Mise à jour du 22/08/2024
Saint-Laurent-des-Arbres
Saint-Laurent-des-Arbres est situé dans le Gard sur la rive droite du Rhône, entre la Provence et les Cévennes.
Son donjon rectangulaire et son église fortifiée lui donnent une allure de forteresse.
Son histoire se lie avec l’Évêché d'Avignon dès le X° Siècle et fera partie au XIV° siècle du Comtat Venaissin.
Ce village du Languedoc au milieu des vignes est également très connu depuis des décennies pour son Appellation Lirac, Cru des Côtes du Rhône.
A l'écart de l'agitation citadine, le village est situé à vingt minutes d'Avignon et à cinq minutes de l'autoroute A 9 (échangeur Roquemaure). Cette situation privilégiée lui permet de conserver son individualité et un rythme de vie à dimension humaine tout en participant aux échanges et à l'activité économique de son temps.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Nizon, le Gissac et par un autre cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Les remparts : Pour se protéger des invasions, la cité s'entoure d'un rempart, renforcé par un fossé rempli d'eau. Deux portes en autorisent l'accès : La porte Notre Dame, côté Saint Geniès. La porte Sainte Croix regardant vers Lirac. Les deux portes sont défendues par un mâchicoulis et un ravelin. Plusieurs tours rondes échelonnées à l'intérieur des murs, servent de ligne de défense supplémentaire. Une partie des remparts disparut pendant la Révolution, cependant il en reste d'importants vestiges.
Église Saint-Laurent : L'église Saint-Laurent apparaît dès 919 sous le nom d'Ecclesia Sancti Laurentii de Arboribus, dans l'acte de donation de l'église à l'évêque d'Avignon Fulcherius par Laudoyn et sa femme Eiglenracla.
Le plan de l'église originelle de 1150 comporte une nef de quatre travées, une abside et deux absidioles en hémicycle. La nef est flanquée au nord de deux annexes d'époques différentes, datées respectivement de la seconde moitié du XII° siècle et du XIV° siècle. La tour qui s'élève au sud de la nef, appelée le Casai, en est séparée par un étroit espace de 35 cm3.
L'église est presque entièrement construite en moellons, la pierre de taille se cantonnant à l'encadrement des baies, à une partie des chaînages d'angle et au portail de style classique ajouté au XVII° siècle.
À l'est, la silhouette de l'église est dominée par l'imposant chevet surélevé au XIV° siècle dans un but défensif et prenant l'allure d'une triple tour surmontée de créneaux et de meurtrières.
La tour de la croisée du transept et la nef sont également surmontées de créneaux. Les murs sont percés de nombreux trous de boulin (trous destinés à ancrer les échafaudages) ainsi que de meurtrières.
À l'ouest, la façade principale est ornée d'un élégant portail en pierre calcaire dont le style classique contraste fortement avec la maçonnerie rustique de l'édifice roman. Ce portail comporte deux hauts pilastres se détachant sur un fond de bossages plats et de lignes de refend, dont les chapiteaux ioniques portent un puissant entablement en forme d'arc surbaissé surmonté de deux pots à feu.
Le portail est flanqué à droite des vestiges d'une arcade romane murée et est surmonté d'un puissant oculus traité en entonnoir, inscrit dans le pignon triangulaire qui constitue un vestige de l'église avant sa fortification et sa surélévation.
L'intérieur possède à la croisée du transept une coupole sur trompes. Elle est ornée des symboles des Évangélistes sur les trompes et de colonnes sur la coupole elle-même.
Tout comme le mur qui relie la façade occidentale à la Tour Jacques Deuze (donjon) située face à l'église, la maçonnerie de l'église présente de nombreuses traces d'appareil en arête-de-poisson, un appareil qui « se compose de pierres plates de dimension égale, posées en biais les unes sur les autres, et laissant entre elles un angle plus ou moins ouvert ». On retrouve cet appareil sur la façade méridionale de la nef dans le pignon triangulaire juste au-dessus de l'oculus, à la verticale du portail classique, et à gauche du portail. Il est également présent sur toute la moitié inférieure de la façade occidentale de la nef, ainsi que sur le chevet fortifié, tant à sa base qu'au sommet de l'absidiole droite. On n'en trouve par contre pas sur la tour sud, dite le Casai.
Le donjon féodal : L'antiquité de la Tour Jacques Deuze et sa belle architecture lui ont valu l'honneur d'être classée monument historique.
Fièrement dressé au centre du village, le donjon est daté du XII° siècle pour son rez-de-chaussée, les étages supérieurs ont été rebâtis au début du XIV° siècle par l'évêque d'Avignon.
Nous ne possédons aucune information sur le château antérieur, si ce n'est que cet édifice était fièrement dressé au centre du village. (Le château fut démantelé sous Napoléon III) Le donjon, seul vestige du château qui exista jadis, est bâti sur un plan quadrangulaire avec un premier niveau voûté en berceau de style roman. Les murs à leur base ont une épaisseur de 1,50 mètre. Le rez-de-chaussée était relié au niveau supérieur par un escalier droit. On reconnaît aisément le style gothique des ouvertures en arc brisé des étages supérieurs. Ce type de construction pouvait servir de résidence et de défense. Ainsi trouvait-on réserves, cachots, salle d'apparat, appartement et étage militaire en partie haute. Au XIV° siècle, les trois étages supérieurs ont été rebâtis. Le couronnement est assuré par des merlons en encorbellement, percés d'archères avec trois tourelles d'angle et une échauguette permettant une très bonne observation des environs. Un chemin de ronde ceinturait la tour. La partie nord a conservé son état d'origine. Des meurtrières en étrier ont été percées au premier niveau, en façades sud, est et nord. L'ouverture des baies, avec remplages et meneaux atteste le côté résidentiel qu'a pu avoir cette tour. Un escalier à vis dessert les différents étages. Une restauration drastique a été réalisée au XIX° siècle, les murs ayant été consolidés à partir du premier étage. Les planchers ont été reconstruits de 1986 à 1991. La dernière tranche de travaux s'est terminée en 1995.
La tour de Ribas : Non loin du donjon féodal, s'élève la tour de Ribas, entièrement d'époque romane, ombragée par deux cèdres séculaires.
La Tour isolée au sud-ouest des autres vestiges, est une tour fortifiée de structure très simple, dont la partie supérieure a été détruite. Elle est tout entière de l'époque romane et paraît contemporaine de la partie inférieure du donjon. Édifiée en moellons assemblés en petit appareil irrégulier et percée de nombreux trous de boulin dans sa partie inférieure et d'une baie cintrée sur sa façade orientale, elle est couronnée de créneaux.
Aujourd'hui, bureau d'accueil et d'information de l'Office de Tourisme, cette tour abrite une remarquable maquette représentant la cité telle qu'elle pouvait se présenter au Moyen-Age. Cette reproduction réalisée à partir de l'ancien cadastre permet à tous les visiteurs d'imaginer et de comprendre l'agencement du village. Les remparts, les douves, les deux portes d'accès à pont-levis, etc., tous ces vestiges, partiellement disparus au fil des aménagements successifs, restent cependant visibles. On distingue encore sur ses murs d'anciennes traces de peinture; une salle au premier étage accueille des expositions pendant la saison touristique.
Le lavoir : Situé en contrebas du village, il a été construit en 1866 sous le Second Empire, le maire de cette époque était Alexis Martin. C'est un lavoir public, établi au fil de l'eau, en bordure du "ruisseau des Rats". Il mesure 14m x 2,50 m et divisé en deux parties inégales dont la capacité totale est de 21 000 litres. Une très belle charpente soutient la toiture à quatre pentes recouverte de tuiles provençales. Le nouvel éclairage met en valeur cette très belle bâtisse.
A l'écart de l'agitation citadine, le village est situé à vingt minutes d'Avignon et à cinq minutes de l'autoroute A 9 (échangeur Roquemaure). Cette situation privilégiée lui permet de conserver son individualité et un rythme de vie à dimension humaine tout en participant aux échanges et à l'activité économique de son temps.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Nizon, le Gissac et par un autre cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Les remparts : Pour se protéger des invasions, la cité s'entoure d'un rempart, renforcé par un fossé rempli d'eau. Deux portes en autorisent l'accès : La porte Notre Dame, côté Saint Geniès. La porte Sainte Croix regardant vers Lirac. Les deux portes sont défendues par un mâchicoulis et un ravelin. Plusieurs tours rondes échelonnées à l'intérieur des murs, servent de ligne de défense supplémentaire. Une partie des remparts disparut pendant la Révolution, cependant il en reste d'importants vestiges.
Église Saint-Laurent : L'église Saint-Laurent apparaît dès 919 sous le nom d'Ecclesia Sancti Laurentii de Arboribus, dans l'acte de donation de l'église à l'évêque d'Avignon Fulcherius par Laudoyn et sa femme Eiglenracla.
Le plan de l'église originelle de 1150 comporte une nef de quatre travées, une abside et deux absidioles en hémicycle. La nef est flanquée au nord de deux annexes d'époques différentes, datées respectivement de la seconde moitié du XII° siècle et du XIV° siècle. La tour qui s'élève au sud de la nef, appelée le Casai, en est séparée par un étroit espace de 35 cm3.
L'église est presque entièrement construite en moellons, la pierre de taille se cantonnant à l'encadrement des baies, à une partie des chaînages d'angle et au portail de style classique ajouté au XVII° siècle.
À l'est, la silhouette de l'église est dominée par l'imposant chevet surélevé au XIV° siècle dans un but défensif et prenant l'allure d'une triple tour surmontée de créneaux et de meurtrières.
La tour de la croisée du transept et la nef sont également surmontées de créneaux. Les murs sont percés de nombreux trous de boulin (trous destinés à ancrer les échafaudages) ainsi que de meurtrières.
À l'ouest, la façade principale est ornée d'un élégant portail en pierre calcaire dont le style classique contraste fortement avec la maçonnerie rustique de l'édifice roman. Ce portail comporte deux hauts pilastres se détachant sur un fond de bossages plats et de lignes de refend, dont les chapiteaux ioniques portent un puissant entablement en forme d'arc surbaissé surmonté de deux pots à feu.
Le portail est flanqué à droite des vestiges d'une arcade romane murée et est surmonté d'un puissant oculus traité en entonnoir, inscrit dans le pignon triangulaire qui constitue un vestige de l'église avant sa fortification et sa surélévation.
L'intérieur possède à la croisée du transept une coupole sur trompes. Elle est ornée des symboles des Évangélistes sur les trompes et de colonnes sur la coupole elle-même.
Tout comme le mur qui relie la façade occidentale à la Tour Jacques Deuze (donjon) située face à l'église, la maçonnerie de l'église présente de nombreuses traces d'appareil en arête-de-poisson, un appareil qui « se compose de pierres plates de dimension égale, posées en biais les unes sur les autres, et laissant entre elles un angle plus ou moins ouvert ». On retrouve cet appareil sur la façade méridionale de la nef dans le pignon triangulaire juste au-dessus de l'oculus, à la verticale du portail classique, et à gauche du portail. Il est également présent sur toute la moitié inférieure de la façade occidentale de la nef, ainsi que sur le chevet fortifié, tant à sa base qu'au sommet de l'absidiole droite. On n'en trouve par contre pas sur la tour sud, dite le Casai.
Le donjon féodal : L'antiquité de la Tour Jacques Deuze et sa belle architecture lui ont valu l'honneur d'être classée monument historique.
Fièrement dressé au centre du village, le donjon est daté du XII° siècle pour son rez-de-chaussée, les étages supérieurs ont été rebâtis au début du XIV° siècle par l'évêque d'Avignon.
Nous ne possédons aucune information sur le château antérieur, si ce n'est que cet édifice était fièrement dressé au centre du village. (Le château fut démantelé sous Napoléon III) Le donjon, seul vestige du château qui exista jadis, est bâti sur un plan quadrangulaire avec un premier niveau voûté en berceau de style roman. Les murs à leur base ont une épaisseur de 1,50 mètre. Le rez-de-chaussée était relié au niveau supérieur par un escalier droit. On reconnaît aisément le style gothique des ouvertures en arc brisé des étages supérieurs. Ce type de construction pouvait servir de résidence et de défense. Ainsi trouvait-on réserves, cachots, salle d'apparat, appartement et étage militaire en partie haute. Au XIV° siècle, les trois étages supérieurs ont été rebâtis. Le couronnement est assuré par des merlons en encorbellement, percés d'archères avec trois tourelles d'angle et une échauguette permettant une très bonne observation des environs. Un chemin de ronde ceinturait la tour. La partie nord a conservé son état d'origine. Des meurtrières en étrier ont été percées au premier niveau, en façades sud, est et nord. L'ouverture des baies, avec remplages et meneaux atteste le côté résidentiel qu'a pu avoir cette tour. Un escalier à vis dessert les différents étages. Une restauration drastique a été réalisée au XIX° siècle, les murs ayant été consolidés à partir du premier étage. Les planchers ont été reconstruits de 1986 à 1991. La dernière tranche de travaux s'est terminée en 1995.
La tour de Ribas : Non loin du donjon féodal, s'élève la tour de Ribas, entièrement d'époque romane, ombragée par deux cèdres séculaires.
La Tour isolée au sud-ouest des autres vestiges, est une tour fortifiée de structure très simple, dont la partie supérieure a été détruite. Elle est tout entière de l'époque romane et paraît contemporaine de la partie inférieure du donjon. Édifiée en moellons assemblés en petit appareil irrégulier et percée de nombreux trous de boulin dans sa partie inférieure et d'une baie cintrée sur sa façade orientale, elle est couronnée de créneaux.
Aujourd'hui, bureau d'accueil et d'information de l'Office de Tourisme, cette tour abrite une remarquable maquette représentant la cité telle qu'elle pouvait se présenter au Moyen-Age. Cette reproduction réalisée à partir de l'ancien cadastre permet à tous les visiteurs d'imaginer et de comprendre l'agencement du village. Les remparts, les douves, les deux portes d'accès à pont-levis, etc., tous ces vestiges, partiellement disparus au fil des aménagements successifs, restent cependant visibles. On distingue encore sur ses murs d'anciennes traces de peinture; une salle au premier étage accueille des expositions pendant la saison touristique.
Le lavoir : Situé en contrebas du village, il a été construit en 1866 sous le Second Empire, le maire de cette époque était Alexis Martin. C'est un lavoir public, établi au fil de l'eau, en bordure du "ruisseau des Rats". Il mesure 14m x 2,50 m et divisé en deux parties inégales dont la capacité totale est de 21 000 litres. Une très belle charpente soutient la toiture à quatre pentes recouverte de tuiles provençales. Le nouvel éclairage met en valeur cette très belle bâtisse.
Des industries lithiques attribuée à l'homme de Neandertal (Moustérien) ont été découverts aux Sables. Des vestiges du Paléolithique et Néolithique ont été découverts sur le territoire de Saint-Laurent-des-Arbres. Le peuplement semble également avoir été favorisé par l'existence d'une nappe phréatique importante sur le territoire de la commune. Nous savons, par une ancienne charte, qu'au IX° siècle, le village était connu sous le nom de Arbor (l'arbre). Quelques cabanes disposées autour d'un grand arbre constituèrent sans doute le premier groupement humain, succédant aux populations primitives. Le village tira son nom de l'arbre qui en marquait l'emplacement : ainsi, on allait à l'arbre, on venait de l'arbre. Le langage usuel a donc créé les racines de ce toponyme.
Les tribus néolithiques aux environs du V° millénaire avant notre ère s'adonnaient à la domestication des animaux, à l'agriculture, au polissage des roches dures et à la technique de la céramique. Certaines tribus s'établirent sur le plateau voisin, aujourd'hui connu sous le nom de camp de César. La vallée du Rhône fut le carrefour où se rencontrèrent tous les envahisseurs, Ligures, Ibères, Phéniciens, Grecs, Celtes ou Gaulois.
Antiquité
Ferme Saussines : Grand dolium (18 hl), site prospecté ayant révélé des tegulae, tessons de dolia, céramique claire B luisante, amphores africaines. Donc un habitat de l'Antiquité tardive avec une continuité de l'occupation jusqu'au Haut Moyen Âge (céramique kaolinitique réductrice). Construction gallo-romaine (pile funéraire) transformée en oratoire (tour de 4 m surmontée d'une croix chrétienne), visitable sur demande auprès des propriétaires. Les coordonnées pour joindre les propriétaires sont sur le site : Mas de l'Oratoire (nouveau nom de la ferme saussines).
Château Saint-Maurice : Grand dolium, nécropole antique. Coffres funéraires en tegulae ou en dalles calcaires. Mobiliers d'accompagnements : amphores, céramiques non tournées.
Tesan, Maussan, gragnon : y ont été découverts de nombreux vestiges romains.
Quartier des Aires (cimetière gallo-romain)18 : le souvenir historique le plus important que la mémoire de l'homme ait conservé dans notre région est celui de la traversée du Rhône par Hannibal en 219-218 avant notre ère. Son armée, forte de cent mille hommes, cavaliers, fantassins, et plus de trente-sept éléphants était partie d'Espagne, avait traversé les Pyrénées et se préparait à traverser les Alpes pour conquérir Rome. (2e guerre punique) D'après les historiens, il semble vraisemblable que l'armée carthaginoise ait traversé le Rhône à l'extrémité du territoire de Saint-Laurent-des-Arbres, entre l'Ardoise et Roquemaure.
Les Grecs de Marseille, lassés des incursions et des sévices que leur faisaient subir leurs voisins, les Saliens et les Voconces, demandèrent aux Romains, leurs alliés de les secourir. Ces derniers intervinrent à plusieurs reprises, en 143, 125 et 124 avant l'ère commune. Le proconsul romain Domitius Ahenobarbus acheva la conquête. Il vainquit d'abord les Gaulois sur la Sorgue en 121 avant l'ère chrétienne, puis les Allobroges et les Arvernes, enfin les Ruthènes qui lui abandonnèrent l'Albigeois. Désormais, Arbor, le village de l'arbre, fut inclus dans le pays conquis, la civilisation romaine s'étendit.
À l'époque romaine, le plateau qui sépare Saint-Laurent-des-Arbres de Laudun fut consacré à Jupiter et porte aujourd'hui encore le nom de plateau de Jupiter. Un siècle après Hannibal, Domitien utilisait les éléphants dans ses armées. Ces animaux épouvantèrent les Gaulois et furent pour beaucoup dans les victoires remportées par le proconsul. Le versant du plateau de Jupiter, connu sous le nom de camp Saint-Maurice, a livré quantité de tessons, de poteries, d'amphores, le tuiles romaines, de monnaies, des lampes à huile, un tombeau gallo-romain, etc. On trouve des structures de villae dans divers quartiers.
Histoire médiévale
La vallée du Rhône a toujours été une zone de grands passages et de confrontations, imposant de solides défenses. Il n'est que de voir le nombre de forteresses encore figées au garde-à-vous sur les deux rives du Rhône. Dans un rayon de 10 kilomètres à vol d'oiseau de Saint-Laurent-des-Arbres, on dénombre trois puissants châteaux : Roquemaure, L'Hers et Châteauneuf-du-Pape.
En 919, sous le règne de Louis l'Aveugle, Laudoin et son épouse Eigenracle cèdent à Foulques, évêque d'Avignon un domaine comprenant Lirac, avec son église Saint-Pierre, la villa de l'Arbre ainsi que son église Saint-Laurent. Dans cet acte, passé publiquement devant l'église, nous trouvons la première mention de l'église de Saint-Laurent.
Une bulle du pape Adrien IV, datée de d'année 1155, confirme les droits de Geoffroy, évêque d'Avignon et de ses successeurs, et cite parmi les biens temporels de l'évêque la villa de Saint-Laurent-des-Arbres dont les seigneurs étaient des membres de la famille Sabran.
Le 12 avril 1232, Guillaume de Sabran d'Aiguèse et Rostaing de Sabran vendent le château et la villa de Saint-Laurent-des-Arbres à Bertrand, évêque d'Avignon. C'est ainsi que les évêques, qui possédaient déjà depuis 919 l'église deviennent également les propriétaires du château dont ils n'étaient alors que les suzerains.
En 1255, Decanesse, fille de Guillaume de Sabran, vend une tour située à Saint-Laurent-des-Arbres et qui pourrait être la tour Ribas.
Jacques Duèze, évêque d'Avignon de 1310 à 1312, puis pape sous le nom de Jean XXII de 1316 à 1334, fait construire à Saint-Laurent-des-Arbres un château fort surmonté d'un donjon, le tout attenant à l'église, qu'il fait également fortifier. Il en fait surélever les murs, les hissant à 16 m de hauteur, les dotant de meurtrières sur plusieurs niveaux et au sommet, d'un solide crénelage. Pour compléter, il fait créneler également le clocher carré. Une ordonnance prescrit alors aux habitants des villages voisin de se réfugier, avec leurs bestiaux et leurs biens, derrière les murs de Saint-Laurent-des-Arbres en cas de menaces pressantes. L'espace clos déterminé au-dessus de la voûte de la vieille église offrait un vaste emplacement propre à abriter la population en cas de danger.
La guerre de Cent Ans : le déferlement des grandes compagnies entraîna l'installation d'une garnison dans la petite ville. En 1360, Avignon dépêcha vingt-cinq hommes pour la défense de la ville, mais deux ans après la garnison ne comptait plus que sept soldats.
Arrivés près de la vallée du Rhône, au début de 1382, les Tuchins campèrent dans les gorges de la Cèze où ils furent rejoints par des nobles dont Régis de Saint-Michel-d'Euzet, Étienne Augier, dit Ferragut du Pin, Vachon de Pont-Saint-Esprit et Verchère de Vénéjan qui prirent leur tête. Ils s’emparèrent alors de Cavillargues, Chusclan et Tresques, avant de piller les châteaux de Sabran, La Roque-sur-Cèze, Saint-Laurent-des-Arbres et Cornillon. Dans ce dernier château se trouvait le trésor de Clément VI. Son neveu, Guillaume III Roger de Beaufort, alors Lieutenant des armes du Sénéchal de Beaucaire, organisa la répression. En septembre 1382, il recruta des mercenaires et fit venir une compagnie d’arbelètiers d’Avignon. Ses troupes cantonnées à Bagnols-sur-Cèze attaquèrent alors Cornillon. Dirigées par Gantonnet d'Abzac, Commandant du Saint-Père pour le Païs de Saint-Esprit, elles semèrent la terreur. Guillaume III fit ensuite intervenir son capitaine des gardes de Bagnols, Jean Coq. Ce dernier réussit à pacifier le pays en expulsant les chefs du Tuchinat. Ce qui permit de signer la paix en février 1383.
Histoire de l'église
Après le démembrement de l'empire de Charlemagne, le sud-est est Gaule forme le Royaume de Bourgogne cisjurane, ou Royaume de Provence : le comté d'Avignon, dont Saint-Laurent-des-Arbres faisait partie, appartient alors à ce royaume.
Antérieurement au X° siècle, une dame Eintligarde achète les possessions de l'église Saint-Laurent en même temps que l'église de Lirac et les transmet à ses héritiers. En 919, sous le règne du roi de Provence Louis l'Aveugle, Laudoyn, fils de cette femme, et son épouse Eiglenracla font donation de ces biens à l'église-mère d'Avignon : c'est ainsi que l'évêque d'Avignon Fulcherius (Foulques II) entre en possession de l'église Saint-Laurent. L'acte de donation ne donne aux évêques d'Avignon que l'église et les biens qui en dépendent mais il ne mentionne ni le village ni le château, qui ne deviendront que plus tard la propriété de l'évêque d'Avignon.
Les plus anciennes parties de l'église Saint-Laurent actuelle sont construites au début du XI° siècle, sous la forme d'une nef et d'une chapelle latérale. D'importantes augmentations sont datées de la seconde moitié du XII° siècle (coupole) puis du XIV° siècle (fortifications).
En 1232, l'évêque d'Avignon, dont les prédécesseurs possédaient déjà l'église depuis 919, devient également propriétaire du village et du château attenant à l'église (castrum Sancti Laurentii ab arboribus) dont les évêques d'Avignon n'étaient alors que les suzerains par la vente des seigneurs de la famille de Sabran en 1232. Un peu plus tard, en 1255, il devient également propriétaire de la tour connue aujourd'hui sous le nom de Tour de Ribas.
Le château est surélevé au XIV° siècle et « de la même époque date aussi la fortification de l'église, qui devint ainsi une autre forteresse, doublant le château et réunie à celui-ci ». Cette fortification correspond à une grande campagne de mise en défense des biens de l'église du sud-est de la France voulue par la papauté d'Avignon, sous la direction du cardinal Anglic Grimoard.
Au temps des guerres de Religion, la forteresse de Saint-Laurent-des-Arbres (dont l'église fait partie) est prise à deux reprises en 1562 par les protestants : une première fois par les calvinistes et une seconde fois par le baron des Adrets. Elle est réparée par la communauté villageoise lors des troubles occasionnés par Gaston d'Orléans autour de 1630-32, puis entretenue jusqu'au début du XVIII° siècle.
Saint-Laurent-des-Arbres appartenait à la viguerie de Roquemaure, une viguerie du diocèse d'Uzès qui comprenait quatorze villages : Les Essarts, Lirac, Montfaucon, Pouzilhac, Pujaut, Rochefort, Roquemaure, Saint-Geniès-de-Comolas, Saint-Hilaire-d'Ozilhan, Saint-Laurent-des-Arbres, Sauveterre, Saze, Tavel et Valliguières.
Le village appartenait au diocèse d'Uzès pour le temporel mais au diocèse d'Avignon pour le spirituel : l'archevêque d'Avignon était prieur et seigneur de Saint-Laurent-des-Arbres.
À la Révolution, le curé de la paroisse, Liotard, refuse de prêter le serment exigé par la Constitution civile du clergé de 1790 et doit s'exiler.
En 1821, la paroisse de Saint-Laurent-des-Arbres est réunie au diocèse de Nîmes.
De lourdes restaurations en 1888 ont perturbé l'apparence romane de la nef, déjà en partie masquée par les fortifications gothiques.