Mise à jour du 22/08/2024
Pont-Saint-Esprit
Pont-Saint-Esprit est situé à l'extrémité Nord des Bouches du Rhône, à la frontière avec le Vaucluse et le Gard, là où la Durance rejoint le Rhône. Bâtie sur un des versants de La Montagnette, Barbentane domine superbement toute la plaine fertile et maraîchère qui longe le Rhône.
Située sur sa rive droite,longtemps considérée comme simple ville de passage, carrefour de 4 départements et de 3 régions, la cité provençale dresse sa majestueuse silhouette sur la rive du fleuve impétueux que de célèbres poètes et baladins ont si passionnément aimé. Près de la réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche,de la vallée de la Cèze, et du Pont du Gard, Pont Saint Esprit se montre digne de votre choix.
Pont Saint Esprit, c’est un patrimoine d’exception avec 12 Monuments Historiques. Pont Saint Esprit, c’est un parcours Histoire et Patrimoine à découvrir avec une collégiale et une église du XIV°, un Prieuré du XII°, Une chapelle du XVII° transformée en théâtre, une ancienne caserne tricentenaire, un grand lavoir labellisé « Rubans du Patrimoine »
Pont médiéval : Pont médiéval à 25 arches sur le Rhône, le pont mesure 919 mètres. Il est un des plus anciens de France encore utilisé. Avant sa construction, au temps où la ville s’appelle Saint-Saturnin-du-Port, la traversée du Rhône se fait par bac qui transporte voyageurs, commerçants, pèlerins en route pour St jacques de Compostelle.
Elle est décidée par Alphonse de Poitiers, comte de Poitiers et de Toulouse, frère du roi saint Louis. Le pont est situé en aval de la confluence du Rhône avec l’Ardèche, en un endroit où les rochers qui barrent son cours obligent à décharger les navires. Il est bâti grâce à des dons et grâce aux quêtes de l’Œuvre locale du Saint-Esprit, regroupant les marchands de la bourgade. L’architecte tient compte de la force du courant du Rhône, des excès du climat méditerranéen responsable du cours tumultueux de l’Ardèche et des erreurs commises lors de la construction du pont Saint Bénezet. Don Jean de Thianges pose la première pierre du pont sur la rive gauche du fleuve le 12 septembre 1265. Le pont est achevé en 1309. Ce sont les frères pontifes qui s'occupent de la construction. Dès 1302, le roi Philippe le Bel s’intéresse à sa construction pour renforcer sa position sur la rive droite, française depuis le traité de 1226. Il fait fortifier le pont. Une structure défensive est ajoutée à partir de 1358. Côté Pont-Saint-Esprit, la tour du Roy est érigée au niveau de la 2ème pile; à côté, une autre tour sert de logement aux gardes du pont. Sur le coude du pont, se trouvent 2 tours remplacées, à la demande du pape, par la chapelle St-Nicolas et, en dessous, une prison qui devient ultérieurement une poudrière. A l'est, une porte en forme de tour, flanquée de 2 petites tours (tour "devers l'Empire") est protégée par un pont-levis. Plus tard, sur la rive droite du fleuve, on construit la citadelle (1595-1627), entourée de remparts. Enfin, côté Lamotte, le pont est protégé par le fort de Montrevel (1704). Une croix est située sur la 3ème arche. Le pont est fermé à ses deux extrémités par des portes jusqu’au XVII° siècle, date où il est une première fois élargi. Au cours du XVIII° siècle, les tours des extrémités et la chapelle sont détruites; cette dernière est remplacée par la porte du Dauphiné. Un siècle plus tard, le fort de Montrevel est démoli. Ouvert à la libre circulation, le pont est réaménagé; il est élargi de 2 m pour permettre le croisement des chariots; on double les piles et les becs sont refaits. Une arche marinière, en fonte, remplace les 2 premières arches pour faciliter la navigation (1856); elle est détruite en août 1944, la traversée du Rhône se fait par un pont suspendu ou grâce à un bac relié à un filin; elle est reconstruite en béton en 1954.
En 1966, le pont est classé Monument historique. Aujourd’hui, on ne voit plus que 19 grandes arches. Un pont moderne est érigé en 1996 ; il permet d’apercevoir le pont médiéval, situé en amont.
La majeure partie de sa structure est sur la commune de Lamotte-du-Rhône. Le pont n’est pas droit mais courbe ; le sommet est tourné vers l’amont, vers le courant du Rhône pour augmenter la résistance aux flots. Il enjambe l'une des parties les plus resserrées, les plus rapides et les dangereuses du fleuve. Il est constitué de 20 grandes arches et de 3 à 6 petites (selon les auteurs) qui forment les rampes aux extrémités.
Des piles peu épaisses, suivant l’exemple des ponts antiques de la région, et creusées d’oculi (ouvertures) favorisent le passage des eaux en crue. Les piles côté Est sont construites sur la terre ferme, celles du côté Ouest sur le rocher où la ville est tête de pont. Les autres sont bâties sur pilotis. Elles sont protégées par des becs triangulaires qui brisent la force des eaux. Un enrochement par des pierres jetées au pied des piles permet une meilleure résistance au courant mais rétrécit le débouché du fleuve et accélère le débit du courant, rendant plus difficile la navigation. Chacune pile porte un nom.
Les arches sont faites de quatre arceaux (bandeaux) juxtaposés de voussoirs (pierres taillées en biseau). Sous la pression des hautes eaux, les arcs ont tendance à s’écarter (ce qui est arrivé au pont Saint Bénezet); c’est pourquoi des liaisons unissent les quatre bandeaux pour les maintenir unis. Une arcade de dégagement, identique à celle du Pont Julien (Apt), est ouverte, côté ville, pour mieux faire évacuer les hautes eaux au moment des crues. On peut y voit des signes lapidaires (marques laissées par les ouvriers comme signature).
La Citadelle et la Collégiale: La citadelle comprend, dans un assez grand périmètre fermé par de hauts murs, des bâtiments modernes établis au niveau normal par rapport à la cour intérieure et, en contre-bas, du côté du fleuve. Ddes vestiges de constructions des XIV° et XV° siècles, résultant de l'ancien hôpital et de fortifications élevées probablement par Vauban. De l'hôpital "de l'Oeuvre du Pont", achevé peu après 1333, ne subsiste que le portail d'entrée de l'ancienne chapelle, une partie des bas-côtés nord et quelques vestiges dispersés et emprisonnés dans les fortifications. Sont également conservées plusieurs portes et portails, des fragments de colonnes, de piliers, d'arcs, qui se trouvent presque entièrement dans la masse des constructions du XVII° siècle. Les anciens murs de l'hôpital ont été utilisés pour la construction des fortifications en les englobant ou en les doublant. Les salles sont recouvertes par des terrasses et le pont dont la tête était gardée par la citadelle. Celles portant la mention "souterrain" sont surmontées par des bâtiments modernes abritant des ateliers et dépôts d'armes dont l'accès se trouve au niveau normal de la cour. Les bâtiments comprenaient également l'église Notre-Dame-du-Plan, commencée vers 1310 (à l'exception d'un oratoire plus ancien). En 1474, Louis XI donne, lors de son passage, les ressources nécessaires pour l'élévation d'un portail somptueux. Ce portail comprend deux séries de voussures ornées. Les sections de voussures sont délimitées par trois cordons de feuillage finement sculptés. Un gâble surmonte le portail, décoré d'une rosace centrale à douze rayons et de cinq petites rosaces dans les écoinçons. Encadrant ce gâble, le mur de façade offre quatre rangées superposées de niches à section semi-circulaire dans lesquelles étaient placées quarante statuettes. Le mur sud du grand hôpital est embelli par d'autres arcatures à pinacles. La citadelle a été construite sur les ordres du colonel d'Ornano, de 1584 à 1592, augmentée et remaniée en 1621, enfin ruinée par les bombardements de 1944.
Maison du roi: La maison de l'œuvre, ou maison du roi, est édificée de l'autre côté de l'entrée du pont. La Maison du Roi était le siège des recteurs de l'Oeuvre du Pont. Bâtie vers 1310, elle fut réédifiée au début du XV° siècle, sous le règne de François Ier. À cette occasion, une salamandre fut sculptée sous les consoles des fenêtres. Recteurs, viguiers et consuls y rendaient la justice. Douze rois de France y furent reçus (Jean le Bon, Charles VI, Louis XIII...). Dans la salle dite du Roi s'assemblèrent à six reprises les Etats du Languedoc (1517, 1520, 1523, 1529 à 1610). Les gouverneurs de la ville en firent leur habitation au XVI° siècle. De la construction primitive, l'édifice a conservé la grande salle du rez-de-chaussée et la tour de l'escalier. La salle, dont le plafond à poutrelles a dû être refait au XVII° siècle, s'ouvre sur le Rhône par quatre fenêtres à croisées et meneaux. Des culs de lampe très fouillés sont placés de part et d'autre des fenêtres. La façade ouest est percée des quatre fenêtres de l'escalier à vis. La vis de cet escalier est très large et assez belle, dans une cage hexagonale. Au rez-de-chaussée, au pied de l'escalier, trois portes s'ouvrent sur un pan coupé. Elles forment en plan un petit triangle dont la voûte est d'ogives.
Escalier monumental situé sur les quais du Rhône et place Saint-Pierre : Cet escalier du milieu du XIX° siècle, est formé d'un large palier d'où partent deux volées parallèles avec repos aboutissant au quai. La référence médiévale du décor s'accorde aux deux églises jouxtant l'escalier ainsi qu'au pont (motif de bandes lombardes avec lésènes et arcatures aveugles). Le grand palier central est soutenu par sept arcades reposant sur des culots sculptés.
Église prieurale Saint-Saturnin : L'église Saint-Saturnin qui existait à Pont-Saint-Esprit en 984, était celle du prieuré Saint-Saturnin-du-Pont. Elles est donnée par Géraud d'Uzès à l'abbaye de Cluny. De l'église reconstruite au XII° siècle il ne reste pratiquement rien. L'édifice est de style gothique tardif avec un clocher a complété au XIX° siècle. L'église est réaménagée dans les années 1340. Les travaux les plus importants datent du XV° siècle. Le portail est construit entre 1485 et 1490. Antoine de Joyes, fermier du sel, recteur de l'œuvre hospitalière en 1473, a largement contribué financièrement à la construction. D'après Alain Girard, le portail a probablement été construit par Blaise Lécuyer qui travaillait sur le portail de l'église du Saint-Esprit (église de l'hôpital) depuis 1474. L'église semble avoir été consacrée en 1535. L'église est saccagée et brûlée par le baron des Adrets en 1562, les voûtes et les chapelles latérales sont démolies. L'église est restaurée entre 1595 et 1600 avec le rétablissement des voûtes de la nef. En 1754, la façade a été modifiée pour établir la tribune de l'orgue, entraînant la démolition du décor surmontant le portail, le haut gâble, la balustrade et une rose. L'église est totalement pillée en 1793. Elle a perdu son clocher et la flèche. L'église est louée à l'armée en 1822, et est rendue au culte en 1826. L'église est entièrement reprise entre 1848 et 1865. Les chapelles latérales sont reconstruites.
Église Saint-Pierre : Cette église est le seul reste de l'important prieuré clunision Saint-Pierre. Un prieuré clunisien a été fondé en 948. C'est la septième fondation clunisienne, grâce à la donation de Géraud d'Uzès. Vers 1180 les bâtiments font l'objet d'une importante reconstruction. Il en reste des vestiges, dont la façade occidentale, directement inspirée du Temple de Diane de Nîmes. Inondations et incendies imposent d'importants travaux entre 1302 et 1308, dont la reprise de l'abside, qui devient un large chevet à l'architecture et au décor résolument gothiques. Une trentaine de moines y vivent alors. Le prieuré, pillé par les Routiers et dévasté lors des guerres de Religion, ne fut reconstruit qu'en 1779.
Elle a été reconstruite entre 1779 et 1784 par Jean-Pierre Franque (1718-1810) à partir des plans d'un architecte parisien nommé Hélin avec les matériaux du bâtiment préexistant et laisse apparaître certains éléments qui permettent de reconstituer l'édifice du XII°e siècle. Celui-ci devait présenter une nef unique voûtée en berceau brisé, interrompu par des arcs doubleaux, eux-mêmes soutenus par des piédroits formant piliers et des chapelles voûtées en berceaux transversaux qui servent de contreforts au berceau central. Le choeur du XII°e siècle n'est pas connu car il s'est vraisemblablement éboulé dans le Rhône au cours du XIII°e siècle, ce qui a nécessité une reconstruction au début du XIV°e siècle dont il a été conservé un certain nombre d'éléments (choeur polygonal ; l'une des deux tours bâties à cette époque et servant de clocher, surélevé à la fin du XVIII° siècle). Son plan en croix grecque prolongé par un choeur assez important, respecte en grande partie les fondations anciennes. À l'intérieur, les nervures de l'abside et de la coupole s'opposent à la croix grecque avec voûte à arêtes aplaties et médaillon central.
Chapelle des Pénitents : Chapelle bâtie entre 1647 et 1657, à nef unique. L'intérêt réside dans le programme sculpté de la façade et les éléments subsistants du décor intérieur. La façade est influencée par le goût italien diffusé à partir d'Avignon, avec un mur pignon masqué par une maçonnerie horizontale couronnée d'une balustrade reconstruite au XIX° siècle, mais reproduisant sans doute un dispositif d'origine. Le portail se compose d'un entablement sculpté de modillons, denticules et guirlandes de fruits, reposant sur deux colonnes lisses à chapiteaux corinthiens. Une importante niche à ressaut, fronton cintré encadré de volutes, vases, consoles et putti, en est l'élément principal. Le clocher a été ajouté vers 1840. Le décor intérieur se compose de gypseries et de peintures murales. Ces dernières, réalisées à l'époque révolutionnaire, constituent un témoignage rare de l'utilisation de la chapelle sous la Terreur.
Chapelle des Minimes : Le couvent des Minimes fut fondé à l'intérieur de la ville à la demande présentée par les habitants en 1602. Leur habitation leur fut donnée par Gilles Magnis et sa femme. Les Minimes achetèrent les maisons voisines pour agrandir le couvent. L'église fut construite en 1608. Elle renfermait les sépultures des princes de Lorraine d'Harcourt, des Porcellets, des Ornano, des Chanciergues, des Piolenc et des Savette. L'église est rendue au culte en 1826 et sert de chapelle de secours. Elle se compose d'une nef avec chapelles latérales. L'abside est polygonale, voûtée sur croisées d'ogives. Quatre chapelles sont voûtées de même. La première chapelle de gauche est voûtée en coupole sur pendentif. Dans la nef, les deux premières travées de voûte ont disparu; la troisième est voûtée d'arête. Sur le côté droit de l'édifice, dans une cour, se trouvent quatre arcs surbaissés, restes de l'ancien cloître.
Chapelle de l'Hôpital : La fondation d'un hôpital fut autorisée par le roi en 1308. Les bâtiments furent construits sur la grève aux XIV° et XV° siècles, avant d'être incorporés dans des fortifications au XVI° siècle. Seule en resta la chapelle, élevée au rang de collégiale en 1714. Elle est un bel exemple de l'introduction du style gothique et son appropriation par les bâtisseurs locaux.
Chapelle du sanctuaire Notre-Dame-de-la-Blache : Avec ces 160 m de haut, elle domine la vallée du Rhône. "Monsieur Augustin Plantin De Villeperdrix, de retour d'un pèlerinage en terre Sainte, en 1845 décide de construire cette tour sur la colline de son domaine de la Blache, imitant la tour de David, à Jérusalem. Il destinait un gigantesque piédestal à une monumentale statue de la Sainte Vierge Marie. Cette statue se situe au midi et domine la propriété. Fortement encrée sur le roc, elle s'élève de 17 m. Comportant trois niveaux, elle est d'un style composite où prédomine le roman". Frère Joseph Robert ayant pris soin de prendre les clés de la tour, s'avance vers la porte en fer. Il poursuit : "Sur la façade où l'on devine les étages, se lisent des inscriptions en caractères gothiques". Turris Davidica Ora Pro Nobis, soit 'Tour de David, priez pour nous'. Avant d'ouvrir la porte le guide fait remarquer qu'au-dessus de l'entrée se trouve en médaillon Saint-Michel terrassant le Démon.
La Caserne Pépin : Si, pour tout le monde, le centre Pépin fait partie du paysage de la commune depuis des "lustres", il faut bien arrêter une date. Cette caserne, construite en dehors de l'ancienne enceinte de la ville, au faubourg Latour, coïncide avec la levée d'armes des camisards. Jusque là, une bonne partie des troupes de passage logeait "chez l'habitant". Avec cette caserne, la ville pouvait enfin recevoir des armées royales qui stationnaient dans le Languedoc (entre autre lors de l'affaire de la bête du Gévaudan). Le fronton de cet ensemble d'architecture militaire du XVIII° siècle, porte la mention : "Cazernes des troupes du Roy - 1719". On trouve cette mention sur celui de la vieille caserne d'Uzès. Bien plus tard (certainement au milieu du XIX° siècle), on baptisera cette caserne du nom d'un général français du 1er Empire : le général Pépin. Ce dernier, né à Pont-Saint-Esprit, le 23 mai 1765, avait franchi tous les échelons d'une carrière militaire marquée par l'époque Napoléonienne. La ville avait donc honoré ce Spiripontain. Les documents d'arpentage stipulent que le centre Pépin a une surface couverte de 2 429 m2 et une surface développée de 9 044 m2. La caserne Pépin était une caserne, puis une gendarmerie jusqu'en 1978.
L'Hôtel de Villeperdrix : Situé dans la rue Joliot Curie, il est longtemps resté la demeure de la famille Varvier. Une tour est englobé dans la construction de l'Hôtel de Villeperdrix au XVIII° siècle, c'est celle de l'Hôtel de Chansiergues.
L' Hôtel de Roubin : Situé rue St Jacques, à quelques mètres du musée départemental d'art sacré, cet édifice possède de nombreux atouts. Outre l'architecture arlésienne du milieu du XVII° siècle, cet hôtel particulier possède une porte datée de 1688 aux sculptures étonnantes. A l'intérieur, une cheminée baptisée du style Renaissance. D'anciennes cartes postales ont déjà représenté cette monumentale cheminée, ornée de trophées de chasse et auréolée de moulures d'une rare richesse. L'hôtel de Roubin, puis maison Auzépy est restée dans les textes de la mémoire locale. En effet, le premier propriétaire de cette belle demeure, Gilles Roubin, serait l'auteur d'un placet célèbre, présenté à Louis XIV par le duc de Saint Aignan pour conserver la propriété d'une île du Rhône : " Quest-ce en effet pour toi, grand Monarque des Gaules Qu'un tas de sable et de gravier ? Que faire de mon île ? Il n'y croît que des saules, Et tu n'aimes que le laurier "
Lavoir : Ouvrage construit en 1832. En 1833 est réalisée la fontaine publique menant l'eau au lavoir. Elle était formée d'une vasque surélevée d'où l'eau s'écoulait dans deux bassins superposés. Le lavoir présente un plan allongé avec deux ailes de part et d'autre d'un corps central traité en "serlienne" avec deux ouvertures carrées encadrant la grande entrée cintrée. Le corps central concentre toute la sculpture du bâtiment. La clef de l'arcade représente un dauphin et, de part et d'autre, une tête barbue de Neptune encadrée de tridents. Les deux ailes contenant les bassins sont couvertes en bâtière et les pignons rappellent le corps central par la grande ouverture cintrée.
La fontaine de la Navigation : Fontaine de la Navigation (ou de la déesse ou de Diane) sur le rond-point de la Place de la République (anciennement Cours du Midi).
La fontaine monumentale dessinée par Gaston Bourdon fut surmontée en 1839 d’une statue sculptée par Paul Colin et fondue par Pierron d’Avignon. Elle se trouve sur un piédestal ouvragé en pierre avec des décoration en fonte, feuillages et petits animaux cracheurs (tortue, dauphin) au milieu d’un bassin octogonal avec quatre griffons ailés cornus à queue de poisson. Elle représente la navigation sur le Rhône, source de la richesse économique de la ville.
Le sculpteur Paul-Hubert Colin (1801-1873) était le frère du peintre Alexandre Colin (1798-1875).
La fontaine du Coq : Fontaine située sur le Boulevard Gambetta (anciennement Promenade du Nord ou Allées Frédéric Mistral).
Il y a plus de 150 ans que le coq gaulois (symbole républicain) vint couronner la colonne de cette fontaine qui embellit la promenade du Nord (ou allées Frédéric Mistral). Érigé sous le règne de Louis Philippe, cet édifice évoque l'abondance. Pont-Saint-Esprit était ville d'eau par le Rhône et par ses fontaines et ses lavoirs. Les sources de la Gravière, alimentaient la cité en toute saison. Un jour, pour un motif obscur (la vétusté des canalisations en terre cuite ?), "un technicien" de l'eau, au siècle dernier, décida d'alimenter le réseau avec "l'eau de la ville". Les sources se perdirent en terre profonde et la ville paya la facture... En ce qui concerne cette belle fontaine du coq, on raconte que le jour de l'inauguration, le 23 juillet 1838, l'eau ne jailli pas des griffons. En revanche, les badauds prirent un bain de pieds imprévu par la suite de la rupture des canalisations souterraines !
Musée d'art sacré du Gard : Il est installé dans la Maison des chevaliers, demeure médiévale dont l'origine remonte au XII° siècle. Le bâtiment, acquis par le Conseil général du Gard en 1988 est intégralement classé monument historique depuis 1992.
Construit à partir du XII° siècle sur le plan habituel des habitations du Moyen Âge centré autour d'une cour, modifié et embelli durant les siècles par les Piolenc, le bâtiment avait été passablement divisé et mutilé aux XIX° et XX° siècles, jusqu'à devenir méconnaissable. On croyait alors que les chevaliers de l'ordre du Temple venaient s'y reposer à leur retour de Terre Sainte. Chacun y aurait fait peindre son écu pour signaler son passage. De cette interprétation erronée, l'édifice ne conserve plus que le nom : la Maison des chevaliers.
Depuis son ouverture au public en juillet 1995, le musée d'Art sacré du Gard explore le sacré en des termes de culture, et non de catéchèse. Il se revendique comme musée laïque d'art sacré. Il a pour objet de faire mieux connaître le patrimoine religieux en familiarisant le public à ses rites et à leur signification.
Située sur sa rive droite,longtemps considérée comme simple ville de passage, carrefour de 4 départements et de 3 régions, la cité provençale dresse sa majestueuse silhouette sur la rive du fleuve impétueux que de célèbres poètes et baladins ont si passionnément aimé. Près de la réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche,de la vallée de la Cèze, et du Pont du Gard, Pont Saint Esprit se montre digne de votre choix.
Pont Saint Esprit, c’est un patrimoine d’exception avec 12 Monuments Historiques. Pont Saint Esprit, c’est un parcours Histoire et Patrimoine à découvrir avec une collégiale et une église du XIV°, un Prieuré du XII°, Une chapelle du XVII° transformée en théâtre, une ancienne caserne tricentenaire, un grand lavoir labellisé « Rubans du Patrimoine »
Pont médiéval : Pont médiéval à 25 arches sur le Rhône, le pont mesure 919 mètres. Il est un des plus anciens de France encore utilisé. Avant sa construction, au temps où la ville s’appelle Saint-Saturnin-du-Port, la traversée du Rhône se fait par bac qui transporte voyageurs, commerçants, pèlerins en route pour St jacques de Compostelle.
Elle est décidée par Alphonse de Poitiers, comte de Poitiers et de Toulouse, frère du roi saint Louis. Le pont est situé en aval de la confluence du Rhône avec l’Ardèche, en un endroit où les rochers qui barrent son cours obligent à décharger les navires. Il est bâti grâce à des dons et grâce aux quêtes de l’Œuvre locale du Saint-Esprit, regroupant les marchands de la bourgade. L’architecte tient compte de la force du courant du Rhône, des excès du climat méditerranéen responsable du cours tumultueux de l’Ardèche et des erreurs commises lors de la construction du pont Saint Bénezet. Don Jean de Thianges pose la première pierre du pont sur la rive gauche du fleuve le 12 septembre 1265. Le pont est achevé en 1309. Ce sont les frères pontifes qui s'occupent de la construction. Dès 1302, le roi Philippe le Bel s’intéresse à sa construction pour renforcer sa position sur la rive droite, française depuis le traité de 1226. Il fait fortifier le pont. Une structure défensive est ajoutée à partir de 1358. Côté Pont-Saint-Esprit, la tour du Roy est érigée au niveau de la 2ème pile; à côté, une autre tour sert de logement aux gardes du pont. Sur le coude du pont, se trouvent 2 tours remplacées, à la demande du pape, par la chapelle St-Nicolas et, en dessous, une prison qui devient ultérieurement une poudrière. A l'est, une porte en forme de tour, flanquée de 2 petites tours (tour "devers l'Empire") est protégée par un pont-levis. Plus tard, sur la rive droite du fleuve, on construit la citadelle (1595-1627), entourée de remparts. Enfin, côté Lamotte, le pont est protégé par le fort de Montrevel (1704). Une croix est située sur la 3ème arche. Le pont est fermé à ses deux extrémités par des portes jusqu’au XVII° siècle, date où il est une première fois élargi. Au cours du XVIII° siècle, les tours des extrémités et la chapelle sont détruites; cette dernière est remplacée par la porte du Dauphiné. Un siècle plus tard, le fort de Montrevel est démoli. Ouvert à la libre circulation, le pont est réaménagé; il est élargi de 2 m pour permettre le croisement des chariots; on double les piles et les becs sont refaits. Une arche marinière, en fonte, remplace les 2 premières arches pour faciliter la navigation (1856); elle est détruite en août 1944, la traversée du Rhône se fait par un pont suspendu ou grâce à un bac relié à un filin; elle est reconstruite en béton en 1954.
En 1966, le pont est classé Monument historique. Aujourd’hui, on ne voit plus que 19 grandes arches. Un pont moderne est érigé en 1996 ; il permet d’apercevoir le pont médiéval, situé en amont.
La majeure partie de sa structure est sur la commune de Lamotte-du-Rhône. Le pont n’est pas droit mais courbe ; le sommet est tourné vers l’amont, vers le courant du Rhône pour augmenter la résistance aux flots. Il enjambe l'une des parties les plus resserrées, les plus rapides et les dangereuses du fleuve. Il est constitué de 20 grandes arches et de 3 à 6 petites (selon les auteurs) qui forment les rampes aux extrémités.
Des piles peu épaisses, suivant l’exemple des ponts antiques de la région, et creusées d’oculi (ouvertures) favorisent le passage des eaux en crue. Les piles côté Est sont construites sur la terre ferme, celles du côté Ouest sur le rocher où la ville est tête de pont. Les autres sont bâties sur pilotis. Elles sont protégées par des becs triangulaires qui brisent la force des eaux. Un enrochement par des pierres jetées au pied des piles permet une meilleure résistance au courant mais rétrécit le débouché du fleuve et accélère le débit du courant, rendant plus difficile la navigation. Chacune pile porte un nom.
Les arches sont faites de quatre arceaux (bandeaux) juxtaposés de voussoirs (pierres taillées en biseau). Sous la pression des hautes eaux, les arcs ont tendance à s’écarter (ce qui est arrivé au pont Saint Bénezet); c’est pourquoi des liaisons unissent les quatre bandeaux pour les maintenir unis. Une arcade de dégagement, identique à celle du Pont Julien (Apt), est ouverte, côté ville, pour mieux faire évacuer les hautes eaux au moment des crues. On peut y voit des signes lapidaires (marques laissées par les ouvriers comme signature).
La Citadelle et la Collégiale: La citadelle comprend, dans un assez grand périmètre fermé par de hauts murs, des bâtiments modernes établis au niveau normal par rapport à la cour intérieure et, en contre-bas, du côté du fleuve. Ddes vestiges de constructions des XIV° et XV° siècles, résultant de l'ancien hôpital et de fortifications élevées probablement par Vauban. De l'hôpital "de l'Oeuvre du Pont", achevé peu après 1333, ne subsiste que le portail d'entrée de l'ancienne chapelle, une partie des bas-côtés nord et quelques vestiges dispersés et emprisonnés dans les fortifications. Sont également conservées plusieurs portes et portails, des fragments de colonnes, de piliers, d'arcs, qui se trouvent presque entièrement dans la masse des constructions du XVII° siècle. Les anciens murs de l'hôpital ont été utilisés pour la construction des fortifications en les englobant ou en les doublant. Les salles sont recouvertes par des terrasses et le pont dont la tête était gardée par la citadelle. Celles portant la mention "souterrain" sont surmontées par des bâtiments modernes abritant des ateliers et dépôts d'armes dont l'accès se trouve au niveau normal de la cour. Les bâtiments comprenaient également l'église Notre-Dame-du-Plan, commencée vers 1310 (à l'exception d'un oratoire plus ancien). En 1474, Louis XI donne, lors de son passage, les ressources nécessaires pour l'élévation d'un portail somptueux. Ce portail comprend deux séries de voussures ornées. Les sections de voussures sont délimitées par trois cordons de feuillage finement sculptés. Un gâble surmonte le portail, décoré d'une rosace centrale à douze rayons et de cinq petites rosaces dans les écoinçons. Encadrant ce gâble, le mur de façade offre quatre rangées superposées de niches à section semi-circulaire dans lesquelles étaient placées quarante statuettes. Le mur sud du grand hôpital est embelli par d'autres arcatures à pinacles. La citadelle a été construite sur les ordres du colonel d'Ornano, de 1584 à 1592, augmentée et remaniée en 1621, enfin ruinée par les bombardements de 1944.
Maison du roi: La maison de l'œuvre, ou maison du roi, est édificée de l'autre côté de l'entrée du pont. La Maison du Roi était le siège des recteurs de l'Oeuvre du Pont. Bâtie vers 1310, elle fut réédifiée au début du XV° siècle, sous le règne de François Ier. À cette occasion, une salamandre fut sculptée sous les consoles des fenêtres. Recteurs, viguiers et consuls y rendaient la justice. Douze rois de France y furent reçus (Jean le Bon, Charles VI, Louis XIII...). Dans la salle dite du Roi s'assemblèrent à six reprises les Etats du Languedoc (1517, 1520, 1523, 1529 à 1610). Les gouverneurs de la ville en firent leur habitation au XVI° siècle. De la construction primitive, l'édifice a conservé la grande salle du rez-de-chaussée et la tour de l'escalier. La salle, dont le plafond à poutrelles a dû être refait au XVII° siècle, s'ouvre sur le Rhône par quatre fenêtres à croisées et meneaux. Des culs de lampe très fouillés sont placés de part et d'autre des fenêtres. La façade ouest est percée des quatre fenêtres de l'escalier à vis. La vis de cet escalier est très large et assez belle, dans une cage hexagonale. Au rez-de-chaussée, au pied de l'escalier, trois portes s'ouvrent sur un pan coupé. Elles forment en plan un petit triangle dont la voûte est d'ogives.
Escalier monumental situé sur les quais du Rhône et place Saint-Pierre : Cet escalier du milieu du XIX° siècle, est formé d'un large palier d'où partent deux volées parallèles avec repos aboutissant au quai. La référence médiévale du décor s'accorde aux deux églises jouxtant l'escalier ainsi qu'au pont (motif de bandes lombardes avec lésènes et arcatures aveugles). Le grand palier central est soutenu par sept arcades reposant sur des culots sculptés.
Église prieurale Saint-Saturnin : L'église Saint-Saturnin qui existait à Pont-Saint-Esprit en 984, était celle du prieuré Saint-Saturnin-du-Pont. Elles est donnée par Géraud d'Uzès à l'abbaye de Cluny. De l'église reconstruite au XII° siècle il ne reste pratiquement rien. L'édifice est de style gothique tardif avec un clocher a complété au XIX° siècle. L'église est réaménagée dans les années 1340. Les travaux les plus importants datent du XV° siècle. Le portail est construit entre 1485 et 1490. Antoine de Joyes, fermier du sel, recteur de l'œuvre hospitalière en 1473, a largement contribué financièrement à la construction. D'après Alain Girard, le portail a probablement été construit par Blaise Lécuyer qui travaillait sur le portail de l'église du Saint-Esprit (église de l'hôpital) depuis 1474. L'église semble avoir été consacrée en 1535. L'église est saccagée et brûlée par le baron des Adrets en 1562, les voûtes et les chapelles latérales sont démolies. L'église est restaurée entre 1595 et 1600 avec le rétablissement des voûtes de la nef. En 1754, la façade a été modifiée pour établir la tribune de l'orgue, entraînant la démolition du décor surmontant le portail, le haut gâble, la balustrade et une rose. L'église est totalement pillée en 1793. Elle a perdu son clocher et la flèche. L'église est louée à l'armée en 1822, et est rendue au culte en 1826. L'église est entièrement reprise entre 1848 et 1865. Les chapelles latérales sont reconstruites.
Église Saint-Pierre : Cette église est le seul reste de l'important prieuré clunision Saint-Pierre. Un prieuré clunisien a été fondé en 948. C'est la septième fondation clunisienne, grâce à la donation de Géraud d'Uzès. Vers 1180 les bâtiments font l'objet d'une importante reconstruction. Il en reste des vestiges, dont la façade occidentale, directement inspirée du Temple de Diane de Nîmes. Inondations et incendies imposent d'importants travaux entre 1302 et 1308, dont la reprise de l'abside, qui devient un large chevet à l'architecture et au décor résolument gothiques. Une trentaine de moines y vivent alors. Le prieuré, pillé par les Routiers et dévasté lors des guerres de Religion, ne fut reconstruit qu'en 1779.
Elle a été reconstruite entre 1779 et 1784 par Jean-Pierre Franque (1718-1810) à partir des plans d'un architecte parisien nommé Hélin avec les matériaux du bâtiment préexistant et laisse apparaître certains éléments qui permettent de reconstituer l'édifice du XII°e siècle. Celui-ci devait présenter une nef unique voûtée en berceau brisé, interrompu par des arcs doubleaux, eux-mêmes soutenus par des piédroits formant piliers et des chapelles voûtées en berceaux transversaux qui servent de contreforts au berceau central. Le choeur du XII°e siècle n'est pas connu car il s'est vraisemblablement éboulé dans le Rhône au cours du XIII°e siècle, ce qui a nécessité une reconstruction au début du XIV°e siècle dont il a été conservé un certain nombre d'éléments (choeur polygonal ; l'une des deux tours bâties à cette époque et servant de clocher, surélevé à la fin du XVIII° siècle). Son plan en croix grecque prolongé par un choeur assez important, respecte en grande partie les fondations anciennes. À l'intérieur, les nervures de l'abside et de la coupole s'opposent à la croix grecque avec voûte à arêtes aplaties et médaillon central.
Chapelle des Pénitents : Chapelle bâtie entre 1647 et 1657, à nef unique. L'intérêt réside dans le programme sculpté de la façade et les éléments subsistants du décor intérieur. La façade est influencée par le goût italien diffusé à partir d'Avignon, avec un mur pignon masqué par une maçonnerie horizontale couronnée d'une balustrade reconstruite au XIX° siècle, mais reproduisant sans doute un dispositif d'origine. Le portail se compose d'un entablement sculpté de modillons, denticules et guirlandes de fruits, reposant sur deux colonnes lisses à chapiteaux corinthiens. Une importante niche à ressaut, fronton cintré encadré de volutes, vases, consoles et putti, en est l'élément principal. Le clocher a été ajouté vers 1840. Le décor intérieur se compose de gypseries et de peintures murales. Ces dernières, réalisées à l'époque révolutionnaire, constituent un témoignage rare de l'utilisation de la chapelle sous la Terreur.
Chapelle des Minimes : Le couvent des Minimes fut fondé à l'intérieur de la ville à la demande présentée par les habitants en 1602. Leur habitation leur fut donnée par Gilles Magnis et sa femme. Les Minimes achetèrent les maisons voisines pour agrandir le couvent. L'église fut construite en 1608. Elle renfermait les sépultures des princes de Lorraine d'Harcourt, des Porcellets, des Ornano, des Chanciergues, des Piolenc et des Savette. L'église est rendue au culte en 1826 et sert de chapelle de secours. Elle se compose d'une nef avec chapelles latérales. L'abside est polygonale, voûtée sur croisées d'ogives. Quatre chapelles sont voûtées de même. La première chapelle de gauche est voûtée en coupole sur pendentif. Dans la nef, les deux premières travées de voûte ont disparu; la troisième est voûtée d'arête. Sur le côté droit de l'édifice, dans une cour, se trouvent quatre arcs surbaissés, restes de l'ancien cloître.
Chapelle de l'Hôpital : La fondation d'un hôpital fut autorisée par le roi en 1308. Les bâtiments furent construits sur la grève aux XIV° et XV° siècles, avant d'être incorporés dans des fortifications au XVI° siècle. Seule en resta la chapelle, élevée au rang de collégiale en 1714. Elle est un bel exemple de l'introduction du style gothique et son appropriation par les bâtisseurs locaux.
Chapelle du sanctuaire Notre-Dame-de-la-Blache : Avec ces 160 m de haut, elle domine la vallée du Rhône. "Monsieur Augustin Plantin De Villeperdrix, de retour d'un pèlerinage en terre Sainte, en 1845 décide de construire cette tour sur la colline de son domaine de la Blache, imitant la tour de David, à Jérusalem. Il destinait un gigantesque piédestal à une monumentale statue de la Sainte Vierge Marie. Cette statue se situe au midi et domine la propriété. Fortement encrée sur le roc, elle s'élève de 17 m. Comportant trois niveaux, elle est d'un style composite où prédomine le roman". Frère Joseph Robert ayant pris soin de prendre les clés de la tour, s'avance vers la porte en fer. Il poursuit : "Sur la façade où l'on devine les étages, se lisent des inscriptions en caractères gothiques". Turris Davidica Ora Pro Nobis, soit 'Tour de David, priez pour nous'. Avant d'ouvrir la porte le guide fait remarquer qu'au-dessus de l'entrée se trouve en médaillon Saint-Michel terrassant le Démon.
La Caserne Pépin : Si, pour tout le monde, le centre Pépin fait partie du paysage de la commune depuis des "lustres", il faut bien arrêter une date. Cette caserne, construite en dehors de l'ancienne enceinte de la ville, au faubourg Latour, coïncide avec la levée d'armes des camisards. Jusque là, une bonne partie des troupes de passage logeait "chez l'habitant". Avec cette caserne, la ville pouvait enfin recevoir des armées royales qui stationnaient dans le Languedoc (entre autre lors de l'affaire de la bête du Gévaudan). Le fronton de cet ensemble d'architecture militaire du XVIII° siècle, porte la mention : "Cazernes des troupes du Roy - 1719". On trouve cette mention sur celui de la vieille caserne d'Uzès. Bien plus tard (certainement au milieu du XIX° siècle), on baptisera cette caserne du nom d'un général français du 1er Empire : le général Pépin. Ce dernier, né à Pont-Saint-Esprit, le 23 mai 1765, avait franchi tous les échelons d'une carrière militaire marquée par l'époque Napoléonienne. La ville avait donc honoré ce Spiripontain. Les documents d'arpentage stipulent que le centre Pépin a une surface couverte de 2 429 m2 et une surface développée de 9 044 m2. La caserne Pépin était une caserne, puis une gendarmerie jusqu'en 1978.
L'Hôtel de Villeperdrix : Situé dans la rue Joliot Curie, il est longtemps resté la demeure de la famille Varvier. Une tour est englobé dans la construction de l'Hôtel de Villeperdrix au XVIII° siècle, c'est celle de l'Hôtel de Chansiergues.
L' Hôtel de Roubin : Situé rue St Jacques, à quelques mètres du musée départemental d'art sacré, cet édifice possède de nombreux atouts. Outre l'architecture arlésienne du milieu du XVII° siècle, cet hôtel particulier possède une porte datée de 1688 aux sculptures étonnantes. A l'intérieur, une cheminée baptisée du style Renaissance. D'anciennes cartes postales ont déjà représenté cette monumentale cheminée, ornée de trophées de chasse et auréolée de moulures d'une rare richesse. L'hôtel de Roubin, puis maison Auzépy est restée dans les textes de la mémoire locale. En effet, le premier propriétaire de cette belle demeure, Gilles Roubin, serait l'auteur d'un placet célèbre, présenté à Louis XIV par le duc de Saint Aignan pour conserver la propriété d'une île du Rhône : " Quest-ce en effet pour toi, grand Monarque des Gaules Qu'un tas de sable et de gravier ? Que faire de mon île ? Il n'y croît que des saules, Et tu n'aimes que le laurier "
Lavoir : Ouvrage construit en 1832. En 1833 est réalisée la fontaine publique menant l'eau au lavoir. Elle était formée d'une vasque surélevée d'où l'eau s'écoulait dans deux bassins superposés. Le lavoir présente un plan allongé avec deux ailes de part et d'autre d'un corps central traité en "serlienne" avec deux ouvertures carrées encadrant la grande entrée cintrée. Le corps central concentre toute la sculpture du bâtiment. La clef de l'arcade représente un dauphin et, de part et d'autre, une tête barbue de Neptune encadrée de tridents. Les deux ailes contenant les bassins sont couvertes en bâtière et les pignons rappellent le corps central par la grande ouverture cintrée.
La fontaine de la Navigation : Fontaine de la Navigation (ou de la déesse ou de Diane) sur le rond-point de la Place de la République (anciennement Cours du Midi).
La fontaine monumentale dessinée par Gaston Bourdon fut surmontée en 1839 d’une statue sculptée par Paul Colin et fondue par Pierron d’Avignon. Elle se trouve sur un piédestal ouvragé en pierre avec des décoration en fonte, feuillages et petits animaux cracheurs (tortue, dauphin) au milieu d’un bassin octogonal avec quatre griffons ailés cornus à queue de poisson. Elle représente la navigation sur le Rhône, source de la richesse économique de la ville.
Le sculpteur Paul-Hubert Colin (1801-1873) était le frère du peintre Alexandre Colin (1798-1875).
La fontaine du Coq : Fontaine située sur le Boulevard Gambetta (anciennement Promenade du Nord ou Allées Frédéric Mistral).
Il y a plus de 150 ans que le coq gaulois (symbole républicain) vint couronner la colonne de cette fontaine qui embellit la promenade du Nord (ou allées Frédéric Mistral). Érigé sous le règne de Louis Philippe, cet édifice évoque l'abondance. Pont-Saint-Esprit était ville d'eau par le Rhône et par ses fontaines et ses lavoirs. Les sources de la Gravière, alimentaient la cité en toute saison. Un jour, pour un motif obscur (la vétusté des canalisations en terre cuite ?), "un technicien" de l'eau, au siècle dernier, décida d'alimenter le réseau avec "l'eau de la ville". Les sources se perdirent en terre profonde et la ville paya la facture... En ce qui concerne cette belle fontaine du coq, on raconte que le jour de l'inauguration, le 23 juillet 1838, l'eau ne jailli pas des griffons. En revanche, les badauds prirent un bain de pieds imprévu par la suite de la rupture des canalisations souterraines !
Musée d'art sacré du Gard : Il est installé dans la Maison des chevaliers, demeure médiévale dont l'origine remonte au XII° siècle. Le bâtiment, acquis par le Conseil général du Gard en 1988 est intégralement classé monument historique depuis 1992.
Construit à partir du XII° siècle sur le plan habituel des habitations du Moyen Âge centré autour d'une cour, modifié et embelli durant les siècles par les Piolenc, le bâtiment avait été passablement divisé et mutilé aux XIX° et XX° siècles, jusqu'à devenir méconnaissable. On croyait alors que les chevaliers de l'ordre du Temple venaient s'y reposer à leur retour de Terre Sainte. Chacun y aurait fait peindre son écu pour signaler son passage. De cette interprétation erronée, l'édifice ne conserve plus que le nom : la Maison des chevaliers.
Depuis son ouverture au public en juillet 1995, le musée d'Art sacré du Gard explore le sacré en des termes de culture, et non de catéchèse. Il se revendique comme musée laïque d'art sacré. Il a pour objet de faire mieux connaître le patrimoine religieux en familiarisant le public à ses rites et à leur signification.
Moyen Âge
La ville s'appelait au milieu du Moyen Âge Saint-Saturnin-du-Port (en latin Portum Sancti Saturnini).
Groupée sur un rocher (actuelle place Saint Pierre) cette bourgade de pêcheurs, sous l'antiquité, a connu plusieurs incursions de peuples du Nord. Place de commerce dès le V° siècle avant. J-C, la cité est construite sur un rocher au bord du Rhône. Grimoires, parchemins et sceaux parvenus jusqu'à nous attestent de la présence d'une communauté religieuse, dès 942. En août 948, l'archevêque d'Uzès cède à la toute jeune abbaye de Cluny ses biens situés au nord de l'Uzège. Une communauté s'établit à Pont-Saint-Esprit en 952. Les prieurs, seigneurs du lieu, construisent l'église Saint-Pierre, rebâtissent Saint-Saturnin (évêque évangélisateur du Languedoc) et favorisent la construction du pont du Saint-Esprit. La construction des bâtiments conventuels aurait débuté vers 1045, mais l'église, seul vestige connu, date du XII° siècle. Les éléments qui subsistent suffisent à montrer que l'église appartenait à l'art roman provençal nettement influencé par les monuments romains.
Lors des guerres puniques, ANNON, l'un des lieutenants d'Hannibal, aurait fait franchir le Rhône à ses éléphants, non loin de l'actuel Pont-Saint-Esprit.
Le nom actuel de la ville lui vient de la construction du pont sur le Rhône par le frère de saint Louis, le comte de Poitiers et de Toulouse Alphonse de Poitiers; elle commença en 1265 pour s’achever en 1309. D’après Viollet-le-Duc, elle fut confiée à la branche pontife des Hospitaliers (la branche des constructeurs de ponts, formée par ces moines-soldats pour faciliter les pèlerinages) et consacrée au Saint Esprit. Elle était dirigée par Jean de Tensanges ou de Thianges. Ce pont, le plus vieux de tous les ponts sur le Rhône, sept cents ans, reliant la Provence au Languedoc, en aval du Rhône, a longtemps constitué un point de passage privilégié sur le Rhône. Il est constitué de vingt arches, mesure un kilomètre de long, et a fait la fortune de cette petite ville par le paiement de l'octroi y afférent. Il a été construit en respectant le cours impétueux du fleuve, et fut protégé à ce titre fort longtemps, par exemple, les chariots de marchandises voulant l'emprunter étaient déchargés, on transférait ces marchandises sur des barges traversant le fleuve et les chariots traversaient en roulant sur de la paille disposée sur la chaussée du pont pour ne pas ébranler celui-ci. On raconte, de même que le roi Louis XI, se présentant là avec ses troupes, dut mettre pied à terre, avant de l'emprunter.
Arrivés près de la vallée du Rhône, au début de 1382, les Tuchins campèrent dans les gorges de la Cèze où ils furent rejoints par des nobles dont Régis de Saint-Michel-d'Euzet, Étienne Augier, dit Ferragut du Pin, Vachon de Pont-Saint-Esprit et Verchère de Vénéjan qui prirent leur tête. Ils s’emparèrent alors de Cavillargues, Chusclan et Tresques, avant de piller les châteaux de Sabran, La Roque-sur-Cèze, Saint-Laurent-des-Arbres et Cornillon. Dans ce dernier château se trouvait le trésor de Clément VI. Son neveu, Guillaume III Roger de Beaufort, alors Lieutenant des armes du Sénéchal de Beaucaire, organisa la répression. En septembre 1382, il recruta des mercenaires et fit venir une compagnie d’arbalétriers d’Avignon. Ses troupes cantonnées à Bagnols-sur-Cèze attaquèrent alors Cornillon. Dirigées par Gantonnet d'Abzac, Commandant du Saint-Père pour le Païs de Saint-Esprit, elles semèrent la terreur. Guillaume III fit ensuite intervenir son capitaine des gardes de Bagnols, Jean Coq. Ce dernier réussit à pacifier le pays en expulsant les chefs du Tuchinat. Ce qui permit de signer la paix en février 1383.
Au XV° siècle, Isabeau de Bavière, reine de France, prétendant avoir seule, à l'exclusion du dauphin Charles son fils, le gouvernement et l'administration du royaume, au nom du roi Charles VI tombé en démence, se lie pour accomplir son pernicieux dessein, avec le duc de Bourgogne, ennemi du roi et du dauphin. Isabeau, pour amener le peuple à son parti, fait passer des émissaires dans toutes les provinces, particulièrement en Languedoc où on avait tant à se plaindre du gouvernement du duc de Berri ; et pour y mieux réussir, elle fit publier partout, qu'on ne paierait plus de subsides. La ville de Pont-Saint-Esprit, influencée par Gui de Brosse ou de Broce, moine bénédictin du prieuré de Saint-Pierre et cousin de Jean 1er de Brosse, maréchal de France vivant à la même époque, fut la première de la province qui ouvrit ses portes au parti bourguignon, et reçut dans ses murs, en 1418, les délégués de la reine et du duc de Bourgogne pour gouverner, au nom du roi dans tout le Languedoc29,30.
En juillet 1462, le roi Louis XI (1423-1461-1483) expédia ses lettres patentes à l'Hôpital du Pont-Saint-Esprit pour sa protection royale. Puis, il confirma les privilèges du prieuré de Saint-Saturnin-du-Port, en mai 1469.
Renaissance
En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets alors qu'Antoine de Broche alias de Brosse (docteur en droit, 1er Consul et député pour la ville du Saint Esprit et appartenant à la famille de Gui de Brosse précédemment cité) levait une compagnie d'hommes d'armes qu'il commandait dans la ville du Saint Esprit. Ceci se reproduisit une seconde fois en 1567, mais l'année suivante (1568), Antoine de Broche contribua puissamment à le faire rentrer sous l'obéissance du Roi. En 1576, Antoine de Broche seconda, avec le même succès, l'entreprise du capitaine de Luynes qui, sur la révélation à lui faite des menées secrètes du Maréchal de Damville-Montmorency, Gouverneur commandant de la province du Languedoc, tendant à remettre les protestants en possession du Pont-Saint-Esprit, fit arrêter le frère du Maréchal furtivement introduit dans la place pendant la nuit pour y fomenter la révolte. En récompense, Henri III nomma Luynes, Gouverneur du Pont-Saint-Esprit et adressa une lettre autographe à Antoine de Broche, datée de Blois, le 10 mars 1577.
Période révolutionnaire
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795. Le général Jean-François Carteaux, envoyé par la Convention, y défait les insurgés du Midi le 13 juillet 1793. Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Pont-sur-Rhône.
Époque contemporaine
La section de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône passant par Pont-Saint-Esprit est inaugurée le 30 août 1880 par le Paris-Lyon-Méditerranée. La gare de Pont-Saint-Esprit perd ses trains de voyageurs en 1973 mais, depuis 2018, la SNCF et la région prévoient d'en faire le terminus d'une nouvelle desserte vers Nîmes et Avignon.
Au mois d'août 1914, le 55e régiment d'infanterie est mobilisé dans la ville.
C'est de cette commune qu'est originaire la famille du père de Jacqueline Bouvier, la femme du président John F Kennedy. En effet l'arrière arrière grand père Bouvier, ancien officier de la Grande Armée de Napoléon avait émigré aux États-Unis après la défaite de l'Empire.
Affaire du pain maudit
Le 17 août 1951, une épidémie d'empoisonnement, marquée par des épisodes psychotiques aigus et divers symptômes, survient à Pont-Saint-Esprit. Quelques personnes se plaignent de douleurs à l'estomac, mais plus tard au moins 100 personnes ont les mêmes symptômes, dont des insomnies. Une personne révéla qu'elle avait fait une insomnie de plus de 21 jours. Les victimes vont commencer à avoir des hallucinations comme la sensation de brûler de l'intérieur ou encore elles penseront être capables de voler. Certaines vont se défenestrer. Au total plus de 300 personnes ont fait des hallucinations dont sept morts et cinquante hospitalisés.
La première piste fut une ancienne maladie du Moyen-Âge - l'ergotisme. La police interrogea le minotier mais aucune trace d'ergot de seigle ou de poison connu n'a été retrouvée dans les analyses.
Mais éclate l'hypothèse d'un empoisonnement au trichlorure d'azote et un essai d'armes biologiques, comme le LSD, mené par la CIA dans le cadre du Projet MK-Ultra de la CIA. Un journaliste Américain nommé Hank Albarelli lie cette affaire à l'enquête sur la mort d'un biochimiste de Fort Detrick Frank Olson. L'hypothèse suggère l'implication de la CIA qui ont opéré par pulvérisation aérienne d’une mixture à base de LSD ainsi que par la contamination de « produits alimentaires locaux » pour en étudier les effets à grande échelle.
La ville s'appelait au milieu du Moyen Âge Saint-Saturnin-du-Port (en latin Portum Sancti Saturnini).
Groupée sur un rocher (actuelle place Saint Pierre) cette bourgade de pêcheurs, sous l'antiquité, a connu plusieurs incursions de peuples du Nord. Place de commerce dès le V° siècle avant. J-C, la cité est construite sur un rocher au bord du Rhône. Grimoires, parchemins et sceaux parvenus jusqu'à nous attestent de la présence d'une communauté religieuse, dès 942. En août 948, l'archevêque d'Uzès cède à la toute jeune abbaye de Cluny ses biens situés au nord de l'Uzège. Une communauté s'établit à Pont-Saint-Esprit en 952. Les prieurs, seigneurs du lieu, construisent l'église Saint-Pierre, rebâtissent Saint-Saturnin (évêque évangélisateur du Languedoc) et favorisent la construction du pont du Saint-Esprit. La construction des bâtiments conventuels aurait débuté vers 1045, mais l'église, seul vestige connu, date du XII° siècle. Les éléments qui subsistent suffisent à montrer que l'église appartenait à l'art roman provençal nettement influencé par les monuments romains.
Lors des guerres puniques, ANNON, l'un des lieutenants d'Hannibal, aurait fait franchir le Rhône à ses éléphants, non loin de l'actuel Pont-Saint-Esprit.
Le nom actuel de la ville lui vient de la construction du pont sur le Rhône par le frère de saint Louis, le comte de Poitiers et de Toulouse Alphonse de Poitiers; elle commença en 1265 pour s’achever en 1309. D’après Viollet-le-Duc, elle fut confiée à la branche pontife des Hospitaliers (la branche des constructeurs de ponts, formée par ces moines-soldats pour faciliter les pèlerinages) et consacrée au Saint Esprit. Elle était dirigée par Jean de Tensanges ou de Thianges. Ce pont, le plus vieux de tous les ponts sur le Rhône, sept cents ans, reliant la Provence au Languedoc, en aval du Rhône, a longtemps constitué un point de passage privilégié sur le Rhône. Il est constitué de vingt arches, mesure un kilomètre de long, et a fait la fortune de cette petite ville par le paiement de l'octroi y afférent. Il a été construit en respectant le cours impétueux du fleuve, et fut protégé à ce titre fort longtemps, par exemple, les chariots de marchandises voulant l'emprunter étaient déchargés, on transférait ces marchandises sur des barges traversant le fleuve et les chariots traversaient en roulant sur de la paille disposée sur la chaussée du pont pour ne pas ébranler celui-ci. On raconte, de même que le roi Louis XI, se présentant là avec ses troupes, dut mettre pied à terre, avant de l'emprunter.
Arrivés près de la vallée du Rhône, au début de 1382, les Tuchins campèrent dans les gorges de la Cèze où ils furent rejoints par des nobles dont Régis de Saint-Michel-d'Euzet, Étienne Augier, dit Ferragut du Pin, Vachon de Pont-Saint-Esprit et Verchère de Vénéjan qui prirent leur tête. Ils s’emparèrent alors de Cavillargues, Chusclan et Tresques, avant de piller les châteaux de Sabran, La Roque-sur-Cèze, Saint-Laurent-des-Arbres et Cornillon. Dans ce dernier château se trouvait le trésor de Clément VI. Son neveu, Guillaume III Roger de Beaufort, alors Lieutenant des armes du Sénéchal de Beaucaire, organisa la répression. En septembre 1382, il recruta des mercenaires et fit venir une compagnie d’arbalétriers d’Avignon. Ses troupes cantonnées à Bagnols-sur-Cèze attaquèrent alors Cornillon. Dirigées par Gantonnet d'Abzac, Commandant du Saint-Père pour le Païs de Saint-Esprit, elles semèrent la terreur. Guillaume III fit ensuite intervenir son capitaine des gardes de Bagnols, Jean Coq. Ce dernier réussit à pacifier le pays en expulsant les chefs du Tuchinat. Ce qui permit de signer la paix en février 1383.
Au XV° siècle, Isabeau de Bavière, reine de France, prétendant avoir seule, à l'exclusion du dauphin Charles son fils, le gouvernement et l'administration du royaume, au nom du roi Charles VI tombé en démence, se lie pour accomplir son pernicieux dessein, avec le duc de Bourgogne, ennemi du roi et du dauphin. Isabeau, pour amener le peuple à son parti, fait passer des émissaires dans toutes les provinces, particulièrement en Languedoc où on avait tant à se plaindre du gouvernement du duc de Berri ; et pour y mieux réussir, elle fit publier partout, qu'on ne paierait plus de subsides. La ville de Pont-Saint-Esprit, influencée par Gui de Brosse ou de Broce, moine bénédictin du prieuré de Saint-Pierre et cousin de Jean 1er de Brosse, maréchal de France vivant à la même époque, fut la première de la province qui ouvrit ses portes au parti bourguignon, et reçut dans ses murs, en 1418, les délégués de la reine et du duc de Bourgogne pour gouverner, au nom du roi dans tout le Languedoc29,30.
En juillet 1462, le roi Louis XI (1423-1461-1483) expédia ses lettres patentes à l'Hôpital du Pont-Saint-Esprit pour sa protection royale. Puis, il confirma les privilèges du prieuré de Saint-Saturnin-du-Port, en mai 1469.
Renaissance
En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets alors qu'Antoine de Broche alias de Brosse (docteur en droit, 1er Consul et député pour la ville du Saint Esprit et appartenant à la famille de Gui de Brosse précédemment cité) levait une compagnie d'hommes d'armes qu'il commandait dans la ville du Saint Esprit. Ceci se reproduisit une seconde fois en 1567, mais l'année suivante (1568), Antoine de Broche contribua puissamment à le faire rentrer sous l'obéissance du Roi. En 1576, Antoine de Broche seconda, avec le même succès, l'entreprise du capitaine de Luynes qui, sur la révélation à lui faite des menées secrètes du Maréchal de Damville-Montmorency, Gouverneur commandant de la province du Languedoc, tendant à remettre les protestants en possession du Pont-Saint-Esprit, fit arrêter le frère du Maréchal furtivement introduit dans la place pendant la nuit pour y fomenter la révolte. En récompense, Henri III nomma Luynes, Gouverneur du Pont-Saint-Esprit et adressa une lettre autographe à Antoine de Broche, datée de Blois, le 10 mars 1577.
Période révolutionnaire
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795. Le général Jean-François Carteaux, envoyé par la Convention, y défait les insurgés du Midi le 13 juillet 1793. Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Pont-sur-Rhône.
Époque contemporaine
La section de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône passant par Pont-Saint-Esprit est inaugurée le 30 août 1880 par le Paris-Lyon-Méditerranée. La gare de Pont-Saint-Esprit perd ses trains de voyageurs en 1973 mais, depuis 2018, la SNCF et la région prévoient d'en faire le terminus d'une nouvelle desserte vers Nîmes et Avignon.
Au mois d'août 1914, le 55e régiment d'infanterie est mobilisé dans la ville.
C'est de cette commune qu'est originaire la famille du père de Jacqueline Bouvier, la femme du président John F Kennedy. En effet l'arrière arrière grand père Bouvier, ancien officier de la Grande Armée de Napoléon avait émigré aux États-Unis après la défaite de l'Empire.
Affaire du pain maudit
Le 17 août 1951, une épidémie d'empoisonnement, marquée par des épisodes psychotiques aigus et divers symptômes, survient à Pont-Saint-Esprit. Quelques personnes se plaignent de douleurs à l'estomac, mais plus tard au moins 100 personnes ont les mêmes symptômes, dont des insomnies. Une personne révéla qu'elle avait fait une insomnie de plus de 21 jours. Les victimes vont commencer à avoir des hallucinations comme la sensation de brûler de l'intérieur ou encore elles penseront être capables de voler. Certaines vont se défenestrer. Au total plus de 300 personnes ont fait des hallucinations dont sept morts et cinquante hospitalisés.
La première piste fut une ancienne maladie du Moyen-Âge - l'ergotisme. La police interrogea le minotier mais aucune trace d'ergot de seigle ou de poison connu n'a été retrouvée dans les analyses.
Mais éclate l'hypothèse d'un empoisonnement au trichlorure d'azote et un essai d'armes biologiques, comme le LSD, mené par la CIA dans le cadre du Projet MK-Ultra de la CIA. Un journaliste Américain nommé Hank Albarelli lie cette affaire à l'enquête sur la mort d'un biochimiste de Fort Detrick Frank Olson. L'hypothèse suggère l'implication de la CIA qui ont opéré par pulvérisation aérienne d’une mixture à base de LSD ainsi que par la contamination de « produits alimentaires locaux » pour en étudier les effets à grande échelle.