Mise à jour du 22/08/2024
Saint-Rémy-de-Provence
Situé en plein cœur des Alpilles, Saint Rémy fait partie des musts de la Provence.
Ses vallons verdoyants et subtilement parfumés, ses belles demeures restaurées avec goût et ses ruelles anciennes pleines de charme ont fait son succès...
En flânant tranquillement dans ses rues étroites et sinueuses, vous croiserez de belles fontaines anciennes, des petites places ombragées accueillant d'agréables terrasses de restaurant et d'élégantes boutiques.
GLANUM : La beauté du cadre et la richesse archéologique du site de Glanum le désignent comme l’un de ces endroits privilégiés ou la nature et l’histoire semblent avoir conclu une précieuse alliance. Au débouché d’un passage qui échancre les Alpilles du Sud au Nord, près de la grande voie qui relie l’Espagne à l’Italie, l’habitat antique s’est d’abord établi autour d’une source abondante.
De fondation celtique, Glanon (hellénistique) subit une grande influence grecque. Elle est vouée au dieu guérisseur gaulois, Glanis, avant d'être Glanum, cité antique de l'Empire romain. Elle a connu son apogée à l'époque du premier empereur romain Auguste. Son développement s'est appuyé sur la protection des reliefs des Alpilles, la présence d'une source (sacrée) et le voisinage de la Voie Domitienne.
La ville repose sur plusieurs strates d'occupation, que l'on peut regrouper en trois grandes périodes : période gauloise, période d'influence hellénistique, et enfin période romaine.
Le peuple des Glaniques appartenait à la confédération des Salyens. Les plus anciennes occupations du site remontent à l'âge du bronze final 1150-800 avant J.-C. De cette période ont été découverts de nombreux tessons de céramique caractéristiques, dont certains portent des signes pictographiques, et des épingles en bronze. Ce matériel fut fautivement attribué au premier âge du fer lors de sa découverte.
La fondation de la ville de Glanum remonte au premier âge du fer, (VI° sicle avant J.-C.) avec un aménagement de pente sur le Mont Gaussier (307m) au-dessus d'une source que l'on suppose avoir été très tôt un lieu de culte associé au dieu Glan ou Glanis (en), dieu gaulois, et une triple déesse qui furent appelées les Glanicae en période gallo-romaine. Les falaises des vallons escarpés des Alpilles formaient des remparts naturels, ce qui était à l'époque un atout défensif. La ville se développe considérablement au cours du II° siècle avant J.-C. après une longue stagnation de deux siècles. En effet, dès I°-IV° siècle avant J.-C., le rapide développement de la ville d'Arles attire les forces vives de toute la région et des Alpilles. Mais la première moitié du II° siècle avant J.-C. marque l'arrêt de l'expansion arlésienne et, peu à peu, les élites locales se disséminent de part et d'autre, ce qui va participer au fort développement de Glanum. Le sanctuaire est protégé par une enceinte, mais la ville s'étend plus largement en direction des Antiques pour la partie découverte, dans les vallons voisins et au-delà du sanctuaire pour les parties encore enfouies.
La ville avait une identité gauloise très forte qui est exprimé par les noms de ses résidents comme Vrittakos, Eporix, Litumaros et les noms des dieux locaux comme Glanis et ses Glanicae déjà mentionnés, mais aussi Rosmerta et Épona. Archéologiquement aussi le type des statuettes et poteries retrouvées sont typiquement gauloises. Les ustensiles de cuisine montrent que les habitants faisaient essentiellement bouillir leur nourriture dans des pots comme des gaulois au lieu de les frire comme les cultures méditerranéennes le faisaient à cette époque. La coutume d'exposer des têtes coupées de leurs ennemis, ce qui est fait à Glanum, est là aussi une coutume typiquement celtique.
Dans les derniers temps de l'indépendance, de véritables constructions de type grec, directement inspirées de Marseille, sont édifiées : maisons à péristyle, temple, puits à dromos... L'imitation est telle que l'on trouve également un bouleutérion et un prytanée. L'ensemble, encore bien préservé de nos jours, a pu faire croire à une occupation de la ville par les Marseillais.
En 125 avant J.-C., le peuple de Glanum et les Salyens se dresse contre les grecs, qui ne sont pas très nombreux. Les Grecs sur le point de perdre font appel aux romains qui écrasent les Salyens à Entremont. Beaucoup des monuments anciens furent détruits à ce moment-là.
La ville devient prospère à nouveau, grâce à sa production de pièces en argent, sa localisation sur la Via Domitiana et sa source guérisseuse. Ceci dure jusqu'en 90 avant J.-C. date à laquelle la ville se révolte à nouveau, mais contre les Romains cette fois-ci. Celle-ci fut écrasée par le Consul Caecilius, et la ville fut à nouveau détruite. Tous les monuments d'importance furent remplacés par des structures plus modestes.
Après la défaite des Salyens face aux Romains, la ville, désormais appelée Glanum, s'intègre dans un empire romain en construction.
La ville intègre peu à peu des éléments essentiels de l'urbanisme romain : un réseau important d'adduction en eau avec des canalisations en plomb ainsi qu'un vaste réseau d'assainissement par des égouts. On y érigea des temples en l'honneur de l'empereur et de la famille impériale, des thermes, une basilique, une curie, un forum.
Les notables locaux purent accéder à la citoyenneté romaine grâce à la concession du droit latin dans les dernières décennies avant notre ère. La ville est ainsi la capitale d'une civitas, petite circonscription territoriale jouissant d'une autonomie face à l'Empire. Ce statut de capitale prend fin vers 200, lorsque la civitas de Glanum est rattachée à une de ses voisines, probablement celle d'Avignon.
La source continua à jouer un rôle important dans les cultes de la cité. Des vétérans des légions venaient faire soigner leurs blessures. Agrippa lui-même vint y faire soigner sa jambe, et en remerciement fit construire un petit temple corinthien dédié à la bonne santé, dit Temple de Valétudo. Toutefois les dieux le plus souvent attestés à Glanum sont Hercule et Silvain, ce dernier étant sans doute une interpretatio du dieu celte Sucellos.
La période de prospérité de la ville s'arrête avec sa mise à sac lors des invasions barbares qui secouent la Gaule pendant la seconde moitié du III° siècle. Saccagée aux alentours de 270, la ville est alors abandonnée, ses pierres utilisées pour construire ce qui deviendra la ville de Saint-Rémy-de-Provence. Les vestiges de Glanum disparurent sous les alluvions s'écoulant des Alpilles voisines. Elle fut redécouverte par les archéologues au XX° siècle. Les premières fouilles débutèrent en 1921, sous la conduite de Jules Formigé et de Pierre de Brun, puis de Henri Rolland de 1941 à 1969. Depuis, les archéologues ne sont plus sur place en permanence, mais reviennent de temps à autre pour de nouvelles recherches. Les dernières fouilles étaient préparatoires à la restitution du forum inauguré en 2008. Les Antiques : De l'autre côté de la route à quelques centaines de mètres au nord des fouilles archéologiques de Glanum sont composés d'un arc de triomphe et d'un Mausolée.
Mausolée : Le mausolée de Glanum est considéré comme un cénotaphe élevé à la mémoire d'un homme de la famille des Julii qui aurait bénéficié de la citoyenneté et de son nom par Jules César pour son service dans l'armée romaine, à la suite de la conquête de la Gaule. Henri Rolland, laisse suggérer qu'il s'agissait d'un mausolée dédié à la mémoire de Caïus et Lucius César, petits-fils de l'empereur Auguste. Monument gallo-romain érigé entre -30 et -20 avant J.-C. La partie basse ne renferme pas de chambre funéraire, le monument est donc un cénotaphe. Les faces de la base carrée sont gravées de scènes historiques et mythiques. Quatre piliers disposés en carré supportent des arcades et forment ainsi un tétrapyle (arc à quatre ouvertures). Le sommet de cette structure est décoré d’une frise de créatures marines entourant un disque solaire central, sur chaque face Est, Sud et Ouest, la face Nord étant dépourvue de disque solaire. Cette partie intermédiaire fait la transition avec le monde terrestre qu’elle quitte après la fureur des batailles, et se termine par sa frise haute en frontière du monde des vivants, bordé par l’océan (symbolisés par les créatures marines) sur ses quatre points cardinaux. Un petit temple rond à colonnes (tholos) couronne le monument. Cette partie supérieure se rattache au monde céleste, par la forme symbolique ronde de la tholos. Elle abrite les statues du défunt et probablement de son fils ils sont appelés les "Togeti", debout et dignes, revêtus de la toge, emblème de leur citoyenneté romaine, obtenue grâce à l’exploit illustré sur les bas-reliefs du premier niveau.
Son état de conservation exceptionnel (sans doute le mieux conservé au monde) permet d'admirer sa structure complexe et sa riche décoration.
Arc de triomphe : Cet Arc de triomphe est très similaire aux arcs romains que l'on trouve dans les villes d'Orange et de Carpentras, dans le Vaucluse.
L'arc municipal date des premières années du règne d'Auguste et passe pour le plus ancien des arcs romains de la Gaule narbonnaise. Sur le passage de la grande voie des Alpes, il marquait l'entrée de Glanum. Ses proportions parfaites (12,5 m de longueur, 5,5 m de largeur et 8,6 m de hauteur) et la qualité exceptionnelle de son décor sculpté dénotent une influence grecque. Des groupes de captifs enchaînés et des étendards ornent les façades du monument. Les parties hautes ont été détruites. Selon certains spécialistes, ses parties hautes «doivent être restituées avec une forme tabulaire, pour équilibrer les parties basses; on pourrait y inclure le motif d'un fronton en triangle».
Mur romain dit de Marius : Ce mur serait daté du II° siècle avant JC. Pour le voir il faut un peu s'éloigner du mausolée et de l'arc de triomphe.
En flânant tranquillement dans ses rues étroites et sinueuses, vous croiserez de belles fontaines anciennes, des petites places ombragées accueillant d'agréables terrasses de restaurant et d'élégantes boutiques.
GLANUM : La beauté du cadre et la richesse archéologique du site de Glanum le désignent comme l’un de ces endroits privilégiés ou la nature et l’histoire semblent avoir conclu une précieuse alliance. Au débouché d’un passage qui échancre les Alpilles du Sud au Nord, près de la grande voie qui relie l’Espagne à l’Italie, l’habitat antique s’est d’abord établi autour d’une source abondante.
De fondation celtique, Glanon (hellénistique) subit une grande influence grecque. Elle est vouée au dieu guérisseur gaulois, Glanis, avant d'être Glanum, cité antique de l'Empire romain. Elle a connu son apogée à l'époque du premier empereur romain Auguste. Son développement s'est appuyé sur la protection des reliefs des Alpilles, la présence d'une source (sacrée) et le voisinage de la Voie Domitienne.
La ville repose sur plusieurs strates d'occupation, que l'on peut regrouper en trois grandes périodes : période gauloise, période d'influence hellénistique, et enfin période romaine.
Le peuple des Glaniques appartenait à la confédération des Salyens. Les plus anciennes occupations du site remontent à l'âge du bronze final 1150-800 avant J.-C. De cette période ont été découverts de nombreux tessons de céramique caractéristiques, dont certains portent des signes pictographiques, et des épingles en bronze. Ce matériel fut fautivement attribué au premier âge du fer lors de sa découverte.
La fondation de la ville de Glanum remonte au premier âge du fer, (VI° sicle avant J.-C.) avec un aménagement de pente sur le Mont Gaussier (307m) au-dessus d'une source que l'on suppose avoir été très tôt un lieu de culte associé au dieu Glan ou Glanis (en), dieu gaulois, et une triple déesse qui furent appelées les Glanicae en période gallo-romaine. Les falaises des vallons escarpés des Alpilles formaient des remparts naturels, ce qui était à l'époque un atout défensif. La ville se développe considérablement au cours du II° siècle avant J.-C. après une longue stagnation de deux siècles. En effet, dès I°-IV° siècle avant J.-C., le rapide développement de la ville d'Arles attire les forces vives de toute la région et des Alpilles. Mais la première moitié du II° siècle avant J.-C. marque l'arrêt de l'expansion arlésienne et, peu à peu, les élites locales se disséminent de part et d'autre, ce qui va participer au fort développement de Glanum. Le sanctuaire est protégé par une enceinte, mais la ville s'étend plus largement en direction des Antiques pour la partie découverte, dans les vallons voisins et au-delà du sanctuaire pour les parties encore enfouies.
La ville avait une identité gauloise très forte qui est exprimé par les noms de ses résidents comme Vrittakos, Eporix, Litumaros et les noms des dieux locaux comme Glanis et ses Glanicae déjà mentionnés, mais aussi Rosmerta et Épona. Archéologiquement aussi le type des statuettes et poteries retrouvées sont typiquement gauloises. Les ustensiles de cuisine montrent que les habitants faisaient essentiellement bouillir leur nourriture dans des pots comme des gaulois au lieu de les frire comme les cultures méditerranéennes le faisaient à cette époque. La coutume d'exposer des têtes coupées de leurs ennemis, ce qui est fait à Glanum, est là aussi une coutume typiquement celtique.
Dans les derniers temps de l'indépendance, de véritables constructions de type grec, directement inspirées de Marseille, sont édifiées : maisons à péristyle, temple, puits à dromos... L'imitation est telle que l'on trouve également un bouleutérion et un prytanée. L'ensemble, encore bien préservé de nos jours, a pu faire croire à une occupation de la ville par les Marseillais.
En 125 avant J.-C., le peuple de Glanum et les Salyens se dresse contre les grecs, qui ne sont pas très nombreux. Les Grecs sur le point de perdre font appel aux romains qui écrasent les Salyens à Entremont. Beaucoup des monuments anciens furent détruits à ce moment-là.
La ville devient prospère à nouveau, grâce à sa production de pièces en argent, sa localisation sur la Via Domitiana et sa source guérisseuse. Ceci dure jusqu'en 90 avant J.-C. date à laquelle la ville se révolte à nouveau, mais contre les Romains cette fois-ci. Celle-ci fut écrasée par le Consul Caecilius, et la ville fut à nouveau détruite. Tous les monuments d'importance furent remplacés par des structures plus modestes.
Après la défaite des Salyens face aux Romains, la ville, désormais appelée Glanum, s'intègre dans un empire romain en construction.
La ville intègre peu à peu des éléments essentiels de l'urbanisme romain : un réseau important d'adduction en eau avec des canalisations en plomb ainsi qu'un vaste réseau d'assainissement par des égouts. On y érigea des temples en l'honneur de l'empereur et de la famille impériale, des thermes, une basilique, une curie, un forum.
Les notables locaux purent accéder à la citoyenneté romaine grâce à la concession du droit latin dans les dernières décennies avant notre ère. La ville est ainsi la capitale d'une civitas, petite circonscription territoriale jouissant d'une autonomie face à l'Empire. Ce statut de capitale prend fin vers 200, lorsque la civitas de Glanum est rattachée à une de ses voisines, probablement celle d'Avignon.
La source continua à jouer un rôle important dans les cultes de la cité. Des vétérans des légions venaient faire soigner leurs blessures. Agrippa lui-même vint y faire soigner sa jambe, et en remerciement fit construire un petit temple corinthien dédié à la bonne santé, dit Temple de Valétudo. Toutefois les dieux le plus souvent attestés à Glanum sont Hercule et Silvain, ce dernier étant sans doute une interpretatio du dieu celte Sucellos.
La période de prospérité de la ville s'arrête avec sa mise à sac lors des invasions barbares qui secouent la Gaule pendant la seconde moitié du III° siècle. Saccagée aux alentours de 270, la ville est alors abandonnée, ses pierres utilisées pour construire ce qui deviendra la ville de Saint-Rémy-de-Provence. Les vestiges de Glanum disparurent sous les alluvions s'écoulant des Alpilles voisines. Elle fut redécouverte par les archéologues au XX° siècle. Les premières fouilles débutèrent en 1921, sous la conduite de Jules Formigé et de Pierre de Brun, puis de Henri Rolland de 1941 à 1969. Depuis, les archéologues ne sont plus sur place en permanence, mais reviennent de temps à autre pour de nouvelles recherches. Les dernières fouilles étaient préparatoires à la restitution du forum inauguré en 2008. Les Antiques : De l'autre côté de la route à quelques centaines de mètres au nord des fouilles archéologiques de Glanum sont composés d'un arc de triomphe et d'un Mausolée.
Mausolée : Le mausolée de Glanum est considéré comme un cénotaphe élevé à la mémoire d'un homme de la famille des Julii qui aurait bénéficié de la citoyenneté et de son nom par Jules César pour son service dans l'armée romaine, à la suite de la conquête de la Gaule. Henri Rolland, laisse suggérer qu'il s'agissait d'un mausolée dédié à la mémoire de Caïus et Lucius César, petits-fils de l'empereur Auguste. Monument gallo-romain érigé entre -30 et -20 avant J.-C. La partie basse ne renferme pas de chambre funéraire, le monument est donc un cénotaphe. Les faces de la base carrée sont gravées de scènes historiques et mythiques. Quatre piliers disposés en carré supportent des arcades et forment ainsi un tétrapyle (arc à quatre ouvertures). Le sommet de cette structure est décoré d’une frise de créatures marines entourant un disque solaire central, sur chaque face Est, Sud et Ouest, la face Nord étant dépourvue de disque solaire. Cette partie intermédiaire fait la transition avec le monde terrestre qu’elle quitte après la fureur des batailles, et se termine par sa frise haute en frontière du monde des vivants, bordé par l’océan (symbolisés par les créatures marines) sur ses quatre points cardinaux. Un petit temple rond à colonnes (tholos) couronne le monument. Cette partie supérieure se rattache au monde céleste, par la forme symbolique ronde de la tholos. Elle abrite les statues du défunt et probablement de son fils ils sont appelés les "Togeti", debout et dignes, revêtus de la toge, emblème de leur citoyenneté romaine, obtenue grâce à l’exploit illustré sur les bas-reliefs du premier niveau.
Son état de conservation exceptionnel (sans doute le mieux conservé au monde) permet d'admirer sa structure complexe et sa riche décoration.
Arc de triomphe : Cet Arc de triomphe est très similaire aux arcs romains que l'on trouve dans les villes d'Orange et de Carpentras, dans le Vaucluse.
L'arc municipal date des premières années du règne d'Auguste et passe pour le plus ancien des arcs romains de la Gaule narbonnaise. Sur le passage de la grande voie des Alpes, il marquait l'entrée de Glanum. Ses proportions parfaites (12,5 m de longueur, 5,5 m de largeur et 8,6 m de hauteur) et la qualité exceptionnelle de son décor sculpté dénotent une influence grecque. Des groupes de captifs enchaînés et des étendards ornent les façades du monument. Les parties hautes ont été détruites. Selon certains spécialistes, ses parties hautes «doivent être restituées avec une forme tabulaire, pour équilibrer les parties basses; on pourrait y inclure le motif d'un fronton en triangle».
Mur romain dit de Marius : Ce mur serait daté du II° siècle avant JC. Pour le voir il faut un peu s'éloigner du mausolée et de l'arc de triomphe.
De la place Jean Jaurès aux portes de la vieille ville, vous suivrez une longue succession d'hôtels particuliers (souvent reconvertis en musée ou galerie d'art), des couvents, des chapelles, et de somptueuses résidences des XVII° et XVIII°.
Collégiale Saint-Martin : L'existence de l'église paroissiale de la ville est attestée dès 1122. L'édifice roman fut prolongé d'un vaste chœur gothique à l'occasion de l'édification de l'église en collégiale par le pape Jean XXII, en 1331.
Reconstruite en partie après un effondrement au début du XIX° siècle, elle a conservé son clocher gothique du XIV° siècle très élancé de plus de 45 mètres, et, à l'intérieur, le maître autel et les fonts baptismaux en marbre datant du début du XIV° siècle, tout comme l'ensemble du mobilier à de rares exceptions ; de chaque côté du chœur se trouvent deux volets d'un retable de 1503, l'un représentant la Vierge et l'Enfant Jésus (Notre-Dame du Rosaire) tenant un chapelet, et l'autre un évêque debout.
L'orgue, sur lequel sont donnés chaque année de nombreux concerts (festival ORGANA), a été entièrement reconstruit par le facteur d'orgues Pascal Quoirin en 1983.
Un portique monumental de colonnes néoclassiques, à l'ouest, soutient un grand portail surmonté d'un fronton triangulaire.
Dimensions générales de l'édifice : longueur totale de 48 mètres, 27 mètres de largeur au transept. Hauteur des voûtes en berceau et caissons de la nef : 16 mètres, et coupole à caissons s'élevant à la croisée à 26 mètres avec oculus pour un éclairage zénithal.
Chapelle Jean de Renaud : Une petite porte oubliée derrière l'Eglise Saint Martin de Saint Rémy de Provence, côté rue Lafayette, donne accès à cette chapelle funéraire bâtie en l'honneur de Jean de Renaud d'Alleins, grande famille provençale dont la branche cadette s'est établie à Saint Rémy au XV° siècle. Jean de Renaud (1497-1557) est chevalier, appartient à la Maison du Roi François 1er et, grand spécialiste des fortifications et grand militaire, mourra à la bataille du siège de Saint Quentin à l'âge de 60 ans.
La chapelle aurait été bâtie en 1541, seul témoignage sur Saint Rémy du gothique flamboyant et vestige de la collégiale Saint Martin effondrée dans la nuit du 29 au 30 août 1818. L'église nouvelle fut reconstruite en 1825-26. L'intérieur de la chapelle est imosant : 9,5 m de hauteur de voûtes, ogives, liernes et tiercerons au plafond, une armoire murale qui date de 1695 un lavabo en pierre de taille, le blason de Jean de Renaud en vitrail et en décor peint, une épitaphe de son frère (en latin)sur une pierre de marbre, une "ceinture de veuve" qui, le long du mur, reprend les armoiries et le heaume de Jean de Renaud. Avec le clocher qui la surmonte, c'est le seul vestige de l'église médiévale écroulée en 1818. Elle abritait le tombeau de Jean-de-Renaud (1497-1557), ingénieur militaire du roi Henri II, mort à la bataille de Saint-Quentin, et servit un temps de sacristie à l'ancien sanctuaire.
Monastère Saint-Paul-de-Mausole : Chef-d'œuvre de l'art roman provençal dédié à saint Paul de Mausole est du XI° siècle. Le monastère doit son nom à la proximité du mausolée de Glanum,
Il est célèbre pour avoir hébergé et inspiré le peintre néerlandais postimpressionniste Vincent van Gogh (1853-1890) qui y séjourna un an en 1889-1890 pour y peindre une partie majeure de son œuvre.
Selon la mythologie chrétienne, saint Paulus de Mausole (un chrétien de ce lieu) travaille la terre avec ses bœufs lorsque des émissaires chrétiens du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux lui proposent de succéder à l'évêque local récemment disparu. Paulus leur aurait alors répondu qu'il accepterait lorsque le bâton qu'il utilise pour diriger ses bœufs, et qu'il plante alors en terre, pousserait. Le bâton aurait alors fleuri. Un oratoire est construit sur les lieux de ce miracle, où la sainte relique est vénérée. Un prieuré dédié à saint Paulus de Mausole est construit sur l'oratoire en 982, dépendant de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, puis, en 1080, un monastère de chanoines soumis à la règle de saint Augustin. Le monastère est adjoint en 1316, par le pape d’Avignon Jean XXII (fraîchement élu) aux propriétés de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon du Palais des papes d'Avignon (siège de l'archidiocèse d'Avignon). Des moines franciscains y établissent en 1605 un asile d'aliénés, transformé en hôpital psychiatrique à la Révolution française, connu sous le nom de « Maison de Santé de Saint-Paul-de-Mausole ».
Plusieurs fois modifié et amélioré durant son histoire, le monastère est reconstruit aux XVII° siècle et XIX° siècle.
Un musée Vincent van Gogh est ouvert au premier étage au dessus d'une galerie du cloître.
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié : Construite dès les années 1500, elle sert d'ermitage et de lieu de culte marial, dans le contexte de la contre-réforme tridentine. Devenue propriété privée à la Révolution, elle retourne dans le patrimoine ecclésiastique en 1919. Après avoir abrité la Fondation Mario Prassinos, la chapelle est aujourd'hui gérée par l'association des amis de la chapelle qui y organise des manifestations culturelles ainsi qu'une messe annuelle.
Chapelle Saint-Roch : Chapelle privée appartenant à la Confrérie de Saint-Roch, dans le quartier dit des Jardin. Au XVII° siècle, la peste ravage l'Europe et la région de Saint-Rémy de Provence n'est pas épargnée par ce fléau. Le culte de Saint-Roch (patron contre les épidémies de peste) étant en plein développement, les saint-rémois décidèrent de lui dédier une chapelle proche du quartier des Jardins. Avec la fin de l'épidémie de peste, la chapelle ne fut pas achevée.
En 1720, une nouvelle épidémie de peste frappe à nouveau la région saint-rémoise: les habitants décident alors de reprendre la construction de la chapelle. La chapelle primitive a été construite en remplacement d'un sanctuaire plus ancien, situé dans le quartier de Roussan. C'est une sorte ex-voto à Saint Roch, qui avait épargné les Jardins de la contagion. Constamment remaniée, le clocher et son carillon a été offert par la famille saint-rémoise des Mistral-Bernard en 1902. La confrérie de Saint-Roch, patron des jardiniers et protecteur contre la peste, y célèbre deux fêtes : celle du 15 août (Saint-Roch) et celle du 1er mai (commémoration de la consécration de la chapelle). Le sanctuaire est orné d'un tableau, don de l'empereur Napoléon III : Le Portement de croix.
Chapelle Saint-Bonet : Située dans le parc du château de Lagoy.
Abbaye Sainte-Marie de Pierredon : Située au pied d'un petit sommet arrondi (Pue-redoun, en provençal, signifie littéralement « sommet arrondi »), sur le versant sud de la chaîne des Alpilles, accessible seulement en voiture par Mouriès (route du Destet).
Michel de Mouriès, évêque d'Arles, cède en 1205 à Jourdan, abbé de l'abbaye Notre-Dame-de-Chalais et Guillaume, abbé de l'abbaye Notre-Dame de Boscodon, l'église Sainte-Marie-de-Pierredon à Saint-Rémy-de-Provence pour y établir un monastère qui comprendra une douzaine de moines à ses débuts. Les moines de Boscodon essaiment vers Prads-Haute-Bléone et fondent l'abbaye Notre Dame de Faillefeu (1144-1150), abbaye de Valbonne (Valbonne) (1200). La donation de Lure (abbaye Notre-Dame de Lure) permet un développement vers la Provence avec l'abbaye de Clausonne (1190), l'abbaye Notre-Dame de Clairecombe (1195) et l'abbaye Sainte-Marie de Pierredon. Après l'échec d'affiliation avec l'abbaye de Bonnevaux (Cîteaux), la maison mère de Chalais disparaît et ne laisse en 1303, à sa disparition, que Boscodon, Clausonne et Pierredon. Pierredon devient prieuré dépendant de Boscodon.
Devenu simple prieuré de Boscodon au début du XIV° siècle, Pierredon est sécularisé au milieu du XVI° siecle. En 1550, le prieuré est probablement acheté par la commune de Saint-Rémy-de-Provence qui le revendra ultérieurement. Les prieurs entretiennent les bâtiments et de l'église qui reste ouverte au culte.
Après le départ des moines, la Révolution épargna l'abbaye qui resta longtemps à l'abandon, puis fut vendue. En 1800, les bâtiments sont unifiés par une façade donnant sur une cour fermée par des grilles.
Intégré à une bastide de style provençal au sein d'un vaste domaine, Pierredon a été longtemps propriété des Barons de Carmejane issus du militaire et baron de l'Empire Charles Joseph Carmejane (1773-1830). Il a ensuite appartenu au peintre Jean Martin-Roch (1905-1991), jusqu'à la mort de ce dernier. Dans ce qui subsiste des bâtiments religieux, on reconnaît le plan type d'une abbaye chalaisienne, dont la construction ne semble pas avoir été terminée.
Ancienne Chapelle des Ursulines : Avenue de la Libération. Restaurée en 1978. Les fresques encore visibles de son cœur et son inscription gravée au sol lui confèrent un cachet certain, associés au charme d'un des plus anciens quartiers de Saint Rémy
Chapelle Notre-Dame-de-Romanin : Elle porte aussi le nom de Notre-Dame-de-Pierargues (ou Piargues) et c'est une propriété privée.
Perdue dans les champs, complètement cachée de la vue des routes, des pistes et des chemins, cette chapelle ne se déniche qu'avec une bonne description. Elle se trouve à plus de cinq kilomètres à l'est de St. Rémy au bord du Canal septentrional des Alpines. la notoriété est peut-être due à sa situation au bord de la Via Aurelia qui servait aussi de grand axe au Moyen-Âge. Malheureusement, on ne sait pas plus sur l'histoire du lieux.
Proche du château de Romanin, une première chapelle fut construite au XII° siècle, dont il ne reste, de nos jours, que la nef, revoûtée au XIV° siècle en style gothique. La destruction de l'abside, à une date inconnue, n'a pas été suivie d'une reconstruction.
Le cimetière juif : Désaffecté depuis 1977. Le cimetière occupe cet emplacement depuis au moins le début du XV° siècle. Une communauté juive existait déjà au XIV° siècle, avec une synagogue et une rue de la Juiverie située à proximité du chevet de l'église paroissiale. De forme rectangulaire, le cimetière est clos d'un mur qui s'ouvre par un portail monumental dont l'entablement est orné d'un cartel à l'antique portant une inscription en hébreu. Le mur d'enceinte et le portail ont été réalisés en 1847. La soixantaine de tombes qui subsistent remonte au XIX°e siècle. Dressées et plates, elles s'organisent en alignement le long des murs. Quelques tombes monumentales s'élèvent au milieu des arbres. Les dernières inhumations ont eu lieu quelques années après la Première guerre mondiale.
Le cimetière : Etabli à son actuel emplacement dès 1777 en remplacement de l'ancien, naguère situé sur ce qui est aujourd'hui la Place de la République. Il abrite un rare monument aux morts de la guerre de 1870 et de nombreuses tombes de personnalités artistiques et littéraires - Joseph Roumanille, Jules Boissère et son épouse Thérèse Roumanille, Marius Girard, Marie Gasquet et Joachim Gasquet, Léon Daudet, Charles Mauron, Marie Mauron...
Quartier du Planet, il existait déjà à l'époque de Nostradamus. Cette petite place, aujourd'hui place du Docteur-Favier (1773-1862), bienfaiteur des pauvres, s'étend devant l'hôtel Mistral de Mondragon et portait avant 1849 le nom de « Place aux Herbes », en raison du marché qui s'y tenait. C'est de là que provient aussi le toponyme provençal « Lou Planet » - la « Petite place ».
On trouve aussi rue Hoche le vestige de la maison natale de Nostradamus.
Maison du Planet ou Hôtel Mistral-Mondragon : Du XVI° siècle il abrite le Musée des Alpilles. D'époque Renaissance il a été construit pour sa plus grande part vers 1550 pour François Mistral, baron de Croze en Dauphiné. Dix ans plus tard, à sa mort, son fils Paul en hérite et complète le bâtiment. Puis en 1592 son oncle et parrain Paul d'Albert de Mondragon le désigne comme héritier à condition qu'il relève le nom des Mondragon sur le point de s'éteindre; l'hôtel comme son propriétaire prennent ainsi le nom de Mistral de Mondragon et les armes des deux familles sont alors sculptées sur le garde-corps d'une des galeries de la cour intérieure surmontées de la devise des Mistral : "Tout Rien", à gauche celles des Mistral, à droite celles des Mondragon.
Hôtel de Lagoy : Ancienne possession de la famille des Benaud de Lubières, puis des Meyran, marquis de Lagoy citée dès le X° siècle. Rebâti au XVII° siècle, a longtemps abrité la maison de l'Amandier, créé par Pierre Leron-Lesur (1922-2014), qui a fermé ses portes à la mort de ce dernier.
Hôtel Estrine : Architecture provençale du XVIII° siècle. Hôtel particulier construit en 1748, par la famille Pistoye, qui possédait alors la judicature des princes de Monaco ainsi que d'autres charges judiciaires. Après la Révolution, il passe aux Estrine, négociants originaires de Martigues dont il conservera le nom, et cela, d'autant plus que la famille a légué l'hôtel à la Ville. Entièrement restauré en 1989 il obtint le prix du Patrimoine vivant attribué par la Fondation de France. Il abrite le Musée Estrine, musée de France, collection de peintures modernes et contemporaines. Un Centre d'interprétation Vincent van Gogh propose une documentation, iconographie, des projections, sur la vie et l'œuvre de l'artiste néerlandais. Il est une étape de la Route européenne Van Gogh. Des expositions de peinture moderne et contemporaine sont organisées et une présentation permanente est consacrée au peintre cubiste français Albert Gleizes. Le bâtiment en pierre de taille, à trois niveaux, a été agrandi en 2014 et accueille tous les publics (PMR). Il présente en façade une partie centrale concave où s'ouvre le portail surmonté d'un balcon en fer forgé. À l'intérieur, l'escalier monumental en pierre dessert les pièces du premier étage pavées de tomettes et ornées de gypseries, ainsi qu'une grande galerie donnant sur un jardin suspendu. Au rez-de chaussée une très vaste salle présente les expositions temporaires.
Hôtel des Antiques : Face à l'Office de Tourisme se trouve l'ancien Hôtel les Antiques, Hôtel de Luxe qui a fermé ses portes récemment et a été racheté par un particulier.
L'Hôtel, bâtiment du XIX° siècle, le parc est classé et surtout, l'intérieur est classé pour ses nombreux plafonds.
Hôtel de Sade : Cette bâtisse a d'abord appartenu au XV° siècle et au XVI° siècle à la famille de Fos comtes de Provence dont une fille épousa un membre de la famille de Sade, branche d'Eyguières avant d'être un centre occupé par les réformés du XVII° siècle. Jusqu'en 1941, la maison servit de dépôt de peaux pour un boucher de Saint-Rémy. Achetée par l'Etat en 1941, elle fut convertie en musée lapidaire. Un passage voûté mène à une cour intérieure où se trouve une tour d'escalier octogonale. En 1948, des fouilles dans le sol de la cour ont fait découvrir un hypocauste remontant à l'époque gallo-romaine avec des piliers en briques reliés par des voûtes et des conduites d'eau maçonnées qui indiquent l'existence de thermes à cet emplacement.
Le monument abrite le Musée Archéologique, et sert de dépôt pour le mobilier et les éléments sculptés trouvés à Glanum et aux environs. Après être resté longtemps fermé au public, il est de nouveau ouvert durant la période estivale depuis 2015.
Baptistère : En 1948, des fouilles dans le sol de la cour de l'hôtel de Sade ont fait découvrir un hypocauste remontant à l'époque gallo-romaine avec des piliers en briques reliés par des voûtes et des conduites d'eau maçonnées qui indiquent l'existence de thermes à cet emplacement.
Hôtel de Ville : Installé en 1820 dans l'ancien couvent des Augustines, fondé en 1634, dont il subsiste la travée du cloître. L'actuelle Place Jules-Pellissier est l'ancien jardin du monastère, jadis clos de murs. Frédéric Mistral y fut reçu de manière officielle à deux reprises. En 1862 en compagnie de Charles Gounod venu séjourner à Saint-Rémy pour y composer Mireille, et en 1913 pour le cinquantenaire de cet opéra.
Fontaine de la Trinité : Au carrefour du boulevard Mirabeau, de l’avenue de la Libération et de la rue Carnot. Érigée en 1860, elle fut détruite en 1938 afin d'agrandir le boulevard. À la demande de la population, elle a été reconstruite en 2003. Le nouveau monument intègre la seule seule partie de l'ancien qui avait été conservée, le haut de la stèle.
Fontaine des Quatre Dauphins : Place Jules-Pellissier. Inaugurée le 25 août 1814 en l'honneur du roi Louis XVIII et réalisée sur le modèle de la fontaine portant le même nom, à Aix-en-Provence. Jusqu'en 1953, date de l'établissement de l'eau courante, elle fut très fréquentée par les habitants du quartier. Restaurée par la Ville en 2015.
Château de Roussan : Cette bastide provençale est constitué d'une partie centrale du XVIII° siècle, une seconde partie abritant notamment la bibliothèque a été accolé au XIX° siècle. Un parc avec une serre et un bassin entoure le château.
Le premier maître que retient l’histoire fût, dans la deuxième moitié du XVI° siècle, le capitaine chevalier Bertrand de Nostredame, frère de Nostradamus. Doté d’une ferme, d’un pigeonnier, de bâtiments d’habitation, le « Mas de Roussan », a été ceint d’un mur de clôture afin de le protéger en cette période troublée des guerres de religion.
Le 16 janvier 1608, le château de Roussan a été confié à Melchior Jacques de Joannis de Nochère, le cousin du petit fils de Bertrand de Nostredame. Diane de Joannis de Roussan a ensuite hérité du château.
En 1701, le château de Roussan fût acheté par Jean Antoine Servan, Tarasconnais qui légua le château à son neveu Antoine.
En 1848, la famille Bouchaud de Bussy devint propriétaire du château de Roussan et apporta de nombreux embellissements jusqu’en 1887, où la famille Roussel en fit l'acquisition.
Le château de Lagoy : Edifié au XVII° siècle entre Saint-Rémy-de-Provence et Eyragues, dans un vaste domaine érigé en marquisat en 1707 au profit de la famille des Meyran.
Domaine occupé depuis l'époque gallo-romaine sous forme de villa, puis castrum regroupé autour de la chapelle. Au XVII°e siècle, construction du pigeonnier (prix passé en 1633) puis d'une maison surmontée d'une tour crénelée. En 1705, un moulin à huile est construit près du pigeonnier. En 1713, l'édifice actuel est bâti en utilisant les pierres des ruines proches de l'église. Le perron ouvrant sur la cour est réalisé en 1727. La rampe en fer forgé de l'escalier date de 1728. Les cadrans solaires sont peints en 1739. La fontaine du jardin est réalisée en 1742. La marquise de Lagoy, cultivant des vers à soie, fait réaliser des tapisseries pour orner les pièces du château. Des piliers et un portail sont ajoutés dans la cour et l'avant cour. Des marbres italiens agrémentent l'édifice. À la Révolution, le château est dévasté. À partir de 1806, le marquis remet le domaine en état et fait construire une cave viticole contre le moulin.
Préhistoire et Antiquité
Le territoire de Saint-Rémy est habité depuis la Préhistoire, en témoignent les gravures rupestres trouvées dans la grotte Otello que les archéologues qualifient de « grotte ornée ». Les peintures remontent au Néolithique final et à l'âge du bronze. Elles consistent en signes anthropomorphes et géométriques. Le site de Romanin est contemporain de celui de la grotte. Il constitue une station préhistorique sur laquelle se sont installées des populations. Un poignard en cuivre y a été découvert.
On trouve aussi sur le territoire de Saint-Rémy-de-Provence d'autres grottes ornées, comme la grotte Baldouin, dont les parois représentent des guerriers casqués. Leur datation est en revanche plus récente ; on les estime datées de l'âge du fer. Au premier âge du fer, les habitats préhistoriques continuent d'être habités pour la plupart, notamment au vallon Notre-Dame de Laval, mais d'autres sites sont désormais peuplés, comme la Vallongue. Aux alentours du VI° siècle avant J.-C., le mont Gaussier se peuple, alors qu'il est à l'écart de l'agglomération qui se dessine sur le site de Glanum, même s'il finit incorporé dans l'ensemble. On estime que la ville de Glanon, outre son centre monumental, s'étend jusqu'au mont Gaussier, sur une superficie totale de 40 hectares. Le peuplement de quartiers périphériques se remarque au même moment dans d'autres d'endroits des Alpilles, comme aux Caisses de Jean-Jean (Mouriès), en retrait de Tericiae et, alors que la Protohistoire est fortement marquée par le pastoralisme et l'agriculture dans les Alpilles, on extrait de la pierre calcaire dans des carrières aux alentours de Saint-Rémy. Les activités liées à l'extraction de la pierre dureront jusqu'au début du XX° siècle.
Lors de la seconde partie du premier âge du Fer (VII°–VI° siècles avant J.-C.), la population, jusqu'alors essentiellement nomade, se sédentarise et se met à construire en dur. Le castrum se structure à la manière d'un village avec ses rues et ses maisons adossées. Le processus d'installation permanente est à mettre en parallèle avec l'intensification des échanges économiques avec les commerçants méditerranéens. En échange de produits de luxe, les habitants des Alpilles produisent des céréales et passent d'un état d'autarcie à une véritable économie d'échange. Au cours des siècles suivants, la population des Alpilles diminue de façon conséquente : le comptoir grec d'Arles attire de nombreux habitants venus de toute la région.
Mais le site de Glanum est peu à peu abandonné pour un autre, plus au nord, situé au commencement de la plaine et sur le bord de la voie Domitienne. C'est là que s'établit la nouvelle agglomération. qui deviendra Saint-Rémy.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, sous la dynastie carolingienne, le territoire est la propriété de l'abbaye Saint-Remi de Reims, d'où le nom de Saint-Rémy. Une légende affirme que le roi Clovis aurait parcouru la région accompagné par l'évêque de Reims Remi qui l'avait sacré roi. Le prélat ayant réalisé un miracle, un notable local lui aurait légué ces biens fonciers. Une autre tradition prétend que les rois de France étaient sacrés avec de l'huile provenant de ces domaines, et donc de Saint-Rémy. Quoi qu'il en soit, L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y a été aussi un important propriétaire, en possédant pas moins de six églises, dont cinq simultanément à la fin du XII° siècle :
Une église Saint-Jean, à la fin du X° siècle ;
De la fin du X° siècle au XIII° siècle : les églises Saint-Paul-de-Mausole, Saint-Pierre (aujourd’hui disparue, proche de la précédente), l’église Sancti Quirici, renommée Sancti Cyricii de Pedanicis, à Saint-Clerg, et l’église Sainte-Marie et Saint-Stéphane, au lieu-dit Notre-Dame-de-Laval ;
Seulement à la fin du XII° siècle, l’église Notre-Dame de Romanin, à l’époque appelée Sanctae Mariae de Pedacinis..
Le 12 octobre 1322, Rostaing Andrée de Mayronis (?-ap. 1343), noble, habitant de Sisteron, coseigneur de Meyronnes, Tournoux, Gleisoles et probablement de Larche (Baillie de Barcelonnette) en 1328 fut chargé avec Pierre Audiberti, par le sénéchal, de faire le bornage de Saint-Rémy et de Lagoy, fief qui restera indépendant de Saint-Rémy jusqu'à la Révolution.
Saint-Rémy fait alors partie du diocèse d’Avignon, ce qui sera le cas jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Cela lui vaudra une certaine aisance au Moyen Âge, en particulier lors du séjour des Papes à Avignon. C’est dans ce contexte qu’il faut mettre l’érection de l’église paroissiale en collégiale par le pape Jean XXII en 1331, qui finance aussi la construction d’un magnifique clocher.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le roi de France, Charles VI, intervient et envoie le sénéchal de Beaucaire, Enguerrand d’Eudin, auquel se rallie Guillaume-Roger de Turenne. Saint-Rémy, tenu par ce dernier, se trouve donc neutre en début de guerre, et du côté angevin à la fin de la décennie.
Dès la période médiévale, Saint-Rémy jouit du privilège d’être une ville comtale, c’est-à-dire dépendant directement du prince, sans pouvoir être aliénée par lui. C’est de là que proviennent les armoiries de la cité, dans lesquelles brillent le « sang et or » de la Maison princière des Raymond-Bérenger. Les historiens ont prouvé que cet insigne ne proviendrait pas de Catalogne mais de la bannière pré-héraldique de l’ancien royaume de Bourgogne ou d’Arles… Même s’il avait déjà été quelque peu rogné, en particulier par le Roi René, ce statut de ville comtale sera maintenu de manière formelle lors de l’annexion de la Provence à la France à la mort du dernier prince provençal, Charles V d'Anjou - en Provence, Charles III.
Comme ce fut le cas dans toute la Provence, l'annexion française entraîna l’expulsion de la communauté israélite locale, d'où était issue la famille du fameux Nostradamus, convertie au catholicisme, dès le XV° siècle, puis anoblie. Cela explique la naissance à Saint-Rémy de Michel de Nostredame le 14 décembre 1503.
Temps modernes
Sous l’Ancien Régime, Saint-Rémy est considérée comme une « ville » à part entière, et non comme un simple village. La présence sur son territoire de ce que l’on appelle alors les « Antiquités » - actuel site des Antiques avec son arc de triomphe et son mausolée - lui donne un prestige non négligeable. À ce titre, elle envoie un député aux États de Provence remplacée par l’assemblée des Communautés, qui votent chaque année les impôts de la principauté, puis de la province annexée à la France. Dans l'ouest de la Provence, elle partage seulement ce privilège avec Tarascon - Arles et les Baux étaient alors « terres adjacentes » du comté... Si cette assemblée se réunissait traditionnellement à Lambesc, elle le fit de manière exceptionnelle à Saint-Rémy en 1661.
Après avoir connu quelques soubresauts lors de l’apparition de la Réforme, Saint-Rémy subit de plein fouet l’épidémie de peste de 1720-1721, au cours de laquelle périt près d’un tiers de sa population.
Depuis 1642 et le traité de Péronne, l’agglomération avait aussi perdu de fait son statut de « ville royale ». En effet, le roi Louis XIII attribua alors la seigneurie de Saint-Rémy aux princes de Monaco, qui conserveront cette suzeraineté théorique jusqu’à la Révolution. Si les rapports entre les Grimaldi et leur fief saint-rémois furent toujours cordiaux, il n’en fut pas de-même entre les représentants locaux des princes, les membres de la famille Pistoye, qui cumulaient cette fonction avec celles de viguier et de juge royal. Véritable petits potentats locaux imbus de leurs privilèges, les Pistoye exacerberont la vie publique locale. Cela explique en grande part l’accueil très favorable de la Révolution à Saint-Rémy. Deux Saint-rémois seront ainsi élus à l’Assemblée Nationale puis à la Convention: Pierre-Toussaint Durand de Maillane (1729-1814), ainsi qu’André Pellissier (1742-1791), remplacé par la suite par son fils Denis-Marie (1765-1829), qui votera la mort de Louis XVI.
Époque contemporaine
Le XIX° siècle verra l’apogée économique de Saint-Rémy avec le développement de la culture du chardon cardaire et des graines, grâce à l’extension du Canal des Alpines. En favorisant l’irrigation, cela transforma la ville en un centre de renom international qui entretenait des rapports commerciaux avec toute l'Europe ou les États-Unis. Les grandes familles de négociants, tels les Mistral-Bernard, les Blain ou les Roumanille se font bâtir d’opulentes maisons à l’extérieur des remparts. Cette activité durera jusqu’à la Première Guerre mondiale avant de connaître un déclin notable.
En 1874, la ville se voit dotée d'une gare, grâce à l'ouverture d'une ligne de chemin de fer jusqu'à Tarascon, sur laquelle circuleront marchandises et voyageurs, contribuant à la prospérité économique. La ligne connaît même une extension jusqu'à Orgon en 1887. Elle ferme en 1950. La gare et ses halles sont toujours en place, sur l'actuelle place Charles de Gaulle. La portion de 8 km de ligne jusqu'à Saint-Etienne-du-Grès a été depuis transformée en voie verte.
Dès l’Ancien Régime avec la présence en ses murs d’un petit collège tenu par les Trinitaires, la ville possède une élite cultivée. Avec ce contexte favorable, Saint-Rémy connaît dès cette époque une certaine vocation intellectuelle qui ne fit que se développer et ne se démentira jamais jusqu'à nos jours. Le souvenir de Nostradamus, la richesse de son patrimoine et la beauté de ses paysages attirent aussi de manière précoce artistes et intellectuels. Si c’est sans doute seulement en raison de sa proximité avec Arles que Vincent van Gogh y est interné dans la maison de santé de Saint-Paul de Mausole (1889), le peintre hollandais y réalisera quelques-unes de ses œuvres les plus connues, qui augmenteront plus encore la notoriété du site. D’autres artistes viendront ensuite séjourner ou s’établir à Saint-Rémy comme René Seyssaud (1867-1952), Jean Baltus (1880-1946), Albert Gleizes (1881-1953), André Hambourg (1909-1999) ou Mario Prassinos (1916-1885).
Avec la renaissance provençale initiée par Frédéric Mistral (1830-1914) dans les années 1850, Saint-Rémy devient le centre névralgique de ce mouvement tout comme ses voisines Maillane, Avignon, puis Arles. Frédéric Mistral lui-même était d’origine saint-rémoise par son père. C’est dans ce contexte qu'il faut remettre des écrivains saint-rémois d'expression provençale tels que Joseph Roumanille (1818-1891), Marius Girard (1838-1906) et sa fille Marie Gasquet (1872-1960), Charles Mauron (1899-1966), sa première épouse Marie Roumanille, en littérature Marie Mauron (1896-1986). On citera aussi Charles Galtier (1913-2004) du village voisin d'Eygalières mais très lié à Saint-Rémy, ou le poète et érudit Marcel Bonnet (1922-2007). C'est aussi dans le même contexte que Charles Gounod vint séjourner à Saint-Rémy en 1862 pour y composer son opéra Mireille, tiré du poème de Frédéric Mistral. Des intellectuels et écrivains britanniques comme Roger Eliott Fry (1866-1934) ou Edward Morgan Forster (1879-1970) séjournent volontiers à Saint-Rémy, grâce à leur amitié avec l'écrivain Charles Mauron, déjà cité. Ancien Résistant, Maire de Saint-Rémy entre 1945 et 1959, militant de la culture provençale mais aussi mais grand intellectuel inventeur de la psychocritique, ce dernier traduira en français certaines œuvres de Forster ainsi que d'autres écrivains anglais du groupe de Bloomsbury. Il convient aussi d'évoquer les noms d’érudits ou archéologues tels que le Docteur Edgar Leroy (1883-1963), Pierre de Brun (1874-1941) ou Henri Rolland (1887-1970). On signalera enfin que l’écrivain, journaliste et polémiste Léon Daudet (1867-1942) décéda à Saint-Rémy pendant la Seconde Guerre Mondiale dans la maison qu’il y possédait, ce qu’il explique qu’il est enterré au cimetière de cette commune.
Si la ville a malheureusement perdu en grande partie sa vocation agricole, Saint-Rémy-de-Provence est devenu un lieu de villégiature privilégié de nombreux touristes et personnalités qui apprécient plus que jamais son cadre enchanteur.
Le territoire de Saint-Rémy est habité depuis la Préhistoire, en témoignent les gravures rupestres trouvées dans la grotte Otello que les archéologues qualifient de « grotte ornée ». Les peintures remontent au Néolithique final et à l'âge du bronze. Elles consistent en signes anthropomorphes et géométriques. Le site de Romanin est contemporain de celui de la grotte. Il constitue une station préhistorique sur laquelle se sont installées des populations. Un poignard en cuivre y a été découvert.
On trouve aussi sur le territoire de Saint-Rémy-de-Provence d'autres grottes ornées, comme la grotte Baldouin, dont les parois représentent des guerriers casqués. Leur datation est en revanche plus récente ; on les estime datées de l'âge du fer. Au premier âge du fer, les habitats préhistoriques continuent d'être habités pour la plupart, notamment au vallon Notre-Dame de Laval, mais d'autres sites sont désormais peuplés, comme la Vallongue. Aux alentours du VI° siècle avant J.-C., le mont Gaussier se peuple, alors qu'il est à l'écart de l'agglomération qui se dessine sur le site de Glanum, même s'il finit incorporé dans l'ensemble. On estime que la ville de Glanon, outre son centre monumental, s'étend jusqu'au mont Gaussier, sur une superficie totale de 40 hectares. Le peuplement de quartiers périphériques se remarque au même moment dans d'autres d'endroits des Alpilles, comme aux Caisses de Jean-Jean (Mouriès), en retrait de Tericiae et, alors que la Protohistoire est fortement marquée par le pastoralisme et l'agriculture dans les Alpilles, on extrait de la pierre calcaire dans des carrières aux alentours de Saint-Rémy. Les activités liées à l'extraction de la pierre dureront jusqu'au début du XX° siècle.
Lors de la seconde partie du premier âge du Fer (VII°–VI° siècles avant J.-C.), la population, jusqu'alors essentiellement nomade, se sédentarise et se met à construire en dur. Le castrum se structure à la manière d'un village avec ses rues et ses maisons adossées. Le processus d'installation permanente est à mettre en parallèle avec l'intensification des échanges économiques avec les commerçants méditerranéens. En échange de produits de luxe, les habitants des Alpilles produisent des céréales et passent d'un état d'autarcie à une véritable économie d'échange. Au cours des siècles suivants, la population des Alpilles diminue de façon conséquente : le comptoir grec d'Arles attire de nombreux habitants venus de toute la région.
Mais le site de Glanum est peu à peu abandonné pour un autre, plus au nord, situé au commencement de la plaine et sur le bord de la voie Domitienne. C'est là que s'établit la nouvelle agglomération. qui deviendra Saint-Rémy.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, sous la dynastie carolingienne, le territoire est la propriété de l'abbaye Saint-Remi de Reims, d'où le nom de Saint-Rémy. Une légende affirme que le roi Clovis aurait parcouru la région accompagné par l'évêque de Reims Remi qui l'avait sacré roi. Le prélat ayant réalisé un miracle, un notable local lui aurait légué ces biens fonciers. Une autre tradition prétend que les rois de France étaient sacrés avec de l'huile provenant de ces domaines, et donc de Saint-Rémy. Quoi qu'il en soit, L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y a été aussi un important propriétaire, en possédant pas moins de six églises, dont cinq simultanément à la fin du XII° siècle :
Le 12 octobre 1322, Rostaing Andrée de Mayronis (?-ap. 1343), noble, habitant de Sisteron, coseigneur de Meyronnes, Tournoux, Gleisoles et probablement de Larche (Baillie de Barcelonnette) en 1328 fut chargé avec Pierre Audiberti, par le sénéchal, de faire le bornage de Saint-Rémy et de Lagoy, fief qui restera indépendant de Saint-Rémy jusqu'à la Révolution.
Saint-Rémy fait alors partie du diocèse d’Avignon, ce qui sera le cas jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Cela lui vaudra une certaine aisance au Moyen Âge, en particulier lors du séjour des Papes à Avignon. C’est dans ce contexte qu’il faut mettre l’érection de l’église paroissiale en collégiale par le pape Jean XXII en 1331, qui finance aussi la construction d’un magnifique clocher.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le roi de France, Charles VI, intervient et envoie le sénéchal de Beaucaire, Enguerrand d’Eudin, auquel se rallie Guillaume-Roger de Turenne. Saint-Rémy, tenu par ce dernier, se trouve donc neutre en début de guerre, et du côté angevin à la fin de la décennie.
Dès la période médiévale, Saint-Rémy jouit du privilège d’être une ville comtale, c’est-à-dire dépendant directement du prince, sans pouvoir être aliénée par lui. C’est de là que proviennent les armoiries de la cité, dans lesquelles brillent le « sang et or » de la Maison princière des Raymond-Bérenger. Les historiens ont prouvé que cet insigne ne proviendrait pas de Catalogne mais de la bannière pré-héraldique de l’ancien royaume de Bourgogne ou d’Arles… Même s’il avait déjà été quelque peu rogné, en particulier par le Roi René, ce statut de ville comtale sera maintenu de manière formelle lors de l’annexion de la Provence à la France à la mort du dernier prince provençal, Charles V d'Anjou - en Provence, Charles III.
Comme ce fut le cas dans toute la Provence, l'annexion française entraîna l’expulsion de la communauté israélite locale, d'où était issue la famille du fameux Nostradamus, convertie au catholicisme, dès le XV° siècle, puis anoblie. Cela explique la naissance à Saint-Rémy de Michel de Nostredame le 14 décembre 1503.
Temps modernes
Sous l’Ancien Régime, Saint-Rémy est considérée comme une « ville » à part entière, et non comme un simple village. La présence sur son territoire de ce que l’on appelle alors les « Antiquités » - actuel site des Antiques avec son arc de triomphe et son mausolée - lui donne un prestige non négligeable. À ce titre, elle envoie un député aux États de Provence remplacée par l’assemblée des Communautés, qui votent chaque année les impôts de la principauté, puis de la province annexée à la France. Dans l'ouest de la Provence, elle partage seulement ce privilège avec Tarascon - Arles et les Baux étaient alors « terres adjacentes » du comté... Si cette assemblée se réunissait traditionnellement à Lambesc, elle le fit de manière exceptionnelle à Saint-Rémy en 1661.
Après avoir connu quelques soubresauts lors de l’apparition de la Réforme, Saint-Rémy subit de plein fouet l’épidémie de peste de 1720-1721, au cours de laquelle périt près d’un tiers de sa population.
Depuis 1642 et le traité de Péronne, l’agglomération avait aussi perdu de fait son statut de « ville royale ». En effet, le roi Louis XIII attribua alors la seigneurie de Saint-Rémy aux princes de Monaco, qui conserveront cette suzeraineté théorique jusqu’à la Révolution. Si les rapports entre les Grimaldi et leur fief saint-rémois furent toujours cordiaux, il n’en fut pas de-même entre les représentants locaux des princes, les membres de la famille Pistoye, qui cumulaient cette fonction avec celles de viguier et de juge royal. Véritable petits potentats locaux imbus de leurs privilèges, les Pistoye exacerberont la vie publique locale. Cela explique en grande part l’accueil très favorable de la Révolution à Saint-Rémy. Deux Saint-rémois seront ainsi élus à l’Assemblée Nationale puis à la Convention: Pierre-Toussaint Durand de Maillane (1729-1814), ainsi qu’André Pellissier (1742-1791), remplacé par la suite par son fils Denis-Marie (1765-1829), qui votera la mort de Louis XVI.
Époque contemporaine
Le XIX° siècle verra l’apogée économique de Saint-Rémy avec le développement de la culture du chardon cardaire et des graines, grâce à l’extension du Canal des Alpines. En favorisant l’irrigation, cela transforma la ville en un centre de renom international qui entretenait des rapports commerciaux avec toute l'Europe ou les États-Unis. Les grandes familles de négociants, tels les Mistral-Bernard, les Blain ou les Roumanille se font bâtir d’opulentes maisons à l’extérieur des remparts. Cette activité durera jusqu’à la Première Guerre mondiale avant de connaître un déclin notable.
En 1874, la ville se voit dotée d'une gare, grâce à l'ouverture d'une ligne de chemin de fer jusqu'à Tarascon, sur laquelle circuleront marchandises et voyageurs, contribuant à la prospérité économique. La ligne connaît même une extension jusqu'à Orgon en 1887. Elle ferme en 1950. La gare et ses halles sont toujours en place, sur l'actuelle place Charles de Gaulle. La portion de 8 km de ligne jusqu'à Saint-Etienne-du-Grès a été depuis transformée en voie verte.
Dès l’Ancien Régime avec la présence en ses murs d’un petit collège tenu par les Trinitaires, la ville possède une élite cultivée. Avec ce contexte favorable, Saint-Rémy connaît dès cette époque une certaine vocation intellectuelle qui ne fit que se développer et ne se démentira jamais jusqu'à nos jours. Le souvenir de Nostradamus, la richesse de son patrimoine et la beauté de ses paysages attirent aussi de manière précoce artistes et intellectuels. Si c’est sans doute seulement en raison de sa proximité avec Arles que Vincent van Gogh y est interné dans la maison de santé de Saint-Paul de Mausole (1889), le peintre hollandais y réalisera quelques-unes de ses œuvres les plus connues, qui augmenteront plus encore la notoriété du site. D’autres artistes viendront ensuite séjourner ou s’établir à Saint-Rémy comme René Seyssaud (1867-1952), Jean Baltus (1880-1946), Albert Gleizes (1881-1953), André Hambourg (1909-1999) ou Mario Prassinos (1916-1885).
Avec la renaissance provençale initiée par Frédéric Mistral (1830-1914) dans les années 1850, Saint-Rémy devient le centre névralgique de ce mouvement tout comme ses voisines Maillane, Avignon, puis Arles. Frédéric Mistral lui-même était d’origine saint-rémoise par son père. C’est dans ce contexte qu'il faut remettre des écrivains saint-rémois d'expression provençale tels que Joseph Roumanille (1818-1891), Marius Girard (1838-1906) et sa fille Marie Gasquet (1872-1960), Charles Mauron (1899-1966), sa première épouse Marie Roumanille, en littérature Marie Mauron (1896-1986). On citera aussi Charles Galtier (1913-2004) du village voisin d'Eygalières mais très lié à Saint-Rémy, ou le poète et érudit Marcel Bonnet (1922-2007). C'est aussi dans le même contexte que Charles Gounod vint séjourner à Saint-Rémy en 1862 pour y composer son opéra Mireille, tiré du poème de Frédéric Mistral. Des intellectuels et écrivains britanniques comme Roger Eliott Fry (1866-1934) ou Edward Morgan Forster (1879-1970) séjournent volontiers à Saint-Rémy, grâce à leur amitié avec l'écrivain Charles Mauron, déjà cité. Ancien Résistant, Maire de Saint-Rémy entre 1945 et 1959, militant de la culture provençale mais aussi mais grand intellectuel inventeur de la psychocritique, ce dernier traduira en français certaines œuvres de Forster ainsi que d'autres écrivains anglais du groupe de Bloomsbury. Il convient aussi d'évoquer les noms d’érudits ou archéologues tels que le Docteur Edgar Leroy (1883-1963), Pierre de Brun (1874-1941) ou Henri Rolland (1887-1970). On signalera enfin que l’écrivain, journaliste et polémiste Léon Daudet (1867-1942) décéda à Saint-Rémy pendant la Seconde Guerre Mondiale dans la maison qu’il y possédait, ce qu’il explique qu’il est enterré au cimetière de cette commune.
Si la ville a malheureusement perdu en grande partie sa vocation agricole, Saint-Rémy-de-Provence est devenu un lieu de villégiature privilégié de nombreux touristes et personnalités qui apprécient plus que jamais son cadre enchanteur.