Mise à jour du 22/08/2024
Saint-Mathieu-de-Tréviers
Nichée au pied du Montferrand, abritée par l’Hortus et protégée par le tutélaire Pic St Loup notre commune est la croisée de nombreux chemins de randonnées.
Les passionnés d’ornithologie y rencontreront diverses espèces d’oiseaux.
Les amateurs d’histoire traverseront les époques du paléolithique à nos jours.
Les épicuriens découvriront les arômes subtils de vins de qualité.
A 20 kms de Montpellier, quelques miles de la mer et quelques encablures des Cévennes, cette situation géographique est un atout pour le vacancier qui en peu de temps rejoindra des lieux aux couleurs différentes tout en goutant la quiétude de notre village.
Le village a 7 000 ans d’histoire. Pour preuve le menhir, exposé à la mairie, témoignant de la présence de l’homme 5 000 ans avant. J.-C..
La principale porte d'entrée dans le centre médiéval du village est le «Grand Portail». De là, la rue du Grand Portail longe la petite place du marché, La Placette, et vous dirigez vers l'église et ses bâtiments environnants.
Château de Montferrand : C'est une forteresse médiévale du XII° siècle, Le château de Montferrand est construit à 400 mètres d'altitude, sur l’arête d'un éperon calcaire du pic Saint-Loup et domine le village de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Perché dans une garrigue de chênes verts, il n’est accessible qu’à pied, par le sentier de grande randonnée « GR 60 ».
Le site correspond à une ancienne place forte romaine. Il est mentionné pour la première fois dans l’histoire au début du XII° siècle.
Le comte de Toulouse Alphonse Jourdain fait valoir ses droits sur le château de Montferrand et sur une partie du comté de Melgueil, qui correspond à l'est du département de l'Hérault. Le comté de Melgueil est partagé en deux districts : celui de Melgueil (devenu Mauguio et dont le château féodal a totalement disparu) et celui de Montferrand. Il est fait mention dès 1132 de son appartenance aux comtes de Melgueil.
Au début du XIII° siècle, le château est confisqué au comte de Toulouse Raymond VI durant la croisade des Albigeois (avec également le château de Mornas), en 1215, il est confié par le Pape à l'évêque de Maguelone qui devient également comte de Melgueil et de Montferrand. Il s'agit d'un alleu pontifical, ne relevant d'aucun seigneur et donc exempté de toute redevance. L'évêque concentre donc tous les pouvoirs à la fois spirituels et temporels, et se permet de battre sa monnaie : le denier melgorien. En 1245, le commandement est confié par l'évêque à un châtelain capitaine.
Durant le XVI° siècle, le diocèse de Maguelone est transféré à Montpellier en 1536. Le diplomate Guillaume Pellicier meurt au château de Montferrand en 1568. Les protestants s'emparent du château, en 1574, dans le cadre des guerres de religion. Antoine de Cambous reprend le château, en 1584, qui redevient catholique. Le site lui est confié pour services rendus. Il s'inspire de la Renaissance pour le faire modifier. Sa fille va s'y marier avec Jean de Ratte.
Au XVII° siècle, l'évêque Pierre de Fenouillet renforce la défense du château, en 1611, pour résister à l'artillerie : un fossé est taillé dans la roche à coup de barre à mine et la 1re enceinte est ajoutée. Les protestants du duc de Rohan assiégeront le château sans succès : ils lèveront le siège après avoir été bombardés par l'artillerie. Lors des rébellions huguenotes, en 1622, le château est assiégé, sans succès par les troupes catholiques du duc Henry de Montmorency avant le siège de Montpellier. L'année suivante, après avoir conquis Montpellier pour le compte des catholiques, le capitaine Jacques Valat est nommé par l'évêque Pierre de Fenouillet, châtelain à vie du château de Montferrand. Jacques Valat meurt en 1659 et le château n'est plus entretenu.
Au XVIII° siècle, durant son règne, Louis XIV autorise Colbert de Croissy à faire détruire les bâtiments : les pierres sont offertes en dédommagement à ceux qui acceptent de procéder à sa démolition… mais les difficultés de transport limiteront les destructions. Le château est démantelé depuis 1709.
Au XXI° siècle, le château est la propriété de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup depuis 2009. En 2017, le nouveau propriétaire annonce un programme de sauvegarde du site afin de le préserver de son état de ruine. En 2018, en raison de la fragilité du site et par sécurité, le château n'est plus accessible et clôturé.
Château du Lébous : vestiges d'une forteresse datée du Chalcolithique. Il a été découvert en 1954 par le docteur Jean Arnal. L'édifice, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges pris dans la végétation locale aurait été construit en 2400 avant J.C, ce qui en fait une des constructions préhistoriques de ce type les plus anciennes de France. L'espace est délimité par une enceinte comportant dix tours rondes. Le site semble avoir été habité pendant de nombreux siècles, notamment au Néolithique final par des habitants rattachés à la culture de Fontbouisse.
Église Saint-Raphaël : Elle a été fortement remaniée au milieu du XIX° siècle notamment au niveau mobilier. Le clocher bien que relativement modeste, typique de la vague romano-gothique de la seconde moitié du XIX°, surmonté d'une flèche en pierre, abrite trois cloches ; la plus importante date de 1869 et a été fondue à Lyon par « Burdin ainé » (les Burdin étaient maîtres fondeurs originaires de la région de Lyon de père en fils tout au long du XIX° siècle). En 2010, ces cloches sont hors d'usage étant donné la vétusté des installations ;
Église Saint-Martin-de-Pourols : L’église Saint-Martin-de-Pourols à Tréviers tient sa dénomination de celle du village telle qu’elle fut inscrite dans le Cellio de Cécélès. Le village qui s’appelait alors "Saint-Martin-de-Tréviers", avant de devenir "Saint-Mathieu-de-Tréviers" (du nom du saint protecteur de la chapelle du château de Montferrand), a bénéficié d’importantes restaurations au fil du temps. La première église devait être carolingienne, il n’en reste rien. Dès la fin du XI° siècle, le cartulaire des Guilhem cite "Saint-Martin-de-Tres-Vias". Il s’agit de la nouvelle église de Tréviers dont les vestiges confirment cette datation.
Son clocher à deux baies, restauré milieu XIX° a la particularité d’être chevauché d’un Cupidon ou d’un diable dans le fondement duquel est plantée une flèche (représentation qui reste un mystère). Un autre remaniement a été effectué sur le pignon de la façade durant la seconde moitié du XIX° siècle tout comme l’intérieur. Mais ce clocher étant d’une architecture trop faible dès sa construction, les deux cloches qu’il abrite sont hors service. Elles furent déposées au pied des baies sur des barres métalliques. L’une date de 1765 et a été fondue par Jean Poutingon (classée MH en 1959), la seconde est curieusement en fonte de fer et se trouve particulièrement abîmée et corrodée, elle ne comporte d’ailleurs aucune inscription.
Un clocher moderne attenant de forme cubique a été rajouté pour loger une cloche plus importante datant de 1932, offerte par M. Delmas, dit "Massou", boucher à Tréviers. Le brave homme vint ainsi remédier à cette impossibilité de sonner fort les cloches. Cet état de fait attisait les conversations et augmentait les jalousies entre Saint-Mathieu et Tréviers. Ainsi, on disait que Saint-Mathieu faisait exprès de faire sonner sa cloche car Tréviers ne pouvait en faire de même. Alors, les querelles de clocher entre les deux villages étaient récurrentes… Mais tout finissait par s’arranger et l’église a vu défiler bien des mariages !
Fontaine de la République : Elle comprend une statue de la République en fonte de fer fin du XIX° et est au pied de la mairie surmontée d'une horloge abritant une petite cloche ;
A 20 kms de Montpellier, quelques miles de la mer et quelques encablures des Cévennes, cette situation géographique est un atout pour le vacancier qui en peu de temps rejoindra des lieux aux couleurs différentes tout en goutant la quiétude de notre village.
Le village a 7 000 ans d’histoire. Pour preuve le menhir, exposé à la mairie, témoignant de la présence de l’homme 5 000 ans avant. J.-C..
La principale porte d'entrée dans le centre médiéval du village est le «Grand Portail». De là, la rue du Grand Portail longe la petite place du marché, La Placette, et vous dirigez vers l'église et ses bâtiments environnants.
Château de Montferrand : C'est une forteresse médiévale du XII° siècle, Le château de Montferrand est construit à 400 mètres d'altitude, sur l’arête d'un éperon calcaire du pic Saint-Loup et domine le village de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Perché dans une garrigue de chênes verts, il n’est accessible qu’à pied, par le sentier de grande randonnée « GR 60 ».
Le site correspond à une ancienne place forte romaine. Il est mentionné pour la première fois dans l’histoire au début du XII° siècle.
Le comte de Toulouse Alphonse Jourdain fait valoir ses droits sur le château de Montferrand et sur une partie du comté de Melgueil, qui correspond à l'est du département de l'Hérault. Le comté de Melgueil est partagé en deux districts : celui de Melgueil (devenu Mauguio et dont le château féodal a totalement disparu) et celui de Montferrand. Il est fait mention dès 1132 de son appartenance aux comtes de Melgueil.
Au début du XIII° siècle, le château est confisqué au comte de Toulouse Raymond VI durant la croisade des Albigeois (avec également le château de Mornas), en 1215, il est confié par le Pape à l'évêque de Maguelone qui devient également comte de Melgueil et de Montferrand. Il s'agit d'un alleu pontifical, ne relevant d'aucun seigneur et donc exempté de toute redevance. L'évêque concentre donc tous les pouvoirs à la fois spirituels et temporels, et se permet de battre sa monnaie : le denier melgorien. En 1245, le commandement est confié par l'évêque à un châtelain capitaine.
Durant le XVI° siècle, le diocèse de Maguelone est transféré à Montpellier en 1536. Le diplomate Guillaume Pellicier meurt au château de Montferrand en 1568. Les protestants s'emparent du château, en 1574, dans le cadre des guerres de religion. Antoine de Cambous reprend le château, en 1584, qui redevient catholique. Le site lui est confié pour services rendus. Il s'inspire de la Renaissance pour le faire modifier. Sa fille va s'y marier avec Jean de Ratte.
Au XVII° siècle, l'évêque Pierre de Fenouillet renforce la défense du château, en 1611, pour résister à l'artillerie : un fossé est taillé dans la roche à coup de barre à mine et la 1re enceinte est ajoutée. Les protestants du duc de Rohan assiégeront le château sans succès : ils lèveront le siège après avoir été bombardés par l'artillerie. Lors des rébellions huguenotes, en 1622, le château est assiégé, sans succès par les troupes catholiques du duc Henry de Montmorency avant le siège de Montpellier. L'année suivante, après avoir conquis Montpellier pour le compte des catholiques, le capitaine Jacques Valat est nommé par l'évêque Pierre de Fenouillet, châtelain à vie du château de Montferrand. Jacques Valat meurt en 1659 et le château n'est plus entretenu.
Au XVIII° siècle, durant son règne, Louis XIV autorise Colbert de Croissy à faire détruire les bâtiments : les pierres sont offertes en dédommagement à ceux qui acceptent de procéder à sa démolition… mais les difficultés de transport limiteront les destructions. Le château est démantelé depuis 1709.
Au XXI° siècle, le château est la propriété de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup depuis 2009. En 2017, le nouveau propriétaire annonce un programme de sauvegarde du site afin de le préserver de son état de ruine. En 2018, en raison de la fragilité du site et par sécurité, le château n'est plus accessible et clôturé.
Château du Lébous : vestiges d'une forteresse datée du Chalcolithique. Il a été découvert en 1954 par le docteur Jean Arnal. L'édifice, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges pris dans la végétation locale aurait été construit en 2400 avant J.C, ce qui en fait une des constructions préhistoriques de ce type les plus anciennes de France. L'espace est délimité par une enceinte comportant dix tours rondes. Le site semble avoir été habité pendant de nombreux siècles, notamment au Néolithique final par des habitants rattachés à la culture de Fontbouisse.
Église Saint-Raphaël : Elle a été fortement remaniée au milieu du XIX° siècle notamment au niveau mobilier. Le clocher bien que relativement modeste, typique de la vague romano-gothique de la seconde moitié du XIX°, surmonté d'une flèche en pierre, abrite trois cloches ; la plus importante date de 1869 et a été fondue à Lyon par « Burdin ainé » (les Burdin étaient maîtres fondeurs originaires de la région de Lyon de père en fils tout au long du XIX° siècle). En 2010, ces cloches sont hors d'usage étant donné la vétusté des installations ;
Église Saint-Martin-de-Pourols : L’église Saint-Martin-de-Pourols à Tréviers tient sa dénomination de celle du village telle qu’elle fut inscrite dans le Cellio de Cécélès. Le village qui s’appelait alors "Saint-Martin-de-Tréviers", avant de devenir "Saint-Mathieu-de-Tréviers" (du nom du saint protecteur de la chapelle du château de Montferrand), a bénéficié d’importantes restaurations au fil du temps. La première église devait être carolingienne, il n’en reste rien. Dès la fin du XI° siècle, le cartulaire des Guilhem cite "Saint-Martin-de-Tres-Vias". Il s’agit de la nouvelle église de Tréviers dont les vestiges confirment cette datation.
Son clocher à deux baies, restauré milieu XIX° a la particularité d’être chevauché d’un Cupidon ou d’un diable dans le fondement duquel est plantée une flèche (représentation qui reste un mystère). Un autre remaniement a été effectué sur le pignon de la façade durant la seconde moitié du XIX° siècle tout comme l’intérieur. Mais ce clocher étant d’une architecture trop faible dès sa construction, les deux cloches qu’il abrite sont hors service. Elles furent déposées au pied des baies sur des barres métalliques. L’une date de 1765 et a été fondue par Jean Poutingon (classée MH en 1959), la seconde est curieusement en fonte de fer et se trouve particulièrement abîmée et corrodée, elle ne comporte d’ailleurs aucune inscription.
Un clocher moderne attenant de forme cubique a été rajouté pour loger une cloche plus importante datant de 1932, offerte par M. Delmas, dit "Massou", boucher à Tréviers. Le brave homme vint ainsi remédier à cette impossibilité de sonner fort les cloches. Cet état de fait attisait les conversations et augmentait les jalousies entre Saint-Mathieu et Tréviers. Ainsi, on disait que Saint-Mathieu faisait exprès de faire sonner sa cloche car Tréviers ne pouvait en faire de même. Alors, les querelles de clocher entre les deux villages étaient récurrentes… Mais tout finissait par s’arranger et l’église a vu défiler bien des mariages !
Fontaine de la République : Elle comprend une statue de la République en fonte de fer fin du XIX° et est au pied de la mairie surmontée d'une horloge abritant une petite cloche ;
Saint-Mathieu-de-Tréviers a un riche passé préhistorique. L'homme de Néanderthal s'installa dans la grotte de l'Hortus à partir de 55 000 ans avant notre ère, au pied de la falaise éponyme qui surplombe le village. La statue-menhir exposée dans le hall de la mairie témoigne de la présence de l'homme il y a 5 000 ans sur son territoire.
Antiquité
Le château du Lébous est un site archéologique datant du XIV° siècle avant J.-C. Il comprenait plusieurs tours et des murs composés de deux épaisseurs de pierre, formant une enceinte de 50 m sur 75. C'est la seule construction de ce type connue pour cette époque.
En 126 avant. J.C. le proconsul Salluste appelé par les Phocéens de Marseille, prend possession de la Narbonnaise, de Lyon à Perpignan. Son successeur Domitius crée la voie domitienne pour permettre aux romains d’atteindre sans danger l’Espagne déjà conquise par mer. La « paix romaine » établie, les villes s’enrichissent rapidement, Nîmes, Arles... et bâtissent de grands monuments. À la campagne, les fermes se multiplient. Une petite exploitation s’installe au Pré de Pourols non loin de la source, une maison construite dans le bois de l’Euzière est maintenant arasée. A Sainte-Croix-de-Quintillargue, près de Cécelès, une belle « villa » a laissé une grande ruine et un riche cimetière à incinération fouillé par le groupe archéologique des Chênes Verts. Il s’agit probablement du domaine de Quintillius qui a donné son nom au village mais aucune inscription ne l’indique. On reconnaît la présence de Rome aux innombrables poteries sigillées rouges fabriquées par millions d’exemplaires. Le moindre tesson découvert vaut une signature. Sur le Lébous, particulièrement apprécié pour sa position dominante, les Gallo-romains ont construit de modestes habitations et un « parc à bestiaux » qui ont mal fini. Vers l’an 375 en effet ou peu après, un homme a fui précipitamment laissant tomber près de la porte, 22 monnaies romaines dont la plus récente livre la date. Un peu plus loin, près d’une masure, un autre personnage a jeté la moitié d’un veau qu’il portait sur l’épaule dont nous avons recueilli les os. En conséquence, ces deux faits divers témoignent d’un grave événement. Il doit s’agir de l’arrivée des premiers barbares. Sans cela, après une dispute de mauvais voisinage, les fuyards seraient revenus récupérer leur bien. Les spécialistes n’ont pas de traces écrites de l’arrivée des Vandales ou autres barbares avant 405. En fait, il s’agit de leur installation définitive, mais de petites vagues d’envahisseurs plus précoces peuvent avoir échappé aux chroniqueurs de l’époque.
Le IV° siècle se reconnaît aux innombrables poteries sigillées claires (jaune orangé) qui succèdent aux précédentes dont nous avons parlé. Progressivement, la céramique gallo-romaine devient plus grossière et évolue vers les productions médiévales. D’après Emile Bonnet, dans son « Répertoire archéologique de l’Hérault, époque Gallo-romaine » une voie reliait Nîmes au Larzac en passant pas Sommières, Tréviers, Lodève... Une autre voie reliait Substansion (Castelnau-le-Lez) à Ganges. Elle ne pouvait passer ailleurs qu’à Tréviers. La troisième voie conduisait aux Matelles, hypothèse personnelle dont il est difficile de ne pas faire état, étant donné les rapports privilégiés entre les deux villages. Ces trois voies justifient le nom romain de Tres Vias ou si l’on préfère la parrochia de Tribus Viis (paroisse de Tréviers).
Plus tard au V° siècle de notre ère, les Wisigoths ont fait bon ménage avec la population indigène et nous connaissons trois de leurs cimetières dont un sarcophage repose dans le jardin intérieur de la maison communale.
Moyen Âge
Une charte de 978 en citant la viguerie de Terrivias (trois voies) donne pour la première fois le nom du village.
En 1090, le comte de Melgueil (Mauguio) achève la construction du château de Montferrand, sur le territoire de la paroisse de Saint-Martin--de-Tres-Vies avec sa chapelle dédiée à Saint-Mathieu. Une forteresse ayant toujours besoin de main-d’œuvre pour l’entretenir ou la transformer, rapidement, les artisans accourent et fondent à son pied le hameau qui prendra bientôt le nom de Saint-Mathieu. Tréviers formé de mas ou de hameaux évolue plus lentement.
XII° siècle Une forteresse ayant toujours besoin de main d’œuvre pour l’entretenir ou la transformer, rapidement, les artisans accourent et fondent à ses pieds le hameau qui prendra bientôt le nom de Saint Mathieu. Tréviers, formé de mas ou de hameaux, évolue plus lentement.
En 1215, le comté de Melgueil passe entre les mains de l’évêché de Maguelone. Quarante ans après, l’évêché instaure la République libre des Matelles. Cette collectivité a fait l’objet de nombreux avantages de la part de tous les évêchés pour augmenter le bien-être de sa population.
Epoque moderne
En 1574, les calvinistes s’emparent du château et provoquent de nombreux dégâts dans le village. Dix ans plus tard, Antoine de Cambous le reprend pour le compte de l’évêque. La paroisse de Saint-Martin-de-Tréviers se transforme en 1660 en commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers en souvenir de la chapelle du château démantelé.
Lors des rébellions huguenotes, en 1622, le château de Montferrand est assiégé, sans succès, par les troupes catholiques du duc Henry de Montmorency avant le siège de Montpellier.
Epoque contemporaine
Pendant la révolution, le village ne s’appelle plus que Tréviers et récupérera son patron saint Mathieu sous le premier Empire.
En 1884, la mairie passe de Saint-Mathieu à Tréviers dont la population se multiplie le long de la route D 17.
La république de Montferrand
Le comté de Melgueil occupait en gros l’est du département de l’Hérault. Sa limite ouest allait de Frontignan au fleuve côtier dont il porte le nom à la hauteur de St-Martin-de-Londres, exactement au Frouzet où se trouve maintenant le barrage du moulin de Bertrand. La frontière suit plus à l’est une direction sensiblement parallèle. Partie de la mer, en passant par l’extrémité est de l’étang de Melgueil ou de l’Or, Lansargues... elle fait un crochet au niveau de St-Bauzille-de-Montmel pour englober le château de Montrerons au nord de Sommières et revient prendre le contact avec l’Hérault, au sud de Ganges, à Laroque Aynier inclus. La viguerie d’Agonès isolée sur la rive droite du fleuve, fait exception.
Les châteaux de Melgueil et de Montferrand représentaient les deux pôles d’attraction du comté qui pouvait être coupé en deux et l’a été plusieurs fois sans disparaître. Au nord, le baillage de Sauve faisait office de préfecture. Au pied du château s’étalait la république ou communauté du Val ou de Laval de Montferrand où Tréviers par sa situation de paroisse de la commune avait une certaine importance.
L’année de la mort de Jacques 1er dit le Conquérant, roi d’Aragon et seigneur de Montpellier, l’évêque de Maguelone Bérenger de Frédol créa la communauté ou république « du Laval de Montferrand ». Six paroisses y participaient, Tréviers, Valflaunès, Saint-Jean-de-Cuculle, Saint-Sebastien-de-Cassagnas, Saint-Gély-du-Fesc, Cazevieille et deux hameaux, Vailhauquès et Saint-Clément. Cet état de décentralisation fonctionnait un peu comme nos départements actuels qui jouissent d’une relative liberté sous l’autorité du préfet. A Laval de Montferrand, c’était le capitaine du château qui en tenait lieu.
Un acte daté de 1276 autorise ces six communes à nommer quatre syndics et trois conseillers désignés par les électeurs. En outre, l’évêque Bérenger de Frédol leur accorde des privilèges. Pas de droits de succession en ligne directe, ni de droits sur les partages entre frères et sœurs. Diminution au vingtième des droits de moutures et même suppression pour les plus pauvres, enfin l’égalisation des poids et mesures sur ceux de Melgueil. Les deux premiers avantages sont acceptés sans discussion tandis que le troisième, pourtant si avantageux pour le commerce, rencontre des résistances dues au traditionalisme.
Nouvelles concessions en 1285, les habitants de la communauté ne pourront être retenus en prison, s’ils donnent une caution sauf pour crime d’assassinat ou de mutilation. Les animaux domestiques utiles à l’exploitation en sont exclus si d’autres cautions valables peuvent être présentés. Les jugements prononcés à Montferrand ne seront pas rejugés à l’évêché et les officiers du château chargés de percevoir les impôts, ban, cens, usages... ne pourront plus prendre de gages sur les habitants qui demandent quinze jours de délais de paiement.
A cette époque, la communauté s’agrandit de Viols-le-Fort, Viols-en-Laval, St-Vincent-de-Barbeyrargues, Ste-Croix-de-Quintillargues, Fontanès, le mas de Bizanca (Biranque) et Les Matelles qui grâce à ses solides remparts fera figure de préfecture et recevra le parlement pour siéger dans l’église paroissiale, un banc étant réservé pour le châtelain ou le capitaine de Montferrand représentant de l’évêque. Béranger de Frédol devant la bonne volonté des habitants leur rend en 1293 leurs poids et mesures. Il donnait aussi l’autorisation d’acheter le blé à Montpellier ou ailleurs et de le moudre à n’importe quel moulin sans payer de droits à l’évêque. En contrepartie, les habitants s’engageaient à acquitter un don annuel à l’évêque de 50 livres melgoriennes.
Peu à peu les habitants de la république réussissaient à obtenir quelques avantages. En 1307, une réunion groupe les membres suivants : Guillaume du Triadou pour Cassagnas, Pierre Gervais pour Saint-Clément, Pierre Lambruscal pour Combaillaud, Jacques de Abrolhano pour Tréviers, Déodat de Bruxeto pour Valflaunès, enfin Guillaume Deltour, notaire aux Matelles. Pour la première fois, un habitant des Matelles apparaît dans les actes. Le temps n’est pas loin où ce village bien fortifié servira de capitale au Val de Montferrand. Bientôt viendront s’ajouter les villages des Matelles, Viols, Saint-Etienne-de-Cazevieille, Saint-Gély-du-Fesc et la ferme de Biranque au nord du pic Saint Loup.
Pour les élections, on se réunissait dans l’église des Matelles sous la présidence du capitaine de Montferrand, Tristan de Montlaur qui avait paru comme témoin dans un contrat d’échange de terres de la Salade, six ans auparavant. 81 électeurs en 1468, 84 en 1470 cela ne fait pas grand monde. En fait, il faut éliminer les clercs vivant dans un monde à part, les nobles pour les mêmes raisons et les pauvres, ouvriers agricoles pour la majorité qui mangeaient à la table du patron ou de son bayle. Donc, devaient voter le chef de chaque famille exploitant un domaine, les marchands, les artisans ayant pignon sur rue. Lorsque mourait le maître de maison, sa veuve avait le droit de vote, exemple Clairette veuve de Jean Boisson. Les femmes célibataires dirigeant une exploitation avait aussi le droit de vote. Ce n’était pas encore une démocratie vraie mais cela en prenait le chemin. -
Aux environs de 1410, l’évêque Pierre Adhémar avait affermé à Antoine Durand, prêtre à Saint-Martin-de-Tréviers et prieur de Cassagnhas, tous les revenus de la vallée de Montferrand. En l’absence de percepteur de métier, n’importe qui pouvait solliciter et peut-être obtenir ce travail rémunérateur, La somme prévue était de 200 livres que l’évêque avait abaissée à la demande de la population à 175 livres. Des tentatives ont été faites notamment par Jean Rouquette pour convertir cette somme en monnaie de 1910, cela pourrait donner 56 francs par livre soit 9 800 F. Il faut toutefois tenir compte de la rareté du monnayage qui multiplie sa valeur. A. Germain, remarquable archéologue, a publié beaucoup de documents pour qu’ils ne disparaissent pas de la mémoire des hommes. L’un d’eux a sa place ici. II s’agit de la représentation de diverses communautés aux Etats du Languedoc. L’archevêque-primat de Narbonne en était le président-né. En son absence, l’archevêque de Toulouse, sinon celui d’Albi et selon les circonstances de simples évêques pouvaient prendre la présidence. Pareille faculté de remplacement était laissée à la noblesse. Seuls les députés de la bourgeoisie devaient siéger ou céder leur place. Toulouse, Montpellier, Carcassonne, Nîmes et Narbonne avaient des sièges fixes. Les villes moins importantes siégeaient alternativement. Parfois, s’élevaient entre elles de fâcheux conflits. Frontignan et Laval de Montferrand se sentirent lésés d’avoir été omis dans la répartition des présences de la bourgeoisie du diocèse de Maguelone. La rivalité s’aggrava tellement que pour calmer les esprits, on modifia le système de représentation de façon à inclure la présence alternative de ces deux communautés, par une charte du 9 mars 1458.
Ainsi allait la république de Montferrand, gérant elle-même ses affaires. Après avoir passé péniblement les guerres de religion, elle est venue se fondre dans le creuset de la révolution française. Elle a donné l’image d’une démocratie avant la lettre. Qui sait si l’évêque Guillaume Pellicier neveu avait été mieux compris, on aurait évité tant de souffrances et de ruines inutiles. Rien ne sert de rêver, on ne refait pas le passé.