Mise à jour du 22/08/2024
Mornas
Le village de Mornas se blottit au pied de la falaise haute de 137 mètres sur laquelle est édifiée une forteresse,véritable bastion de défense au Moyen-âge.
Cette hauteur était un abri contre les inondations fréquentes du Rhône qui s'étendaient parfois jusqu'au pied de la falaise.
On peut aussi y voir des habitations troglodytes situées dans la falaise qui surplombe le village.
Cet héritage qui s’impose quotidiennement aux mornassiens a provoqué chez certains une passion sans limites pour cette époque et le désir de revivre, au moins une fois dans l’année, ce glorieux passé en s’appropriant les rites et coutumes de cette époque.
La Forteresse de Mornas : Les automobilistes qui entrent en Provence par la vallée du Rhône aperçoivent la silhouette de la Forteresse de Mornas à l'entrée du département du Vaucluse. Ses oriflames flottants au vent et son donjon pointent au dessus de remparts crénelés, la forteresse est une sentinelle vigilante perchée qui surplombe de la Vallée du Rhône sur une haute falaise.
Grimper sur la hauteur et visiter la Forteresse de Mornas est l'occasion de contempler un très beau panorama sur la Vallée du Rhône derrière les remparts à mâchicoulis. Avec les visites animées, c'est aussi l'opportunité d' apprendre de façon ludique la vie des seigneurs et des paysans au Moyen-âge, et le maniement des armes d'hast, d'estoc et de taille. Pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
La citadelle de Mornas ne fut jamais la résidence d'un seigneur, c'est pourquoi on l'appelle citadelle ou forteresse plutôt que château. La forteresse qui a traversé les vicissitudes du temps jusqu'à nos jours fut construite par le Comte de Toulouse au XII° siècle. Elle passe ensuite sous le contrôle du Saint-Siège et fait partie du Comtat Venaissin. C'est un abri sûr lorsque au XIV° siècle les Routiers et les Compagnies passent dans la vallée dans le but d'extorquer au pape une part de ses richesses.
Sur la forteresse de Mornas plane le souvenir du cruel chef huguenot le Baron des Adrets et de son lieutenant le Marquis Charles de Montbrun. En 1562, il fit le siège de la forteresse mal défendue. Le 8 juillet la petite garnison négocia sa reddition mais reniant sa parole, Montbrun assassine les femmes et enfants réfugiés dans la chapelle et précipite les hommes de la garnison dans le vide du haut de la falaise, sur les hallebardes de ses soldats. Le chef catholique François de la Baume reprend la forteresse en 1568 et fait subir le même sort à la garnison huguenote.
Les guerres de religion terminées, la région est pacifiée, la forteresse de Mornas perd son utilité, elle n'est plus entretenue et ses murs tombent ruine. En 1977, l'association « Les Amis de Mornas » engage la restauration de la citadelle. Trente années plus tard, les murs sont relevés et a forteresse perchée sur sa falaise a retrouvé sa physionomie imposante.
La forteresse est de forme plus ou moins trapézoïdale, dont le grand côté se trouve tourné vers l'ouest et le Rhône. Les différentes parties sont difficilement datables, du fait du style militaire assez uniforme relativement homogène employé dans la construction.
La partie nord est occupée par la forteresse proprement dite : l'accès est protégé par une barbacane suivie d'une chicane, ouvrages pouvant être datés du XIV° siècle. Ce dispositif est complété par une casemate datant du XV° siècle.
L'intérieur de la partie nord s'organise autour d'une esplanade, bordée à l'est par la porte d'accès, les citernes et les anciens logis, restaurés. Au sud s'élève le donjon, tour quadrangulaire de 20 mètres de haut et 3,50 par 5,60 mètres de côté. Son sommet offre un panorama sur la vallée du Rhône et les environs. Au sud-est de l'ensemble nord se dresse la chapelle, à nef unique de trois travées voûtée en plein cintre sur doubleaux et terminée par une abside en cul-de-four. L'édifice, remontant vraisemblablement à l'époque romane, a été grandement restauré dans les années 1980 (reconstruction de la voûte, déblaiement des gravats). L'abside a été incluse dans le rempart défensif au XIV° siècle.
L'ensemble est nord est séparé de la partie sud, ou basse-cour, par deux douves sèches successives. Il s'agit d'une vaste étendue, correspondant à la partie méridionale du promontoire, cernée par une enceinte remontant au XIV° siècle et qui se raccordait au système de défense du village proprement dit, en contrebas. La raison d'être d'une telle superficie fortifiée n'est pas connue.
Portes fortifiées : Le village de Mornas, dominé par sa forteresse campée sur les impressionnantes falaises, conservé, de son passé fortifié, deux portes et un portail médiévales placées aux extrémités du bourg. la porte Saint-Etienne au Nord, le portail Firminin à l'Ouest et la porte Saint-Nicolas au Sud. Les portes Saint Nicolas et Saint Pierre étaient les principales entrées du village fortifié.
La Porte Saint-Pierre du XIII° siècles a une chapelle romane avec une abside. Son ouverture en anse de panier surmontée d'une baie géminée en plein cintre murée à colonnette centrale.
La porte Saint Nicolas du XIII°-XIV° siècles, paraît présenter le plus d'intérêt. En effet, outre sa belle forme en ogive et la tour crénélée qui la surplombe, on peut découvrir à l'intérieur une jolie rue avec des façades en avancée à l'étage et de belles fenêtres anciennes. A l'extérieur, on trouve les armoiries de Mornas ainsi qu'une plaque commémorant la libération du village le 26 août 1944.
La Digue : Construite aux alentours de 1860 suite aux crues du Rhône, elle est détruite, en grande partie, en 1978 suite à des travaux de protection contre les crues.
Église Val Romigier : Ancienne église paroissiale du village de Mornas jusqu’au 15 août 1871, l'église Notre-Dame du Val-Romigier se dresse au pied de la forteresse. D'origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée à la suite des différents sièges du château.
Mentionnée dès 818 dans une donation de Louis le Pieux à l'abbaye d'Aniane. Elle fut consacrée le 24 juin 1192 par l’Archevêque d’ARLES. La charte du 25 février 1231 qui est conservée dans le livre rouge des Archevêques d’ARLES, donne le nom d’Eglise de la Bienheureuse MARIE de MORNAS. Le premier document qui la désigne sous le nom d’Eglise de Notre-Dame de Val-Romigier date de mars 1484. L'édifice actuel, qui peut être daté du milieu du XII° siècle, a été agrandi à l'époque gothique et restauré à plusieurs reprises.
L'église orientée à l'est, avait un plan très classique : nef unique de deux travées voûtée sur berceau, terminée par un transept saillant avec un chevet à une abside et deux absidioles. La croisée du transept est couverte par une coupole sur trompes soutenant le clocher quadrangulaire, et les croisillons sont comme la nef voûtés sur berceau. L'abside et les absidioles sont voûtées en cul-de-four. À l'époque gothique, la face méridionale des croisillons fut ouverte pour laisser place à des chapelles latérales : deux au nord et une au sud. On accède à l'église par un porche située au sud, au niveau de la première travée de la nef. Il abrite deux portails : un grand, roman, ouvrant directement sur la nef, et un gothique, ouvrant perpendiculairement au mur de la nef sur la chapelle latérale sud. L'imposante tour du clocher a été à plusieurs reprises restaurée et surhaussée.
Église Saint-Georges : Elle est située dans la Grande Rue. C’est en 1855 que le Conseil municipal de Mornas, par délibération, décida de faire construire une nouvelle église paroissiale à Mornas, celle du Val de Romigier n’étant plus adaptée. L’église Saint Georges fut alors construite au pied des remparts du village ; l’édification durera jusqu’en 1870. Elle fut consacrée par Mgr. Dubreil, archevêque d’Avignon, le 14 novembre 1873.Le Pape était Pie IX, le maire M. Pourchet, le Curé Père Marandon. Une plaque commémorative en marbre, à l’intérieur de l’entrée principale, en témoigne. En 1905, lors de la séparation de l’Église et de l’État, l’inscription « République Française » fut apposée sur le fronton, ce qui en fait une des huit églises « républicaines » de Vaucluse.
Chapelle Sainte-Baudile. : Cette petite chapelle romane est construite sur la crête dominant abruptement la vallée du Rhône, le village de Mornas et son ancienne forteresse. Juchée à 190 mètres d’altitude, elle domine de 160 mètres le fond plat de la vallée. Dans les temps anciens, les gens des environs y venaient en neuvaines (périodes de 9 jours de dévotion dans le but d’obtenir une grâce particulière) pour obtenir la guérison des enfants souffrant de maladies de peau. La chapelle porte le nom de Saint Baudile, un martyre chrétien décapité à Nîmes au III° siècle pour avoir voulu évangéliser la région et avoir interrompu une cérémonie païenne de sacrifice. Récemment restaurée, elle ne se visite plus que de l’extérieur.
Cet héritage qui s’impose quotidiennement aux mornassiens a provoqué chez certains une passion sans limites pour cette époque et le désir de revivre, au moins une fois dans l’année, ce glorieux passé en s’appropriant les rites et coutumes de cette époque.
La Forteresse de Mornas : Les automobilistes qui entrent en Provence par la vallée du Rhône aperçoivent la silhouette de la Forteresse de Mornas à l'entrée du département du Vaucluse. Ses oriflames flottants au vent et son donjon pointent au dessus de remparts crénelés, la forteresse est une sentinelle vigilante perchée qui surplombe de la Vallée du Rhône sur une haute falaise.
Grimper sur la hauteur et visiter la Forteresse de Mornas est l'occasion de contempler un très beau panorama sur la Vallée du Rhône derrière les remparts à mâchicoulis. Avec les visites animées, c'est aussi l'opportunité d' apprendre de façon ludique la vie des seigneurs et des paysans au Moyen-âge, et le maniement des armes d'hast, d'estoc et de taille. Pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
La citadelle de Mornas ne fut jamais la résidence d'un seigneur, c'est pourquoi on l'appelle citadelle ou forteresse plutôt que château. La forteresse qui a traversé les vicissitudes du temps jusqu'à nos jours fut construite par le Comte de Toulouse au XII° siècle. Elle passe ensuite sous le contrôle du Saint-Siège et fait partie du Comtat Venaissin. C'est un abri sûr lorsque au XIV° siècle les Routiers et les Compagnies passent dans la vallée dans le but d'extorquer au pape une part de ses richesses.
Sur la forteresse de Mornas plane le souvenir du cruel chef huguenot le Baron des Adrets et de son lieutenant le Marquis Charles de Montbrun. En 1562, il fit le siège de la forteresse mal défendue. Le 8 juillet la petite garnison négocia sa reddition mais reniant sa parole, Montbrun assassine les femmes et enfants réfugiés dans la chapelle et précipite les hommes de la garnison dans le vide du haut de la falaise, sur les hallebardes de ses soldats. Le chef catholique François de la Baume reprend la forteresse en 1568 et fait subir le même sort à la garnison huguenote.
Les guerres de religion terminées, la région est pacifiée, la forteresse de Mornas perd son utilité, elle n'est plus entretenue et ses murs tombent ruine. En 1977, l'association « Les Amis de Mornas » engage la restauration de la citadelle. Trente années plus tard, les murs sont relevés et a forteresse perchée sur sa falaise a retrouvé sa physionomie imposante.
La forteresse est de forme plus ou moins trapézoïdale, dont le grand côté se trouve tourné vers l'ouest et le Rhône. Les différentes parties sont difficilement datables, du fait du style militaire assez uniforme relativement homogène employé dans la construction.
La partie nord est occupée par la forteresse proprement dite : l'accès est protégé par une barbacane suivie d'une chicane, ouvrages pouvant être datés du XIV° siècle. Ce dispositif est complété par une casemate datant du XV° siècle.
L'intérieur de la partie nord s'organise autour d'une esplanade, bordée à l'est par la porte d'accès, les citernes et les anciens logis, restaurés. Au sud s'élève le donjon, tour quadrangulaire de 20 mètres de haut et 3,50 par 5,60 mètres de côté. Son sommet offre un panorama sur la vallée du Rhône et les environs. Au sud-est de l'ensemble nord se dresse la chapelle, à nef unique de trois travées voûtée en plein cintre sur doubleaux et terminée par une abside en cul-de-four. L'édifice, remontant vraisemblablement à l'époque romane, a été grandement restauré dans les années 1980 (reconstruction de la voûte, déblaiement des gravats). L'abside a été incluse dans le rempart défensif au XIV° siècle.
L'ensemble est nord est séparé de la partie sud, ou basse-cour, par deux douves sèches successives. Il s'agit d'une vaste étendue, correspondant à la partie méridionale du promontoire, cernée par une enceinte remontant au XIV° siècle et qui se raccordait au système de défense du village proprement dit, en contrebas. La raison d'être d'une telle superficie fortifiée n'est pas connue.
Portes fortifiées : Le village de Mornas, dominé par sa forteresse campée sur les impressionnantes falaises, conservé, de son passé fortifié, deux portes et un portail médiévales placées aux extrémités du bourg. la porte Saint-Etienne au Nord, le portail Firminin à l'Ouest et la porte Saint-Nicolas au Sud. Les portes Saint Nicolas et Saint Pierre étaient les principales entrées du village fortifié.
La Porte Saint-Pierre du XIII° siècles a une chapelle romane avec une abside. Son ouverture en anse de panier surmontée d'une baie géminée en plein cintre murée à colonnette centrale.
La porte Saint Nicolas du XIII°-XIV° siècles, paraît présenter le plus d'intérêt. En effet, outre sa belle forme en ogive et la tour crénélée qui la surplombe, on peut découvrir à l'intérieur une jolie rue avec des façades en avancée à l'étage et de belles fenêtres anciennes. A l'extérieur, on trouve les armoiries de Mornas ainsi qu'une plaque commémorant la libération du village le 26 août 1944.
La Digue : Construite aux alentours de 1860 suite aux crues du Rhône, elle est détruite, en grande partie, en 1978 suite à des travaux de protection contre les crues.
Église Val Romigier : Ancienne église paroissiale du village de Mornas jusqu’au 15 août 1871, l'église Notre-Dame du Val-Romigier se dresse au pied de la forteresse. D'origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée à la suite des différents sièges du château.
Mentionnée dès 818 dans une donation de Louis le Pieux à l'abbaye d'Aniane. Elle fut consacrée le 24 juin 1192 par l’Archevêque d’ARLES. La charte du 25 février 1231 qui est conservée dans le livre rouge des Archevêques d’ARLES, donne le nom d’Eglise de la Bienheureuse MARIE de MORNAS. Le premier document qui la désigne sous le nom d’Eglise de Notre-Dame de Val-Romigier date de mars 1484. L'édifice actuel, qui peut être daté du milieu du XII° siècle, a été agrandi à l'époque gothique et restauré à plusieurs reprises.
L'église orientée à l'est, avait un plan très classique : nef unique de deux travées voûtée sur berceau, terminée par un transept saillant avec un chevet à une abside et deux absidioles. La croisée du transept est couverte par une coupole sur trompes soutenant le clocher quadrangulaire, et les croisillons sont comme la nef voûtés sur berceau. L'abside et les absidioles sont voûtées en cul-de-four. À l'époque gothique, la face méridionale des croisillons fut ouverte pour laisser place à des chapelles latérales : deux au nord et une au sud. On accède à l'église par un porche située au sud, au niveau de la première travée de la nef. Il abrite deux portails : un grand, roman, ouvrant directement sur la nef, et un gothique, ouvrant perpendiculairement au mur de la nef sur la chapelle latérale sud. L'imposante tour du clocher a été à plusieurs reprises restaurée et surhaussée.
Église Saint-Georges : Elle est située dans la Grande Rue. C’est en 1855 que le Conseil municipal de Mornas, par délibération, décida de faire construire une nouvelle église paroissiale à Mornas, celle du Val de Romigier n’étant plus adaptée. L’église Saint Georges fut alors construite au pied des remparts du village ; l’édification durera jusqu’en 1870. Elle fut consacrée par Mgr. Dubreil, archevêque d’Avignon, le 14 novembre 1873.Le Pape était Pie IX, le maire M. Pourchet, le Curé Père Marandon. Une plaque commémorative en marbre, à l’intérieur de l’entrée principale, en témoigne. En 1905, lors de la séparation de l’Église et de l’État, l’inscription « République Française » fut apposée sur le fronton, ce qui en fait une des huit églises « républicaines » de Vaucluse.
Chapelle Sainte-Baudile. : Cette petite chapelle romane est construite sur la crête dominant abruptement la vallée du Rhône, le village de Mornas et son ancienne forteresse. Juchée à 190 mètres d’altitude, elle domine de 160 mètres le fond plat de la vallée. Dans les temps anciens, les gens des environs y venaient en neuvaines (périodes de 9 jours de dévotion dans le but d’obtenir une grâce particulière) pour obtenir la guérison des enfants souffrant de maladies de peau. La chapelle porte le nom de Saint Baudile, un martyre chrétien décapité à Nîmes au III° siècle pour avoir voulu évangéliser la région et avoir interrompu une cérémonie païenne de sacrifice. Récemment restaurée, elle ne se visite plus que de l’extérieur.
Préhistoire et Antiquité
Les premières traces d'occupation du plateau datent du néolithique et de l'age de Bronze (pointe de flèche, céramique et scories de fonte). Au pied de la falaise, des vestiges de monuments romains ont été découverts : édifice thermal du III° siècle après J.-C. et temple (dédié à Diane ?).
Époque médiévale
Le village est cité en 818 (Morenatuso) puis de nouveau en 1037 (Mornaz). Une mention de la forteres de Mornas (Rupea Morenata) datant du IXe siècle, dans un texte de l'évêque Théodulphe, missi dominici de Charlemagne. Ce n'est qu'en 1088, dans un acte confirmant la donation intervenue entre Conrad Ier, roi de Germanie, et les archevêques d'Arles, en 911, qu'il est fait référence à un ensemble fortifié : "le castrum dit de Rocca sur la hauteur ". Ces derniers le donnent rapidement en fief aux comtes de Toulouse, car Mornas est mentionné dans leurs biens en 983.
En 1125, le comte de Toulouse Alphonse Jourdain fait l'acquisition du Nord de la Provence, dont le Comtat Venaissin. Durant le XII° siècle, les comtes de Toulouse reconstruisent et renforcent la forteresse. C'est sans doute à compter de cette date que le château que nous connaissons aujourd'hui est construit. Raymond VI de Toulouse doit le remettre à l'Eglise Catholique en juin 1209, suite à sa comparution devant les envoyés du pape pour l'assassinat du légat Pierre de Castelnau (fait déclencheur de la croisade contre l'hérésie cathare). Mornas revient donc à ses propriétaires d'origine, qui en réclament cependant toujours la restitution en septembre 1224. Cinq ans plus tard, le traité de Meaux-Paris met fin au conflit albigeois opposant le royaume de France au comté de Toulouse. Il fait passer certains biens de ce dernier à la couronne de France (Bas-Languedoc) et le Comtat Venaissin au Saint Siège. Raymond VII recouvre toutefois ce territoire en 1234. Revenu dans l'orbite royale en 1271, il est octroyé par Philippe III le Hardi au Saint-Siège en 1271. A cette date, le château est confié aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Mornas est ainsi seigneurie de l'archevêché d'Arles jusqu'en 1274, puis possession du Saint-Siège qui inféoda les terres à divers seigneurs.
Au siècle suivant, en pleine guerre de Cent Ans, la région voit passer un grand nombre de routiers attirés par les richesses du pape installé en Avignon. Celui-ci a fait mettre en état de défense le château dès 1342, et le renforce entre 1370 et 1378. A cet effet, l'enceinte de 2 km de long est construite.
En 1430, Pellegrin Brunelli, gentilhomme de la maison du pape Martin V doit capituler devant l'armée du cardinal de Foix.
Les Guerres de Religion
Les guerres de Religion y furent particulièrement tragiques, notamment en inaugurant les fameuses « pertuisanades ». Au début des guerres de Religion, vers 1560, quelques compléments et modifications sont apportés au château : adaptation aux armes à feu des tours de l'enceinte et de la demi-tour ronde proche de l'entrée, et construction du moineau flanquant le fossé.
Mornas, en 1562, est le théâtre de terribles événements. Le 08 juillet, la garnison du château doit capituler devant le marquis Charles de Puy-Montbrun, capitaine du baron des Adrets qui a épousé la cause protestante. Ils massacrèrent femmes et enfants, et précipitèrent la garnison du haut des remparts sur les hallebardes hérissées en contrebas ; il y eut un seul rescapé à qui l'on fit grâce. Ces mêmes huguenots enlèvent de nouveau la place en 1567, mais doivent capituler l'année suivante (le 1er octobre) devant les troupes de François de la Baume. Ils subiront à leur tour le triste sort réservé à la garnison catholique cinq ans plus tôt !
Du XVII° siècle à aujourd'hui
Début XIII° siècle Construction de l’Hôpital. C’est aujourd’hui la dernière maison au nord du village, près de la porte St Pierre.
C'est en 1749 Le conseil municipal décide l’alimentation en eau potable de la Commune. La captation des sources de SAINT-LOUP fut terminée le 12 juillet 1750 et les canalisations amenant l’eau jusqu’à la porte Nord furent réalisées peu après.
C'est en 1750 une délibération du Conseil décidait de la création de trois fontaines : la première, à un canon et un bassin, en face de la maison Bouillet (ou Pouillet) ; la seconde, avec deux canons et bassin, place des Amandiers (actuellement du Pin) ; la troisième, avec deux canons, place de la Gendarmerie à cheval (actuellement Mairie). Elles ont été construites par des ouvriers de Bollène, avec des pierres provenant des carrières de Baume (Drôme), façonnées par le sculpteur ADAM, attaché au château de SUZE (Drôme), elles furent achevées en 1751. Une quatrième fontaine fut édifiée en 1752, hors les murs, place du Portail(place de la Fontaine). Celle-ci fut reconstruite en 1871 en souvenir de Monsieur Alfred de TOURGON-MONTBAR, ancien Maire, qui avait fait un legs de 10 000 F à sa commune. La construction de cette fontaine coûta 600 F.
Avant la Révolution française, la monarchie soutient la réaction seigneuriale par les édits de triage : le seigneur peut alberger le bois à un fermier qui le défriche, privant ainsi la communauté villageoise de sa ressource en bois.
Peu avant la Révolution, le château de Mornas est en ruine, les murailles s'écroulent et les pierres servent en remploi dans des constructions " modernes ".
1801, 1821, 1840 et 1856 : les grandes crues du Rhône. Le niveau des crues est indiqué par une plaque sur le mur de l’actuel Hôtel de ville. En 1856, la crue atteint près d’1m90.
C'est en 1853 que la croix qui avait été érigée en mémoire des victimes de DUPUY-MONTBRUN (XVI° siècle) par les habitants de Mornas au nord du village et qui avait été épargnée par la Révolution, doit être déplacée pour le passage du chemin de fer. Détruite par la foudre à la fin du siècle dernier, elle ne fut pas restaurée et il ne reste que des blocs de pierre épars. Néanmoins, pour les Mornassiens, le quartier demeure la croix des immolés (les Immouladous).
Le 19 juin 1854 on inaugura ce jour-là, le tronçon de la voie ferrée VALENCE-AVIGNON, et le passage du premier train de voyageurs et de marchandises fut prétexte à des réjouissances.
Le 21 août 1944, le village connut les affres de la guerre. MORNAS semble être l’une des dernières localités de Vaucluse où les troupes allemandes firent état de ce qui leur restait de forces fuyant en désordre devant l’avance alliée, les troupes d’occupation encombraient la Nationale. Les résistants qui tenaient le maquis dans les bois d’UCHAUX, viennent prendre position sur le rocher qui domine le pays et ouvrent le feu sur les convois ennemis. L’ancienne Porte fortifiée conserve, telle des cicatrices, les traces des explosions de deux chars. Les mâchicoulis, fortement ébranlés lors de cet événement devaient s’écrouler peu de temps après, au cours d’un violent orage d’octobre 1949. Ils ont été reconstruits à la fin du XX° siècle.
Fin années des année 1960 la construction de l’autoroute Paris-Marseille permettra à des millions de touristes de remarquer le site particulier de la forteresse et du village de Mornas.
C'est en 1977 que la sauvegarde du château est entreprise par l'association "les amis de Mornas".
Fin des années 1990 la ligne TGV Paris-Marseille sera construite. La position stratégique de Mornas, évidente depuis toujours a amené, au cours des siècles, au pied de la forteresse les routes romaines, la route nationale, la vois ferrée, l’autoroute et la ligne TGV.