvert (ancien abattoir devenu caserne des pompiers ou nombreuse maisons dont une rue Jean Jaurès). Terminée le 1er avril 1859, elle a été réalisée par l'architecte Bedos et l'entrepreneur Bastide. Le dôme en ardoises qui surmontait l'horloge en façade a disparu.
Porte Saint-Louis : Cette porte datant du XVII° siècle se trouve à l’intersection de la rue Carnot et de la rue des Juifs. Cette porte de style Louis XIII, est baptisée « porte Saint Louis » en souvenir du passage du roi de France, Louis IX. En 1270, Saint Louis, dans l’attente de la flotte qui devait l’amener en croisade, vint faire ses dévotions à Vauvert.
Gallician
Peuplé d'environ 1 000 habitants, Gallician vit surtout de la viticulture - AOC Costières-de-Nîmes - activité principale à laquelle on peut toutefois ajouter la pêche et la « sagne », c'est-à-dire la coupe du roseau. Doté d'un port de plaisance et d'une halte nautique, Gallician se trouve sur les rives du canal du Rhône à Sète, canal permettant la circulation des bateaux de tourisme comme des péniches. Le canal d'irrigation du Bas-Rhône Languedoc s'écoule quant à lui au nord du hameau.La voie verte Vauvert-Gallician le longe sur 7 km entre ces deux localités.
La réserve naturelle régionale du Scamandre se trouve au lieu-dit les Iscles, sur le territoire du hameau de Gallician.
Chapelle du Sacré-Cœur : Aucune information.
Réserve naturelle régionale du Scamandre : La réserve naturelle du Scamandre, composée des domaines de la Fromagère et de Buisson Gros, protège 146 ha acquis dans les années 90 à des fins de protection et de valorisation. Le site est représentatif des zones humides typiquement méditerranéennes. On y trouve la plupart des biotopes de Camargue : prairie, sansouïre (ou pré salé) et marais. Chacun de ces milieux possède une biodiversité importante et spécifique.
Montcalm
Le hameau de Montcalm est situé en pleine Petite Camargue, au milieu des étangs et des marais. Il se trouve près de la route D179 à environ 25 km au sud du centre de Vauvert.Le château de Montcalm : Comme le château d'Avignon sur la commune d'Arles en 1893, le domaine du château de Montcalm à Vauvert sera acheté en 1882 par Louis Prat, fils aîné du créateur de la firme Noilly-Prat, à un descendant de la famille des Montcalm. Jusqu'en 1902, à la mort de sa mère, il eut tout le loisr d'y créer et développer ex nihilo un domaine de mise en valeur agricole. Autour du château, Louis Prat fait planter en vignes les terres sableuses, les bois restant affectés à la chasse. Il crée également une petite agglomération pour loger le personnel à côté des bâtiments de l'exploitation viticole, avec chapelle et presbytère. A la mort de Louis Prat en 1932, le domaine n'a pas été repris, mais vendu par lots et le château laissé à l'abandon et même dépecé. Les ruines résiduelles révèlent le passé glorieux du château.
La Chapelle de Montcalm : La chapelle est située à l'écart du domaine. C'est une chapelle néo-romane de plan centré avec coupole à la croisée du transept, sans décor intérieur hormis les chapiteaux des colonnes et des vitraux signés E. Didron (1886), illustrant la vie de saint Lazare. Elle est due à Henri Revoil ou Auguste Véran.
Gallician
Durant toute la féodalité, les marais sont la propriété du Baron de Posquières-Vauvert mais les habitants de la commune y possèdent quelques droits d'usage, notamment pour la récolte des roseaux et la pêche. Dans les années 1770-80, une famille de Vauvert, la famille « Gallissian » installe une cabane sur le chemin de Saint-Gilles à Aigues-Mortes, en bordure des marais à la jonction du fossé qui arrive du mas de Beck. Sur la carte de Cassini de 1800, ce fossé est nommé « Val Gallissian », ce qui confirme la présence en ce lieu des propriétés de la famille Gallissian. La création du canal de navigation et du pont à la fin du XVIII° siècle favorisèrent le développement d'activités agricoles, artisanales et commerciales à Gallissian. À la fin du XIX° siècle, les administrateurs du cadastre modifièrent l'orthographe de Gallissian en « Gallician ». La cave pilote de Gallician a elle été fondée en 1951.Montcalm
Avant la Révolution Française, Montcalm fait partie des terres de la famille de Montcalm dont le château se trouve sur la commune de Vestric-et-Candiac. À Montcalm, il n'y a rien à part des terres, le hameau n'existe pas. Pendant la Révolution française, les propriétaires sont expropriés et les terres vendues. Elles sont récupérées sous la Restauration par plusieurs propriétaires forains successifs.L'histoire du hameau de Montcalm commence réellement à la fin du XIX° siècle. Montcalm est une création ex nihilo d'origine urbaine située dans le Bas-Languedoc. À cette époque, ce sont des bourgeois de la ville de Marseille qui investissent dans le Bas-Languedoc à la recherche de nouvelles terres à exploiter. Le Bas-Languedoc et la Petite Camargue attirent les investisseurs, car on peut y développer un vignoble planté dans le sable, ce qui le protège du phylloxéra faisant des ravages à cette époque. En 1882, l'entrepreneur et grand bourgeois marseillais Louis Prat, à la tête de l'industrie Noilly-Prat qui fabrique du vermouth et de l’absinthe, achète les terres de Montcalm. Il s'approprie 700 ha de terres qui lui permettent de planter des vignes dans les zones sablonneuses, le long de la route conduisant d'Aigues-Mortes à Sylvéréal, tandis que les espaces de marécages, de pâtis à mûriers et de bois sont réservés pour la chasse.
Afin de développer son domaine viticole et son domaine de chasse, Louis Prat fait construire un château servant de pavillon de chasse et de maison secondaire. Il peut y accueillir et loger toute la bourgeoisie marseillaise, amis, proches et hommes politiques marseillais venus chasser avec lui. Autour du château, il fait construire une agglomération. Il établit les mas du Pive et le Mas Neuf. On y trouve également des bâtiments d'exploitation : une cave et des écuries pour les chevaux de chasse à courre. On crée aussi un « ramonettage » qui est une grande résidence collective pour loger les employés, les travailleurs saisonniers et les domestiques (une quarantaine d'employés) surveillés par le « ramonet » (sorte de contremaître). S'ajoutant à ces infrastructures, on construit également : un four public, un château d'eau, un lavoir public, une école pour les enfants des employés et une chapelle située à 500 m du château. Après les dures journées de vendanges les agriculteurs venaient se détendre au restaurant La Ceinture qui était dirigé par Juliette et Maurice Blucher.
À la mort de Louis Prat, en 1932, le domaine n'est pas repris, faute d'héritiers directs. Depuis, plusieurs propriétaires se partagent ses terres. L'école a été reprise par la commune de Vauvert et les pavillons autour du château achetés par divers propriétaires. Le château lui-même est passé dans les mains de plusieurs acquéreurs. Ce château est actuellement en ruine. La ville de Vauvert a inauguré une salle polyvalente au nom de Louis Prat en juin 2013.
Préhistoire
Les hommes s'installèrent à Vauvert dès la Préhistoire. Dans plusieurs sites on a découvert des objets préhistoriques ainsi qu'un squelette datant de la Préhistoire.
Moyen Âge
Appelée Posquières au Moyen Âge, la cité connut un grand renom. La cité et son château étaient bâtis sur la colline dite le Castelas. Le site était déjà occupé dans l'Antiquité puisque des vestiges d'une villa romaine y ont été découverts. Les origines du fief de Posquières se situent vraisemblablement au VI0 ou au VII° siècle. Le premier document écrit fiable qui mentionne l'existence de Rostaing Ier, seigneur de Posquières, date de 1066. L’étymologie du mot Posquières a fait l'objet de controverses chez les historiens de la commune. Une recherche publiée en 1998 dans le Bulletin de la Société d'Histoire de Posquières-Vauvert montre qu'une altération phonétique du B et du P permet d'avancer que Posquières dérive du latin et de l'hébreu boscus+ariae (boscariae) c'est-à-dire l'endroit où l'on trouve des bois.
Posquières était une cité où vivait une communauté juive relativement importante. Les juifs s'installent progressivement vers le VIII° siècle et leur population s'accroît en 1140 avec l'exil des juifs andalous fuyant les persécutions almohades. En 1165, le voyageur itinérant juif, Benjamin de Tudèle, évaluait cette population à 40 familles, ce qui peut représenter approximativement 200 à 250 habitants. Au XIII° siècle, la communauté a pu compter jusqu’à 400 habitants, soit une estimation d’un tiers de la population du bourg. À Posquières, les juifs vivaient dans le quartier situé sur les versants sud et sud-est de la colline, à l’extérieur des murailles du château. Plusieurs noms de rue attestent de cette présence de la communauté juive de Posquières devenue Vauvert : la rue des Juifs, la rue des Bonnets carrés, notamment. Un fragment d'un des piliers de la synagogue a été trouvé dans la cour de la maison où se trouvait l'édifice religieux. On a trouvé également une sculpture réemployée sur la façade d'une maison. Les Juifs sont chassés en 1306 par Philippe le Bel et migrent vers Tarascon, puis vers le Comtat Venaissin (Avignon) qui était terre du Pape. Rabad de Posquières et son fils Isaac l'Aveugle développèrent dans leur académie rabbinique leurs connaissances et commentaires quant à la kabbale juive.
Située au creux d'un vallon nommé Vallis viridis (c'est-à-dire vallée verdoyante, qui donnera ensuite Vauvert), l'église de Notre-Dame de la Vallée verte était le lieu d'un pèlerinage parmi les plus notables de France, tout juste après celui de Notre-Dame de Boulogne. Les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle s'y arrêtaient. L'église Notre-Dame était alors reconnue dans tout le royaume de France. On y faisait des diableries, sortes de mystères théâtralisés qui faisaient intervenir Satan. En 1254, le sire de Joinville, chroniqueur du roi Louis IX, rapporte qu'un chevalier tombé à la mer fut miraculeusement sauvé par Notre Dame de Vauvert. Le roi se rendit à Vauvert pour remercier la vierge et ordonna la construction d'un hôpital qui se situait entre les rues Carnot, des Juifs et Plegnol. La petite place formée par le carrefour de ces rues s’appelait autrefois place Saint-Louis, en souvenir de la visite du roi. La porte à l’angle de la rue Voltaire et de la rue Carnot appelée « Porte St Louis » est une porte de style Louis XIII, elle ne date donc pas du XIII° siècle, et n’est pas la porte de l’ancienne maladrerie ou hôpital, qui se situait de l’autre côté du carrefour. Des travaux d’embellissement de l'hôpital sont effectués et financés par Jacques Ier d'Aragon, l'architecte est Martin de Lonay. On y construit une église, c'est le même qui est à l'origine de l'abbatiale de Saint Gilles. En juin 1270, Louis IX fait étape à Vauvert avant de partir de nouveau en croisade ; il dort dans la maladrerie quelques mois avant son décès.
Entre 1292 et 1299, Héthoum de Korikos aurait fait un pèlerinage à Notre-Dame de Vauvert, sans qu'on puisse savoir s'il s'agit du Vauvert de Paris ou du Vauvert gardois. En 1305, Vauvert accueille le pape Clément V, puis Guillaume de Nogaret en 1311. Le roi Charles IV le Bel, après avoir battu les Flamands, oblige 300 d'entre eux à effectuer des pèlerinages. Cent de ces pèlerins sont dirigés vers Saint-Gilles et Vauvert. Impressionnés par les représentations théâtrales données sur le parvis de l'église, appelées « diableries » (mystères qui font intervenir Satan), ils parleront longtemps, à leur retour, du diable de Vauvert, comme d'une chose fantastique mais située très loin : « au diable Vauvert ». Pendant les XIV° et xve siècle, Vauvert est réputée pour son pèlerinage de la Vierge : l'église est agrandie fréquemment pour accueillir toujours plus de pèlerins. Elle est considérée comme la plus belle du Languedoc.
Dès le XVI° siècle, des documents révèlent la ruine du château et la dégradation de l'église. En 1538, Vauvert accueille le roi François Ier et toute sa cour.
Époque moderne
Vauvert est touchée par les guerres de religion au XVI° siècle. En septembre 1562, les réformés battent les catholiques dans la plaine de Saint-Gilles et détruisent l'abbatiale de cette ville. À Vauvert, 30 prêtres et fidèles sont massacrés, le cimetière usurpé, tous les édifices religieux sont détruits (2 églises, 10 chapelles, 4 prieurés ruraux), la cure (presbytère) est détruite et remplacée par un immeuble pour loger les pasteurs protestants. Les seuls vestiges clairement identifiés qu’il reste de l'église de Vauvert sont : une tête de gargouille qui a été incluse, comme élément décoratif, dans le mur de la maison à l’angle de la rue Voltaire et de la rue Broussan et une autre sculpture visible au no 50 de la rue des Juifs. Dans le but de restaurer l'autorité royale meurtrie par les conflits religieux, et afin de réconcilier catholiques et protestants, la régente Catherine de Médicis organise le Grand tour de France de Charles IX et sa cour entre 1564 et 1566. Après s'être arrêté à Nîmes pendant deux jours, et après avoir visité le pont du Gard pour y assister à des spectacles de nymphées, le roi fait étape à Vauvert les 14 et 15 décembre 1564. Il y dîne et y dort, et poursuit son périple en se rendant à Aigues-Mortes. Dans les années 1590-1600, les remparts sont reconstruits et une nouvelle église bâtie mais en 1622 nouvelle destruction de la cité, le château est rasé. Dans les années 1650-1670, Vauvert retrouve peu à peu son église et son presbytère inaugurés en 1689 : c'est l'actuelle église. Lors de la Révocation de l'édit de Nantes, en 1685, par Louis XIV, le temple situé sur l'actuelle place de la Révolution est détruit.
La cité fut violemment marquée comme ce 22 mars 1702 où quatorze camisards sont condamnés aux galères perpétuelles, trois filles fouettées et un jeune homme nommé Petit-Marc, accusé d'être le prédicateur, est pendu devant l'église le 3 juin. L'église est incendiée. On décide de protéger la ville de remparts, dont il ne reste actuellement que la porte de Saint Gilles. En janvier 1703, le comte de Broglie passe par Vauvert. En septembre 1707, Baville fait condamner des protestants à Vauvert.
Avec la révocation de l'édit de Nantes, les protestants se cachèrent. Ils se réunissaient alors dans les bois des alentours pour célébrer leur culte. Malgré les guerres de religion et la diffusion de la Réforme dans la région, Vauvert reste une étape incontournable du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle tout comme Arles et Saint-Gilles. Nous connaissons tout particulièrement le récit de voyage de Nicolas Albani, pèlerin napolitain qui, en 1743, se rend à St Jacques à partir d'Arles et passe donc à Vauvert, à une période où la peste touche la Provence.
Commencée en 1812, la construction du grand temple protestant par l'architecte Charles Durand fut achevée en 1816. L'édifice de style néoclassique avec vaste portique à colonnes en forme d'hémicycle contenant près de 2 000 places, fut inauguré par le préfet en 1819. En 1868, une scission divisa la communauté protestante de Vauvert et une partie de ses membres se rattacha à l'église réformée évangélique, professant une théologie plus « orthodoxe ». Celle-ci fit construire un temple, inauguré en 1869, qu'on désigna à Vauvert comme le Petit Temple.
Jusque dans la seconde moitié du XX° siècle, le cimetière resta divisé par un mur séparant les sépultures catholiques et protestantes.
Époque contemporaine
Le Marquis de Montcalm, célébrité française à Québec, fut baptisé en l'église de cette ville. Vauvert donna son nom, pour une raison encore inconnue, à un lieu-dit sur la commune de Dolbeau-Mistassini au bord du Lac Saint-Jean au Québec.
À la seconde moitié du XIX° siècle, Vauvert connaît un fort développement lié à la viticulture. Un patrimoine civil illustre cet apogée économique : construction de l'hôtel-de-ville avec sa riche façade qui évoque l’embellissement du village en 1860, de belles demeures bourgeoises (rue de Saint-Gilles), un ancien cinéma et un ancien théâtre sur la place Montcalm, un parc sur l'actuel emplacement des arènes Jean-Brunel, ou encore les arènes construites par Louis Valentin au pied de la colline du Castellas et inaugurées en juillet 1898. Ce notable vauverdois organisait, dans ses arènes, des concerts lyriques. D'ailleurs, deux statues à l'entrée des arènes rappelaient les deux muses. C'est donc à partir de cette époque que les Vauverdois se passionnèrent pour l'art lyrique dont certains en ont fait carrière : Jean-Lemestin Broussan (baryton et directeur de l'Opéra de Paris), Jean-François Villaret (ténor de Camille Saint-Saëns), Chantal Bastide, Patrick Ivorra et Valentine Lemercier ayant actuellement une carrière internationale... Les anciennes arènes Valentin, de forme rectangulaire, accueillaient également un théâtre et le cinéma "Le Lux" jusque dans les années 1970 où il sera incendié. C'est également sous le Second Empire qu'apparaissent les premiers jeux taurins assimilés à ce que nous appellerons la course camarguaise. Ces jeux se pratiquaient sur des "plans" (arènes aménagées de charrettes sur une place) comme celui du Jeu de Ballon. Avec la levée de l'interdiction des courses de taureaux, des manadiers et des éleveurs s'installèrent en Petite-Camargue. Petit à petit, les taureaux portaient des attributs patriotiques.
C'est à cette même époque que Vauvert connaît un schisme parmi la communauté protestante. Après des siècles de luttes, la philosophie des Lumières du XVIII° siècle avait exercé une profonde influence sur le protestantisme français. Au début du XIX° siècle, se produisit un mouvement religieux puissant appelé le Réveil qui rétablit les fondements essentiels de la foi chrétienne. Les Églises connurent des dissidences. Certains membres conservèrent la tendance dite libérale tandis que d'autres optèrent pour la tendance orthodoxe dite évangélique. En 1867, cette séparation des protestants toucha Vauvert. On aménagea un local situé sur la route de Nîmes et appelé le "Bouaou" pour accueillir la tendance orthodoxe tandis que le "Grand temple" réunissait la tendance libérale. Attirant de plus en plus de fidèles évangéliques, il fut décidé de construire le temple de l'Oratoire dit "Petit Temple", financé par 19 notables vauverdois et inauguré au printemps 1869. On tenta une réconciliation de la communauté protestante en 1938 mais en vain. Les protestants évangéliques achetèrent un presbytère sur l'ancien emplacement de la Poste.
À partir de la fin du XIX° siècle, la plaine languedocienne devint un espace au solde migratoire important. La viticulture attirait les travailleurs saisonniers venus de Lozère, d'Ardèche, des Cévennes, du Vaucluse et d'Auvergne. D'autres immigrants s'installèrent définitivement dans la région comme les Italiens plus nombreux que les Espagnols jusqu'à la Grande Guerre (1914-1918) dans le Gard (56,6 % des étrangers contre 16,6 % pour les Espagnols). Les Espagnols travaillaient plutôt dans l'agriculture tandis que les Italiens se faisaient embaucher dans les métiers liés à la mine, aux carrières, au bâtiment et aux métiers de la pêche. Étant donné l'importance de la viticulture et de l'élevage de taureaux à Vauvert, sur les Costières et cœur de la Petite-Camargue, on peut émettre l'hypothèse que les Espagnols furent plus nombreux à s'y installer que les Italiens préférant le littoral (Aigues-Mortes pour les salins du Midi et Grau-du-Roi pour la pêche). Dans les années 1960-1970, Vauvert accueille une importante immigration maghrébine, d'anciens harkis et enfants d'immigrés venus travailler dans les champs environnants, puis victimes du chômage et de l'exclusion à partir des années 1980. C'est dans ces mêmes années que sont construits plusieurs bâtiments publics comme l'ancien Collège de Vauvert (actuelle école Jean-Macé) en 1951 puis les nombreux ouvrages remarquables réalisés par l'entreprise vauverdoise Pierre Valette : le foyer communal de Gallician (1958), la piscine municipale (1969), la poste de Vauvert (1971), le centre culturel Robert Gourdon (1979) et l'aménagement des jardins du Castellas. Tous ces projets sont reconnaissables par leur architecture associant béton et pierre du Pont-du-Gard.
En mai 1999, des émeutes éclatent après la mort de Mounir tué par un habitant du quartier. Des commerces et des véhicules sont incendiés et vandalisés dans tout le centre-ville après de nombreuses années d'échauffourées et de tensions communautaires entre la vieille-ville et sa cité du Bosquet. La plaine de la Vistrenque, accueillit une immigration Hmong ou Miao, peuple d'Asie originaire des régions montagneuses du sud de la Chine (région de Guizhou), du nord du Viêt Nam et du Laos. S'alliant aux Français pendant la guerre d'Indochine, entre 8000 et 10 000 Hmong du Laos reçurent l'autorisation de s'installer en France. Certains d'entre eux s'établirent à Vauvert.
Au cours du dernier tiers du XX° siècle, Vauvert a connu d'intenses et rapides mutations économiques et sociales. Avec la fin de la monoculture de la vigne, le développement important d'activités industrielles et commerciales, l'urbanisation, l'accroissement rapide de la population, la construction d'équipements sociaux, sportifs et culturels, la commune a changé de visage. Ces mutations et ces innovations qui se sont prolongées dans les deux premières décennies du XXI° siècle ont confirmé Vauvert dans son statut de principale ville du sud du département du Gard.