
Mise à jour du 23/08/2025
Sauve
Du pont neuf, vous embrasserez l’escarpement de faille du Coutach où s’agrippent de vieilles maisons qui ont qualifié Sauve de « village vertical ».
À son pied le Vidourle et ne manquez pas d’admirer ses sources, qui sont en réalité, non pas des sources, mais de très belles résurgences de types vauclusiennes.
Dominant Sauve, la Mer des Rochers, paysage d’apocalypse où se dresse l’antique château de Roquevaire.
Si vous aimez les balades ou la marche à pied, allez emprunter le sentier de la mer des rochers ou le sentier de l’Aven.
Le vieux Sauve, site protégé, vous attend avec ses remparts, ses ruelles et ses venelles, ses portes fortifiées, ses voûtes et ses deux hautes tours médiévales.
capitale du Salavès, le long de la départementale 999 semble tomber dans le Vidourle tellement ses maisons sont coincées, de manière verticale, entre la rivière et les contreforts du massif du Coutach.
Elles forment une sorte d'amphithéâtre dont le dossier serait la falaise et le parterre l'eau.
L'impression est saisissante, d'autant que ces maisons se reflètent sur les eaux calmes de la rivière, renforçant cet aspect de verticalité qui leur est propre.
Le Pont Neuf : Le Pont Neuf a été construit à la fin du XVIIIᵉ siècle par les intendants pour remplacer une passerelle en bois (planque) utilisée jusqu’alors pour traverser le Vidourle.
Il matérialise alors l’arrivée d’un pont plus durable pour la circulation entre Nîmes et Le Vigan, traversant le village de Sauve.
Il reste en service jusqu’à la mise en place d’une voie de contournement, qui a donné lieu à l’édification d’un troisième pont — le Pont de la Rocade, construit en amont
Réalisé en maçonnerie, il s’intègre harmonieusement à la topographie locale : le pont relie les deux rives du Vidourle tout en offrant un panorama sur le relief escarpé du massif du Coutach, avec ces maisons médiévales disposées à flanc de roche — une image qui a valu à Sauve son surnom de « village vertical ».
Le pont constitue un point de passage historique devenu aussi un lieu de détente et d’observation : nombreux sont les visiteurs qui s’y arrêtent pour admirer le paysage, la verticalité du village ou encore la résurgence en contrebas.
Il s’inscrit également dans des itinéraires de randonnée douce, comme ceux empruntant la Voie Verte Quissac–Sauve, qui relie les villages de la vallée du Vidourle et offre de jolies perspectives sur le pont.
Le Pont Vieux : Il a été édifié entre le XIᵉ et le XIIIᵉ siècle, afin de permettre aux voyageurs, muletiers et charretiers de traverser le Vidourle en direction de l'abbaye Saint‑Pierre et du village médiéval perché.
Il a remplacé les passages à gué instables auparavant utilisés.
Sur le trajet de l'ancienne voie des Ruthènes, puis trait d'union avec la route royale.
Jusqu'au début du XIXᵉ siècle ce pont était constitué d'une grande arche et de deux petites.
À la suite de dégâts considérable provoqués par une vidourlade, on remplaça les deux petites arches par une de plus grande taille.
Cette importante opération chirurgicale n'est pas décelable aujourd'hui.
Il est intégré dans le tracé défensif de la cité : l’enceinte médiévale longeait le Vidourle depuis le Pont Vieux jusqu’à la résurgence, formant une barre de protection naturelle et artificielle.
Le pont offre un décor spectaculaire : en face, s’étend le plateau de Bel‑Air avec les vestiges du castrum (tour, château), tandis qu’en contrebas se trouvent la redoute du Castellas, la guérite de l’ancien couvent des Capucins, et la montée des Sources menant à la tour Bardau.
Le village médiéval apparait ainsi comme soutenu par une falaise rocailleuse, les remparts et les maisons serrées, dominant le Vidourle et la résurgence à proximité.
Il symbolise le rayonnement de la famille Bermond au Moyen Âge : leur château contrôlait l’économie locale, et l’enceinte, dont faisait partie le pont, matérialisait leur autorité.
Résurgence du Vidourle : Cette résurgence est une source karstique abondante du Vidourle : l’eau jaillit sous une voûte de roche tapissée de lierre, juste au pied de l’ancienne abbaye des Bénédictins, et alimente d'anciens moulins à blé et à huile.
Située en contrebas du bassin versant et considérée comme une résurgence, c’est-à-dire le point de réapparition d’un cours d’eau souterrain. Des études basées sur des traçages à la fluorescéine ont révélé que certaines eaux souterraines du Vidourle, ainsi que d’affluents comme ceux de Pompignan, réapparaissent partiellement à Sauve. Une expérience menée en 1961 a démontré une connexion souterraine avec la source du Lez, à Montpellier : la fluorescéine a mis 122 jours pour parcourir 21 km. Le débit moyen de cette résurgence est d’environ 1 m³/s, pouvant dépasser 10 m³/s en période de crue. Il s'agit d’un mélange d’eau de recharge diffuse du karst et d’eau provenant du Vidourle et de ses affluents ayant pénétré dans les pertes de son lit.
Depuis les années 1970, des plongeurs ont exploré la résurgence. L’équipe du GEPS a atteint une galerie à 200m de l’entrée avec des cloches d’air ; en 1978, des explorations ont permis de s’avancer jusqu’à 500m. Le courant, la turbidité de l’eau et la configuration labyrinthique rendent l’exploration complexe, mais ont suggéré une potentielle jonction avec le réseau du Grand Aven.
En 1970, une galerie souterraine a été aménagée par la mairie avec le CNRS pour créer une réserve destinée aux espèces aquatiques stygobies (adaptées à la vie souterraine). Cet environnement abrite notamment le Syncaride Bathynella, un crustacé remarquable considéré comme un fossile vivant.
Le lit souterrain du Vidourle entre Saint-Hippolyte-du-Fort et Sauve est reconnu comme le cours d’eau souterrain le plus riche en biodiversité de France.
Tour de Môle ou tour des Bermond :
Elle se dresse au centre du vieux village.
C'est une ancienne tour seigneuriale édifiée par la famille des Bermond d’Anduze, seigneurs de Sauve, aux XIᵉ–XIIᵉ siècles.
En 1243, lorsque la famille Bermond perdit ses biens au profit du roi, la tour fut récupérée par l’abbaye de Sauve.
Elle faisait alors partie intégrante de l’enceinte défensive de l’abbaye.
La Tour de Môle, appelée Tour de l’Abbaye dans une délibération de 1704, doit son nom actuel à la famille Molle, riches marchands protestants, qui l’acquit au XVIᵉ siècle. Ce serait le donjon de l’abbaye de Sauve dont l’abbé avait pouvoir de seigneurie.
Haute de 21 m, la tour est faite de gros moellons à bossage en calcaire gris d’une épaisseur de 30 à 40 cm. Hormis son couronnement, elle est dans son aspect originel. Elle n’aurait pas abrité de maison puisqu’elle ne possède aucune fenêtre, ni aucun élément de confort dans les niveaux qui correspondent habituellement à l'étage. Les seules ouvertures visibles, portes exceptées, sont des fentes d'archères à fonction militaire.
Structure typique d’un donjon ou tour de guet, elle formait l’angle d’un îlot fortifié et servait possiblement à émettre des signaux optiques (fumée ou feu) en cas de menace
Le cours souterrain du Vidourle passe sous la tour. Un puits, probablement creusé dans la tour, est alimenté par une connexion souterraine avec le cours du Vidourle, assurant une source d’eau en période de siège.
Maison de l'Évêque : Située au cœur du village, construite au Moyen Âge, la maison a été complètement restructurée au XV° siècle autour d'un escalier en vis desservant tout le bâtiment.
La grande salle était couverte d'un plafond à caisson ayant disparu.
Appelée maison de l’évêque, cette bastide aurait été commanditée par l’évêque de Villeneuve les Maguelone pour en faire son lieu de villégiature lorsqu'en 1536, le siège épiscopal de Maguelone est supprimé et l'évêque est contraint de s’établir à Montpellier. Mais cette propriété construite au milieu d'un site naturel remarquable, La mer de rocher (un plateau couvert de roches calcaires aux formes étranges) reste mystérieuse. Une seule chose est sûre à son sujet : l'époque de construction coïnciderait avec celle de l'apogée de l'évêché de Maguelone qui était alors une île. Cette demeure illustre la dimension seigneuriale et rationnelle de pouvoir qu’exerçait l’Église dans la région, tout en s’intégrant dans un environnement médiéval très bien préservé. La maison est dite « de l’évêque » en raison d’une mitre sculptée sur le linteau d’une porte extérieure.
Après avoir appartenu à l'évêque de Maguelone, la demeure est passée entre les mains de la famille Duranc de Vibrac — co-seigneurs et gouverneurs de Sauve — de 1642 à 1723.
Maison des comptes : La Maison des Comtes est une très ancienne demeure historique datant du XIᵉ siècle, ce qui en fait une structure rare dans le paysage immobilier local. D'une superficie d’environ 398 m², répartis sur plusieurs niveaux, la maison offre un patio intime, un jardin, des terrasses, et une tourelle caractéristique. À l’intérieur, les espaces sont vastes et baignés de lumière, avec des hauteurs sous plafond remarquables, des volumes généreux, et une architecture de caractère.
La mer des Rochers :
Sur les hauteurs du village de Sauve, en plein cœur du Massif du Coutach, la Mer de Rochers offre aux promeneurs un spectacle magnifique, à la fois sauvage et comme sculpté par la nature au cours des siècles.
Après avoir gravi les étroites ruelles de Sauve menant à la partie haute du village, on emprunte un sentier qui serpente au milieu de murs de pierres en ruines, vestiges d'anciennes habitations, constructions, citernes ou murets de soutènement d'anciennes terrasses agricoles.
L'étonnant chaos calcaire se dévoile lentement au fil d'un lacis de petits sentiers protégés par une nature luxuriante.
Des rochers fantastiques aux formes improbables ce dressent au milieu d'une végétation dense, de type garrigue, constituée principalement de chênes verts et de lauriers sauce.
Ces géants de pierre, façonnés par le temps, le vent et la pluie, forment un paysage féérique qui pourrait sembler "lunaire", s'il n'était cette épaisse végétation recouvrant le site. Cette nature foisonnante a pour origine la "terra rossa", une terre si riche que jusqu'au milieu du XX° siècle, d'abondants vergers de cerisiers, pêchers, figuiers et micocouliers y furent cultivés par le sauvains. Par la suite, face à la difficulté de travailler ces terres accidentées, l'exploitation des vergers fut abandonnée et la garrigue reprit ses droits.
Le Castellas : Sur le sentier balisé (environ 5,5 km) qui parcourt le site, vous croiserez le "Castellas", construction emblématique de Sauve. En 1704, l'intendant du Languedoc-Roussillon, Nicolas Delamoignon de Basville ordonna d'enclore dans les murs de Sauve le rocher du castellas et d'y construire une guérite. Il a été construit probablement à l’emplacement d’une construction plus ancienne. Nul doute que ce lieu constituait un site privilégié pour la surveillance d'un secteur très large. Cet ouvrage devait éviter les intrusions des camisards. C’est une redoute permettant de surveiller les environs de Sauve pour mieux défendre la ville. Au XIX° siècle, la ville de Sauve avait voulu vendre les ruines du Castellas à M de Tarteron, propriétaire du « Château russe », mais l’Etat s’y était opposé. En 1995, le Conseil municipal de Sauve a décidé de procéder à la rénovation du Castellas. Celle-ci a été réalisée en 1998.
Le Château de Roquevaire (mer des Rochers) :
Enfin, aux abords de la Mer des Rochers, se trouve le château de Roquevaire, vestige d'un château dont l'origine reste incertaine.
Au début du XIV° siècle, il existait un mas appartenant à Guillaume de Roquevaire.
En 1691, il est en indivision entre plusieurs propriétaires dont Henri Delmas, abbé commandataire de l’abbaye de St Pierre de Sauve qui fait construire le château.
En 1703, le camisard Rolland, refugié dans la forêt de Coutach, l’aurait incendié.
À la mort de l’abbé Delmas, neuf ans plus tard, le château ruiné est transmis à Louis Joseph Duranc de Vibrac, seigneur de Saint Nazaire des Gardies, qui, après l’avoir dépouillé, le vend à un menuisier de Sauve, David Massip.
Sa famille protestante en transforme le sous-sol en caveau familial.
En 1880, le château passe en héritage aux Favantines.
En 1926, lors de son acquisition par Jean Germain, les dépouilles sont transférées au cimetière du village.
En 1934, il est acquis par Georges Lorot.
La famille Lorot-Boyat en est l’actuel propriétaire.
Bien que partiellement en ruines, on peut encore apprécier les fondations des remparts, des pans de murs et une haute tour aujourd'hui restaurée.
Porte Neuve : La Porte Neuve se dresse dans la partie sud-est des anciens remparts de Sauve, près du Pont Vieux.
Elle est reconnue comme un point d’intérêt touristique, et fait partie intégrante du circuit médiéval du village, riche en vestiges, ruelles voûtées, venelles et portes fortifiées.
Au XVIIIᵉ siècle, Sauve comptait huit portes dont certaines jouaient un rôle essentiel dans la protection et la communication avec l’extérieur. Parmi elles figuraient la porte du Pont Vieux, la Porte Neuve, la porte de la rue du Travers, celle du quartier de la Prague (direction Mer des Rochers), la porte de Corconne, la porte de la barrière (vers St-Hippolyte-du-Fort), la porte du Portalet, ainsi que la petite porte de Bourboutelle pour l’accès à la résurgence.
Les Remparts
Les remparts que l’on observe à Sauve et sur le plateau (hauts de Sauve) sont de périodes historiques différentes.
On y trouve à la fois :
- des vestiges des remparts de l’ancien castrum de Sauve,
- des vestiges de l’enclos abbatial de l’abbaye St Pierre,
- des vestiges des remparts médiévaux qui protégeaient la ville.
Ils auraient existé dans le haut Moyen-Âge, sur le plateau un castrum caractérisé par deux bourgs enclos : l’un castral et l’autre paroissial. On retrouve aujourd’hui des vestiges des remparts de cet ancien castrum sur les hauts de Sauve. Ces bourgs ont glissé vers le Vidourle après l’an 1000, le déperchement se serait opéré en deux temps :
- A la création du prieuré bénédictin St Pierre en 1029, un premier déperchement de la ville se serait produit avec la création d’un noyau urbain autour du monastère dans le courant des 11ème-12ème siècle. Ce monastère, devenu abbaye en 1267, aurait joué un rôle moteur dans l’urbanisation de Sauve.
- Puis, après la chute des Bermond, un déperchement définitif (militaire) serait intervenu.
Par la suite, Sauve s’est étendue avec le développement de deux quartiers : l’un autour de la Grand’Rue et l’autre du côté du Pont vieux. La ville de Sauve était protégée par des remparts. Leur périmètre a évolué au rythme du développement urbain de la ville. Notamment, après, la grande peste, ce périmètre se serait resserré. Les remparts protégeant Sauve ont été abattus en 1629, conformément aux clauses de la Paix d'Alais. Des vestiges de ces remparts médiévaux sont encore visibles en de nombreux endroits du village.
La Tour de l’Horloge
L’état actuel de la tour est le fruit d’une reconstruction au XVIIIᵉ siècle, menée lors de la guerre des Camisards, probablement basée sur les fondations d'une tour antérieure.
Elle est surmontée d’une cloche qui prévenait de l’arrivée du danger.
Initialement, la partie supérieure de la tour était équipée d’un cadran solaire, avant d’être remplacée par une véritable horloge dotée d’une cloche, renforçant ainsi son rôle central dans la vie civique du village
Au moyen-âge, la Tour de l’Horloge était le siège du pouvoir municipal. C'était le Campanile de Sauve. Cette tour construite sur la base d'une structure très ruinée daterait au mieux du XVII° siècle.
L'Église Saint-Pierre :
Elle fut construite sur l’emplacement de l’église de l’abbaye des Bénédictins, moines qui ont joué un rôle important dans l’essor de la ville au moyen âge.
En 1029, Garsinde, veuve du Comte Roger de Carcassonne et femme de Bernard seigneur d’Anduze et Sauve, fonde un prieuré, une “celle”, soumise à l’abbaye de Saint Guilhem le Désert, et fait construire une église à l’emplacement même de l’église actuelle.
La petite histoire raconte que Bernard d’Anduze aurait demandé que ce monastère soit dédié à St Pierre pour qu’il lui ouvre les portes du paradis, il devait avoir beaucoup de pêchés à se faire pardonner car il l’a confortablement doté.
Par la suite tous les seigneurs d’Anduze et Sauve continueront à doter le monastère par héritage.
En 1267, le pape Clément VI émancipe le monastère en le plaçant sous sa juridiction directe en lui donnant le rang d’abbaye (l’abbé avait le droit de porté la mitre).
L’abbaye est très riche, comptant une cinquantaine de moines, elle renflouera par 4 fois les caisses du Pape sans se délester des siennes.
L’abbaye occupe alors l’emplacement de l’actuelle mairie, église, place Jean Astruc, et place Sivel.
L’espace ainsi délimité était sans doute fermé d’un enclos, voire une petite enceinte dont la tour de Môle serait le principal vestige.
La place Jean Astruc était occupée par le cimetière et un espace réservé à l’agriculture, “l’aire”.
L’église était vraisemblablement située au centre de l’enclos probablement sur l’emplacement exact de l’église actuelle en face de son entrée se trouvait peut être la porte du monastère dans l’axe de la place du marché et de la tour de l’horloge.
Temple Protestant : Le temple a été construit en 1825, remplaçant un premier édifice situé place Astruc détruit après la révocation de l’Édit de Nantes. Il adopte un style sobre et élégant, caractéristique du néoclassicisme de l’époque.
Le temple illustre la présence protestante significative à Sauve, haut lieu du protestantisme dans la région, notamment en période de conflits religieux où les croyants pouvaient être persécutés. Il témoigne de la liberté de culte retrouvée après les tensions des guerres de Religion et la période du “Désert”.
La maison de Florian : Face au Vidourle, on peut remarquer la tour ronde de la maison natale de Jean-Clavis Florian, fabuliste né en 1755, dont le berceau familial était le Château de Florian prés de Quissac. Il fut l'un des traducteurs du "Don Quichotte", l'auteur d'une pastorale qui se déroule le long du Gardon et l'un des meilleurs amis de Voltaire.
Florian appartenait à la famille de Claris, une ancienne lignée noble originaire de Sauve. Sa famille possédait un château à proximité — le Château de Florian, construit au XVIIᵉ siècle à Logrian-Florian (acheté vers 1662), mais finalement vendu par l’écrivain en 1782, à cause de dettes.
Château Russe - couvent des Capucins :
Haut-lieu de Sauve, le « Château Russe » l’est à plusieurs titres.
Tout d’abord, situé en hauteur, il domine Sauve. Ensuite, endroit chargé d’histoire, les bâtiments et les hommes les plus divers s’y succèdent. Enfin, il garde dans Sauve et dans la tête de ses habitants, tout son charme et toute son aura, alors qu’il n’existe plus, ou si peu. Ce lieu reçut le couvent des Capucins, (1661 - 1791), qui cultivaient les terrasses, un étage pour le potager, un pour le verger, le reste pour la vigne. Il fut abandonné, plus ou moins, jusqu’à être acquis par un certain M. De Tarteiron. Ayant, grâce à ses responsabilités au chemin de fer, rencontré une belle russe, Elisa Malchine, veuve Rokaloff, mère de cinq enfants, il l’épouse en 1862 et lui fait construire sur ce lieu acquis grâce à l’héritage reçu de son beau-frère, une demeure un peu m’as-tu-vu, très dans le goût de cette fin du XIX°, néo-néo-gothique. Il baptise lui-même le lieu : « Château Russe », en l’honneur de sa belle. Ils y vivent 24 ans, passant tout de même les hivers à Nice, près de la nombreuse communauté russe qui s’est installée là. Quand il meurt à Nice, un jour de juin, elle vient l’ensevelir ici, dans la chapelle, et repart en Russie. Menaçant ruine, et risquant de submerger Sauve sous ses décombres, le château est détruit sur ordre préfectoral en 1951.
Le Conservatoire de la Fourche : Atelier de fabrication de fourches en bois à 3 branches, faites dans les micocouliers cultivés spécialement. Depuis sans doute le VII° siècle, les micocouliers sont domptés ici pour pousser dans la forme des trois becs très reconnaissables qui, après manipulation, deviendront une fourche. On en fabriquait jadis jusqu'à 120 000 par an, très prisées car moins dangereuses pour les pattes des animaux. Cette industrie particulière à la ville de Sauve et unique en Europe est déjà signalée au XII° siècle. C'est Jean Antoine de Claris, Seigneur de Florian, qui a aidé l'intendant de la Coopérative à convaincre le Roi de laisser le monopole de fabrications aux Sauvains. Salles d'exposition avec vidéo sur le travail de la fourche et présentation des outils utilisés. Une salle présente la garrigue - faune, flore, géologie, hydrologie - des environs de Sauve.
Le Château de Valfons
Ce château est situé entre Sauve et Durfort. Il existe depuis le XII+ siècle. En 1318, Pierre de Valfons rend hommage à l’évêque de Maguelone. Au début du XV° siècle, Cibille de Claret l’apporte à Jacques de Blauzac. En 1540, par le mariage d’Isabeau de Blauzac et Bernardin Duranc de Vibrac, il parvient à cette famille puis par succession aux Bannes d’Avejean. A la révolution, il est incendié et saccagé. En 1880, il est en ruine quand M Roussy l'achète, le remet en état et le modernise. Il est resté à ses descendants.
Le vieux Sauve, site protégé, vous attend avec ses remparts, ses ruelles et ses venelles, ses portes fortifiées, ses voûtes et ses deux hautes tours médiévales.
Il reste en service jusqu’à la mise en place d’une voie de contournement, qui a donné lieu à l’édification d’un troisième pont — le Pont de la Rocade, construit en amont
Réalisé en maçonnerie, il s’intègre harmonieusement à la topographie locale : le pont relie les deux rives du Vidourle tout en offrant un panorama sur le relief escarpé du massif du Coutach, avec ces maisons médiévales disposées à flanc de roche — une image qui a valu à Sauve son surnom de « village vertical ».
Le pont constitue un point de passage historique devenu aussi un lieu de détente et d’observation : nombreux sont les visiteurs qui s’y arrêtent pour admirer le paysage, la verticalité du village ou encore la résurgence en contrebas.
Il s’inscrit également dans des itinéraires de randonnée douce, comme ceux empruntant la Voie Verte Quissac–Sauve, qui relie les villages de la vallée du Vidourle et offre de jolies perspectives sur le pont.

Il est intégré dans le tracé défensif de la cité : l’enceinte médiévale longeait le Vidourle depuis le Pont Vieux jusqu’à la résurgence, formant une barre de protection naturelle et artificielle.
Le pont offre un décor spectaculaire : en face, s’étend le plateau de Bel‑Air avec les vestiges du castrum (tour, château), tandis qu’en contrebas se trouvent la redoute du Castellas, la guérite de l’ancien couvent des Capucins, et la montée des Sources menant à la tour Bardau.
Le village médiéval apparait ainsi comme soutenu par une falaise rocailleuse, les remparts et les maisons serrées, dominant le Vidourle et la résurgence à proximité.
Il symbolise le rayonnement de la famille Bermond au Moyen Âge : leur château contrôlait l’économie locale, et l’enceinte, dont faisait partie le pont, matérialisait leur autorité.
Située en contrebas du bassin versant et considérée comme une résurgence, c’est-à-dire le point de réapparition d’un cours d’eau souterrain. Des études basées sur des traçages à la fluorescéine ont révélé que certaines eaux souterraines du Vidourle, ainsi que d’affluents comme ceux de Pompignan, réapparaissent partiellement à Sauve. Une expérience menée en 1961 a démontré une connexion souterraine avec la source du Lez, à Montpellier : la fluorescéine a mis 122 jours pour parcourir 21 km. Le débit moyen de cette résurgence est d’environ 1 m³/s, pouvant dépasser 10 m³/s en période de crue. Il s'agit d’un mélange d’eau de recharge diffuse du karst et d’eau provenant du Vidourle et de ses affluents ayant pénétré dans les pertes de son lit.
Depuis les années 1970, des plongeurs ont exploré la résurgence. L’équipe du GEPS a atteint une galerie à 200m de l’entrée avec des cloches d’air ; en 1978, des explorations ont permis de s’avancer jusqu’à 500m. Le courant, la turbidité de l’eau et la configuration labyrinthique rendent l’exploration complexe, mais ont suggéré une potentielle jonction avec le réseau du Grand Aven.
En 1970, une galerie souterraine a été aménagée par la mairie avec le CNRS pour créer une réserve destinée aux espèces aquatiques stygobies (adaptées à la vie souterraine). Cet environnement abrite notamment le Syncaride Bathynella, un crustacé remarquable considéré comme un fossile vivant.
Le lit souterrain du Vidourle entre Saint-Hippolyte-du-Fort et Sauve est reconnu comme le cours d’eau souterrain le plus riche en biodiversité de France.
La Tour de Môle, appelée Tour de l’Abbaye dans une délibération de 1704, doit son nom actuel à la famille Molle, riches marchands protestants, qui l’acquit au XVIᵉ siècle. Ce serait le donjon de l’abbaye de Sauve dont l’abbé avait pouvoir de seigneurie.
Haute de 21 m, la tour est faite de gros moellons à bossage en calcaire gris d’une épaisseur de 30 à 40 cm. Hormis son couronnement, elle est dans son aspect originel. Elle n’aurait pas abrité de maison puisqu’elle ne possède aucune fenêtre, ni aucun élément de confort dans les niveaux qui correspondent habituellement à l'étage. Les seules ouvertures visibles, portes exceptées, sont des fentes d'archères à fonction militaire.
Structure typique d’un donjon ou tour de guet, elle formait l’angle d’un îlot fortifié et servait possiblement à émettre des signaux optiques (fumée ou feu) en cas de menace
Le cours souterrain du Vidourle passe sous la tour. Un puits, probablement creusé dans la tour, est alimenté par une connexion souterraine avec le cours du Vidourle, assurant une source d’eau en période de siège.
Appelée maison de l’évêque, cette bastide aurait été commanditée par l’évêque de Villeneuve les Maguelone pour en faire son lieu de villégiature lorsqu'en 1536, le siège épiscopal de Maguelone est supprimé et l'évêque est contraint de s’établir à Montpellier. Mais cette propriété construite au milieu d'un site naturel remarquable, La mer de rocher (un plateau couvert de roches calcaires aux formes étranges) reste mystérieuse. Une seule chose est sûre à son sujet : l'époque de construction coïnciderait avec celle de l'apogée de l'évêché de Maguelone qui était alors une île. Cette demeure illustre la dimension seigneuriale et rationnelle de pouvoir qu’exerçait l’Église dans la région, tout en s’intégrant dans un environnement médiéval très bien préservé. La maison est dite « de l’évêque » en raison d’une mitre sculptée sur le linteau d’une porte extérieure.
Après avoir appartenu à l'évêque de Maguelone, la demeure est passée entre les mains de la famille Duranc de Vibrac — co-seigneurs et gouverneurs de Sauve — de 1642 à 1723.
Maison des comptes : La Maison des Comtes est une très ancienne demeure historique datant du XIᵉ siècle, ce qui en fait une structure rare dans le paysage immobilier local. D'une superficie d’environ 398 m², répartis sur plusieurs niveaux, la maison offre un patio intime, un jardin, des terrasses, et une tourelle caractéristique. À l’intérieur, les espaces sont vastes et baignés de lumière, avec des hauteurs sous plafond remarquables, des volumes généreux, et une architecture de caractère.
Ces géants de pierre, façonnés par le temps, le vent et la pluie, forment un paysage féérique qui pourrait sembler "lunaire", s'il n'était cette épaisse végétation recouvrant le site. Cette nature foisonnante a pour origine la "terra rossa", une terre si riche que jusqu'au milieu du XX° siècle, d'abondants vergers de cerisiers, pêchers, figuiers et micocouliers y furent cultivés par le sauvains. Par la suite, face à la difficulté de travailler ces terres accidentées, l'exploitation des vergers fut abandonnée et la garrigue reprit ses droits.
Le Castellas : Sur le sentier balisé (environ 5,5 km) qui parcourt le site, vous croiserez le "Castellas", construction emblématique de Sauve. En 1704, l'intendant du Languedoc-Roussillon, Nicolas Delamoignon de Basville ordonna d'enclore dans les murs de Sauve le rocher du castellas et d'y construire une guérite. Il a été construit probablement à l’emplacement d’une construction plus ancienne. Nul doute que ce lieu constituait un site privilégié pour la surveillance d'un secteur très large. Cet ouvrage devait éviter les intrusions des camisards. C’est une redoute permettant de surveiller les environs de Sauve pour mieux défendre la ville. Au XIX° siècle, la ville de Sauve avait voulu vendre les ruines du Castellas à M de Tarteron, propriétaire du « Château russe », mais l’Etat s’y était opposé. En 1995, le Conseil municipal de Sauve a décidé de procéder à la rénovation du Castellas. Celle-ci a été réalisée en 1998.

Bien que partiellement en ruines, on peut encore apprécier les fondations des remparts, des pans de murs et une haute tour aujourd'hui restaurée.
Au XVIIIᵉ siècle, Sauve comptait huit portes dont certaines jouaient un rôle essentiel dans la protection et la communication avec l’extérieur. Parmi elles figuraient la porte du Pont Vieux, la Porte Neuve, la porte de la rue du Travers, celle du quartier de la Prague (direction Mer des Rochers), la porte de Corconne, la porte de la barrière (vers St-Hippolyte-du-Fort), la porte du Portalet, ainsi que la petite porte de Bourboutelle pour l’accès à la résurgence.
- des vestiges des remparts de l’ancien castrum de Sauve,
- des vestiges de l’enclos abbatial de l’abbaye St Pierre,
- des vestiges des remparts médiévaux qui protégeaient la ville.
Ils auraient existé dans le haut Moyen-Âge, sur le plateau un castrum caractérisé par deux bourgs enclos : l’un castral et l’autre paroissial. On retrouve aujourd’hui des vestiges des remparts de cet ancien castrum sur les hauts de Sauve. Ces bourgs ont glissé vers le Vidourle après l’an 1000, le déperchement se serait opéré en deux temps :
- A la création du prieuré bénédictin St Pierre en 1029, un premier déperchement de la ville se serait produit avec la création d’un noyau urbain autour du monastère dans le courant des 11ème-12ème siècle. Ce monastère, devenu abbaye en 1267, aurait joué un rôle moteur dans l’urbanisation de Sauve.
- Puis, après la chute des Bermond, un déperchement définitif (militaire) serait intervenu.
Par la suite, Sauve s’est étendue avec le développement de deux quartiers : l’un autour de la Grand’Rue et l’autre du côté du Pont vieux. La ville de Sauve était protégée par des remparts. Leur périmètre a évolué au rythme du développement urbain de la ville. Notamment, après, la grande peste, ce périmètre se serait resserré. Les remparts protégeant Sauve ont été abattus en 1629, conformément aux clauses de la Paix d'Alais. Des vestiges de ces remparts médiévaux sont encore visibles en de nombreux endroits du village.
Au moyen-âge, la Tour de l’Horloge était le siège du pouvoir municipal. C'était le Campanile de Sauve. Cette tour construite sur la base d'une structure très ruinée daterait au mieux du XVII° siècle.
Temple Protestant : Le temple a été construit en 1825, remplaçant un premier édifice situé place Astruc détruit après la révocation de l’Édit de Nantes. Il adopte un style sobre et élégant, caractéristique du néoclassicisme de l’époque.
Le temple illustre la présence protestante significative à Sauve, haut lieu du protestantisme dans la région, notamment en période de conflits religieux où les croyants pouvaient être persécutés. Il témoigne de la liberté de culte retrouvée après les tensions des guerres de Religion et la période du “Désert”.
La maison de Florian : Face au Vidourle, on peut remarquer la tour ronde de la maison natale de Jean-Clavis Florian, fabuliste né en 1755, dont le berceau familial était le Château de Florian prés de Quissac. Il fut l'un des traducteurs du "Don Quichotte", l'auteur d'une pastorale qui se déroule le long du Gardon et l'un des meilleurs amis de Voltaire.
Florian appartenait à la famille de Claris, une ancienne lignée noble originaire de Sauve. Sa famille possédait un château à proximité — le Château de Florian, construit au XVIIᵉ siècle à Logrian-Florian (acheté vers 1662), mais finalement vendu par l’écrivain en 1782, à cause de dettes.

Tout d’abord, situé en hauteur, il domine Sauve. Ensuite, endroit chargé d’histoire, les bâtiments et les hommes les plus divers s’y succèdent. Enfin, il garde dans Sauve et dans la tête de ses habitants, tout son charme et toute son aura, alors qu’il n’existe plus, ou si peu. Ce lieu reçut le couvent des Capucins, (1661 - 1791), qui cultivaient les terrasses, un étage pour le potager, un pour le verger, le reste pour la vigne. Il fut abandonné, plus ou moins, jusqu’à être acquis par un certain M. De Tarteiron. Ayant, grâce à ses responsabilités au chemin de fer, rencontré une belle russe, Elisa Malchine, veuve Rokaloff, mère de cinq enfants, il l’épouse en 1862 et lui fait construire sur ce lieu acquis grâce à l’héritage reçu de son beau-frère, une demeure un peu m’as-tu-vu, très dans le goût de cette fin du XIX°, néo-néo-gothique. Il baptise lui-même le lieu : « Château Russe », en l’honneur de sa belle. Ils y vivent 24 ans, passant tout de même les hivers à Nice, près de la nombreuse communauté russe qui s’est installée là. Quand il meurt à Nice, un jour de juin, elle vient l’ensevelir ici, dans la chapelle, et repart en Russie. Menaçant ruine, et risquant de submerger Sauve sous ses décombres, le château est détruit sur ordre préfectoral en 1951.
Le Conservatoire de la Fourche : Atelier de fabrication de fourches en bois à 3 branches, faites dans les micocouliers cultivés spécialement. Depuis sans doute le VII° siècle, les micocouliers sont domptés ici pour pousser dans la forme des trois becs très reconnaissables qui, après manipulation, deviendront une fourche. On en fabriquait jadis jusqu'à 120 000 par an, très prisées car moins dangereuses pour les pattes des animaux. Cette industrie particulière à la ville de Sauve et unique en Europe est déjà signalée au XII° siècle. C'est Jean Antoine de Claris, Seigneur de Florian, qui a aidé l'intendant de la Coopérative à convaincre le Roi de laisser le monopole de fabrications aux Sauvains. Salles d'exposition avec vidéo sur le travail de la fourche et présentation des outils utilisés. Une salle présente la garrigue - faune, flore, géologie, hydrologie - des environs de Sauve.

Ce château est situé entre Sauve et Durfort. Il existe depuis le XII+ siècle. En 1318, Pierre de Valfons rend hommage à l’évêque de Maguelone. Au début du XV° siècle, Cibille de Claret l’apporte à Jacques de Blauzac. En 1540, par le mariage d’Isabeau de Blauzac et Bernardin Duranc de Vibrac, il parvient à cette famille puis par succession aux Bannes d’Avejean. A la révolution, il est incendié et saccagé. En 1880, il est en ruine quand M Roussy l'achète, le remet en état et le modernise. Il est resté à ses descendants.

Les premières mentions du bourg de Sauve sont plus tardives : selon les ouvrages consultés, le « castrum » de Sauve est cité pour la première fois en 898 ou une soixantaine d’années plus tard, en 959. La bibliographie s’accorde en revanche pour situer le premier lieu d’implantation dans la zone haute de Sauve, au niveau de la mer de Rochers.
L’habitat se fixe ensuite en zone basse, sur le site actuel, à partir du début du XI° siècle. Lorsqu’une abbaye y est fondée par les seigneurs de Sauve : elle occupait l’emplacement actuel de la mairie et de la place Astruc. La ville est marquée, du XI° au XIII° siècle, par la présence de la puissante famille de Sauve-Anduze qui possède également la ville stratégique de Sommières. Les Anduze se qualifient d'ailleurs selon les chroniques du temps du curieux et rare titre d'origine perse de "Satrapes de Sauve". Cette période voit la construction du Pont Vieux et des remparts et le développement commercial de la ville, point de passage du Vidourle. La ville connaît alors un premier développement autour de l’enclos abbatial et du Pont Vieux, rive droite mais aussi rive gauche avec la formation du faubourg de la Vabre.
Au XIII° siècle, la seigneurie passera aux mains des Roquefeuil, descendants des Anduze, puis fut confisquée par le roi de France avant d'être acquise par les évêques de Maguelonne. Elle sera ensuite partagée entre plusieurs seigneurs.
À la période moderne, la ville est majoritairement protestante. Sur le plan économique, elle voit son importance décliner au profit de la ville voisine de Saint-Hippolyte du Fort à partir du XVII° siècle : Sauve produit comme d’autres villes des textiles (bas de laine), mais les échanges importants se font à Saint-Hippolyte, ou à Nîmes, et la ville reste avant tout un centre de production agricole. À la fin du XVII° siècle, la construction du Pont Neuf entraîne un déplacement des activités d’hébergement et de transit des marchandises vers le secteur des Combes, aujourd’hui place Florian. Le secteur nord de la ville se développe.
Aux portes de Cévennes, Sauve fut un bastion lors de la guerre des camisards. L’église abbatiale, le château de Roquevaire, sont incendiés, de nouvelles fortifications sont édifiées (de cette époque date la construction du Castelas, qui domine la ville). L’église actuelle a été reconstruite au cours du XVIII° siècle Les casernes (écrites "cazernes" sur leur fronton) sont construites en 1759.
Les dragons du roi avaient élu domicile dans des bâtisses qu'aujourd'hui encore on nomme, les casernes, actuellement accolées à l'école publique. Autrefois, ce village était une cité plus importante que Nîmes.
Plusieurs événements naturels (débordements du Vidourle, intempéries) se produisent au cours du XVIII° siècle et mettent à mal l'économie du village.
La physionomie de la ville change avec la destruction, pendant la période révolutionnaire, de l’enclos abbatial. Sur son ancienne emprise, la mairie de style néo classique avec son portique à colonnes est construite, dans la première moitié du XIX° siècle. À la même époque, le temple est construit place Florian, lui aussi de style néo classique très sobre avec un vaste fronton triangulaire couronnant la façade. Enfin la gare de chemin de fer est édifiée en 1872.
La campagne de Sauve, au XIX° siècle, n'ignore pas la culture du mûrier, notamment sur le domaine de Vestric, qui s’étendait également sur la commune de Saint-Jean-de-Crieulon. Dans les années 1860, cette culture sera anéantie, et remplacée par la vigne : la crise du mûrier et de l’élevage des vers coïncidant, à quelques années près, avec l’arrivée du chemin de fer qui permettra la diffusion de la production viticole. L’activité urbaine mêle alors activités industrielles, artisanales, agricoles, avec l’installation de fabriques de bonneteries, de distilleries et la poursuite de la production, en grand nombre, de fourches de micocouliers.
Sauve a toujours été très célèbre pour ses fourches, fabriquées avec le bois du micocoulier (micoucoule qui voulait dire petite baie noire, comme les fruits du même arbre), ainsi que pour ses cerises dont les arbres étaient plantés dans la Mer des Rochers, site visité par de nombreux touristes en été, qui ne connaît actuellement plus de vie arboricole, ni agricole, ni toute autre activité humaine qui fourmillait auparavant. Sauve est un village médiéval très bien conservé dont la visite en été est très agréable à travers ses rues en pentes, ses escaliers, ses porches et ses passages couverts, ses nombreux éléments d'architecture présents sur les façades, et dont l'origine se situe entre le XV° et le XVIII° siècle.
Jean Pierre Claris de Florian
Jean-Pierre Claris de Florian est né en 1755, à Florian près de Sauve. Son grand-oncle Voltaire lui fera lire, à 10 ans, les fables de La Fontaine. Il aura une jeunesse heureuse et brillante, encouragé par Voltaire, il écrira pour le théâtre "Arlequinades" en 1784, un ensemble de comédies inspirées du théâtre Italien. Il écrira également des romans pastoraux comme sa "Galatée", "Estelle et Mémorin", "Gonzalve de Cordoue" et ses fameuses "Fables" en 1792, esprit fin et moqueur, très proche de La Fontaine, sans imitation ni pastiche. Il était un écrivain, aimable, fécond, sentimental. Son oeuvre de fabuliste, chansonnier, romancier, auteur dramatique lui vaudra d'être élu membre de l'Académie Française en 1788. Il se mêla ensuite au mouvement révolutionnaire et sera arrêté comme suspect. Il échappera à la guillotine lors de la chute de Robespierre, puis relâché, mais mourra quelques jours après le 9 thermidor en 1794, à Sceaux.