Mise à jour du 22/08/2024
Saintes-Maries-de-la-Mer
Saintes Maries de la Mer, Capitale de la Camargue, assurément l’un des plus beaux sites européens pour les adeptes de Nature et de grands espaces.
Une biodiversité d’une richesse inestimable avec plus de 340 espèces d’oiseaux recensées, des taureaux noirs, des chevaux blancs, les flamants roses et une flore exceptionnelle. Au cœur de l’un des plus grands deltas d’Europe, les habitants des Saintes Maries de la Mer ont déployé au fil des siècles des trésors d’ingéniosité pour gérer, sans détruire, une terre d’une extrême fragilité. Aujourd’hui, la Commune des Saintes Maries de la Mer est, dans son ensemble, située dans les périmètres de la Réserve nationale de Camargue et du Parc Naturel Régional de Camargue.
Sanctuaire des Saintes-Maries-de-la-Mer (Notre Dame de la Mer) : Une église primitive de dimensions modestes est construite autour du puits avant le VI° siècle. Conservée à l’intérieur de l’église forteresse, elle est démolie lors des fouilles ordonnées par le roi René en 1448.
Au Moyen Âge, les incursions des pillards venus de la mer et les risques d’invasion entraînent la construction d’une église forteresse que l’on date généralement du XII° siècle. Il fallait offrir un refuge aux habitants en danger et protéger les Saintes enterrées, pensait-on, près du puits, au centre du premier sanctuaire.
Cette église fortifiée, dans sa forme actuelle, les historiens s'accordent habituellement pour en situer la construction pendant la deuxième moitié du XII° siècle, dans les années 1170-1180. Certains posent l’hypothèse qu’un premier édifice de défense est élevé au IX° siècle, au moment des incursions sarrasines, et que l’église est achevée à la fin du XI° siècle.
Ce sont les incursions des pillards venus de la mer et les risques d'invasion qui ont motivé la construction de cette église forteresse. Il fallait offrir un refuge aux habitants en danger et protéger les Saintes enterrées, pensait-on, près du puits, au centre du sanctuaire primitif.
Le sanctuaire a quarante et un mètres de long, dix de large, quinze de haut et ses fondations seraient très profondes en raison du sol sablonneux sur lequel il est bâti : « Autant de fondation que de construction » disent des écrits de l’époque. Il relève de l’architecture romane du XII° siècle : les arceaux de la nef sont en plein cintre légèrement brisé, la travée du chœur est voûtée en plein cintre et l’abside en cul de four. Mais ce sanctuaire présente aussi toutes les caractéristiques d’un édifice de défense. Il n’y a aucune construction adjacente, pas même de sacristie. L’ennemi ne pourra donc pas se dissimuler pour saper les murs. Ces derniers, hauts de 10 mètres, épais d’1m50 à 3m, sont faits en pierre dure. Les ouvertures sont peu nombreuses. Les fidèles entrent par une porte percée dans le mur sud et le clergé par la petite porte nord qui donne sur l’actuel presbytère. Pas de grandes ouvertures ni de lumineux vitraux qui auraient facilité l‘entrée des assaillants : la lumière pénètre par quelques fenêtres en forme de meurtrière. Quant à la toiture, elle est couverte de dalles de pierre pour éviter l’incendie.
Les fortifications de la partie haute ont été surélevées au XIV° siècle, donnant ainsi à l'édifice l'aspect général que nous lui connaissons de nos jours… Ces fortifications se présentent comme celle d'un château fort : chemin de ronde, mâchicoulis par où l'on pouvait jeter divers projectiles sur les assaillants. On pouvait ainsi prévenir les habitants d'un danger en faisant des signaux de feu et de fumée. Une salle des gardes était aménagée dans le donjon.
C'est en 1448, année des fouilles ordonnées par le Roi René qui permirent la découverte des reliques, que le sanctuaire connut ses plus importantes modifications intérieures : l'église primitive, à l'intérieur du sanctuaire, fut détruite, et la salle des gardes fut transformée en chapelle pour accueillir les Châsses contenant les reliques de nos Saintes. Cette chapelle, dédiée à Saint Michel, est le lieu ultime du pèlerinage aux Saintes Maries de la Mer. On y accède par la toit-terrasse, mais elle présente aussi une grande fenêtre donnant à l'intérieur du sanctuaire, en sorte que les pèlerins puissent voir les Châsses, au-dessus de l'autel, depuis la nef de l'église. C'est par cette ouverture que trois fois par an, lors des pèlerinages, les Châsses sont descendues et offertes à la vénération des fidèles.
Le musée des Saintes-Maries-de-la-Mer : il présente une partie dédiée a la vie du marquis Folco de Baroncelli-Javon ainsi qu'une autre partie dédiée à l'archéologie maritime présentera les objets tirés des fouilles sous-marines effectuées au large de la commune à partir des années 1980, mais aussi des objets récupérés fortuitement dans les filets de pêche.
Réserve naturelle nationale de Camargue : Entrez dans la plus ancienne et l’une des plus grandes Réserve naturelle de France métropolitaine : la Réserve naturelle nationale de Camargue. Un écrin de nature sauvage, des paysages à couper le souffle et le paradis des oiseaux.
En venant visiter la réserve, vous aurez la chance de marcher à proximité des animaux sauvages, vaquant à leurs occupations en toute liberté. Vous vous sentirez parfois seuls au monde au milieu de toute cette vie foisonnante et de toutes ces espèces parfois très rares. Vous pourrez aussi profiter toute l’année d’une des plus belles lumières qui soit, sublimant vos photographies.
Le Parc naturel régional de Camargue : un territoire et un organisme public Le Parc naturel régional de Camargue est situé au bord de la Méditerranée, à l’intérieur du delta du Rhône, principalement entre les deux bras du fleuve. Il s’étend sur 3 communes : une partie de la commune d’Arles et de Port-Saint-Louis-du-Rhône et toute la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Une biodiversité d’une richesse inestimable avec plus de 340 espèces d’oiseaux recensées, des taureaux noirs, des chevaux blancs, les flamants roses et une flore exceptionnelle. Au cœur de l’un des plus grands deltas d’Europe, les habitants des Saintes Maries de la Mer ont déployé au fil des siècles des trésors d’ingéniosité pour gérer, sans détruire, une terre d’une extrême fragilité. Aujourd’hui, la Commune des Saintes Maries de la Mer est, dans son ensemble, située dans les périmètres de la Réserve nationale de Camargue et du Parc Naturel Régional de Camargue.
Sanctuaire des Saintes-Maries-de-la-Mer (Notre Dame de la Mer) : Une église primitive de dimensions modestes est construite autour du puits avant le VI° siècle. Conservée à l’intérieur de l’église forteresse, elle est démolie lors des fouilles ordonnées par le roi René en 1448.
Au Moyen Âge, les incursions des pillards venus de la mer et les risques d’invasion entraînent la construction d’une église forteresse que l’on date généralement du XII° siècle. Il fallait offrir un refuge aux habitants en danger et protéger les Saintes enterrées, pensait-on, près du puits, au centre du premier sanctuaire.
Cette église fortifiée, dans sa forme actuelle, les historiens s'accordent habituellement pour en situer la construction pendant la deuxième moitié du XII° siècle, dans les années 1170-1180. Certains posent l’hypothèse qu’un premier édifice de défense est élevé au IX° siècle, au moment des incursions sarrasines, et que l’église est achevée à la fin du XI° siècle.
Ce sont les incursions des pillards venus de la mer et les risques d'invasion qui ont motivé la construction de cette église forteresse. Il fallait offrir un refuge aux habitants en danger et protéger les Saintes enterrées, pensait-on, près du puits, au centre du sanctuaire primitif.
Le sanctuaire a quarante et un mètres de long, dix de large, quinze de haut et ses fondations seraient très profondes en raison du sol sablonneux sur lequel il est bâti : « Autant de fondation que de construction » disent des écrits de l’époque. Il relève de l’architecture romane du XII° siècle : les arceaux de la nef sont en plein cintre légèrement brisé, la travée du chœur est voûtée en plein cintre et l’abside en cul de four. Mais ce sanctuaire présente aussi toutes les caractéristiques d’un édifice de défense. Il n’y a aucune construction adjacente, pas même de sacristie. L’ennemi ne pourra donc pas se dissimuler pour saper les murs. Ces derniers, hauts de 10 mètres, épais d’1m50 à 3m, sont faits en pierre dure. Les ouvertures sont peu nombreuses. Les fidèles entrent par une porte percée dans le mur sud et le clergé par la petite porte nord qui donne sur l’actuel presbytère. Pas de grandes ouvertures ni de lumineux vitraux qui auraient facilité l‘entrée des assaillants : la lumière pénètre par quelques fenêtres en forme de meurtrière. Quant à la toiture, elle est couverte de dalles de pierre pour éviter l’incendie.
Les fortifications de la partie haute ont été surélevées au XIV° siècle, donnant ainsi à l'édifice l'aspect général que nous lui connaissons de nos jours… Ces fortifications se présentent comme celle d'un château fort : chemin de ronde, mâchicoulis par où l'on pouvait jeter divers projectiles sur les assaillants. On pouvait ainsi prévenir les habitants d'un danger en faisant des signaux de feu et de fumée. Une salle des gardes était aménagée dans le donjon.
C'est en 1448, année des fouilles ordonnées par le Roi René qui permirent la découverte des reliques, que le sanctuaire connut ses plus importantes modifications intérieures : l'église primitive, à l'intérieur du sanctuaire, fut détruite, et la salle des gardes fut transformée en chapelle pour accueillir les Châsses contenant les reliques de nos Saintes. Cette chapelle, dédiée à Saint Michel, est le lieu ultime du pèlerinage aux Saintes Maries de la Mer. On y accède par la toit-terrasse, mais elle présente aussi une grande fenêtre donnant à l'intérieur du sanctuaire, en sorte que les pèlerins puissent voir les Châsses, au-dessus de l'autel, depuis la nef de l'église. C'est par cette ouverture que trois fois par an, lors des pèlerinages, les Châsses sont descendues et offertes à la vénération des fidèles.
Le musée des Saintes-Maries-de-la-Mer : il présente une partie dédiée a la vie du marquis Folco de Baroncelli-Javon ainsi qu'une autre partie dédiée à l'archéologie maritime présentera les objets tirés des fouilles sous-marines effectuées au large de la commune à partir des années 1980, mais aussi des objets récupérés fortuitement dans les filets de pêche.
Réserve naturelle nationale de Camargue : Entrez dans la plus ancienne et l’une des plus grandes Réserve naturelle de France métropolitaine : la Réserve naturelle nationale de Camargue. Un écrin de nature sauvage, des paysages à couper le souffle et le paradis des oiseaux.
En venant visiter la réserve, vous aurez la chance de marcher à proximité des animaux sauvages, vaquant à leurs occupations en toute liberté. Vous vous sentirez parfois seuls au monde au milieu de toute cette vie foisonnante et de toutes ces espèces parfois très rares. Vous pourrez aussi profiter toute l’année d’une des plus belles lumières qui soit, sublimant vos photographies.
Le Parc naturel régional de Camargue : un territoire et un organisme public Le Parc naturel régional de Camargue est situé au bord de la Méditerranée, à l’intérieur du delta du Rhône, principalement entre les deux bras du fleuve. Il s’étend sur 3 communes : une partie de la commune d’Arles et de Port-Saint-Louis-du-Rhône et toute la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Antiquité
La première mention explicite du village qui soit connue date du IV° siècle. Elle nous vient du poète et géographe Avienus, qui au IV° siècle, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit de l'actuelle commune. Oppidum signifiant forteresse et priscum ancienne, ce serait donc « l'ancienne forteresse Ra ». Aviennus y voyait le nom égyptien d'une île consacrée à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, cet oppidum priscum traduit probablement le plus ancien mot gaulois rātis « forteresse » (voir Ratisbonne et Île de Ré).
Moyen Âge
En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et fait de lui son représentant en Gaule. À cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. À cette époque où se développe le culte marial, il crée ainsi un monastère de femmes ou une église aux Saintes, ce qui constitue un argument en faveur de la présence d'un temple païen plus ancien en ces lieux. On ne dispose pas de la date exacte de la naissance de cette nouvelle appellation, mais l'on sait que saint Césaire d'Arles a légué par testament, à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère.
Le village devint donc Saintes Maries de la Barque (ou Saintes Maries de Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame de Ratis).
Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IX° siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence où ils sont arrêtés par Girart de Roussillon.
En septembre 869, les Sarrasins surprennent lors d'un raid en Camargue, l'évêque d'Arles Rotland en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque, fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les Arlésiens ne récupèrent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les Sarrasins au moment de la remise de rançon qui se tient probablement sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras encore actif à cette époque.
C'est environ au XII° siècle que ce nom se transformera en Notre-Dame-de-la-Mer.
En 1448, sous l'impulsion du roi René, a lieu l'invention des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé. L'archevêque d'Arles, Louis Aleman n'assiste pas à cet événement, car il est excommunié depuis 1440 à la suite du concile de Bâle ; en son absence, l'autorité papale est représentée par son légat, Pierre de Foix, l'archevêque d'Aix Robert Damiani et l'évêque de Marseille Nicolas de Brancas. Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VI° siècle.
Dans son testament de 542, saint Césaire, évêque d’Arles, mentionne une église dédiée à Notre Dame du Radeau. De dimensions modestes – on parle d’environ 15 mètres – elle était fermée devant par une grille de fer et sur les trois autres cotés par une muraille de pierre de taille. Elle occupait la partie centrale de la nef actuelle, touchant le chœur. On l’avait construite autour du puits que l’on peut toujours voir de nos jours car la tradition disait que les Saintes avaient élevé là un autel à la Sainte Vierge, le premier sur la terre des Gaules, et avaient vécu près de ce puits.
Au moment de l’édification du premier sanctuaire, le pays jouissait d’un temps de paix : on ne le fortifia donc pas. A partir du IX°, les incursions des sarrasins venus de la mer entrainent la construction d’une église forteresse qui englobe l’église primitive. Celle-ci gênait la circulation : pour aller de la nef au cœur, il fallait passer par des couloirs entre les murs des deux églises ! On la conserva cependant car on pensait qu’elle renfermait le corps des Saintes et parce que c’est là que les pèlerins les priaient et déposaient des couronnes. En 1448, le roi René ordonna les fouilles pour retrouver les corps des Saintes. On les retrouve ! Les reliques, placées dans les châsses sont élevées à la chapelle haute. Le premier sanctuaire est alors démoli.
Les temps modernes
La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d'Arles, a épargné, contrairement à celle de 1348, la communauté des Saintes qui s'oppose avec véhémence à l'accueil de réfugiés arlésiens. À la Révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues ; ils seront rénovés en 1873.
En 1838, le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer » et, peu après, le pèlerinage des Gitans est mentionné pour la première fois : au mois de mai, ils viennent de toute l'Europe honorer ici leur sainte patronne, Sara, la Vierge noire. Au début du mois de juin 1888, Vincent van Gogh, qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y dessine et peint notamment les barques en mer et sur la plage, le village vu des dunes côtières et quelques cabanes couvertes de sagne.
Peu de temps après au mois d'août 1892, est inaugurée la ligne Arles - les Saintes, de la compagnie des Chemins de fer de Camargue, appelée le « petit train ». La ligne, devenue non rentable à la suite du développement de l'automobile, ferme en octobre 1953.
En 1899, le Marquis de Baroncelli s'installe aux Saintes sur la petite route du Sauvage, au mas de l'Amarée ; il s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. En juillet 1909, il crée la Nacioun gardiano (Nation gardiane), association qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.
Dès la fin du XIX° siècle, mais surtout après la Première Guerre mondiale, le village reçoit la visite d'artistes et d'écrivains : Yvan Pranishnikoff en 1899, Hemingway en 1920, et plus tard celle des peintres Picasso et Brayer dans les années 1950.
De nombreux films y sont tournés, comme Crin-Blanc en 1952 et D'où viens-tu Johnny ?, en 1963. De même, la séquence d'ouverture du film, Le Professionnel, (1981) située en Afrique a été tournée sur le territoire du Grand Radeau aux Saintes-Maries-de-la-Mer. En 1975, Bob Dylan passe quelques jours dans la cité lors du pèlerinage du mois de mai.
En 1948, Mgr Roncalli, nonce apostolique en France et futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques.
Depuis 1960, la cité vit principalement du tourisme dont le développement à compter des années 1980 se veut mieux maîtrisé. Toutefois, cette évolution marquée par un accroissement démographique, de 1 687 habitants en 1946 à environ 2 500 en 2005, entraîne de profonds changements :
La première mention explicite du village qui soit connue date du IV° siècle. Elle nous vient du poète et géographe Avienus, qui au IV° siècle, signalant plusieurs peuplades dans la région, cite oppidum priscum Ra, que le grand historien des Gaules Camille Jullian place à l'endroit de l'actuelle commune. Oppidum signifiant forteresse et priscum ancienne, ce serait donc « l'ancienne forteresse Ra ». Aviennus y voyait le nom égyptien d'une île consacrée à Râ, le dieu du Soleil et père de tous les dieux. Mais, cet oppidum priscum traduit probablement le plus ancien mot gaulois rātis « forteresse » (voir Ratisbonne et Île de Ré).
Moyen Âge
En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et fait de lui son représentant en Gaule. À cette époque, l'évêque d'Arles évangélise les campagnes encore fortement imprégnées de cultes païens ou romains en transformant si nécessaire d'anciens lieux cultuels en édifices chrétiens. À cette époque où se développe le culte marial, il crée ainsi un monastère de femmes ou une église aux Saintes, ce qui constitue un argument en faveur de la présence d'un temple païen plus ancien en ces lieux. On ne dispose pas de la date exacte de la naissance de cette nouvelle appellation, mais l'on sait que saint Césaire d'Arles a légué par testament, à sa mort en 542, Sancta Maria de Ratis à son monastère.
Le village devint donc Saintes Maries de la Barque (ou Saintes Maries de Ratis), aussi nommé parfois Notre-Dame de la Barque (ou Notre-Dame de Ratis).
Pendant l'hiver 859-860, resté comme le plus rude du IX° siècle, les Vikings hivernent en Camargue et selon toute vraisemblance, aux Saintes, avant d'entreprendre leur razzia dans la basse vallée du Rhône jusqu'à Valence où ils sont arrêtés par Girart de Roussillon.
En septembre 869, les Sarrasins surprennent lors d'un raid en Camargue, l'évêque d'Arles Rotland en train de superviser la mise en défense de la région. L'évêque, fait prisonnier, est échangé contre des armes, des esclaves, et autres richesses. Malheureusement, les Arlésiens ne récupèrent que son cadavre, habillé et mis sur un siège par les Sarrasins au moment de la remise de rançon qui se tient probablement sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à l'embouchure du Rhône de Saint-Ferréol, bras encore actif à cette époque.
C'est environ au XII° siècle que ce nom se transformera en Notre-Dame-de-la-Mer.
En 1448, sous l'impulsion du roi René, a lieu l'invention des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé. L'archevêque d'Arles, Louis Aleman n'assiste pas à cet événement, car il est excommunié depuis 1440 à la suite du concile de Bâle ; en son absence, l'autorité papale est représentée par son légat, Pierre de Foix, l'archevêque d'Aix Robert Damiani et l'évêque de Marseille Nicolas de Brancas. Les comptes rendus de l'époque signalent une église primitive à l'intérieur de la nef actuelle. Pour certains, ce bâtiment pourrait correspondre à une chapelle mérovingienne du VI° siècle.
Dans son testament de 542, saint Césaire, évêque d’Arles, mentionne une église dédiée à Notre Dame du Radeau. De dimensions modestes – on parle d’environ 15 mètres – elle était fermée devant par une grille de fer et sur les trois autres cotés par une muraille de pierre de taille. Elle occupait la partie centrale de la nef actuelle, touchant le chœur. On l’avait construite autour du puits que l’on peut toujours voir de nos jours car la tradition disait que les Saintes avaient élevé là un autel à la Sainte Vierge, le premier sur la terre des Gaules, et avaient vécu près de ce puits.
Au moment de l’édification du premier sanctuaire, le pays jouissait d’un temps de paix : on ne le fortifia donc pas. A partir du IX°, les incursions des sarrasins venus de la mer entrainent la construction d’une église forteresse qui englobe l’église primitive. Celle-ci gênait la circulation : pour aller de la nef au cœur, il fallait passer par des couloirs entre les murs des deux églises ! On la conserva cependant car on pensait qu’elle renfermait le corps des Saintes et parce que c’est là que les pèlerins les priaient et déposaient des couronnes. En 1448, le roi René ordonna les fouilles pour retrouver les corps des Saintes. On les retrouve ! Les reliques, placées dans les châsses sont élevées à la chapelle haute. Le premier sanctuaire est alors démoli.
Les temps modernes
La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d'Arles, a épargné, contrairement à celle de 1348, la communauté des Saintes qui s'oppose avec véhémence à l'accueil de réfugiés arlésiens. À la Révolution, le culte est suspendu entre 1794 et 1797. Les créneaux de l'église sont démolis et leurs pierres vendues ; ils seront rénovés en 1873.
En 1838, le village prend le nom des « Saintes-Maries-de-la-Mer » et, peu après, le pèlerinage des Gitans est mentionné pour la première fois : au mois de mai, ils viennent de toute l'Europe honorer ici leur sainte patronne, Sara, la Vierge noire. Au début du mois de juin 1888, Vincent van Gogh, qui vient d'arriver en Provence, fait un court séjour de cinq jours aux Saintes. Il y dessine et peint notamment les barques en mer et sur la plage, le village vu des dunes côtières et quelques cabanes couvertes de sagne.
Peu de temps après au mois d'août 1892, est inaugurée la ligne Arles - les Saintes, de la compagnie des Chemins de fer de Camargue, appelée le « petit train ». La ligne, devenue non rentable à la suite du développement de l'automobile, ferme en octobre 1953.
En 1899, le Marquis de Baroncelli s'installe aux Saintes sur la petite route du Sauvage, au mas de l'Amarée ; il s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante. En juillet 1909, il crée la Nacioun gardiano (Nation gardiane), association qui a pour objectif de défendre et maintenir les traditions camarguaises.
Dès la fin du XIX° siècle, mais surtout après la Première Guerre mondiale, le village reçoit la visite d'artistes et d'écrivains : Yvan Pranishnikoff en 1899, Hemingway en 1920, et plus tard celle des peintres Picasso et Brayer dans les années 1950.
De nombreux films y sont tournés, comme Crin-Blanc en 1952 et D'où viens-tu Johnny ?, en 1963. De même, la séquence d'ouverture du film, Le Professionnel, (1981) située en Afrique a été tournée sur le territoire du Grand Radeau aux Saintes-Maries-de-la-Mer. En 1975, Bob Dylan passe quelques jours dans la cité lors du pèlerinage du mois de mai.
En 1948, Mgr Roncalli, nonce apostolique en France et futur pape Jean XXIII, célèbre aux Saintes le cinq centième anniversaire de l'invention des reliques.
Depuis 1960, la cité vit principalement du tourisme dont le développement à compter des années 1980 se veut mieux maîtrisé. Toutefois, cette évolution marquée par un accroissement démographique, de 1 687 habitants en 1946 à environ 2 500 en 2005, entraîne de profonds changements :