
Mise à jour du 22/08/2024
Vaison-la-Romaine
Située en Haut-Vaucluse, à proximité de l’axe rhodanien et des grandes agglomérations qu’il dessert, Vaison-la-Romaine dispose d’une situation géographique privilégiée entre Alpes et Méditerranée.
Au pied du Mont-Ventoux, le "géant de Provence" (1912 m d’altitude), bénéficiant d’un climat méditerranéen, la ville se développe sur 2700 ha au cœur d’une nature généreuse et verdoyante, favorable à la douceur de vivre. La cité et son territoire offrent une riche palette de paysages, de couleurs et d’essences dont les noms seuls fleurent bon le Midi.
Vaison-la-Romaine, Ville d'Art, dispose d'un patrimoine considérable. Il couvre le moyen-âge et l'époque moderne, mais c'est à l'antiquité que la ville doit sa renommée et sa dénomination de "la-Romaine" venue s'ajouter en 1924.
Une bonne partie de la cité gallo-romaine dort encore sous la ville actuelle. Les vestiges, dégagés à partir de 1907 par le chanoine Joseph Sautel, sont répartis en deux grands sites (classés Monuments Historiques en 1942 et 1943) : Puymin et La Villasse. Ils sont principalement constitués de rues bordées de boutiques et d'habitations de ville ou de quartiers artisanaux. L'ampleur des habitats urbains luxueux fait l'originalité de Vaison et la démarque de ses consœurs provençales Arles, Nîmes, Orange… Le théâtre antique, appuyé à la colline de Puymin, est encore aujourd'hui le lieu de nombreux spectacles.
Le pont Romain :
Le pont gallo-romain, véritable lien entre le centre-ville et la cité médiévale sur les hauteurs, le pont romain est ancré dans la roche au niveau d'un rétrécissement de l'Ouvèze.
Composé d'une seule arche de 17 m de long et 9 m de large, il est l'un des monuments majeurs de la ville.
Sa construction remonte à la fin du Ier siècle de notre ère.
Il a donc traversé les âges en résistant à plusieurs crues, même si des restaurations ont été nécessaires.
le 15 aout 1616, une crue emporte les parapets de l'époque.
Le 22 septembre 1992, ce pont résiste à la crue de l'Ouvèze qui a dévasté la région et a causé la mort de 37 personnes.
Seul son parapet a été endommagé.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un dynamitage allemand lui causa quelques dommages et demanda la remise en état de la voûte et le remplacement de quelques claveaux en 1953.
En aval du pont, le lit de la rivière était aménagé sur les deux rives.
Des digues, constituées de parements de pierre, reposaient sur des fondations constituées de grandes dalles appuyées sur des pieux et entretoises en chêne.
Certains de ces pieux sont présentés au musée archéologique avec une maquette de l'endiguement.
Classé Monuments Historiques en 1840.
La Maison à l'Apollon lauré :
Cette maison, du nom de la tête d'un Apollon lauré en marbre blanc qui y a été retrouvé, occupe 2 000 m2 alors que son extension vers le sud demeure inconnue.
C'est là qu'il faut imaginer l'entrée principale, dans le prolongement d'une enfilade de pièces :
salle à manger, salle à mosaïque et cour.
La grande salle d'apparat, au sol de marbres polychromes, donnait sur le péristyle.
Les entrées connues sur la rue du théâtre approvisionnaient des zones d'activités domestiques :
la cuisine avec ses foyers et son bassin, une cour où étaient aménagées les latrines et un abri pour le bois.
De là était entretenu le foyer du balnéaire qui chauffait les salles sur hypocauste.
La Maison à la Tonnelle :
Cette immense maison d'environ 3 000 m2 s'est constituée à partir d'un habitat modeste du Ier siècle avant J-C, au cœur d'un domaine agricole.
Au II° siècle, la domus s'étageait sur plusieurs niveaux au moyen de terrasses et de sous-sols.
La grande cour occupée par la tonnelle d'une salle à manger d'été et par un puits donnait accès à un escalier à double volée.
De là, on gagnait la partie privée de la maison : salles, cour, thermes.
Le secteur nord était réservé aux activités domestiques : cour avec bassin, salle avec four et dolium (réserve à grains), latrines.
Le sanctuaire à portiques :
Ce vaste monument, partiellement dégagé, était probablement un lieu public à vocation de promenade, voire de culte.
Ses portiques encadraient un jardin doté d'un grand bassin et d'une construction centrale.
En face, dans le mur nord, y répondait une salle mise en valeur par un portique rhodien.
Ses dimensions et la présence d'un autel incitent à y voir un lieu de culte consacré à un dieu, un empereur ou une personnalité locale.
Des moulages de sculptures ont été placées : le Diadumène (réplique romaine d'un original du sculpteur Polyclète), l'empereur Hadrien et son épouse Sabine.
En quittant le sanctuaire par l'escalier nord-est, les promeneurs rejoignent un quartier d'ateliers et de logements modestes.
Theatre :
Il est daté du Ier siècle de notre ère comme en témoignent l'architecture et la statuaire impériale.
Il a été restauré au III° siècle.
Ses dimensions et sa structure permettaient d'accueillir environ 6 000 spectateurs.
Les gradins étaient regroupés en étages séparés par un muret et sans doute un couloir de circulation.
Ils étaient accessibles par des escaliers provenant de l'orchestra et des vomitoires.
Les gradins étaient surmontés d'un portique.
De la partie réservée aux acteurs sont encore visibles les vestiges du mur d'avant-scène et les douze cavités destinées au mécanisme du rideau.
Derrière, les fosses abritaient les machineries autrefois surmontées par le plancher.
Les bases du mur de scène taillées dans le rocher donnent une faible idée du décor monumental, mais elles situent bien les trois portes qu'empruntaient les artistes.
La rue des Boutiques :
Cette magnifique rue est un des exemples les plus marquants de l'urbanisme de Vasio.
Constituée de grandes dalles calcaires, destinée aux charrois, elle est dotée d'un important égout sous trottoir.
Sur le côté ouest, une allée couverte par l'avancée de l'étage des bâtiments permettait aux piétons de circuler à l'abri des intempéries.
Il en subsiste les colonnes d'appui. Les commerces du rez-de-chaussée sont identifiables par leur disposition et par le seuil à rainure qui servait à caler l'étal de vente.
Plus bas, l'entrée de la Maison du Buste en Argent prenait place entre deux boutiques.
Côté est, les promeneurs longeaient d'autres commerces ouverts sur un large trottoir avant d'arriver devant la façade des Thermes du Centre.
La Maison du Buste en Argent :
Cette maison doit son nom à la découverte du buste en argent d'un riche citoyen romain (musée).
De la rue des boutiques à l'est, on gagnait le vestibule puis un petit péristyle et une salle, peut-être le bureau du maître.
Derrière, des pièces et des cours s'alignaient, créant une perspective de la salle noble jusqu'au jardin à portiques aménagé en contrebas.
Au nord du vestibule s'organisait la cuisine, ses réserves et peut-être des logements serviles.
Avec la partie occidentale constituée d'un vaste jardin et d'un ensemble thermal, la maison atteint la surface de 5 000 m2 au sol, ce qui en fait la plus imposante des maisons urbaines dégagées à Vaison.
Ensemble thermal et palestre :
Cet ensemble thermal destiné aux bains et aux exercices physiques a été construit vers 10-20 après J-C.
Plus tard, dans le courant du Ier siècle de notre ère, il a perdu son caractère public et a été intégré dans le plan de la maison du Buste en Argent.
Ces installations comportaient différentes salles : les utilisateurs quittaient leurs vêtements dans un vestiaire avant de prendre un bain dans la salle froide.
De là, ils gagnaient la salle tiède puis la salle chaude munie d'un bassin.
Toutes deux étaient chauffées par de l'air circulant en sous-sol et dans l'épaisseur des murs à partir d'un foyer.
En contrebas, une palestre, vaste terrain d'exercices, était agrémentée d'une piscine et équipée de latrines.
La Maison au Dauphin : Un petit dauphin en marbre trouvé sur place a donné son nom à cette demeure qui, au Ier siècle avant notre ère, était une ferme.
Au II° siècle après J-C, son environnement était urbain.
La maison, agrandie et embellie, était longée par des rues à l'ouest et au nord.
De la voie piétonne, on y pénétrait par un escalier encadré par des boutiques.
Un atrium tenait lieu de vestibule et ouvrait sur le bureau derrière lequel se trouvait le secteur privé de la maison :
la salle à manger d'hiver, les salles de réception, le balnéaire…
Au nord, les latrines étaient voisines de la cuisine et ses réserves.
L'étage devait être réservé aux chambres. Au sud, un grand jardin était équipé d'un bassin aménagé en vivier.
Musée archéologique Théo Desplans :
Outre la visite des monuments (théâtre antique, pont romain…), celle du musée Archéologique Théo Desplans de Vaison-la-Romaine est indispensable pour s’immerger dans la splendeur du passé grâce à de très nombreuses pièces majeures.
Le secteur Préhistoire et Protohistoire présente moulage d’un foyer domestique, stèles en grès… La ville gallo-romaine et les monuments publics sont largement évoqués : maquettes et objets, tuyaux de plomb, chauffe-eau, superbes statues impériales…
Le commerce et l’artisanat exposent pesons de tisserands, objets en os de tabletier, pioches, monnaies, amphores… Le domaine religieux et funéraire est révélé par des inscriptions, fioles à parfum, miroirs, lampes à huile et la célèbre tête d’Apollon en marbre du IIe siècle…
Le thème des maisons gallo-romaines rassemble la majorité des vestiges et propose de belles maquettes et reconstitutions…
vaisselle, outils, verrerie… Passionnant !
Au pied du Mont-Ventoux, le "géant de Provence" (1912 m d’altitude), bénéficiant d’un climat méditerranéen, la ville se développe sur 2700 ha au cœur d’une nature généreuse et verdoyante, favorable à la douceur de vivre. La cité et son territoire offrent une riche palette de paysages, de couleurs et d’essences dont les noms seuls fleurent bon le Midi.
Vaison-la-Romaine, Ville d'Art, dispose d'un patrimoine considérable. Il couvre le moyen-âge et l'époque moderne, mais c'est à l'antiquité que la ville doit sa renommée et sa dénomination de "la-Romaine" venue s'ajouter en 1924.
Une bonne partie de la cité gallo-romaine dort encore sous la ville actuelle. Les vestiges, dégagés à partir de 1907 par le chanoine Joseph Sautel, sont répartis en deux grands sites (classés Monuments Historiques en 1942 et 1943) : Puymin et La Villasse. Ils sont principalement constitués de rues bordées de boutiques et d'habitations de ville ou de quartiers artisanaux. L'ampleur des habitats urbains luxueux fait l'originalité de Vaison et la démarque de ses consœurs provençales Arles, Nîmes, Orange… Le théâtre antique, appuyé à la colline de Puymin, est encore aujourd'hui le lieu de nombreux spectacles.

PUYMIN


La VILLASSE






Après une première restauration de l'horloge en 1565 par Maître Gabriel MEYSSONNIER, serrurier à VALREAS, les consuls de 1634 proposent d'en changer l'emplacement et de la transférer dans la " tour ronde qui est près de la porte de la ville ". Cette tour semble être celle qui domine les jardins de l’actuel Hôtel du Beffroi. Cette décision entraîna un tollé général de la part des habitants et, quoique déjà transférée, l'horloge est remise à son emplacement primitif. Mais, afin qu'elle soit plus visible, on rehausse pour la deuxième fois la tour : cette fois de 9 à 12 pans. À cette occasion, on charge Laurent BRUNIER, peintre d'AVIGNON de peindre 5 "montres": 4 pour chacun des côtés de la tour et un, à mettre à l'intérieur pour "servir à celui qui conduira l'horloge". C'est sur cette "montre" intérieure, qu'en 1643 les consuls feront peindre une "image" du Christ et de la Vierge.
En 1650, le conseil communal décide de faire mettre une bonne porte et un cadenas au grenier de la maison de ville où est entreposé le blé, afin de la préserver des vols. On ferme aussi la porte du "membre du contrepoids » de l'horloge, pour empêcher que "personne n’y entre pour y faire immondices ".
L'année 1681 verra le "cimentage" de la tour, et voici le règlement de l'ouverture et fermeture de la porte de la ville pour 1701: fermeture de 10 heures du soir à 4 heures du matin, mais, entre-temps, ouvrir aux gens de la ville «cogneus de probité". C'est dans le dernier quart du XVII° siècle que la Grande Porte ou Grand Portail sera nommée Porte vieille ou Portail vieux.
Mais la cloche ne semble pas être encore à la bonne hauteur pour être vue et entendue de toute la ville. En 1747, elle est transportée sur la façade du nouvel hôtel de ville que la communauté venait d'acquérir vingt ans plus tôt.
Il faudra attendre 1785, pour qu'une délibération municipale établisse le retour de l'horloge dans la tour du Portail Vieux, avec un troisième rehaussement de celle-ci.
Le troisième étage surmonté d'un campanile est fini en 1786, formant ainsi le Beffroi.
Une salle au 1er étage de la tour tenait lieu de maison commune, où les consuls et conseillers ont délibéré de 1523 à 1727. La porte principale fut donc l'objet de toutes les sollicitudes de la part des administrateurs successifs de la ville (consuls), et c'est cela qui est à l'origine de sa bonne conservation actuelle.
Après la voûte, en tournant à droite, l'ancien Hôtel de Ville désaffecté seulement depuis 1909. Tourner à gauche devant l'ancienne Mairie, en montant la rue, on arrive sur la place de l'Église où se trouvent deux des bâtiments les plus intéressants de la Haute-Ville. L'hôtel de la famille de BLEGIER, avec sa façade aux fenêtres à meneaux dont certains datent du XVI° siècle et La Cathédrale Sainte-Marie-de-l'Assomption.

Cet édifice est modifié au fil du temps jusqu'au XVIII° siècle. La cathédrale a été délaissée en 1897 au profit de l'ancienne cathédrale romane Notre-Dame-de-Nazareth. En conséquence, elle devient en 1897 une église paroissiale. Elle est dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie, saint Quenin, saint patron de la ville de Vaison, et tous les saints tandis que dans la plaine, la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth de Vaison est dédiée à Notre Dame.
Fermée pendant vingt-cinq ans, elle vient d'être restaurée en 2015 et est rouverte au public pour des manifestations culturelles et cultuelles, n'ayant pas été désaffectée. Son mobilier et ses objets liturgiques, dont une remarquable statue de saint Joseph à l'Enfant Jésus en bois doré du XVII° siècle, et un tableau représentant le Repentir de Saint Pierre par Guillaume Grève, lui ont été récemment restitués.


Le château est composé de trois corps de bâtiments, flanqués d'un donjon carré entourant une cour intérieure. Les remaniements et les adjonctions (bretèche, échauguette, barbacane) datent du XV° siècle. Au cours de ces siècles, la construction fut remaniée de nombreuses fois, notamment pou réparer les dommages subis du fait des "bandes" de routiers. Ils confirment la fonction militaire du château, qui est un poste de surveillance plus qu'une résidence seigneuriale.
La cathédrale ainsi transformée se compose d'une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. Le chevet tripartite comprend une abside centrale rectangulaire à l'extérieur et semi-circulaire à l'intérieur. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Les collatéraux ont des voûtes rampantes.
Les abords ombragés et la quiétude du cloître en font un agréable lieu de visite.

Pour comprendre la disparition de la ville médiévale qui comptait en plus de sa cathédrale, de son cloître, des édifices civils et des maisons particulières, il faut rappeler les querelles de possession qui ont opposées les comtes de Toulouse et les évêques. La ville a subi des attaques des gens du comte de Toulouse qui voulait récupérer ses biens. Dégradations, pillages, incendies se sont succédés à partir de la seconde moitié du XII° siècle. Ces rivalités qui se sont étalées sur plusieurs générations ont engendré une modification importante de l'urbanisme. Elle commence avec la construction de la tour comtale, qui deviendra le château, sur la rive gauche, s'accompagne de la désertion de la population qui fuit la vallée. Au final, l'attraction du château et les espoirs de paix expliquent l'abandon de la cité médiévale au XIII° siècle pour la nouvelle ville haute.
L’originalité de cette chapelle, classée « Monuments historiques » en 1840 réside dans son abside : « forme triangulaire, appareil mural superbe, finesse du décor (demi-colonnes à chapiteaux corinthiens). Lui succède un massif de plan barlong formant la croisée du transept, avec, au registre supérieur, trois pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens supportant une architrave, une frise à carreaux et une corniche à l’antique. On notera les divers personnages parfois inspirés de l’art antique. ».
Dans la maçonnerie de la façade occidentale rebâtie au XVII° siècle, on peut admirer un bas-relief représentant un vase à pied d’où s’échappent deux rameaux de vigne avec grappes et feuilles, le tout surmonté d’une croix latine gemmée. Ce motif représente aujourd’hui les armes de Vaison.
Le site, occupé durant l’époque romaine par une nécropole attestée par de nombreux vestiges, est demeuré longtemps une zone de sépultures.
Villa Do mi si la do ré : La villa a été construite de 1902 à 1914, puis terminée entre 1930 et 1934. C'est dans seconde période qu'ont été réalisé la majorité des décors intérieurs, donc les fers forgés et papiers peints Leroy, typiques des années 1930.
La villa est labellisée au patrimoine du XX° siècle le 1er mars 2001, et inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 2 septembre 2002. La bâtisse a été commandée par Hippolyte Signouret, assureur de métier, mais également compositeur de musiques populaires et régionales et chef d'orchestre de l'orphéon, renommé localement. Il a employé des artisans piémontais, travaillant traditionnellement l'hiver en Provence. C'est probablement le déclenchement de la Première Guerre mondiale qui arrêta les travaux en 1914.

Au début de l'Âge du fer, la région est habitée par les Ligures. Des vestiges d’habitat et de remparts laissés par la communauté agraire du premier Âge du fer (VIII° au V° siècle avant J.-C.) ont été découverts sur la rive gauche de l’Ouvèze, au bas de l’éperon rocheux. C’est sur cette hauteur, marquant le paysage (actuellement occupé par la Haute-Ville), que se sont abritées les populations ligures, puis celto-ligures à partir de l’invasion des Voconces au IV° siècle avant J.-C.
À la fin du IV° siècle avant J.-C., « Vasio Vocontiorum » (Vaison des Voconces) devient la capitale d’une tribu du peuple celtique des Voconces. Ce peuple occupait un territoire limité par la Durance au sud, l’Isère au nord, le couloir rhodanien à l’ouest, la Durance et les Préalpes à l’est.
Après la conquête romaine (125-118 av. J.-C.), la cité des Voconces compte deux capitales, Luc-en-Diois et Vaison. Les Romains en font l’une des villes les plus riches de la Gaule narbonnaise. Elle fut la patrie de l'historien Trogue Pompée. Le plus grand historien de langue latine Cornélius Tacitus, Tacite, est, probablement, originaire de Vaison-la Romaine.
Vasio devient « cité fédérée » (et non une colonie romaine). Les Voconces descendent sur la rive droite où se structure progressivement une ville. L’urbanisme commence à partir de noyaux agricoles qui se métamorphosent en habitations de ville, lors de la création des voies de circulation et l’édification des grands monuments publics dans la seconde moitié du 1er siècle : théâtre, pont, aqueduc, thermes… La paix romaine est propice à l’extension de la cité, qui connaît sa splendeur au II° siècle. Elle couvre alors 70 à 75 hectares. Elle est l’une des villes les plus riches de la Narbonnaise. Après la chute de l'Empire romain, Vaison devint un centre religieux relativement important (un évêché y existe dès le IV° siècle) où se réunirent deux conciles, en 442 et 529. Les invasions barbares du V° siècle affaiblissent néanmoins la cité.
L’Ouvèze, autrefois navigable, sépare la Haute-Ville de la cité actuelle qui recouvre la ville gallo-romaine, dont 15 hectares sont dégagés. Quant au « château de la Villasse » et son allée de platanes bicentenaires, il domine les vestiges gallo-romains dits de La Villasse. Plus à l’est, la colline de Puymin est signalée par un vaste espace boisé. Les autres vestiges gallo-romains (Thermes du Nord, villa du Paon) échappent au regard. Le reste de la cité antique demeure sous le Vaison actuel. Enfin, on remarque deux édifices romans à l’ouest de La Villasse : la chapelle Saint-Quenin, et plus au sud, la cathédrale Notre-Dame de Nazareth et son cloître. Ce panorama urbain, où s’imbriquent vestiges antiques, bâtiments romans et constructions récentes, suggère superpositions et déplacements des occupations au cours des âges.
Moyen Âge
Aux temps troublés du Moyen Âge, les habitants émigrent sur le rocher escarpé de la rive gauche de la rivière l’Ouvèze, à l’abri des remparts et du château fort. En 924, le roi Raoul de Bourgogne confirme les possessions de l'Abbaye Saint-Martin d'Autun à Fréjus, à Vaison-la-Romaine et en pays Viennois.
Jusqu’au XII° siècle, la ville se développe en plaine autour de la cathédrale et du palais épiscopal où elle subit plusieurs invasions dues aux conflits, entre les comtes de Toulouse et les évêques successifs. En 1160 Raymond V s'empare du palais épiscopal et de la ville ainsi que de Crestet et Rasteau. Son fils Raymond VI poursuit sa lutte contre les évêques et construit le château (1193). Le clergé quitte la ville.
Au XIII° siècle, la population chercha refuge sur le rocher, au pied du château construit par les comtes de Toulouse, mais devenu propriété papale. C’est dans ce contexte que prospéra en territoire pontifical la ville médiévale qui subsiste aujourd’hui. 77 évêques vont alors se succéder. Leur puissance est accrue au XVI° siècle. La cathédrale est construite en 1480.
Époque moderne
Dans la cathédrale de la ville haute, en 1645, fut fondée une « dévote confrérie sous le titre de Monseigneur Vincent ». Pour en faire partie, il était exigé d'être « bon catholique et croyant ». La confrérie avait à sa tête un prieur, choisi parmi les membres du clergé, et un Bayle qui ne pouvait refuser sa charge et se devait, pendant l'année de sa charge, de faire respecter et observer les statuts et en particulier de « prier Dieu pour l'augmentation de la foi catholique ». On sait aussi que la fonction de Prieur fut assumée, en 1686, par le capistol, doyen du chapitre de la cathédrale, en 1696, par l'archidiacre et, en 1709, par le sacristain. Comme les confrères n'avaient pas de chapelle spécialement dédiée à leur saint patron, ils avaient élu domicile dans celle de l'Ange gardien. Leur objectif, comme il est inscrit en exergue sur une page de garde de leur livre de compte, se résumait en cette maxime « Si nous voulons être de véritables confrères de saint Vincent, il faut que nous imitions sa vie ».
Monseigneur Joseph Marie de Suarez fut une figure importante de la ville, il occupa le siège épiscopal de 1633 à 1666. Cultivé, grand voyageur, il côtoie les grands humanistes et savants de son temps. Fondateur de l'épigraphie du Comtat, ses écrits fournissent de précieux renseignements sur la vie ecclésiastique de cette époque.
Période contemporaine
La ville devient Vaison-la -Romaine en 1923. Les premières fouilles furent menées par l'abbé Sautel , professeur à Avignon de 1907 à 1955. C'est en 1908 que l'on retrouva les premiers vestiges du théâtre antique et de nombreux éléments statuaires.
Le XX° siècle voit une véritable renaissance vaisonnaise s'opérer, et la petite cité reconquérir patiemment son statut de ville, avec une économie basée à la fois sur la viticulture et le tourisme. Cet essor est notamment dû à la création de la ligne de chemin de fer d'Orange à Buis-les-Baronnies qui desservira la ville de 1907 à 1952. À partir de 1921 des spectacles sont donnés dans le théâtre antique alors qu'il est encore en travaux (représentations d'art classique). Cela se traduit également lors de l'entre-deux guerre : il n'est qu'à regarder les multiples traces laissées dans l'urbanisme vaisonnais par l'architecture des années 1930, au sein même de la ville moderne, avec ses ferronneries caractéristiques, ses balcons modern'style et les couleurs vertes ou roses de quelques immeubles. De 1929 à 1939 Raymond Burrus finança des travaux pendant lesquels on fit d'importantes découvertes. Notamment dans les quartiers Puymin et Villasse (luxueuses demeures gallo-romaines).
Le 9 juin 1944, une première libération de Vaison-la-Romaine a lieu : le maquis Vasio, renforcé des FFI du maquis Ventoux, investit la ville. La réaction allemande est très rapide : 2 500 hommes de la Wehrmacht attaquent la ville dès le lendemain. Les combats font 60 morts dans les rangs allemands, 17 chez les résistants.
En 1948 Jean Villar qui triomphe à Avignon vient jouer dans le théâtre antique. Les Choralies, vaste rassemblement musical, existe depuis 1952. C'est le mouvement choral "à cœur joie", créé par César Geoffrey en 1950, qui en est la source.
La crue meurtrière de l’Ouvèze en 1992
La crue du 22 septembre 1992 s'est déroulée durant les orages d'automne qui peuvent se produire sur les cours d'eau méditerranéens de moyenne montagne. Cet événement météorologique important, désigné sous le terme d'épisode méditerranéen, semble avoir été amplifié par les modes d'occupation du sol et de gestion des lits des cours d'eau. L'histoire et l'analyse géomorphologique indiquent, en effet, que l'Ouvèze a déjà connu des crues aussi importantes que celle du 22 septembre 1992. Elle se caractérise par sa courte durée et son intensité. En effet, en quatre heures, il est tombé selon les endroits, entre 300 mm à Entrechaux près de Vaison-la-Romaine, 143 mm à Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, 179 mm à Vaison et 215 mm à Malaucène. De plus, il s'est écoulé à peine cinq heures entre l'inondation et l'amorce de la décrue.
Toute la nuit et durant plusieurs jours, les secouristes vont s'affairer à retrouver les victimes. Mais cette montée des eaux restera marquée à jamais par les pertes humaines : 37 décès dont 3 à Séguret ; 4 disparus (dont un corps retrouvé en novembre 1993). Les pertes matérielles se chiffrent quant à elles à 500 millions de francs (soit un peu plus de 113 millions d'euros en 2020).