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Mise à jour du 22/08/2024

Narbonne


Église Notre-Dame-de-Grâces : L'église Notre-Dame-de-Grâces, ancienne église des Augustins, dite aussi chapelle des Pénitents blancs, est une église catholique. Elle donne rue de Belfort.
Les Augustins arrivent en 1262 à Narbonne. Leur couvent est détruit lorsque François Ier fait construire de nouveaux remparts. Ils s'installent à l'emplacement actuel en 1523 et édifient leur nouveau couvent dans les années qui suivent. Leur cloître est construit en 1542. En 1792, les Augustins sont chassés et, en 1793, le couvent et son église sont vendus comme bien national, leurs propriétés sont morcelées. L'église pillée et dépouillée de son mobilier est désaffectée. Elle sert de séchoir pour une tannerie. Le 13 avril 1816, la confrérie des Pénitents blancs achète l'église et la rend au culte. Cinq des six chapelles latérales, ouvertes au XVII° siècle, sont murées et la voûte refaite. Elle devient une annexe de la paroisse Saint-Paul au début du XX° siècle. Dans la seconde moitié du XX° siècle, l'église sert de salle de spectacle et de cinéma pour la jeunesse de la paroisse. Finalement l'église est vendue par la commune en 1985 à la confrérie des Pénitents blancs qui en redevient donc propriétaire. Le culte est confié à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et donc célébré en latin.
L'étroite facade d'architecture classique sur la rue présente un fronton en arc brisé au-dessus du portail et en haut, une niche surmontée d'un fronton abritant une petite statue de la Vierge d'époque gothique, placée au XIX° siècle pour remplacer l'ancienne statue détruite à la Révolution. Le portail d'entrée donne sur un long couloir intérieur qui mène à l'église. La petite église voûtée en gothique tardif, avec des arcs diaphragmes, est une église-halle avec une abside pentagonale où se trouve le maître-autel. Le chœur est séparé de la nef par un arc triomphal qui repose sur des faisceaux de colonnettes à chapiteaux feuillagés. L'ensemble est éclairé par des oculi sous la voûte, et trois fenêtres dans l'abside. On remarque quatre gypseries sur les murs de l'abside représentant des scènes de la vie de la Vierge (la Nativité de Marie, la Présentation de la Vierge, l'Annonciation et la Nativité de Jésus), du XVIII° siècle. Sur un mur, un bas-relief gothique représente la Nativité. Certaines dalles du pavement portent des inscriptions funéraires. La tribune (sans orgue, mais avec un harmonium) est soutenue par des colonnes toscanes.

Ancienne église des Jacobins : Le couvent des Dominicains a été fondé en 1220 ou 1231. Le chapitre provincial s'y réunit plusieurs fois entre 1243 et 1296. A la fin du XIV° siècle, les Dominicains furent autorisés à s'installer dans le bourg. Leur église fut probablement bâtie au cours du XV° siècle. En 1793, le couvent fut vendu en deux lots dont le plus important comprenait la nef, les chapelles de droite et de gauche, le sanctuaire et deux sacristies. La nef unique n'a qu'une travée voûtée, près du chœur. Les arcs doubleaux, brisés, profilés de moulures prismatiques, reposent sur des colonnes engagées tandis que les ogives partent de simples culs de lampe. La seconde chapelle a été dotée d'une voûte à liernes et tiercerons. Un escalier qui s'élève le long du mur méridional de la nef et qui longe les anciennes chapelles murées, mène à l'étage créé au XIX° siècle dans le sanctuaire. Dans le chevet polygonal, à sept pans, les ogives à moulures prismatiques aboutissent à une clef centrale ornée d'un écu armorié. L'armature de la voûte est complétée par une lierne et deux tiercerons qui se croisent sur une petite clef ronde. Chapiteaux sculptés. Culs de lampe de style flamboyant.

Église Saint-Sébastien : Cette église de style gothique flamboyant a été construite de 1436 à 1456 comme chapelle, pour recevoir le chapitre de Saint-Étienne de l'église de la Major, sous l'épiscopat de Jean d'Harcourt, dont les armes ornent les clefs de voûte de la sacristie et de l'abside ; la tradition narbonnaise veut que l'église ait été construite avec des pierres provenant du Capitole romain, en souvenir de saint Sébastien qui - originaire de Gaule narbonnaise - serait né à Narbonne. L'église est remaniée au XVIII° siècle et sa façade au XIX° siècle en style néo-gothique. L'église a servi de chapelle d'un couvent de carmélites à partir de 1620 jusqu'à leur dispersion par la Révolution française, dont l'ancien couvent jouxtant l'église au nord (avec son cloître) sert aujourd'hui de logements sociaux pour personnes âgées. Fermée à la Révolution française, l'église rouvre au culte en 1801. L'église est entièrement restaurée en 2003.
Le campanile se dressait autrefois sur la seconde travée ainsi que l'indique la lunette dans la voûte. Il a été remplacé par un clocher-arcade élevé sur la façade au XIX° siècle. On remarque dans le tympan du portail un relief de bois décrivant le martyre de saint Sébastien et à l'intérieur plusieurs tableaux de ce saint, cher aux Narbonnais, dont Saint Sébastien soigné par sainte Irène du XVII° siècle dans l'esprit caravagesque. L'autel de marbre est surmonté d'un retable aux colonnes de marbre rose flanquant un tableau de la Crucifixion. Au-dessus se trouve un vitrail représentant le saint devant l'empereur romain et à droite la sagitation du saint. La nef unique est à deux travées surmontées d'ogives. L'abside polygonale est également voûté d'ogives. La chapelle Nord date de 1825.

Aux Dames de France Aux Dames de France : Le batiment "Aux Dames de France" est situé en face de la mairie. Aux Dames de France est une chaîne de grands magasins apparue tout à la fin du XIX° siècle et qui développe son réseau au XX° siècle dans des villes françaises de grande et moyenne taille. Cette enseigne s'implante surtout dans les villes de sud de la France comme Marseille, Perpignan, Montpellier....
Cette enseigne a disparu au cours du dernier quart du XX° siècle. Son développement s'est régulièrement accompagné de la construction de bâtiments sur mesure avec des techniques de pointe et des choix ornementaux typiques de leur époque.
L' arasement des immeubles de la Cour de l'arsenal et des folies débute en 1905 pour construire Les Dames de France avec une décoration sculpturale des façades par Gaston Schnegg, le tout dans un style basé sur le néo-baroque. Elles seront aménagées en 1907. Une longue façade marquée par deux angles arrondis qui se terminent en coupoles. Ces coupoles ont été copiées sur celles de l'architecte Paul Sédille pour le magasin Le Printemps à Paris (en 1885). La façade présente le caractère des grands magasins de l'époque avec de grandes vitrines rendues possibles par l'emploi de poutres métalliques.

Canal de la Robine Canal de la Robine : Le canal de la Robinenote relie l'Aude et la mer Méditerranée. Avec le canal de Jonction, il constitue une branche latérale du canal du Midi, l'embranchement de La Nouvelle, qui met en communication le canal du Midi avec Narbonne et Port-la-Nouvelle sur la Méditerranée. Comme le canal du Midi, le canal de la Robine est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ce canal emprunte l'ancien lit de l'Aude que les Romains parcouraient déjà en bateau jusqu'à la mer. Il est aménagé au XIV° siècle pour alimenter en eau les moulins de la ville de Narbonne. Le succès commercial du canal du Midi au XVII° siècle est si important que Vauban et Seignelay proposent de relier le canal des Deux-Mers à Narbonne. Le 2 juillet 1686 le conseil du Roi Louis XIV permet qu'il sera construit par la ville de Narbonne, un canal pour joindre le grand canal de communication des Deux mers à la Robine, avec les écluses et autres ouvrages nécessaires suivant et conformément aux désirs qui en sera fait par le sieur Riquet, ingénieur de sa majesté. Antoine Niquet, ingénieur général des fortifications de Provence, de Dauphiné, de Languedoc dessine les plans du futur canal de jonction de la Robine. Des efforts de canalisation furent alors entrepris pour préparer la Robine à s’ouvrir à la navigation. Les 4 écluses entre l’Aude et Narbonne furent construites vers 1686. Les travaux, difficiles, s'étendirent sur plusieurs années et furent confiés notamment à des ingénieurs ayant participé à la réalisation du canal du midi. Le canal est mis en service par Vauban et permet de rejoindre l'Aude au lieu-dit Gailhousty. Mais en l'absence de canal de jonction, le reste du chemin jusqu'au canal du Midi se faisait par voie terrestre. Ce n'est qu'en 1767, plus d'un siècle après, que les travaux du canal de jonction furent entrepris. Les États généraux de la province faisaient droit, jusqu'en 1754, aux oppositions violentes des communautés de Béziers, Agde et Séte. La ville de Narbonne, à bout de ressources, ne pouvant pas terminer les travaux, les États de Languedoc s'en chargèrent, et ils terminèrent le canal de jonction pour atteindre le canal du Midi en passant par Sallèles-d'Aude. Le 11 février 1776 la Ville de Narbonne cèda aux États de Languedoc le canal de la Robine et le canal de jonction.
Le canal mesure 32 km de long et commence, en son point le plus haut, au bord de l'Aude et se dirige vers Narbonne. Son point de départ est l'écluse de garde de Moussoulens, qui protège Narbonne en cas de crue. Le canal passe sous le pont des Marchands à Narbonne qui est l'un des rares ponts habités de France. Il longe ensuite les étangs de Bages et de Sigean et la réserve naturelle de l'Île-Sainte-Lucie. Il termine sa course dans la mer Méditerranée au port de commerce de Port-la-Nouvelle. Six écluses jalonnent son parcours rachetant une dénivellation de 8,3 m. Il est alimenté par la prise d'eau de Moussoulens sur l'Aude. Le chemin de halage est aménagé en voie verte du centre de Narbonne jusqu'à Port-la-Nouvelle.
Narbo Martius est le nom d'une ville romaine, fondée à la fin du iie siècle av. J.-C. devenue la ville de Narbonne.

Première capitale chronologique des Gaules avant Lugdunum, elle est construite sur un carrefour commercial vers l'Hispanie, l’Aquitaine, la Gaule, Rome et la Méditerranée par les voies domitiana, l'Aude et la Garonne, et l'ensemble portuaire de Narbonne. Elle est d'aspect fastueux, démontrant la puissance des colons. Notamment les dimensions de son Capitole sont sans équivalent en Gaule. La ville porte le titre de « fille de Rome ».

Le nom Narbo Martius est formé vraisemblablement à partir du toponyme celte ou ibère Narbo signifiant « habitation proche de l'eau » (apparenté à la racine basque *narb) et le nom du dieu romain de la guerre, Mars protecteur de la nouvelle cité.

Vestiges archéologiques du Clos de la Lombarde : Le site archéologique du "Clos de la Lombarde" est situé au 28 rue Chanzy. Vestiges d'un quartier de notables de la Narbonne romaine avec ses rues, ses maisons patriciennes, des thermes, des ateliers artisanaux et une basilique paléochrétienne. Un îlot, ou “ insula ” en latin, désigne un ensemble de bâtiments entièrement circonscrit par des rues. Celui du Clos de la Lombarde mesure 23,50 mètres X 90 mètres Le quartier mis en évidence au “ Clos de la Lombarde ” apparaît au cours de la deuxième moitié du 1er siècle avant notre ère. L’îlot dégagé se développe puis reste actif jusqu’à la première moitié du III° siècle de notre ère. Vers la fin du IV° siècle, une église suburbaine, à vocation cimétériale est édifiée à l’emplacement d’une des domus désafféctée.
Entretenu et animé, en collaboration avec la Ville de Narbonne, par "Les Amis du Clos de la Lombarde".

Horreum Horreum : L’Horreum, au cœur de la ville moderne, se compose de galeries souterraines construites au Ier siècle avant notre ère et situées à 5 mètres au-dessous du sol. Ce dernier a une particularité : il est souterrain, ce qui en fait un cryptoportique. Elles devaient constituer les fondations d’un bâtiment, sans doute de type marché ou entrepôt, dont la recherche n’a pas encore découvert tous les secrets (horreum signifiant « entrepôt » en latin). Construit en surface, cet édifice se trouvait au sud du forum, en bordure du cardo (axe nord-sud) de la ville romaine de Narbo Martius. Ces galeries souterraines ont traversé les siècles moyennant divers remaniements et leur réutilisation partielle comme caves particulières. C'est en 1838 que l'Horreum est découvert, après des fouilles archéologiques. En 1944, en pleine Seconde guerre mondiale, pas encore question de le rendre accessible à la visite puisque l'Horreum est temporairement transformé en abri de défense. Jusqu'à cette date-là, les autorités ont du mal à définir cet étrange vestige souterrain. C'est donc à ce moment-là que l'Horreum est défini comme tel. Elles ont été classées au titre des Monuments Historiques en 1961 puis aménagées et ouvertes au public en 1976. Avec les vestiges archéologiques du site du Clos de la Lombarde, l’Horreum est l’un des seuls monuments romains visibles et visitables au centre de Narbonne. Horreum
Concrètement, l'Horreum de Narbonne propose une visite en immersion. Grâce à des jeux de sons et de lumière, le site met un point d'honneur à reconstituer une ambiance la plus proche possible de ce qu'elle était à l'époque. Un peu plus d'une demi-heure est nécessaire pour visiter l'endroit et ses longs couloirs de 50 et 38 mètres. Sa disposition, en U, le rend d'autant plus unique.
Les nombreux bâtiments de l'époque romaine avaient, à l'époque, été déconstruits afin de bâtir d'importantes murailles en vue de se défendre contre les invasions. Ainsi, l'Horreum est le dernier monument romain encore présent à Narbonne. Parmi tous les vestiges, comme la Via Domitia, le Clos de Lombarde ou même le musée Amphoralis à Sallèles-d'Aude, l'Horreum est certainement celui qui se rapproche le plus d'une machine à voyager dans le temps...
Colonne devait l'entrée de l'orreum Colonne devait l'entrée de l'orreum


via Domitia Les vestiges de la via Domitia : Au centre de la place de l'Hôtel-de-Ville, l'antique voie Domitienne (via Domitia) est visible dans son état de la fin du IV° siècle. C'est un vestige de la première grande route romaine tracée en Gaule, à partir de -120, par le proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, deux ans avant la fondation de la Colonia Narbo Martius, deuxième colonie romaine en Gaule, après Aquae Sextiae (Aix-en-Provence). La voie Domitienne reliait l'Italie à l'Espagne romanisée. À Narbonne, elle rencontrait la Via Aquitania, ouverte en direction de l'Atlantique par Tolosa (Toulouse) et Burdigala (Bordeaux), attestant dès cette époque du rôle de carrefour tenu par la ville. Le vestige découvert le 7 février 1997 présente une portion de voie dallée de calcaire dur, marquée par de profondes ornières. Elle est bordée de trottoirs et de la base d'une fontaine.

Le Pont des Marchands : Le pont des Marchands est un pont dont l'origine remonte à l'époque romaine. Il franchit le canal de la Robine et a la particularité d'être un des rares ponts encore habités de France.
Le pont romain franchissait l'Atax, l'Aude, dont le lit a été dévié durant le Moyen Âge et qui est aujourd'hui occupé par le canal de la Robine. Ce pont romain est très bien conservé, mais est de nos jours difficilement perceptible, car ses six ou sept arches et rampes d’accès sont noyées dans le bâti environnant, servant de caves aux maisons qui surmontent le pont depuis l’époque médiévale et qui ont transformé la chaussée en rue continue, ne donnant plus de visibilité sur le cours d’eau. Le Canal de la Robine passant sous l’unique arche encore visible, est un vestige de l’ancien lit de l’Aude, dont le parcours s’est modifié au cours de l’antiquité tardive puis au Moyen Âge. À la suite de l’édification d’une écluse en aval, le niveau de l’eau a été rehaussé de plusieurs mètres, masquant un peu plus la perception des piles de l’arche subsistante.

Mur de 760 fragments de monuments funéraires NARBO VIA : Narbo Via rassemble trois lieux, trois histoires : le musée Narbo Via, les galeries souterraines de l’Horreum et le site-musée archéologique d’Amphoralis.
Situé à l’entrée Est de la ville et le long du canal de la Robine, le musée Narbo Via vous fait découvrir les richesses de la cité antique de Narbo Martius, première colonie romaine fondée en Gaule en 118 avant notre ère. Ce musée permet de présenter en un lieu unique l'ensemble des collections antiques de Narbonne, auparavant dispersées dans deux musées et dans 4 réserves différentes. Doté d’une collection de plus de 7 000 pièces, ce nouveau musée propose un parcours d’expositions sur 3200m2, avec notamment des peintures murales ainsi qu’un ensemble exceptionnel de 760 fragments de monuments funéraires répartis dans un mur animé unique en Europe. Ce mur est en perpétuelle évolution puisqu'un robot permet d'alterner les blocs exposés et expliqués au public. « Cela permet de présenter un nombre très important de blocs et d'en présenter certains de manière plus approfondie, et en même temps de rendre ces collections accessibles pour la recherche et l'examen que les chercheurs en font ».


L’abbaye de Fontfroide est une abbaye cistercienne située sur le territoire de la commune de Narbonnea.

L’abbaye tire son nom de la source se trouvant à proximité, la Fons Frigidus, la Fontaine Froide. Outre l’eau, les religieux pouvaient trouver dans le massif le bois et la pierre pour la construction du monastère.
La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers. Grâce aux nombreuses donations et rachat de terres, l’abbaye deviendra une des plus riches en Chrétienté, possédant plus de 20 000 hectares de terre. À la demande du roi d’Aragon, Fontfroide essaimera dans l’actuelle Catalogne en fondant le monastère de Poblet.

Abbaye de Fontfroide Cour d'honneur La cour d'honneur et le bâtiment des convers : Après avoir franchi le porche d'entrée aux lignes élégantes, bâti vers 1777-1778, l'hôte de droite découvre le long rectangle de la cour d'honneur. Un mur de gros appareil et, en terrasse, les jardins à l'italienne implantés sans doute ici par Constance de Frégose au temps de l’abbatiat commendataire de ses deux fils. À gauche, un grand bâtiment de structure médiévale fut d’abord occupé par les frères convers puis transformé et réaménagé, notamment par l’ouverture de larges fenêtres à meneaux, afin d’accueillir l’hôtellerie. Au fond, l’espace est limité par une vaste arcature à trois baies dont celle du milieu, fermée par une grille de fer forgé, s’orne d’un fronton triangulaire classique. Cet ensemble se colore de l’ocre, rose et incarnat de grès, du vert des feuillages, de l’azur du ciel.
réfectoire des convers Une porte permet l'accès au réfectoire des convers. Les dimensions imposantes de celui-ci, dont la longueur avoisine les cinquante mètres, amènent à imaginer une communauté de 180 à 200 frères. Ce vaisseau construit au début du XIII° siècle se divise en cinq travées ouvertes de voûtes d’ogives étalées. Les arcs doubleaux de profil carré, les ogives et les nervures se fondent dans les murs. L’éclairage est apporté par des baies géminées vers l’ouest et en simple arc plein cintre à l’est. Les aménagements des XVII° et XVIII° siècles ont percé les deux portes centrales ouvrant l’une sur la cour d’honneur, l’autre sur la cour dite « Louis XIV ». Des cloisonnements avaient divisé la pièce en plusieurs espaces et on devine ainsi dans la deuxième travée des croix marquant la chapelle des « Étrangers ».
La restauration de l'abbaye, depuis 1908 jusqu’à nos jours, a permis de retrouver le magnifique volume de la salle et d’ajouter divers éléments décoratifs en réemploi, telles les splendides grilles de fer forgé au motif de pampres et la grande cheminée Renaissance provenant vraisemblablement du château des ducs de Montmorency à Pézenas, détruit sur ordre de Richelieu après la révolte du dernier d’entre eux en 1632. Pouvant recevoir jusqu’à 700 auditeurs, cette salle à l’excellente acoustique sert de cadre à des concerts de musique de chambre et à des récitals d’artistes.

Cour Louis XIV La cour du XVIII° siècle : Cette cour est souvent dénommée « Louis XIV », à tort, car les documents attestent que sa configuration actuelle provient des travaux effectués à partir de 1775. Dans le monastère médiéval, sur un espace nettement plus restreint, s'ouvraient au nord les ateliers des frères convers : la menuiserie, la forge et la boulangerie au droit du moulin enjambant le torrent. À l’est se développait l’aile du noviciat tandis que vers le sud plusieurs bâtiments proprement conventuels débordaient largement dans cette cour.
Tout l’ensemble se trouvait centré autour du puits, véritable citerne aux moellons parfaitement assemblés et qui s’approfondit en un gouffre creusé dans les calcaires fracturés. C’est là que se trouve une eau très froide, sans doute origine toponymique du nom Fontfroide (fons frigida) et en raison de la présence sur ce site de la première installation monacale. Toute implantation de monastère nécessite en effet une triple proximité : celle de la pierre, celle du bois et celle de l’eau. Tous ces éléments se trouvent réunis à Fontfroide.
Quand l’abbaye, aux temps classiques, n’abrite plus ni convers, ni novices, mais seulement un petit groupe de moines, ceux-ci détruisent les bâtiments devenus inutiles et modifient les constructions en les aménageant selon le goût de l’époque. Alors cette cour prend son aspect régulier, rectangulaire, par la réduction des surfaces de la cuisine, de la salle des moines (le scriptorium) et surtout du réfectoire. La surélévation du sol, de près de 30 centimètres, correspond aux déblais retirés de ces démolitions. Quant au noviciat, il fait place au logis du prieur conventuel avec une orangerie et, à l’étage, des logements spacieux. La façade cependant n’est qu’un décor de théâtre, placage sur la structure du XIII° siècle.

Ruelle des convers La ruelle des convers : Dans les abbayes cisterciennes normalement orientées, comme c’est le cas de Fontfroide, le sanctuaire étant disposé vers l’est, le cloître contigu et les bâtiments adjacents occupent la partie orientale du monastère. Les frères convers se trouvent donc installés dans la partie occidentale, tournée vers l’extérieur. Là s’ouvre la porte principale par laquelle ces ouvriers peuvent sortir pour gagner le lieu de leur travail. C’est à partir de cette entrée que s’organise la distribution intérieure des bâtiments. Celle-ci doit faciliter et en même temps réglementer la communication entre les deux groupes de religieux. Il s’agit d’établir, tout en maintenant la séparation, des points de contact entre les lieux de vie. Par elle les frères convers avaient accès au cellier et au réfectoire, au passe-plat de la cuisine, commune aux profès et aux convers. Grand escalier

C’est en cheminant sous cette longue voûte en demi-berceau qu’ils se rendaient au fond de l’église, sans déranger l’office psalmodié par les moines installés, eux, dans la partie opposée de la nef. Au XVII° siècle, les convers ayant disparu depuis longtemps, leur ancien dortoir, à l’étage, a été aménagé en spacieuses cellules pour des hôtes. Un grand escalier, que soutient un arc en anse de panier, conduit à l’entrée.


Le cloître

Cloître Galerie ouest :
Galerie ouest Dans la ruelle des convers une porte de ferronnerie fait passer au cloître lumineux. La lumière y est diffusée par des arcatures et des oculi. Cette cour intérieure est le cœur même de l’abbaye. C’est par la galerie ouest longeant le bâtiment des convers qu’on aborde cet espace clos enserrant un petit jardin.
L’arc brisé ouvrant la première travée découvre la perspective des massifs fleuris qui entourent le puits devant l’angle des grandes arcades dominées par le clocher. Deux périodes de construction et deux styles différents se sont succédé ici.
Un premier cloître, bâti de la fin du XII° siècle au début du XIII° siècle, fut élevé selon les règles de l’art roman. L’ensemble des parties basses, notamment la double procession des colonnettes et leurs chapiteaux à décor de feuillages supportant des petits arcs plein cintre, appartient à cette époque, mais c’est alors une charpente de bois avec son toit en appentis qui couvrait les quatre galeries. Dans la seconde moitié du XIII° siècle, quand Fontfroide, riche de multiples donations, entame le temps de sa plus grande prospérité, un important remaniement est réalisé suivant le goût et les techniques nouvelles, celles de l’âge gothique. Dans chaque travée, les colonnettes romanes, toujours en place, sont désormais surmontées d’un haut tympan, percé d’oculi différemment répartis et qui s’inscrit lui-même dans un profond arc brisé. L’ancienne couverture de bois est remplacée par la pierre et, à l’intérieur des galeries, les voûtes d’ogives retombent le long des murs sur d’élégants culots, à deux mètres du sol. Il faut encore parcourir la galerie Sud pour atteindre le portail donnant accès à l’église abbatiale.

Galerie sud :
Galerie sud Elle jouxte le collatéral de l’abbatiale et fut bâtie la toute première, aussi bien lors de la construction romane que lors du remaniement ogival. Les colonnettes sont ici groupées, dans chaque travée, en cinq paires : leurs marbres alternent le rouge de Caunes, la griotte des Pyrénées, le blanc veiné de gris ou de vert ; leurs chapiteaux offrent les motifs végétaux les plus variés.
Au-dessus, les deux tympans centraux s’aèrent par trois oculi, au lieu de l’unique, présent partout ailleurs. Mais ce sont les voûtes qui recèlent les particularités les plus curieuses. La croisée d’ogives y est accompagnée d’un lierre longitudinal torique et les compartiments très bombés sont appareillés en lit concentrique comme à la voûte du carré du transept dans l’église.
Tout au long de la galerie existent des bancs où les moines venaient s’asseoir soit pour lire individuellement, soit pour se reposer en méditant ce que leur mémoire et leur cœur avaient retenu de la liturgie ou de la lecture. Dans cette même galerie, deux bassins de pierre servaient au rite du « mandatum », le lavement des pieds que les cisterciens pratiquaient mutuellement chaque semaine. Elle était aussi désignée comme celle de la « collation ». Tous les jours, à la fin du travail et avant le repas du soir, le père abbé y lisait et commentait des textes patristiques. Or, le plus souvent il utilisait pour cela le recueil dit des Collationes, où saint Jean Cassien, au V° siècle, avait rassemblé les principaux passages des plus célèbres Pères de l’Église, notamment saint Augustin et saint Jérôme. Comme en période d’Avent et de Carême, les moines ne rompaient le jeûne qu’une seule fois dans la journée, à la tombée de la nuit entre nones et complies et précisément en ce lieu, le terme de collation passa de la lecture à la prise de la nourriture elle-même, puis finalement à notre acception moderne et laïque de repas léger.

Galerie Est Galerie Est et salle capitulaire : Le mur de la galerie Est, immédiatement contigu à la porte de l’église, laisse deviner, derrière une statue bourguignonne de la Vierge à l’Enfant et au panier de roses, l’emplacement obturé de l’armarium. Dans ce placard aménagé sous l’escalier du transept étaient rangés les livres liturgiques nécessaires aux offices, les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, les œuvres des Pères de l’Église.
La porte qui s’ouvre aussitôt après introduit à la sacristie, belle pièce voûtée en berceau. Cinq travées rythment la galerie Est et la travée centrale apparaît vers le jardin entièrement évidé, sans arcature de colonnettes au-dessus de la banquette et sans tympan, ouverture symétrique de celle qui, lui faisant face, constitue l’entrée de la salle capitulaire.
Le seuil servant de transition entre le cloître et la salle elle-même marie la sobriété et la majesté, la puissance et la légèreté. L’arcade centrale en plein cintre s’appuie sur deux groupes de quatre colonnes de marbre entourant une cinquième. La salle a vraisemblablement été construite entre 1180 et 1280. Contre les trois murs pleins, arcs et nervures reposent sur les chapiteaux très simples de colonnes engagées. Au centre, ogives et doubleaux sont soutenus par quatre colonnes de marbre. Leurs chapiteaux évasés s’ornent de deux rangs de feuilles plates, représentations stylistiques du « cistel », le roseau d’eau des étangs de Bourgogne qui a donné son nom à Cîteaux.
D’ici, à travers les colonnes de la salle capitulaire et de la galerie, répétée au-delà par celles des autres travées du cloître, se découvre une surprenante perspective : fûts de marbre et arcs de pierre multipliés imposent l’image d’une forêt au profond recueillement. Deux bancs de pierre superposés courent le long des murs. À l’Est, trois fenêtres éclairent la salle Au-delà de la salle capitulaire, un passage conduit au second cimetière, celui de la communauté du XIX° siècle. À l’origine, il servait pour le rangement des outils que prenaient les religieux avant de rejoindre les jardins ou les ateliers. À l’extrémité de la galerie est, enfin, un escalier donne à l’étage.

L’église abbatiale

Elle a une voûte de 21 mètres de hauteur et est orientée à l'est pour honorer Dieu à chaque levant. L’église abbatiale La nef La nef : La construction de la nef fut entreprise dès l’affiliation à Cîteaux en 1145 ou, au plus tard, après la donation définitive par la vicomtesse Ermengarde de Narbonne en 1157. Contrairement aux usages, on commença les travaux par la nef. Rythmée par cinq travées, la nef élève jusqu’à vingt mètres sa voûte en berceau brisé que soutiennent de massifs doubleaux rectangulaires. Ces arcs prennent appui sur des colonnes géminées, engagées dans de gros piliers carrés et s’arrêtant sur des consoles en quart de rond, à deux mètres du sol. Des stalles sont disposées de part et d’autre de la nef pour constituer le chœur des moines.
Cette nef contient également deux collatéraux dont la voûte en demi-berceau monte à quatorze mètres. Ils communiquent avec la nef par de grandes arcades à rouleaux, soutenus par des colonnes engagées dans les piliers et reposant sur des piédestaux, à la même hauteur que les consoles de la nef. Dans le collatéral sud s’ouvrent cinq chapelles qui datent très certainement du XV° siècle.

Les vitraux

Les vitraux : Dans cette église cistercienne, les vitraux peuvent surprendre. Du temps des moines, selon une règle rigoureuse, les fenêtres sont seulement garnies de verres « en grisaille ». Quand Gustave Fayet acquiert Fontfroide les verrières ont disparu. Ils adoptent alors le parti pris de la couleur avec son ami René Billa, musicien et peintre ; ils installent dans la Bièvre la « verrerie des sablons » ; l’ensemble des vitraux de l’église sort de cette verrerie en 1913. Dans ce vaste ensemble, une originalité apparaît : les cinq vitraux du collatéral nord présentent la vie de saint François d’Assise.




Escalier dans le transept

Le transept et le chœur : Élevé après la nef, à la fin du XII° siècle, le transept a peut-être été remanié un siècle plus tard ou même au début du XIV° siècle. Au fond de la croisée du transept nord, un escalier relie directement l’église au dortoir des moines. Dans chacun des croisillons s’ouvrent deux chapelles, toutes quatre orientées à l’Est. Les plus proches du sanctuaire ont une forme rectangulaire à chevet plat, les autres plus profondes, se terminent par une petite abside à cinq pans.
À la croisée centrale du transept, la clef de voûte est remplacée par une ouverture circulaire, un oculus. L’édifice de l’église a dû s’achever par le sanctuaire, comportant chœur et abside. Légèrement surélevé de deux marches, le premier est couvert d’une voûte d’ogives. Du côté de l’Évangile, on aperçoit les vestiges, très mutilés, de tombeaux dont on peut penser qu’ils furent ceux des vicomtes de Narbonne.



Chapelle des morts



La chapelle des morts : Située au sud du chœur, cette chapelle sur croisée d'ogive a été financée au milieu du XIII° siècle par le seigneur Olivier de Termes. Elle était primitivement dédiée à saint Benoît.



Les dortoirs

Le dortoir des moines : Il fut construit au-dessus de la salle capitulaire au début du XIII° siècle. À l’ouest, huit ouvertures durent être occultées aux deux tiers vers 1250 quand les galeries du cloître furent surélevées pour faire place aux voûtes d’ogives. Lorsque, en 1910, le dortoir fut aménagé en salle de musique, il fallut masquer ces disgracieux rehaussements de pierre. Les propriétaires installèrent des vitraux de papier. Sur le mur du nord une grande fresque de la musique sacrée fut réalisée. À l’est, trois baies reçurent des vitraux qui furent les premières créations de la verrerie des sablons.

Dortoir des frères convers

Le dortoir des frères convers C’est une salle à voûte de grès rose, en berceau brisé, sans aucun doubleau sur toute sa longueur. Dans sa partie la plus méridionale, cet espace contenait un grenier où les sacs de grains étaient hissés par des ouvertures latérales. La partie opposée représente ce qui subsiste du dortoir des convers après les transformations du XVIII° siècle.




Chapelle des étrangers



La chapelle des étrangers À l’extérieur de la clôture et seule construction qui subsiste du premier monastère, elle permettait aux pèlerins et aux étrangers d’assister aux offices sans déranger les moines. Au XIV° siècle, des contreforts permettent de surélever le bâtiment et de construire une salle, peut-être utilisée comme chapelle par les pères abbés.





La roseraie La roseraie Fontfroide offre depuis quelques années une nouvelle roseraie. Sur cet emplacement, au sud de l’abbaye, subsista durant de longs siècles le double enclos d’un cimetière. Dans la partie orientale jouxtant le transept de l’église, étaient enterrés les religieux, moines et convers. Depuis le XII° siècle, plus de deux mille sépultures se sont superposées.
Autrefois séparé par un mur, un second enclos vers l’ouest recevait les dépouilles des laïcs, généralement de riches bienfaiteurs. Ce cimetière fut désaffecté dès 1668-1669 et réaménagé au XVIII° siècle. Au XIX° siècle, les cisterciens avaient installé leur cimetière au chevet de l’église.
Le terrain de la nécropole, en friche, reçut la roseraie au début du XX° siècle. En 1986, un incendie criminel la ravagea et elle fut replantée en 1989. En tout, ce sont 2 500 rosiers qui embellissent Fontfroide et présentent onze coloris différents. Un peu plus haut, l’enclos Saint-Fiacre constitue un jardin de senteurs où sont réunis toutes sortes de roses anciennes anglaises associés à des plantes odorantes de la garrigue. Cent quatre-vingts rosiers 'Souvenir de Louis Amade' y ont été plantés en l'an 2000.
Cet ensemble de jardins, restauré en 2007-2008, a été labellisé jardin remarquable. La roseraie Le char d'Apollon : cet ensemble en terre cuite représente Apollon et Diane. Il a été réalisé au XIX° siècle par les frères Gossin pour le château de Vaux-Le-Vicomte. Gustave Fayet l'a acheté en 1908 et placé à l'entrée de l'abbaye dans le jardin dit "Appolon". Classé Monument historique, il a certainement inspiré Odilon Redon pour la toile "Le jour" de la Bibliothèque de l'abbaye. Mais les intempéries et le lierre on causé de nombreux dégâts : Au début du XXI° siècle le char d'Appolon est brisé en centaines de morceaux. En 2011 il est restauré.




La création de l'abbaye : Le vicomte de Narbonne, Aymeric Ier, autorise une communauté de moines à se constituer sur ses terres de Fontfroide. Initialement abbaye bénédictine (1093), elle est intégrée à l'ordre cistercien entre 1144 et 1145. Mais Fontfroide ne se développe réellement qu’après 1145 et son rattachement à l’Ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens, sous la direction de St Bernard de Clairvaux, souhaitent revenir à la pureté de la règle de St Benoît, prônant pauvreté, austérité et sobriété architecturale.
Dans la seconde moitié du XII° siècle, elle reçoit d'importants dons en terres d'Ermengarde de Narbonne, puis au milieu du XIII° siècle, d'importants dons en terres et en nature d'Olivier de Termes qui lui permettent de réaliser de nouvelles constructions.

Croisade contre les Albigeois : Au XII° siècle se développe dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme. Cette nouvelle croyance se propage rapidement dans toute l’Occitanie, réclamant le retour au modèle d’Église primitive des premiers temps du Christianisme. Cette ‘hérésie des bons hommes’ est condamnée par le pape Innocent III et devient la cible des catholiques, en premier lieu des cisterciens. Les moines de Fontfroide ne parvenant pas à convaincre les Cathares d’abandonner leurs croyances par le seul usage de la prédication, la papauté décide en 1209 de déclencher contre les Cathares du Midi, la première croisade organisée en terre chrétienne contre les hérétiques et ceux qui les soutiennent. L’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide devenu légat du Pape sera l’acte déclencheur de la Croisade contre les Albigeois.
En 1203, le moine de Fontfroide Pierre de Castelnau fut nommé légat pontifical par le pape Innocent III.
Dans la seconde moitié du XIII° siècle, l'abbaye reçoit de nombreux dons du chevalier Olivier de Termes désireux de réparer les torts qu'il avait commis envers l'Église catholique. Il finance notamment la chapelle des Morts.

Le Pape Benoît XII : En 1311, Jacques Fournier, succède à son oncle Arnaud Novel sur le siège abbatial de Fontfroide. Nommé évêque de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d’inquisition contre les derniers cathares. Transféré en 1326 à l’évêché de Mirepoix, il est promu cardinal en 1327. Il est élu pape en décembre 1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. À peine élu, il révoque toutes les commendes et entreprend la réforme des ordres monastiques, à commencer, dès 1335, par sa propre famille cistercienne de l’Abbaye de Fontfroide. Il fait construire le Palais des Papes à Avignon où il meurt en 1342 et est enterré dans la cathédrale d’Avignon. Avec cette disparition, l’abbaye perd son dernier grand protecteur. Vient ensuite le temps des changements.

La Commende : À partir du XV° siècle, l’abbaye tombe en Commende : le Roi de France impose ses abbés, des nobles la plupart du temps, peu soucieux des considérations monastiques. De nouvelles constructions voient le jour donnant un air de château à Fontfroide : cour d’Honneur, frontons, jardins en terrasses… Les moines, peu nombreux, oublient à leur tour la rigueur de la règle et mangent viande et chocolat, certains jouent même au billard ! La Révolution Française met fin à toute vie monastique et à la mise en Commende, Fontfroide sera donnée aux Hospices de Narbonne en 1791.

Le père JEAN : Jean Léonard naît à Valbonne dans le diocèse de Nîmes en 1815. Ordonné prêtre à Nîmes le 12 décembre 1839, il est nommé professeur de mathématiques au petit séminaire de Beaucaire. Les cisterciens reviennent en 1848. En 1865, il entre à l’abbaye de Sénanque et devient maître des novices. Sa culture littéraire et scientifique, sa piété profonde et rayonnante ainsi que son sens pastoral élevé, font de lui un homme complet très aimé de ses frères. Il sème entre eux un véritable esprit de famille cimenté par la prière. Devenu prieur (1858) puis abbé de Fontfroide (1889), il fait rayonner l’abbaye comme foyer de charité, lieu de retraite et d’accueil. Ses paroles et ses écrits ont une vaste résonance et ont exercé une grande influence sur des personnalités importantes comme Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Dom Chautard, ou encore Saint Antoine Marie Claret, qui mourut près de lui. À sa mort, en 1895, une foule innombrable participe à ses obsèques, venue de Narbonne et de toute la région. Son procès de béatification est en bonne voie en cours de Rome.

Saint Antoine-Marie Claret : Saint Antoine-Marie Claret, ancien archevêque de Santiago de Cuga y trouve refuge lorsque pourchassé par le gouvernement anti-clérical espagnol, et y meurt le 24 octobre 1870. Les moines sont à nouveau expulsés par les lois anti-congrégationnistes de la Troisième République au début du XX° siècle.

GUSTAVE FAYET : Les lois de séparation de l’Église et de l’État provoqueront le départ des derniers moines en 1901. En 1908, Gustave et Madeleine Fayet achètent l’abbaye aux enchères. Artiste et conservateur de Musée, Gustave Fayet est surtout connu pour son talent de collectionneur visionnaire et ses commandes d’œuvres symbolistes : Gauguin, Van Gogh, Cézanne, et surtout Odilon Redon.
Avec Gustave Fayet et son épouse Madeleine d’Andoque, des artistes, appelés les « fontfroidiens », participent à partir de 1908 à la renaissance et à l’art de Fontfroide, parmi eux Odilon Redon, Richard Burgsthal et de nombreux amis dont Déodat de Séverac, Ricardo Viñes, Aristide Maillol, Manolo Hugue…, créant en ce lieu une forme de “Villa Medicis” particulière.
L’abbaye de Fontfroide est empreinte en ses murs de riches témoignages de ces résidences, dont le monumental triptyque d’Odilon Redon “le Jour, la Nuit et le Silence” ainsi que les vitraux de Richard Burgsthal. Aujourd’hui, les descendants de Gustave Fayet entretiennent toujours avec la même passion l’Abbaye de Fontfroide.

L'abbaye est classée à partir de 1862 au titre des monuments historiques.
Aujourd'hui, l'abbaye de Fontfroide est membre de la Charte des abbayes et sites cisterciens d'Europe.


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