Mise à jour du 22/08/2024
Vézénobres
Sur un éperon rocheux culminant à 219 mètres de haut, dominant la plaine riche en alluvions, au confluent de deux rivières, les Gardons d'Alès et d'Anduze, située sur une voie de passage très fréquentée depuis la plus haute antiquité (voie regordane) la place de Vézénobres va, jusqu'au XVII° siècle, jouer un rôle important dans la région.
Vézénobres, avec sa cité médiévale est indéniablement un véritable joyau architectural. Les amoureux de belles pierres y trouveront leur bonheur. Labellisé "Village de caractère", il se distingue par sa situation, perché sur le versant abrupt d'une colline où les vues panoramiques ne manquent pas ! Il fait bon vivre dans les ruelles piétonnes du village où vous trouverez cafés et restaurants pour les pauses gourmandes. Un écrin de verdure vous attend dans le verger conservatoire du figuier qui se trouve au pied du village. Vézénobres est le point de départ de nombreuses promenades en garrigue.
Le château Montanegre : Dit aussi de Fay-Pérautest situé au sommet de la colline. Ce château médiéval, construit au XII° siècle, fut agrandi et rehaussé dans le style Renaissance au début du XV° siècle et fut détruit le 15 Juin 1625. De nos jours, il est en ruine, le seul vestige du château est un pan de mur de trente mètres de haut. Le soubassement du château comporte une série de belles salles voûtées sur plusieurs niveaux.
La porte Bourgoule (portal burgol= porte du bourg) au sens de maisons groupées autour d'un château, commandait l'entrée du chemin de Nîmes et d'Uzès. Cette porte Bourgoule s'appuyait sur les constructions défensives du château de Montanègre.
Château de Girard : Ou château de THOIRAS, construit au XIV° siècle par la famille De Girard, abrite l'actuel hôtel de ville.
Cette fortification du XIV° siècle défendait la porte de Viterne commandant le chemin d'Anduze et d'Alèst (Alès) On pénètre dans l'ancienne cité médiévale au niveau de la placette qui a remplacé la porte Viterne lors de sa démolition en 1860. On emprunte alors le passage voûté au niveau du rez-de-chaussée du château de Thoiras. Le bâtiment faisait partie des fortifications urbaines, lesquelles subirent de sérieux dégâts, lors des guerres de religion (1628) par le Duc de ROHAN qui abattit tout ce qui pouvait lui opposer de la résistance. C'est au XVII° siècle que le marquis de Thoiras prit la décision de vendre son château à la communauté. Ce dernier abrita ainsi l'école publique - qui a déménagé en 1957 sous l'impulsion du maire de l'époque, Emile Chabrier, dont elle porte le nom - et la mairie. La façade de la mairie a fait l'objet d'une importante rénovation durant les années 1998 et 1999 par l'architecte, Guy Nafilyan.
On a pu admirer du parking la façade imposante de ce château dont les défenses en superstructure ont été détruites. On remarquera en passant la cour intérieure, défendue par des meurtrières, des mâchicoulis, une Croix de Malte, les belles salles voûtées qui composent le soubassement du château.
LE FORT : Situé au-dessus encore, le fort, en forme d'amande de 200m sur 100m, barre l'extrémité du plateau, s'appuyant sur la falaise supérieure. On peut présumer cependant que son rôle de forteresse fut alors mis en avant et notamment aux V°-VI°s, ce site occupant plus que jamais une position stratégique : il était en effet dressé à la frontière entre les territoires des Francs, détenant l'Uzège, et ceux des Wisigoths, étendus sur Nîmes et ses environs. Il est vraisemblable que ces deux forces en présence s'y soient succédé. Vinrent ensuite les Arabes qui semblent s'être emparés de cette place essentielle, et s'y être maintenus quelques temps. Les arabes furent chassés à la suite de la campagne militaire menée par Charles Martel (la ville de Nîmes a été conquise en 725 et reprise et incendiée par Charles Martel en 738). La forteresse dont les ruines occupent toute la partie Nord de Vézénobres, pourrait avoir été ébauchée à partir de cette époque . Au début du XVII° ce fort transformé en caserne abritait une garnison importante (1.200 à 1.500 hommes). Ce sont ses ruines qui constituent actuellement le bourrelet sommital de la colline. C'est de ce point haut que se découvre un large panorama illustré par une table d'orientation
Château de Calvières : Le château-haut de Vézénobres est détruit en juillet 1628 par le duc de Rohan quand il l'attaque pendant sa révolte de 1628. Un second château est alors construit à côté de l'ancien prieuré bénédictin Saint-André, en ruines. Ce château-bas est cité pour la première fois dans le contrat de mariage de Madeleine de Fay de Peyraud, et dans le compoids de Vénézobres en 1690 qui fait état d'une galerie avec trois arcades au niveau de l'étage noble. Un escalier en fer à cheval permettait d'accéder depuis la cour à l'étage noble. Deux ailes au niveau de l'étage noble se prolongeaient par des terrasses. Un mur simple fermait la cour avec deux tours de flanquement rondes décoratives.
Alphonse de Clavière doit faire des travaux au château, car les consuls de Vézénobres interviennent en 1718 sur les impiétements du château sur la voie publique et la réutilisation des ruines du prieuré. On doit en avoir des traces avec le monogramme A.C. sur les fers forgés des balcons et des grilles. Le maître d'œuvre est peut-être Guillaume Rollin, architecte d'Alès, dont la participation n'est attestée que pour les travaux de Charles-François de Calvière. Les travaux du château se poursuivent pour Charles-François, marquis de Calvière (1693-1777), lieutenant général des armées du roi, marié en 1733 avec Françoise Olympe de Calvière, fille d'Alphonse de Calvière, dame de Boucoiran et de Vézénobres, ami d'Esprit Calvet.
Le château a été modifié entre 1746 et 1755 par l'architecte Guillaume Rollin, né à Alès en 1685 et mort 1761, architecte de la province de Languedoc, sur les terres lui venant de sa femme, au milieu d'un parc. C'est un des rares châteaux de style Louis XV dans le Languedoc. Quand le marquis de Calvière quitte le service du roi et revient en Provence, il a alors décidé de s'installer dans ce château où il a rassemblé sa collection d'œuvres d'art qui a été vendue par son fils pour payer les dettes. L'architecte a réaménagé le jardin en intégrant le réservoir qui se trouve de l'autre côté du chemin public. Il crée le pavillon de l'abbé de Boucoiran, l'oncle d'Olympe de Calvière, avec son jardin. Les travaux sur le château et son jardin reprennent avec Jacques-Alexis de Calvière assisté de sa femme. De son séjour en Angleterre pendant quelques mois au début de la Révolution il avait ramené la conception des parcs anglais. Il fait aménager en parc la terre de la Condamine. Ayant fait un voyage avec son épouse en Italie, ils se sont enthousiasmés pour les villas italiennes et ont fait transformer le loggia du XVII° siècle en un portique à la manière palladienne.
Divers bâtiments annexes sont construits : un petit théâtre en 1829, une chapelle en 1840, la clôture de l'avant-cour et l'aménagement du grand bassin en 1843. Le jardin est remodelé dans les années 1850 avec une modification du chemin public pour pouvoir le franchir par un pont.
Hôtel de Montfaucon : La cité médiévale de Vézénobres renferme dans son écrin de multiples joyaux, qui font, notamment au cours de la saison estivale, le bonheur des nombreux touristes. Parmi ceux-ci, il y a l’hôtel de Montfaucon, plus connu sous sa dénomination de Maison d’Adam et Eve. Il se situe au début de la rue Basse, non loin de l’église Saint-André.
Cet élégant hôtel particulier de style Renaissance est construit en 1574 pour la comtesse de Vézénobres par François de Montfaucon, qui lui donne son nom. Le fronton de la porte d'entrée, "d'inspiration italienne" et tout en finesse, est à admirer. Le fronton est orné de splendides rinceaux, d’arabesques végétales sculptées, ainsi que de marguerites. Il est encadré sur sa gauche par un homme simplement vêtu d’une toge et sur sa droite, par une femme nue. La façade mérite, elle aussi, le coup d’œil. Elle possède, en effet, de très belles fenêtres à meneaux, ainsi qu’une tour polygonale, très élégante, surmontée d’une terrasse.
On doit la restauration de la toiture de la tour "de guette", détruite lors la seconde guerre mondiale, à son nouveau propriétaire, avec le concours des architectes des bâtiments de France.
L'Agglomération primitive : Au XI° siècle, un château existait à l'extrémité de l'éperon et l'agglomération primitive semble s'être installée à son pied Sud entre les deux principales lignes de falaises, sur un espace restreint de 100m sur 50m environ, au-dessus de l'actuelle place de la Mairie, à l'Est des escaliers du temple, au point de convergence des différents chemins d'accès. Le plan actuel conserve un système de ruelles imbriquées avec de nombreux décrochements en baïonnette, typique de l'urbanisme dense des pays méditerranéens, mais le plan cadastral napoléonien montrait, ce qui est beaucoup plus original, un parcellaire de petite dimension en damier presque régulier qui trahit un urbanisme volontariste comme si un vieux village peu architecturé avait été construit sur le modèle d'une " bastide " ou " ville neuve ", à l'aube de son entrée dans l'histoire. Cette structure, par suite des destructions et des élargissements de voies est devenue totalement illisible sur le cadastre rénové actuel. Au-dessus, une zone formant sensiblement une demi-ellipse de 120m sur 120m, située entre le château féodal et le fort, correspond certainement au premier réduit fortifié qui, qualifié de " plan "(place), a donné son nom au quartier.
La Porte de Sabran : Un vaste rempart contigu renfermait le fort et la ville et cinq portes à pont-levis en fermaient l’entrée. La porte de Sabran qui commandait la route d'Uzès, est la seule des cinq portes médiévales ouvertes dans les remparts qui ait subsisté jusqu'à nos jours. Trois de ces portes ont été détruites lors de la prise de la cité par les troupes du duc de Rohan. Au début du XVII° siècle, la porte Viterne, quant à elle, a été démolie en 1860 pour construire une citerne et une place ou du moins un espace suffisant pour y tourner avec une charrette.
L’appareillage en bossage permet de situer sa construction au début XII° siècle. Au XVIII° siècle la tour est rehaussée d’un clocher doté d'une horloge. C’est le 23 avril 1722 qu’une horloge fut placée au-dessus de cette tour par René Bellefleur, horloger à Montpellier. La somme demandée par cet artisan s’élevait à 450 livres (780 de nos euros), pour indication à cette époque quatre journées de travail dans les champs étaient payées deux livres à un ouvrier… Lors de l’assemblée générale qui eut lieu le 1er décembre 1726, les consuls de la cité (ancêtres des conseillers municipaux et qui étaient au nombre de 4) décidèrent que l’horloger recevrait 125 livres, pour le reliquat il fut proposé un intérêt de 5 %. L’entretien de l’horloge revenait à 30 livres par an. Au début du XX° siècle, Arsène Crétin l’Ange, horloger du Jura restaura le mouvement de l’horloge pour la somme de 1 516 francs (environ 4 500 euros actuels). Le dernier travail de restauration fut l’œuvre de Jean-Pierre Natanek en 2012.
L’horloge primitive est exposée dans le petit musée qui jouxte la tour, en face du presbytère protestant. En descendant la rue de l’horloge, une fois la porte franchie, on peut voir, en se retournant, un fragment des anciens remparts et du chemin de ronde.
La porte doit son nom à la Maison de Sabran, illustre famille du Languedoc qui trônait dès le XII° siècle sur le Duché d’Uzès. Guillaume I de Sabran suivit le comte de Toulouse, à Jérusalem, dès la première croisade, en 1099. Cette famille donna un grand nombre de chevaliers et commandeurs à l’Ordre de Malte après que Claude de Sabran y fut reçu en 1531.
LES ANDROUNES : (en occitan : " andronas " = ruelles, passages) Les circulations principales de la cité ont emprunté tout naturellement les pieds des lignes de rocher permettant ainsi le développement à l'horizontal d'un urbanisme régulier selon une disposition en éventail autour de la pointe de l'éperon et du château. Pour bien comprendre la structure de l'agglomération médiévale, il faut emprunter les androunes, ces passages étroits souvent en escalier, qui établissaient une liaison facile et directe entre les différentes rues étagées en même temps qu'elles permettaient une évacuation simple des eaux pluviales et des eaux usées vers les point bas de la falaise.
Rue des maisons romanes : Ces maisons datent vraisemblablement de la fin du XII° siècle. Elles présentent des cordons de losanges surmontés d’élégantes moulures (ces motifs se retrouvent plus souvent sur les portails et les absides des chapelles romanes de la région). Ces demeures ont sans doute été construites par des marchands pisans ou gênois qui auraient établi ici un comptoir sur le chemin de Régordane, route à grande fréquentation commerciale, axe d’échanges économiques entre le massif Central et la Méditerranée : ports de Saint-Gilles puis d’Aigues-Mortes (route du sel).
LA CARRIERA DRECHA : (rue droite, grand' rue) C'est l'axe majeur du village, composé actuellement de la rue de l'horloge, de la place de la Mairie, de la Grand'rue, de la rue des Maisons romanes, de la rue de la Porte d'Alès. Installé presque à l'horizontale, elle double l'ancienne rue romane située une dizaine de mètres plus au Sud, en contrebas de 6 à 7mètres dont on retrouve dans les caves actuelles les façades avec porte en plein cintre ou en ogive.
C'est qu'au XII° siècle en effet, les habitations s'élèvent et possèdent au moins un étage dépassant ainsi le niveau des escarpements, créant le besoin d'une nouvelle desserte. Profitant d'une très bonne exposition, le " nouveau quartier "va se développer en s'appuyant sur un commerce florissant. Les belles maisons sont construites par des " bourgeois ", négociants ou artisans aisés, des marchands pisans ou gênois dont on connaît bien le rôle à Saint Gilles.
L'architecture d'origine médiévale est très homogène dans son aspect général, moins dans le détail et avec des réalisations variées. Parmi les éléments caractéristiques, on peut noter :
Des façades principales en pierre de taille calcaire, soigneusement appareillées en petit ou moyen appareil.
Des portes en plein cintre à claveaux larges
Des fenêtres d'étage rectangulaires petites et peu nombreuses
Un cordon mouluré à la base du 1er étage
Un cordon analogue dominant un cordon de losanges dans la rue des maisons romanes (que l'on retrouve sur les églises d'Alès, de St Hilaire de Brethmas, de Gattigues -hameau de la commune d'Aigaliers et de Thines - Ardèche méridionale )
Une organisation de façade comportant au rez-de-chaussée une ou 2 arcades et une ou deux portes piétonnes plus étroites.
Quelques fragments sculptés, en remploi sur les façades, provenant de l'ancien prieuré Saint André de Vézénobres, détruit pendant les guerres de religion, d'inspiration romane dans un haut relief qui n'est pas non plus sans évoquer Saint Gilles.
A l'intérieur, les pièces anciennes sont voûtées en berceau plein cintre d'axe parallèle à la pente, ce qui permet aux constructions de se renforcer mutuellement - les châteaux ou maisons nobles possèdent des voûtes en berceau croisées en anse de panier et des voûtes d'arêtes surbaissées.
Les portes bâtardes débouchent directement dans une pièce plus ou moins carrée à usage de boutique ou d'échoppe.
Les portes piétonnes servent d'accès à des escaliers habituellement droits en maçonnerie et portés par un arc rampant.
Il y en a généralement deux, l'un donnant accès aux étages supérieurs et l'autre aux anciens étages inférieurs, aujourd'hui transformés en caves.
C'est au XVII° siècle, pour répondre au grand développement de la production de la figue sèche vendue en grande quantité à la foire de St André (28 novembre) que les maisons situées sur le côté sud de la grand'rue s'équipent de " calaberts ", grandes pièces ouvertes, voûtées en berceau et exposées au Sud, dans lesquels on pendait, en automne, les colliers de figues destinées à la dessication. Ce sont ces séchoirs qui donnent au village vu de la plaine, son aspect particulier. Ils ont été construits sur l'ancienne voie romane, désaffectée dont les riverains se sont partagé l'assiette.
L'Église Saint-André : Lorsqu'on descend la rue de l'Horloge, après être passé sous la porte Sabran, ce magnifique vestige du XIII° siècle et avant de pénétrer dans la rue basse, on remarque l'imposante bâtisse constituée par l'église Saint-André. Dédiée à saint André cet édifice date du XVII° siècle. Elle fut reconstruite au lendemain des guerres de religion, après que l'église médiévale, sise aux abords du château de Montanègre, ait été détruite. L’abside est décorée d’une superbe fresque du XVIII°, récemment restaurée. En 1966, le bâtiment a fait l'objet de très importants travaux, avec, entre autres, la mise hors d'eau. La nef a été rénovée avec le décroûtage et la réfection des enduits, la mise à nu des pierres, des piliers et des cintres. Grâce à un legs, le tambour en bois ancien, entrée à double porte comme un sas, a été remplacé par un ensemble moderne. Le lieu abrite par ailleurs le tombeau mausolée du marquis de Bernis-Calvière.
Le Temple : Dans la seconde moitié du XVI° siècle, les habitants s'étaient convertis massivement au calvinisme. Ce bastion d'un protestantisme populaire et méridional s'étendait de Nîmes aux frontières des Hautes Cévennes. Le temple protestant a été construit dans les années 1570, sur l'emplacement de l'ancienne maison de ville. Le temple protestant de Vézénobres était un des lieux que l'édit de Nantes avait prévu pour que les Protestants puissent librement pratiquer leur culte. Ayant échappé à la destruction lors des guerres de Religions, en 1663, le temple sera désaffecté après la Révocation de l'Édit de Nantes. Après la signature de l'Édit de tolérance en 1787, le temple rendu au culte fut restauré de 1792 à 1793. Depuis janvier 1999, il a fait l'objet de nombreux travaux de réhabilitation intérieure, sous la direction de l'architecte, Guy Nafilyan : mise en place d'un faux plafond, réfection de l'électricité, réalisation d'une nouvelle porte, pose de pavés, fourniture et pose de vitres et de vitraux…
Vézénobres, avec sa cité médiévale est indéniablement un véritable joyau architectural. Les amoureux de belles pierres y trouveront leur bonheur. Labellisé "Village de caractère", il se distingue par sa situation, perché sur le versant abrupt d'une colline où les vues panoramiques ne manquent pas ! Il fait bon vivre dans les ruelles piétonnes du village où vous trouverez cafés et restaurants pour les pauses gourmandes. Un écrin de verdure vous attend dans le verger conservatoire du figuier qui se trouve au pied du village. Vézénobres est le point de départ de nombreuses promenades en garrigue.
Le château Montanegre : Dit aussi de Fay-Pérautest situé au sommet de la colline. Ce château médiéval, construit au XII° siècle, fut agrandi et rehaussé dans le style Renaissance au début du XV° siècle et fut détruit le 15 Juin 1625. De nos jours, il est en ruine, le seul vestige du château est un pan de mur de trente mètres de haut. Le soubassement du château comporte une série de belles salles voûtées sur plusieurs niveaux.
La porte Bourgoule (portal burgol= porte du bourg) au sens de maisons groupées autour d'un château, commandait l'entrée du chemin de Nîmes et d'Uzès. Cette porte Bourgoule s'appuyait sur les constructions défensives du château de Montanègre.
Château de Girard : Ou château de THOIRAS, construit au XIV° siècle par la famille De Girard, abrite l'actuel hôtel de ville.
Cette fortification du XIV° siècle défendait la porte de Viterne commandant le chemin d'Anduze et d'Alèst (Alès) On pénètre dans l'ancienne cité médiévale au niveau de la placette qui a remplacé la porte Viterne lors de sa démolition en 1860. On emprunte alors le passage voûté au niveau du rez-de-chaussée du château de Thoiras. Le bâtiment faisait partie des fortifications urbaines, lesquelles subirent de sérieux dégâts, lors des guerres de religion (1628) par le Duc de ROHAN qui abattit tout ce qui pouvait lui opposer de la résistance. C'est au XVII° siècle que le marquis de Thoiras prit la décision de vendre son château à la communauté. Ce dernier abrita ainsi l'école publique - qui a déménagé en 1957 sous l'impulsion du maire de l'époque, Emile Chabrier, dont elle porte le nom - et la mairie. La façade de la mairie a fait l'objet d'une importante rénovation durant les années 1998 et 1999 par l'architecte, Guy Nafilyan.
On a pu admirer du parking la façade imposante de ce château dont les défenses en superstructure ont été détruites. On remarquera en passant la cour intérieure, défendue par des meurtrières, des mâchicoulis, une Croix de Malte, les belles salles voûtées qui composent le soubassement du château.
LE FORT : Situé au-dessus encore, le fort, en forme d'amande de 200m sur 100m, barre l'extrémité du plateau, s'appuyant sur la falaise supérieure. On peut présumer cependant que son rôle de forteresse fut alors mis en avant et notamment aux V°-VI°s, ce site occupant plus que jamais une position stratégique : il était en effet dressé à la frontière entre les territoires des Francs, détenant l'Uzège, et ceux des Wisigoths, étendus sur Nîmes et ses environs. Il est vraisemblable que ces deux forces en présence s'y soient succédé. Vinrent ensuite les Arabes qui semblent s'être emparés de cette place essentielle, et s'y être maintenus quelques temps. Les arabes furent chassés à la suite de la campagne militaire menée par Charles Martel (la ville de Nîmes a été conquise en 725 et reprise et incendiée par Charles Martel en 738). La forteresse dont les ruines occupent toute la partie Nord de Vézénobres, pourrait avoir été ébauchée à partir de cette époque . Au début du XVII° ce fort transformé en caserne abritait une garnison importante (1.200 à 1.500 hommes). Ce sont ses ruines qui constituent actuellement le bourrelet sommital de la colline. C'est de ce point haut que se découvre un large panorama illustré par une table d'orientation
Château de Calvières : Le château-haut de Vézénobres est détruit en juillet 1628 par le duc de Rohan quand il l'attaque pendant sa révolte de 1628. Un second château est alors construit à côté de l'ancien prieuré bénédictin Saint-André, en ruines. Ce château-bas est cité pour la première fois dans le contrat de mariage de Madeleine de Fay de Peyraud, et dans le compoids de Vénézobres en 1690 qui fait état d'une galerie avec trois arcades au niveau de l'étage noble. Un escalier en fer à cheval permettait d'accéder depuis la cour à l'étage noble. Deux ailes au niveau de l'étage noble se prolongeaient par des terrasses. Un mur simple fermait la cour avec deux tours de flanquement rondes décoratives.
Alphonse de Clavière doit faire des travaux au château, car les consuls de Vézénobres interviennent en 1718 sur les impiétements du château sur la voie publique et la réutilisation des ruines du prieuré. On doit en avoir des traces avec le monogramme A.C. sur les fers forgés des balcons et des grilles. Le maître d'œuvre est peut-être Guillaume Rollin, architecte d'Alès, dont la participation n'est attestée que pour les travaux de Charles-François de Calvière. Les travaux du château se poursuivent pour Charles-François, marquis de Calvière (1693-1777), lieutenant général des armées du roi, marié en 1733 avec Françoise Olympe de Calvière, fille d'Alphonse de Calvière, dame de Boucoiran et de Vézénobres, ami d'Esprit Calvet.
Le château a été modifié entre 1746 et 1755 par l'architecte Guillaume Rollin, né à Alès en 1685 et mort 1761, architecte de la province de Languedoc, sur les terres lui venant de sa femme, au milieu d'un parc. C'est un des rares châteaux de style Louis XV dans le Languedoc. Quand le marquis de Calvière quitte le service du roi et revient en Provence, il a alors décidé de s'installer dans ce château où il a rassemblé sa collection d'œuvres d'art qui a été vendue par son fils pour payer les dettes. L'architecte a réaménagé le jardin en intégrant le réservoir qui se trouve de l'autre côté du chemin public. Il crée le pavillon de l'abbé de Boucoiran, l'oncle d'Olympe de Calvière, avec son jardin. Les travaux sur le château et son jardin reprennent avec Jacques-Alexis de Calvière assisté de sa femme. De son séjour en Angleterre pendant quelques mois au début de la Révolution il avait ramené la conception des parcs anglais. Il fait aménager en parc la terre de la Condamine. Ayant fait un voyage avec son épouse en Italie, ils se sont enthousiasmés pour les villas italiennes et ont fait transformer le loggia du XVII° siècle en un portique à la manière palladienne.
Divers bâtiments annexes sont construits : un petit théâtre en 1829, une chapelle en 1840, la clôture de l'avant-cour et l'aménagement du grand bassin en 1843. Le jardin est remodelé dans les années 1850 avec une modification du chemin public pour pouvoir le franchir par un pont.
Hôtel de Montfaucon : La cité médiévale de Vézénobres renferme dans son écrin de multiples joyaux, qui font, notamment au cours de la saison estivale, le bonheur des nombreux touristes. Parmi ceux-ci, il y a l’hôtel de Montfaucon, plus connu sous sa dénomination de Maison d’Adam et Eve. Il se situe au début de la rue Basse, non loin de l’église Saint-André.
Cet élégant hôtel particulier de style Renaissance est construit en 1574 pour la comtesse de Vézénobres par François de Montfaucon, qui lui donne son nom. Le fronton de la porte d'entrée, "d'inspiration italienne" et tout en finesse, est à admirer. Le fronton est orné de splendides rinceaux, d’arabesques végétales sculptées, ainsi que de marguerites. Il est encadré sur sa gauche par un homme simplement vêtu d’une toge et sur sa droite, par une femme nue. La façade mérite, elle aussi, le coup d’œil. Elle possède, en effet, de très belles fenêtres à meneaux, ainsi qu’une tour polygonale, très élégante, surmontée d’une terrasse.
On doit la restauration de la toiture de la tour "de guette", détruite lors la seconde guerre mondiale, à son nouveau propriétaire, avec le concours des architectes des bâtiments de France.
L'Agglomération primitive : Au XI° siècle, un château existait à l'extrémité de l'éperon et l'agglomération primitive semble s'être installée à son pied Sud entre les deux principales lignes de falaises, sur un espace restreint de 100m sur 50m environ, au-dessus de l'actuelle place de la Mairie, à l'Est des escaliers du temple, au point de convergence des différents chemins d'accès. Le plan actuel conserve un système de ruelles imbriquées avec de nombreux décrochements en baïonnette, typique de l'urbanisme dense des pays méditerranéens, mais le plan cadastral napoléonien montrait, ce qui est beaucoup plus original, un parcellaire de petite dimension en damier presque régulier qui trahit un urbanisme volontariste comme si un vieux village peu architecturé avait été construit sur le modèle d'une " bastide " ou " ville neuve ", à l'aube de son entrée dans l'histoire. Cette structure, par suite des destructions et des élargissements de voies est devenue totalement illisible sur le cadastre rénové actuel. Au-dessus, une zone formant sensiblement une demi-ellipse de 120m sur 120m, située entre le château féodal et le fort, correspond certainement au premier réduit fortifié qui, qualifié de " plan "(place), a donné son nom au quartier.
La Porte de Sabran : Un vaste rempart contigu renfermait le fort et la ville et cinq portes à pont-levis en fermaient l’entrée. La porte de Sabran qui commandait la route d'Uzès, est la seule des cinq portes médiévales ouvertes dans les remparts qui ait subsisté jusqu'à nos jours. Trois de ces portes ont été détruites lors de la prise de la cité par les troupes du duc de Rohan. Au début du XVII° siècle, la porte Viterne, quant à elle, a été démolie en 1860 pour construire une citerne et une place ou du moins un espace suffisant pour y tourner avec une charrette.
L’appareillage en bossage permet de situer sa construction au début XII° siècle. Au XVIII° siècle la tour est rehaussée d’un clocher doté d'une horloge. C’est le 23 avril 1722 qu’une horloge fut placée au-dessus de cette tour par René Bellefleur, horloger à Montpellier. La somme demandée par cet artisan s’élevait à 450 livres (780 de nos euros), pour indication à cette époque quatre journées de travail dans les champs étaient payées deux livres à un ouvrier… Lors de l’assemblée générale qui eut lieu le 1er décembre 1726, les consuls de la cité (ancêtres des conseillers municipaux et qui étaient au nombre de 4) décidèrent que l’horloger recevrait 125 livres, pour le reliquat il fut proposé un intérêt de 5 %. L’entretien de l’horloge revenait à 30 livres par an. Au début du XX° siècle, Arsène Crétin l’Ange, horloger du Jura restaura le mouvement de l’horloge pour la somme de 1 516 francs (environ 4 500 euros actuels). Le dernier travail de restauration fut l’œuvre de Jean-Pierre Natanek en 2012.
L’horloge primitive est exposée dans le petit musée qui jouxte la tour, en face du presbytère protestant. En descendant la rue de l’horloge, une fois la porte franchie, on peut voir, en se retournant, un fragment des anciens remparts et du chemin de ronde.
La porte doit son nom à la Maison de Sabran, illustre famille du Languedoc qui trônait dès le XII° siècle sur le Duché d’Uzès. Guillaume I de Sabran suivit le comte de Toulouse, à Jérusalem, dès la première croisade, en 1099. Cette famille donna un grand nombre de chevaliers et commandeurs à l’Ordre de Malte après que Claude de Sabran y fut reçu en 1531.
LES ANDROUNES : (en occitan : " andronas " = ruelles, passages) Les circulations principales de la cité ont emprunté tout naturellement les pieds des lignes de rocher permettant ainsi le développement à l'horizontal d'un urbanisme régulier selon une disposition en éventail autour de la pointe de l'éperon et du château. Pour bien comprendre la structure de l'agglomération médiévale, il faut emprunter les androunes, ces passages étroits souvent en escalier, qui établissaient une liaison facile et directe entre les différentes rues étagées en même temps qu'elles permettaient une évacuation simple des eaux pluviales et des eaux usées vers les point bas de la falaise.
Rue des maisons romanes : Ces maisons datent vraisemblablement de la fin du XII° siècle. Elles présentent des cordons de losanges surmontés d’élégantes moulures (ces motifs se retrouvent plus souvent sur les portails et les absides des chapelles romanes de la région). Ces demeures ont sans doute été construites par des marchands pisans ou gênois qui auraient établi ici un comptoir sur le chemin de Régordane, route à grande fréquentation commerciale, axe d’échanges économiques entre le massif Central et la Méditerranée : ports de Saint-Gilles puis d’Aigues-Mortes (route du sel).
LA CARRIERA DRECHA : (rue droite, grand' rue) C'est l'axe majeur du village, composé actuellement de la rue de l'horloge, de la place de la Mairie, de la Grand'rue, de la rue des Maisons romanes, de la rue de la Porte d'Alès. Installé presque à l'horizontale, elle double l'ancienne rue romane située une dizaine de mètres plus au Sud, en contrebas de 6 à 7mètres dont on retrouve dans les caves actuelles les façades avec porte en plein cintre ou en ogive.
C'est qu'au XII° siècle en effet, les habitations s'élèvent et possèdent au moins un étage dépassant ainsi le niveau des escarpements, créant le besoin d'une nouvelle desserte. Profitant d'une très bonne exposition, le " nouveau quartier "va se développer en s'appuyant sur un commerce florissant. Les belles maisons sont construites par des " bourgeois ", négociants ou artisans aisés, des marchands pisans ou gênois dont on connaît bien le rôle à Saint Gilles.
L'architecture d'origine médiévale est très homogène dans son aspect général, moins dans le détail et avec des réalisations variées. Parmi les éléments caractéristiques, on peut noter :
C'est au XVII° siècle, pour répondre au grand développement de la production de la figue sèche vendue en grande quantité à la foire de St André (28 novembre) que les maisons situées sur le côté sud de la grand'rue s'équipent de " calaberts ", grandes pièces ouvertes, voûtées en berceau et exposées au Sud, dans lesquels on pendait, en automne, les colliers de figues destinées à la dessication. Ce sont ces séchoirs qui donnent au village vu de la plaine, son aspect particulier. Ils ont été construits sur l'ancienne voie romane, désaffectée dont les riverains se sont partagé l'assiette.
L'Église Saint-André : Lorsqu'on descend la rue de l'Horloge, après être passé sous la porte Sabran, ce magnifique vestige du XIII° siècle et avant de pénétrer dans la rue basse, on remarque l'imposante bâtisse constituée par l'église Saint-André. Dédiée à saint André cet édifice date du XVII° siècle. Elle fut reconstruite au lendemain des guerres de religion, après que l'église médiévale, sise aux abords du château de Montanègre, ait été détruite. L’abside est décorée d’une superbe fresque du XVIII°, récemment restaurée. En 1966, le bâtiment a fait l'objet de très importants travaux, avec, entre autres, la mise hors d'eau. La nef a été rénovée avec le décroûtage et la réfection des enduits, la mise à nu des pierres, des piliers et des cintres. Grâce à un legs, le tambour en bois ancien, entrée à double porte comme un sas, a été remplacé par un ensemble moderne. Le lieu abrite par ailleurs le tombeau mausolée du marquis de Bernis-Calvière.
Le Temple : Dans la seconde moitié du XVI° siècle, les habitants s'étaient convertis massivement au calvinisme. Ce bastion d'un protestantisme populaire et méridional s'étendait de Nîmes aux frontières des Hautes Cévennes. Le temple protestant a été construit dans les années 1570, sur l'emplacement de l'ancienne maison de ville. Le temple protestant de Vézénobres était un des lieux que l'édit de Nantes avait prévu pour que les Protestants puissent librement pratiquer leur culte. Ayant échappé à la destruction lors des guerres de Religions, en 1663, le temple sera désaffecté après la Révocation de l'Édit de Nantes. Après la signature de l'Édit de tolérance en 1787, le temple rendu au culte fut restauré de 1792 à 1793. Depuis janvier 1999, il a fait l'objet de nombreux travaux de réhabilitation intérieure, sous la direction de l'architecte, Guy Nafilyan : mise en place d'un faux plafond, réfection de l'électricité, réalisation d'une nouvelle porte, pose de pavés, fourniture et pose de vitres et de vitraux…
Spectaculaire, perché sur l'emplacement d'un ancien oppidum, Vézénobres est au carrefour des Cévennes et de la Provence. Ce site stratégique fut habité au fil du temps par des Ligures, des Celtes, des Volces et des Romains.
En raison de cette situation privilégiée, les Romains initièrent une voie romaine qui prendra de l'ampleur au Moyen-Age et se transformera en un axe de pèlerinage et de commerce reliant le littoral méditerranéen à la France du nord : le Chemin de Régordane.
Époque Gallo - Romaine
A l'époque Gallo-romaine la région fut prospère, les nombreuses inscriptions et monnaies trouvées en attestent. Vézénobres était l'un des 24 oppida entourant Nîmes.
A cette époque et pendant plusieurs siècles la région fut prospère, notre village en a largement profité. Les nombreuses inscriptions et monnaies romaines trouvées sur le territoire de notre commune, laissent supposer l'implantation d'une villa gallo-romaine au pied du village celtique. La population autochtone a continué à occuper le village sur la hauteur et s'est progressivement " romanisée ". La conquête romaine s'était faite sans affrontement important. Les Volques Arécomiques ont été sous César une tribu alliée, ensuite Nîmes a été promue " Cité " sous Auguste en raison de sa fidélité, les 24 oppidas suivent le sort de Nîmes.
Une pierre gravée provenant d'un temple romain de Nîmes, à La Fontaine, mentionne onze noms, dont certains sont évocateurs : Anduzia (Anduze), Briginn (Brignon), Ucetia (Uzès) et Virinn, qui peut-être attribué à Vézénobres.
Invasions
Au IV° siècle les invasions barbares (vandales, Wisigoths) firent régner la terreur pendant 250 ans malgré la bataille de Vouillé en 507 ou ils furent repoussés vers l'Espagne par les Francs. Pendant cette période la Gardonnenque est souvent dévastée par les Francs qui occupent l'Uzège, ou par les Wisigoths solidement installés à Nîmes, principalement dans les arènes transformées en forteresse. Les sarrasins s'imposèrent, pillèrent les campagnes, c'est pour cette raison que Vézénobres à été longtemps surnommé la cité sarrasine. Le Haut Moyen Age connaît un répit sous le règne de Charlemagne et Louis le Débonnaire. Les ordres religieux sont encouragés par les souverains. Pendant deux siècles, l'oppidum est utilisé comme forteresse par les Wisigoths qui occupent la région.
Époque Féodale
C'est avec l'extraordinaire essor démographique et économique des XI° et XII° siècles que la cité va prendre toute son importance.
Les bénédictins s'implantent dans la région, Vézénobres a son prieuré baptisé Saint André de Vézénobres. Au X° siècle la féodalité s'organise. Elle forme une co-seigneurie de plusieurs familles nobles, chacune chargée de la défense d'une porte ou d'une tour de la forteresse, sous la suzeraineté de la maison d'Anduze, très puissante en Languedoc. Les seigneurs de Vézénobres sont mentionnés une première fois :En 1052 Ebraldi de Vézénobres
En 1077 Thibaud de Vézénobres
Nos chevaliers de Vézénobres servirent dans la Milice des Arènes sous les ordres des vicomtes de Nîmes (famille des Bernard Aton ) jusqu'en 1212 et se nomment : Pons, Bermond, Raymond de Vézénobres, etc... À la même époque la lignée des Pierre de Vézénobres est connue par divers actes. Pierre de Vézénobres en 1155 seigneur de Saint-Maurice de Cazevieille et son fils en 1186 se firent tour à tour hospitalier de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et offrirent leur seigneurie, en ont pris l'habit et vécurent à Saint Gilles.
La ville se bâtit en bandes radioconcentriques s'étageant sur trois niveaux principaux en épousant la pente sud de la falaise, à l'intérieur d'un rempart continu formé au sud par le linéaire des maisons à plusieurs étages, par une muraille (Barry), là où les constructions n'existent pas.
Cinq portes, à pont-levis pour permettre de franchir le fossé extérieur qui longe le rempart, défendues chacune par un corps de garde, ferment les entrées de la ville. La garnison compte plus de 1000 hommes, elle assure contre les droits de péage, de guidage et d'arrière guidage, l'entretien de la route, la protection des marchands et de leurs convois.
Vassal des Rois de France
Suite à la croisade des Albigeois les comtes de Toulouse furent relégués à l'ouest, Raymond VII est obligé de signer en 1229 le traité de Paris. Les seigneurs d'Anduze et Sauve furent dépouillés de leurs droits et biens. Vézénobres devint alors vassal direct du Roi de France. L'administration royale et leurs représentants s'abattirent sur la population aussi bien noble que roturière et subirent de nombreuses vexations. Ils se comportaient tous en conquérants avides et sans scrupules. Saint Louis en 1247 ordonna une enquête. En 1295 Philippe le Bel désireux de s'approprier la Baronnie de Lunel sans descendant direct fait un échange avec les héritiers. Les tractations sont effectuées par Guillaume de Plaisian juge. Raymond Gaucelin d'Uzès reçoit en échange de son héritage sur Lunel la seigneurie de Vézénobres, Ledignan, Aigremont et La Calmette. L'acte d'échange, fait le jour de la St Denis de l'an 1295, présente une description remarquable de Vézénobres. Il revend à Guillaume de Plaisian sa seignerie de Vézénobres qui se rajoute le titre de seigneur de Vézénobres en 1303, il rachète de nombreux domaines. Vézénobres profite de cette prospérité et prend de l'importance. En 1326, une charte énumérait les droits et les devoirs des habitants de Vézénobres. Les générations se succédèrent jusqu'à la fin du moyen âge ou la peste et la guerre de Cent ans sévissaient. Claude de Montfaucon achète la baronnie de Vézénobres en 1485.
Au XIV° siècle, le système de défense a été complété. Le château Girard (la mairie) consolide les fortifications des remparts Sud avec meurtrières et mâchicoulis. On sait qu'en 1310 trois jours de foire (peut-être déjà la foire aux figues), du 28 au 30 novembre, se tiennent chaque année à la Saint André sur le foirail (champ de foire actuel).
Renaissance et Temps modernes
Au XVI° siècle seigneurs et bourgeois abandonnent les vielles demeures et l'ancienne cité pour s'installer plus bas dans le quartier a la mode autour de l'hôtel de Montfaucon (Dite maison d'Adam et Ève, toujours habitée, dans la rue basse).
Le vieux château médiéval est agrandi et rehaussé dans le style renaissance. La fille de Françoise de Montfaucon épouse Antoine de Fay-Peraut, Gouverneur de Montpellier. Il a la sympathie des habitants de Vézénobres et il soutient la politique d'Henri IV. Son fils jean de Fay-Peraut, veuf de Jeanne du Chambon en 1622, il épouse Marguerite de la Fare. Pendant les dernières guerres de religion il s'oppose à Rohan, chef du parti protestant et repousse plusieurs attaques des troupes protestantes. Le 15 juin 1628, Rohan assiègera Vézénobres et pendant un mois détruisit le château et les fortifications. À la suite du décès de sa fille Isabeau, Madeleine de Fay-Peraut épouse de Calvière sans héritier direct, leurs biens reviennent à Abel Antoine de Calvière. En 1716, Alphonse de Calvière hérite au moment de son mariage dont il aura trois filles, Françoise Olympe de Boucoiran, épousera son cousin Charles François de Calvière en 1733.
Ce sont les guerres de religion, qui séviront de façon très violente dans la région, qui vont au XVII° siècle annoncer le véritable déclin de la cité médiévale.
L'histoire de Vézénobres rejoint l'histoire de France, le lendemain de Noël 1702 lorsque Jean Cavalier (sa maison existe toujours) est élu à Vézénobres chef des camisards. Il s'illustre dans plusieurs combats glorieux. C'est de là qu'il part pour le pont d'Avesne voisin afin de traiter avec les représentants du Roi-Soleil.
En 1745, le marquis Charles-François de Calviére, lieutenant général des armées sous Louis XV, fait construire à Vézénobres le château de sa famille. Au milieu d'un parc de 17 hectares, le château s'élève dans le style classique de l'époque.
Son fils Charles Joseph eut trois enfants, Jacques Alexis, Charles, Alex Jeanne Marie épousa en 1807 Jacques de Pierre de Bernis. Sans héritier direct, Jacques de Pierre de Bernis en bénéficia à condition qu'il ajoute le nom de "de Calvière" au sien. Depuis cette union, la famille de Bernis-Calvière possède le château de Vézénobres.
C'est la fin du XIX° siècle que la cité médiévale va subir les plus rudes assauts de destruction, on va, pour donner sans doute une meilleure accessibilité au centre ancien, élargir certaines rues, en créer de nouvelles, aménager des placettes à l'emplacement des immeubles détruits, supprimer d'anciennes portes d'entrée de la ville.
Depuis 1960, par la volonté de quelques amoureux de Vézénobres le village est classé. De nombreux travaux de restauration ont été entrepris. Nous avons aujourd'hui un cite médiéval remarquablement reconstitué.
La Voie Régordane :
Voie millénaire de transhumance et d'échanges, bordée de « montjoie » (amoncellements de pierres servant de repères), de dolmens, d'inscriptions rupestres, route des Arvernes empruntée par César pour traverser les Cévennes, l'itinéraire, long de 240 km, relie le Puy-en-Velay à St Gilles du Gard. Le chemin de Régordane est à la fois un chemin sacré ponctué de sites catholiques qui mène les pèlerins à St Jacques de Compostelle ; un chemin épique lieu de tous les combats qui ont marqué l'histoire de la région, ainsi qu'un chemin marchand utilisé par les muletiers porteurs de marchandises depuis le Languedoc jusqu'au Puy. Cette voie, aux fonctions multiples par le passé, est encore d'actualité grâce à sa reconnaissance en itinéraire de Grande Randonnée (GR700).
Époque Gallo - Romaine
A l'époque Gallo-romaine la région fut prospère, les nombreuses inscriptions et monnaies trouvées en attestent. Vézénobres était l'un des 24 oppida entourant Nîmes.
A cette époque et pendant plusieurs siècles la région fut prospère, notre village en a largement profité. Les nombreuses inscriptions et monnaies romaines trouvées sur le territoire de notre commune, laissent supposer l'implantation d'une villa gallo-romaine au pied du village celtique. La population autochtone a continué à occuper le village sur la hauteur et s'est progressivement " romanisée ". La conquête romaine s'était faite sans affrontement important. Les Volques Arécomiques ont été sous César une tribu alliée, ensuite Nîmes a été promue " Cité " sous Auguste en raison de sa fidélité, les 24 oppidas suivent le sort de Nîmes.
Une pierre gravée provenant d'un temple romain de Nîmes, à La Fontaine, mentionne onze noms, dont certains sont évocateurs : Anduzia (Anduze), Briginn (Brignon), Ucetia (Uzès) et Virinn, qui peut-être attribué à Vézénobres.
Invasions
Au IV° siècle les invasions barbares (vandales, Wisigoths) firent régner la terreur pendant 250 ans malgré la bataille de Vouillé en 507 ou ils furent repoussés vers l'Espagne par les Francs. Pendant cette période la Gardonnenque est souvent dévastée par les Francs qui occupent l'Uzège, ou par les Wisigoths solidement installés à Nîmes, principalement dans les arènes transformées en forteresse. Les sarrasins s'imposèrent, pillèrent les campagnes, c'est pour cette raison que Vézénobres à été longtemps surnommé la cité sarrasine. Le Haut Moyen Age connaît un répit sous le règne de Charlemagne et Louis le Débonnaire. Les ordres religieux sont encouragés par les souverains. Pendant deux siècles, l'oppidum est utilisé comme forteresse par les Wisigoths qui occupent la région.
Époque Féodale
C'est avec l'extraordinaire essor démographique et économique des XI° et XII° siècles que la cité va prendre toute son importance.
Les bénédictins s'implantent dans la région, Vézénobres a son prieuré baptisé Saint André de Vézénobres. Au X° siècle la féodalité s'organise. Elle forme une co-seigneurie de plusieurs familles nobles, chacune chargée de la défense d'une porte ou d'une tour de la forteresse, sous la suzeraineté de la maison d'Anduze, très puissante en Languedoc. Les seigneurs de Vézénobres sont mentionnés une première fois :
Nos chevaliers de Vézénobres servirent dans la Milice des Arènes sous les ordres des vicomtes de Nîmes (famille des Bernard Aton ) jusqu'en 1212 et se nomment : Pons, Bermond, Raymond de Vézénobres, etc... À la même époque la lignée des Pierre de Vézénobres est connue par divers actes. Pierre de Vézénobres en 1155 seigneur de Saint-Maurice de Cazevieille et son fils en 1186 se firent tour à tour hospitalier de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et offrirent leur seigneurie, en ont pris l'habit et vécurent à Saint Gilles.
La ville se bâtit en bandes radioconcentriques s'étageant sur trois niveaux principaux en épousant la pente sud de la falaise, à l'intérieur d'un rempart continu formé au sud par le linéaire des maisons à plusieurs étages, par une muraille (Barry), là où les constructions n'existent pas.
Cinq portes, à pont-levis pour permettre de franchir le fossé extérieur qui longe le rempart, défendues chacune par un corps de garde, ferment les entrées de la ville. La garnison compte plus de 1000 hommes, elle assure contre les droits de péage, de guidage et d'arrière guidage, l'entretien de la route, la protection des marchands et de leurs convois.
Vassal des Rois de France
Suite à la croisade des Albigeois les comtes de Toulouse furent relégués à l'ouest, Raymond VII est obligé de signer en 1229 le traité de Paris. Les seigneurs d'Anduze et Sauve furent dépouillés de leurs droits et biens. Vézénobres devint alors vassal direct du Roi de France. L'administration royale et leurs représentants s'abattirent sur la population aussi bien noble que roturière et subirent de nombreuses vexations. Ils se comportaient tous en conquérants avides et sans scrupules. Saint Louis en 1247 ordonna une enquête. En 1295 Philippe le Bel désireux de s'approprier la Baronnie de Lunel sans descendant direct fait un échange avec les héritiers. Les tractations sont effectuées par Guillaume de Plaisian juge. Raymond Gaucelin d'Uzès reçoit en échange de son héritage sur Lunel la seigneurie de Vézénobres, Ledignan, Aigremont et La Calmette. L'acte d'échange, fait le jour de la St Denis de l'an 1295, présente une description remarquable de Vézénobres. Il revend à Guillaume de Plaisian sa seignerie de Vézénobres qui se rajoute le titre de seigneur de Vézénobres en 1303, il rachète de nombreux domaines. Vézénobres profite de cette prospérité et prend de l'importance. En 1326, une charte énumérait les droits et les devoirs des habitants de Vézénobres. Les générations se succédèrent jusqu'à la fin du moyen âge ou la peste et la guerre de Cent ans sévissaient. Claude de Montfaucon achète la baronnie de Vézénobres en 1485.
Au XIV° siècle, le système de défense a été complété. Le château Girard (la mairie) consolide les fortifications des remparts Sud avec meurtrières et mâchicoulis. On sait qu'en 1310 trois jours de foire (peut-être déjà la foire aux figues), du 28 au 30 novembre, se tiennent chaque année à la Saint André sur le foirail (champ de foire actuel).
Renaissance et Temps modernes
Au XVI° siècle seigneurs et bourgeois abandonnent les vielles demeures et l'ancienne cité pour s'installer plus bas dans le quartier a la mode autour de l'hôtel de Montfaucon (Dite maison d'Adam et Ève, toujours habitée, dans la rue basse).
Le vieux château médiéval est agrandi et rehaussé dans le style renaissance. La fille de Françoise de Montfaucon épouse Antoine de Fay-Peraut, Gouverneur de Montpellier. Il a la sympathie des habitants de Vézénobres et il soutient la politique d'Henri IV. Son fils jean de Fay-Peraut, veuf de Jeanne du Chambon en 1622, il épouse Marguerite de la Fare. Pendant les dernières guerres de religion il s'oppose à Rohan, chef du parti protestant et repousse plusieurs attaques des troupes protestantes. Le 15 juin 1628, Rohan assiègera Vézénobres et pendant un mois détruisit le château et les fortifications. À la suite du décès de sa fille Isabeau, Madeleine de Fay-Peraut épouse de Calvière sans héritier direct, leurs biens reviennent à Abel Antoine de Calvière. En 1716, Alphonse de Calvière hérite au moment de son mariage dont il aura trois filles, Françoise Olympe de Boucoiran, épousera son cousin Charles François de Calvière en 1733.
Ce sont les guerres de religion, qui séviront de façon très violente dans la région, qui vont au XVII° siècle annoncer le véritable déclin de la cité médiévale.
L'histoire de Vézénobres rejoint l'histoire de France, le lendemain de Noël 1702 lorsque Jean Cavalier (sa maison existe toujours) est élu à Vézénobres chef des camisards. Il s'illustre dans plusieurs combats glorieux. C'est de là qu'il part pour le pont d'Avesne voisin afin de traiter avec les représentants du Roi-Soleil.
En 1745, le marquis Charles-François de Calviére, lieutenant général des armées sous Louis XV, fait construire à Vézénobres le château de sa famille. Au milieu d'un parc de 17 hectares, le château s'élève dans le style classique de l'époque.
Son fils Charles Joseph eut trois enfants, Jacques Alexis, Charles, Alex Jeanne Marie épousa en 1807 Jacques de Pierre de Bernis. Sans héritier direct, Jacques de Pierre de Bernis en bénéficia à condition qu'il ajoute le nom de "de Calvière" au sien. Depuis cette union, la famille de Bernis-Calvière possède le château de Vézénobres.
C'est la fin du XIX° siècle que la cité médiévale va subir les plus rudes assauts de destruction, on va, pour donner sans doute une meilleure accessibilité au centre ancien, élargir certaines rues, en créer de nouvelles, aménager des placettes à l'emplacement des immeubles détruits, supprimer d'anciennes portes d'entrée de la ville.
Depuis 1960, par la volonté de quelques amoureux de Vézénobres le village est classé. De nombreux travaux de restauration ont été entrepris. Nous avons aujourd'hui un cite médiéval remarquablement reconstitué.
La Voie Régordane :
Voie millénaire de transhumance et d'échanges, bordée de « montjoie » (amoncellements de pierres servant de repères), de dolmens, d'inscriptions rupestres, route des Arvernes empruntée par César pour traverser les Cévennes, l'itinéraire, long de 240 km, relie le Puy-en-Velay à St Gilles du Gard. Le chemin de Régordane est à la fois un chemin sacré ponctué de sites catholiques qui mène les pèlerins à St Jacques de Compostelle ; un chemin épique lieu de tous les combats qui ont marqué l'histoire de la région, ainsi qu'un chemin marchand utilisé par les muletiers porteurs de marchandises depuis le Languedoc jusqu'au Puy. Cette voie, aux fonctions multiples par le passé, est encore d'actualité grâce à sa reconnaissance en itinéraire de Grande Randonnée (GR700).
Moyen Age et Renaissance | |
533 - 580 | Construction des premières églises chrétiennes autour d'Uzès. |
719 | Invasion du pays par les sarrasins qui détruisent beaucoup de bourgs, de villages et de monastères. |
732 | Victoire de Charles Martel à Poitiers. |
736 | Charles Martel avec l'aide des habitants, défend Vézénobres contre les Maures. |
752 | fin de l'occupation des Maures. " La province a été aussi maltraitée par les chrétiens que par les infidèles " |
975 | La région est rattachée au comte de Toulouse. Les seigneurs qui s'opposent construisent leurs châteaux forts. |
1096 | La première croisade réunit autour du Comte de Toulouse, chevaliers et habitants de la région, mais aussi les aventuriers, les violents et les vagabonds. Le calme revient dans la région. L'art roman s'y épanouit , les cours d'amour et les troubadours créent un mode de vie raffiné dans une province qui jouit d'une indépendance et d'une liberté inconnues des provinces du nord. Le pays se développe et s'enrichit. |
1209 | Croisade des Albigeois prêchée par Innocent III contre le Comte de Toulouse et ses sujets. Simon de Montfort à la tête d'une armée de 200.000 hommes conduite par les barons nordiques," égorge, tue et brûle le Languedoc ". |
1214 | Les seigneurs méridionaux réunis en une ligue sont défaits à Muret. Les Etats de Raymond VI sont adjugés à Montfort. |
1218 | Mort de Simon de Montfort |
1229 | La province est réunie à la couronne de France. Tous les biens ayant appartenu au Comte de Toulouse sont distribués aux églises et aux nobles qui ont participé à la croisade. L'évêque d'Uzès reçoit certains droits seigneuriaux à Vézénobres. |
1247 | Vézénobres appartient au chapitre de Nîmes. |
1271 | Philippe le Bel visite la Province . La prospérité y est revenue. La population s'accroît . A Vézénobres, la population imposable est passée en 26 ans de 1295 à 1321, de 340 à 360 feux. |
1346 | Les Anglais avancent vers le Languedoc après leur victoire de Crécy et leur succès de Guyenne. Sur l'ordre de la sénéchaussée de Beaucaire, les bourgs se fortifient. |
1355 | Après le traité de Brétigny qui met fin à la guerre, les soldats mercenaires des deux parties inoccupées, non payés, se regroupent en " compagnies "ou en " sociétés de routiers "qui font régner la terreur sur tout le territoire. |
1360 | Le Comte de Poitiers, fils du Roi Jean, ordonne de fortifier tous les passages et châteaux de la Sénéchaussée et de pourvoir à leur défense. Il est prescrit aux habitants d'entasser leurs effets et toutes les denrées possibles , dans les places fortifiées. A Vézénobres, les deux châteaux forts tout à tour construits et ruinés par les guerres, sont reconsolidés, l'enceinte fortifiée. |
1361 | Les Routiers occupent Pont-Saint-Esprit et menacent la papauté en Avignon. |
1362 | Les Routiers, commandés par Petit Meschin massacrent la population sous les murs d'Uzès, pillent, incendient et tuent à La Calmette. |
1363 | Pendant les fêtes de Noël, une des bandes descend la vallée du Gardon et brûle Ners. Bourgs et villages vivent dans de continuelles alarmes. La culture des champs est délaissée . Il y a pénurie de denrées, famine et peste. |
1382 | Soulèvement du Tuchinat. Révoltés contre l'attitude de certains seigneurs qui pactisent avec l'Anglais, exaspérés par la multiplicité des impôts, en particulier de la gabelle, l'impôt sur le sel, les Tuchins sont soutenus par la population y compris les bourgeois. En automne 1382, un groupe de Tuchins est pris entre Boucoiran et Vézénobres. D'abord emprisonnés, ils sont ensuite pendus à Vézénobres " à certains amandiers ". |
1383 | Le 2 juin, les Tuchins réussissent à s'emparer de la tour de Boucoiran et du château de Vézénobres. A Vézénobres, les habitants sont fidèles aux Tuchins d'où leur sobriquet " Li Tuchi de Bénobré ". Les forces du Sénéchal nombreuses et bien armées arrivent devant Vézénobres. Les habitants prennent peur et viennent se soumettre en remettant la clé des portes. Les Tuchins se sauvent . Seize d'entre eux sont cependant pris et immédiatement pendus. Le 8 mars, le roi amnistie les coupables à condition que les insurgés déposent les armes et regagnent leurs foyers. |
1411 | Charles VI ordonne de remettre en état châteaux et forteresses en prévision des hostilités qui vont reprendre avec les Anglais. |
1429 à 1432 | Les routiers réapparaissent sous les ordres de Rodrigue de Villandrous et du capitaine Valette. Chaque village fortifié s'oppose à l'exportation de toute denrée et remplit ses propres greniers en prévision d'un siège possible. La pénurie est générale. Les échanges sont complètement paralysés. La guerre de cent ans prend fin. Le pays panse ses blessures et la peur s'éloigne. |
1485 | Le Lieutenant Général du Languedoc ordonne un dénombrement complet des fiefs. Le 25 mai, Guillaume de Montfaucon qui apparaît à Vézénobres en 1447, fait cession à son frère Claude de Montfaucon de la Seigneurie de Vézénobres et d'autres lieux. Claude de Monfaucon est fort bien en cour : capitaine de cent lances de gentilhommes à l'hôtel du Roi, il sera Sénéchal de Carcassonne puis Chambellan de Charles VIII .En 1604 ce sont les Fay Péraut qui hériteront de la fortune. |
Les Guerres de Religion | |
Avec l'apparition de la Réforme, le bas Languedoc et plus particulièrement la Gardonnenque vont connaître une longue série de guerres de religion, guerres intestines, plus terribles encore que les guerres étrangères, qui laisseront dans les esprits et les cœurs des traces si durables que leur souvenir se perpétuera jusqu'aux temps actuels. La région va être conquise par l'idée de la Réforme dont la forme de démocratie religieuse s'accorde bien avec la fierté des autonomies communales et l'esprit d'indépendance des populations. | |
1537 | Les premiers bûchers s'élèvent à Nîmes |
1543 | A Uzès, les nobles et le clergé avec l'évêque, Monseigneur St Celais et son chapitre, adhère à la croyance nouvelle. Beaucoup de villages se convertissent. A Vézénobres, la presque totalité de la population se rallie à la Foi nouvelle. |
1552 | Hérétiques et prédicants sont brûlés dans la Sénéchaussée de Beaucaire |
1568 | L'organisation des paroisses se poursuit sans arrêt. Elles existent déjà depuis un certain temps à Vézénobres. |
1590 | Le calme revient avec l'accession au trône de Henri IV. Il nomme Jean de Fay Péraut, Seigneur de Vézénobres, au poste de Sénéchal de Beaucaire. |
1598 | 15 janvier. : l'Edit de Nantes reconnaît partiellement la nouvelle religion. L'organisation politique protestante forme à cette époque un véritable état dans l'état qui possède armée et places fortes. |
1615 | La guerre reprend. Henri de Rohan est nommé général en chef des troupes protestantes. |
1628 | 16 février . Le baron de Fay Péraut du parti catholique, attaque un corps de 600 hommes de pied du parti de Rohan qui vient d'arriver à Vézénobres . Montmoirac, trois de ses officiers et deux cents soldats protestants sont tués. Rohan, équipé d'un gros canon, revient avec de nouvelles troupes assiéger Vézénobres qu'il occupe le jour même et prend d'assaut le château dès le lendemain. Les fortifications et les châteaux de Vézénobres sont démantelés. Chassé croisé d'atrocités et de dévastation dans la région |
1629 | Pour en finir avec le pouvoir civil du parti protestant, le Roi lui-même et le cardinal Richelieu viennent dans le midi à la tête d'une armée de 20.000 hommes. Alès tombe le 17 juin. Le 27, Rohan accepte les conditions de paix. Le 29, le Roi signe à Lédignan " la Paix d'Alais ". Les villages de la Gardonnenque doivent concourir à la démolition des portes, des forts, des bastions, des murs d'escarpe et assurer le comblement des fossés. |
1662 | Les cardinaux Richelieu et Mazarin sont morts. Louis XIV devient monarque absolu et va tenter de réduire les libertés civiles et religieuses des protestants, par édits, arrêts et ordonnances. |
1665 | Vézénobres compte 600 protestants contre 60 catholiques. |
1669 | Les protestants sont mis en demeure de se convertir s'ils veulent conserver le droit de travailler. L'exode vers l'étranger est massif. |
1681 | Les dragonnades vont réussir en Gardonnenque, là où le roi et l'église n'ont obtenu que de maigres résultats. 2 octobre 1681, les dragons sont à Alès et dans tous les villages environnants. Pour sauver leur vie, les habitants signent en masse leur conversion. |
1685 | 17 octobre, révocation de l'édit de Nantes qui consacre qu'il n'y a plus ou presque plus de protestants en France. |
1686 | Dès la révocation prononcée, la résistance s'organise. Les nouveaux convertis se réunissent la nuit en assemblées clandestines présidées par les prédicants. |
1698 | Prédicants et fidèles sont poursuivis sans relâche. Beaucoup se rendent dans la principauté d'Orange pour assister au culte qui y est complètement libre. 2 habitants de Vézénobres, Isaac Bernard, cardeur et Jean Poujoulet, fabricant de cierges, sont arrêtés dans leur traversée du Rhône et condamnés le 26 septembre. Le prophétisme se développe dans la région. |
1702 | Le 2 septembre, Jean Cavalier écoutant l'Esprit qui lui enjoint de s'armer, attaque, avec Gédéon Laporte et 17 compagnons, le presbytère de St Just et s'empare des fusils et espèces qui s'y trouvent. En peu de jours, comme une tâche d'huile, l'insurrection gagne en étendue. Coups de main et escarmouches se succèdent . Fin décembre, la troupe de Jean Cavalier tient toute la campagne. Elle est audacieuse et paraît imbattable. Le 23 décembre, il sort vainqueur du combat du mas de Cauvy. Le 25 décembre, une nombreuse assemblée réunie dans la prairie de Vézénobres jusqu'à midi choisit à l'unanimité pour chef cet adolescent de 20 ans qui a prouvé au mas de Cauvy, l'excellence de son inspiration. Les coups de mains se multiplient. |
1703 | Les renforts des troupes royales arrivent en abondance. Jean Cavalier a organisé son armée de gens qui connaissent parfaitement la région. Son quartier général est organisé dans les grottes d'Euzet. Le 17 mars, il remporte une nouvelle victoire dans les environs de Vézénobres Le 29 avril, il subit de lourdes pertes à la tour de Billot , le 18 mai à Brueys, il effectue pourtant pendant l'été de nombreux coups de mains pour prouver qu'il reste bien le maître dans les campagnes. Le 30 novembre, les insurgés sans se gêner aucunement assistent à la foire de Vézénobres. |
1704 | Le 15 mars, la bataille au Devès de Martignargues, tout près de Vézénobres, consacre l'habileté tactique de Cavalier : trois cents soldats du Roi et vingt deux officiers sont tués. Les camisards n'ont que 2 tués et une vingtaine de blessés et le butin est énorme en armes, en bijoux et en or. Le 29 mars, le Maréchal de Villars est nommé à la tête des troupes royales. Le 15 avril , c'est le combat de Nages. Surpris par 3000 soldats, les insurgés perdent 400 hommes. Le 1er mai, Lacombe de Vézénobres apporte au maréchal une lettre du chef camisard qui précise les motifs de la révolte : " Liberté d'assemblée et possibilité pour les rebelles déposant les armes de sortir du Royaume ". Le 12 mai, on convient entre les deux parties d'une rencontre qui aura lieu entre Vézénobres et Saint Hilaire de Brethmas . Une trêve est conclue . Cavalier et sa troupe viennent loger à Vézénobres . Le 22 mai parvient l'acceptation du Roi. Cavalier rencontre par deux fois Roland, l'autre chef insurgé, l'intransigeant qui refuse de se rendre. Le 23 juin, Cavalier avec cent camisards part vers l'Alsace pour passer ensuite en Suisse . La révolte est terminée. |