Mise à jour du 22/08/2024
La Couvertoirade
Forteresse Templières
A l'extrémité sud-est des solitudes désolées du Larzac, La Couvertoirade fut un des points d'appui de la puissance des Templiers.
Découvrant le plateau du Larzac, on retrouve fréquemment les panneaux «Larzac Templier. Cette région n'est certes pas la seule à avoir bénéficié de nombreuses implantation de cet ordre militaire et religieux médiéval. En revanche, elle figure parmi les rares à permettre de retrouver des places fortes ayant appartenues aux Templier La Couvertoirade en fait partie.
C'est au milieu du XII° siècle, que les Templiers (moines et chevaliers qui se consacrent à la défense de Jérusalem), s'implantent sur le Larzac. La proximité des routes qui descendent vers l'Espagne et permettent de s'embarquer vers l'Orient semble en être une des causes principales. Au XIII° siècle, ils arrivèrent peu à peu à imposer leur domination et leur protection à l'ensemble du plateau. La Couvertoirade constitue dès l'origine, un centre d'exploitation agricole pour approvisionner les soldats à la guerre. Le commandeur Templier de Sainte-Eulalie ordonne alors sur ce site, la construction d'un château. Celui-ci existe toujours, il est à l'heure actuelle l'un des rares en bon état de conservation en France. Suivront la construction d'une église, puis d'une enceinte fortifiée avec ses tours et ses murailles toujours intactes. Bientôt cependant l'ordre du Temple est brisé et les templiers emprisonnés au château de Najac. Les Hospitaliers (ordre religieux dévoué à soigner les malades de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem) deviennent alors les nouveaux maîtres de La Couvertoirade. Leurs héritiers, les Hospitaliers, entourèrent d'enceintes leurs commanderies, au milieu du XV° siècle, pour abriter les populations des exactions des routiers. Ils resteront présents dans la cité jusqu'à ce qu'ils soit appelés à la défense de Rhodes.
Au détour de la route, dans un paysage en apparence désertique, les hautes murailles grises surgissent brusquement comme une oasis et un refuge. L'enceinte polygonale, bien conservée, s'ouvrait par deux portes carrées surmontées de mâchicoulis ; la porte nord est intacte. Quatre tours rondes, à trois niveaux voûtés, sont percées d'archères et de bouches à feu. Dans l'épaisseur du rempart, escaliers, postes de guet conduisent au chemin de ronde, protégé par un simple parapet. Sur le rocher, incorporé au rempart nord-est, le château des templiers, dont la masse flanquée de contreforts a été arasée de ses parties défensives, transformé en immense grenier, et l'église, accessible par un escalier grossièrement taillé, ont un aspect rude et robuste bien dans le caractère général. Deux travées, l'une voûtée d'arêtes, l'autre voûtée d'ogives,un chevet plat, une grosse tour carrée à l'ouest se fondent dans l'ensemble des constructions. Près de la porte nord, un hôtel à fenêtres à meneaux et escalier à vis est daté de 1609.
Un peu plus loin, l'hôtel de Grailhe construit en 1655 s'ouvre sur une superbe porte classique. Les rues, au tracé régulier, sont bordées de maisons d'une étonnante unité : un rez-de-chaussée voûté en plein cintre, un escalier extérieur donnant sur un balcon couvert, à l'étage, lui-même voûté pour supporter la couverture de dalles calcaires disposées en encorbellement. Des dispositifs ingénieux conduisaient l'eau dans des citernes.
Les Rempards : La cité de La Couvertoirade conserve l'intégralité de ses remparts, édifiés au milieu du XVe siècle. Dès 1346, des "routiers" pillent le Larzac. En 1367 La Couvertoirade est assiégée - en vain - par des compagnies venues du Languedoc. C'est par crainte de ces bandes armées que les villageois demandent en 1439 l'autorisation de fortifier le village. La construction, sous la direction du maître maçon Déodat d'Alaus, se poursuit jusqu'en 1445. Le système défensif s'appuie sur des murailles d'une épaisseur moyenne d'un mètre trente, percées d'archères, atteignant dans leurs parties les mieux conservées plus de dix mètres de hauteur. Ces murs sont surmontés d'un chemin de ronde, protégé par un parapet sous lequel, à l'extérieur, court un bandeau de pierres servant à préserver l'enceinte de l'échelade. Le périmètre des remparts représente une longueur de 420 mètres environ.
La Tour Nord : Haute de plus de vingt mètres, couronnée de mâchicoulis, la Tour Nord marque une des portes du village. Au rez-de-chaussée, entre les deux portes en arc brisé, deux archères-canonnières permettaient de surveiller les approches des remparts. Dans une alcôve, au-dessus de la sortie, se trouve la reproduction d'une statue de Saint-Christol. Selon la légende, ce géant qui aidait les pèlerins en leur faisant franchir une rivière porta le Christ enfant sur ses épaules, d'où son nom (du grec christo-phoros : celui qui porte le Christ).
Le Château : Le château templier a été édifié vers la fin du XIIe siècle. Il est constitué d'un donjon roman et d'une enceinte primitive nommée une barbacane, sans tours de flanquement. La porte d'accès comporte les vestiges d'une bretèche. Il est actuellement privé.
L'église : A l'extérieur du village se trouvent les vestiges d'une ancienne église paroissiale datant du XI° siècle. L'église actuelle a remplacé cet édifice originel et marque, à la fin du XIII° siècle ou au début du XIV° siècle, la constitution définitive d'un village. Cette église est en partie creusée dans le rocher. Lors de l'édification des remparts, au XV° siècle, le clocher est reconstruit, ainsi que la croisée d'ogives du choeur, au-dessus de laquelle est élevée une tour de défense intégrée aux remparts. Particulièrement sobre et dénudée, l'église a reçu de nouveaux vitraux et des oeuvres. En 2005, deux artistes locaux, M. Baillon et M.Bris ont été mis à contribution, le premier pour l’ensemble des vitraux et le second pour les trois œuvres : une croix, une spirale et un cercle contenant l’alpha et l’oméga. Tous sont visibles dans l’église. En 2009, un habitant du village remplaça le chemin de croix existant en faisant don d’un nouveau sculpté dans le bois par ses soins.
La tour sud : La tour Sud était presque identique à la tour Nord. Ecroulée en 1912, cette tour sera restaurée par tranches successives. La première tranche fut faite par un chantier de jeunesse durant la seconde guerre mondiale. La seconde tranche date de 2007, elle a permis d’élever la tour à une dizaine de mètre de hauteur. Une dernière tranche sera encore nécessaire pour voir la tour entièrement reconstruire.
lavogne :La lavogne et la citerne remplissent une double fonction, vitale sur les causses. La lavogne est une mare aménagée sur des fonds argileux, imperméables à l’eau. Elle est souvent dallée de pierres pour éviter le ravinement que provoquerait le piétinement des troupeaux de brebis venant y boire. La citerne recueille les eaux de pluie et la stocke. Elle alimente également la lavogne, qui reçoit de son côté les eaux de ruissellement provenant du Puech de la lavogne.
Le moulin de Redounel : A 808 mètres d’altitude, dominant la cité templière et hospitalière de la Couvertoirade, le Moulin du Redounel qui tire son nom de sa colline au sommet arrondi (le Mont Rédoun) était resté longtemps comme une silhouette dans le paysage du Larzac. Si la présence du moulin et la volonté de le restaurer était déjà ancienne, il faudra attendre juillet 2009 et de nombreuses recherches de techniques anciennes; une année de travail acharné pour que le moulin retrouve ses ailes. Cette ouvrage n’est pas encore tout à fait fini ; cependant le visiteur ne peut que rester bouche bée devant et n’aura hâte que d’une chose : le voir avec son axe et ses voiles tourner au gré du vent. Saluons ici, la persévérance de l’association Les Amis de la Couvertoirade, la Fondation du patrimoine ainsi que la Mairie.
Découvrant le plateau du Larzac, on retrouve fréquemment les panneaux «Larzac Templier. Cette région n'est certes pas la seule à avoir bénéficié de nombreuses implantation de cet ordre militaire et religieux médiéval. En revanche, elle figure parmi les rares à permettre de retrouver des places fortes ayant appartenues aux Templier La Couvertoirade en fait partie.
C'est au milieu du XII° siècle, que les Templiers (moines et chevaliers qui se consacrent à la défense de Jérusalem), s'implantent sur le Larzac. La proximité des routes qui descendent vers l'Espagne et permettent de s'embarquer vers l'Orient semble en être une des causes principales. Au XIII° siècle, ils arrivèrent peu à peu à imposer leur domination et leur protection à l'ensemble du plateau. La Couvertoirade constitue dès l'origine, un centre d'exploitation agricole pour approvisionner les soldats à la guerre. Le commandeur Templier de Sainte-Eulalie ordonne alors sur ce site, la construction d'un château. Celui-ci existe toujours, il est à l'heure actuelle l'un des rares en bon état de conservation en France. Suivront la construction d'une église, puis d'une enceinte fortifiée avec ses tours et ses murailles toujours intactes. Bientôt cependant l'ordre du Temple est brisé et les templiers emprisonnés au château de Najac. Les Hospitaliers (ordre religieux dévoué à soigner les malades de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem) deviennent alors les nouveaux maîtres de La Couvertoirade. Leurs héritiers, les Hospitaliers, entourèrent d'enceintes leurs commanderies, au milieu du XV° siècle, pour abriter les populations des exactions des routiers. Ils resteront présents dans la cité jusqu'à ce qu'ils soit appelés à la défense de Rhodes.
Au détour de la route, dans un paysage en apparence désertique, les hautes murailles grises surgissent brusquement comme une oasis et un refuge. L'enceinte polygonale, bien conservée, s'ouvrait par deux portes carrées surmontées de mâchicoulis ; la porte nord est intacte. Quatre tours rondes, à trois niveaux voûtés, sont percées d'archères et de bouches à feu. Dans l'épaisseur du rempart, escaliers, postes de guet conduisent au chemin de ronde, protégé par un simple parapet. Sur le rocher, incorporé au rempart nord-est, le château des templiers, dont la masse flanquée de contreforts a été arasée de ses parties défensives, transformé en immense grenier, et l'église, accessible par un escalier grossièrement taillé, ont un aspect rude et robuste bien dans le caractère général. Deux travées, l'une voûtée d'arêtes, l'autre voûtée d'ogives,un chevet plat, une grosse tour carrée à l'ouest se fondent dans l'ensemble des constructions. Près de la porte nord, un hôtel à fenêtres à meneaux et escalier à vis est daté de 1609.
Un peu plus loin, l'hôtel de Grailhe construit en 1655 s'ouvre sur une superbe porte classique. Les rues, au tracé régulier, sont bordées de maisons d'une étonnante unité : un rez-de-chaussée voûté en plein cintre, un escalier extérieur donnant sur un balcon couvert, à l'étage, lui-même voûté pour supporter la couverture de dalles calcaires disposées en encorbellement. Des dispositifs ingénieux conduisaient l'eau dans des citernes.
Les Rempards : La cité de La Couvertoirade conserve l'intégralité de ses remparts, édifiés au milieu du XVe siècle. Dès 1346, des "routiers" pillent le Larzac. En 1367 La Couvertoirade est assiégée - en vain - par des compagnies venues du Languedoc. C'est par crainte de ces bandes armées que les villageois demandent en 1439 l'autorisation de fortifier le village. La construction, sous la direction du maître maçon Déodat d'Alaus, se poursuit jusqu'en 1445. Le système défensif s'appuie sur des murailles d'une épaisseur moyenne d'un mètre trente, percées d'archères, atteignant dans leurs parties les mieux conservées plus de dix mètres de hauteur. Ces murs sont surmontés d'un chemin de ronde, protégé par un parapet sous lequel, à l'extérieur, court un bandeau de pierres servant à préserver l'enceinte de l'échelade. Le périmètre des remparts représente une longueur de 420 mètres environ.
La Tour Nord : Haute de plus de vingt mètres, couronnée de mâchicoulis, la Tour Nord marque une des portes du village. Au rez-de-chaussée, entre les deux portes en arc brisé, deux archères-canonnières permettaient de surveiller les approches des remparts. Dans une alcôve, au-dessus de la sortie, se trouve la reproduction d'une statue de Saint-Christol. Selon la légende, ce géant qui aidait les pèlerins en leur faisant franchir une rivière porta le Christ enfant sur ses épaules, d'où son nom (du grec christo-phoros : celui qui porte le Christ).
Le Château : Le château templier a été édifié vers la fin du XIIe siècle. Il est constitué d'un donjon roman et d'une enceinte primitive nommée une barbacane, sans tours de flanquement. La porte d'accès comporte les vestiges d'une bretèche. Il est actuellement privé.
L'église : A l'extérieur du village se trouvent les vestiges d'une ancienne église paroissiale datant du XI° siècle. L'église actuelle a remplacé cet édifice originel et marque, à la fin du XIII° siècle ou au début du XIV° siècle, la constitution définitive d'un village. Cette église est en partie creusée dans le rocher. Lors de l'édification des remparts, au XV° siècle, le clocher est reconstruit, ainsi que la croisée d'ogives du choeur, au-dessus de laquelle est élevée une tour de défense intégrée aux remparts. Particulièrement sobre et dénudée, l'église a reçu de nouveaux vitraux et des oeuvres. En 2005, deux artistes locaux, M. Baillon et M.Bris ont été mis à contribution, le premier pour l’ensemble des vitraux et le second pour les trois œuvres : une croix, une spirale et un cercle contenant l’alpha et l’oméga. Tous sont visibles dans l’église. En 2009, un habitant du village remplaça le chemin de croix existant en faisant don d’un nouveau sculpté dans le bois par ses soins.
La tour sud : La tour Sud était presque identique à la tour Nord. Ecroulée en 1912, cette tour sera restaurée par tranches successives. La première tranche fut faite par un chantier de jeunesse durant la seconde guerre mondiale. La seconde tranche date de 2007, elle a permis d’élever la tour à une dizaine de mètre de hauteur. Une dernière tranche sera encore nécessaire pour voir la tour entièrement reconstruire.
lavogne :La lavogne et la citerne remplissent une double fonction, vitale sur les causses. La lavogne est une mare aménagée sur des fonds argileux, imperméables à l’eau. Elle est souvent dallée de pierres pour éviter le ravinement que provoquerait le piétinement des troupeaux de brebis venant y boire. La citerne recueille les eaux de pluie et la stocke. Elle alimente également la lavogne, qui reçoit de son côté les eaux de ruissellement provenant du Puech de la lavogne.
Le moulin de Redounel : A 808 mètres d’altitude, dominant la cité templière et hospitalière de la Couvertoirade, le Moulin du Redounel qui tire son nom de sa colline au sommet arrondi (le Mont Rédoun) était resté longtemps comme une silhouette dans le paysage du Larzac. Si la présence du moulin et la volonté de le restaurer était déjà ancienne, il faudra attendre juillet 2009 et de nombreuses recherches de techniques anciennes; une année de travail acharné pour que le moulin retrouve ses ailes. Cette ouvrage n’est pas encore tout à fait fini ; cependant le visiteur ne peut que rester bouche bée devant et n’aura hâte que d’une chose : le voir avec son axe et ses voiles tourner au gré du vent. Saluons ici, la persévérance de l’association Les Amis de la Couvertoirade, la Fondation du patrimoine ainsi que la Mairie.
L'ordre des Templiers
Vers 1120, Hugues de Payns, chevalier originaire de la Champagne, fonde avec quelques compagnons une milice qui deviendra les "Chevaliers de l'Ordre du Temple". A la fois moines et chevaliers, religieux et soldats, les Templiers s'assignèrent comme première mission la défense des routes dans le royaume de Jérusalem, avant que l'ordre ne s’organise autour des années 1140 en une véritable force militaire étendant son action à l’ensemble des Etats Latins. L’ordre doit son nom à son installation dans la mosquée Al Aqsa sur l’esplanade du Temple de Salomon. Elle lui fut attribuée comme résidence par le roi de Jérusalem Beaudouin II. En Occident les templiers se voient octroyer de nombreuses donations de terres et des redevances de toutes sortes qui sont organisées en commanderies et dont les revenus sont destinés à la terre Sainte. C’est dans les commanderies que sont recrutés les chevaliers qui prononcent les trois vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, comme tous les ordres religieux. La fascination qu’exercent les templiers est en parti due à leur tragique disparition. Le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel, tous les templiers du royaume accusés d’hérésie, d’idolâtrie et de sodomie sont arrêtés. En 1312 au concile de Vienne l’ordre est aboli. Le dernier grand maître Jacques de Molay et deux autres dignitaires, déclarés relaps seront brûlés en 1314. La mission des templiers avait pris fin après la perte des Etats latins en 1291 et l’opinion publique le leur reprochera : pour beaucoup l’ordre était devenu inutile.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Au milieu du XI° siècle, bien avant que ne débute la croisade, des marchands d’Amalfi avaient fondé à Jérusalem, près du Saint Sépulcre, un hôpital à l’intention des pèlerins venant sur le tombeau du Christ. Après la croisade cet hôpital laïc va poursuivre sa mission d’hospitalité et se transformer en ordre religieux : l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il sera reconnu en tant que tel par une bulle papale en 1113. Comme l’ordre du temple c’est vers 1140 qu’il s’organisera en ordre militaire tout en conservant sa vocation première : l’hospitalité. L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem survivra à la disparition des Etats latins après la chute d’Acre de 1291. Dans un premier temps les chevaliers se réfugieront dans le royaume franc de Chypre avant de s’installer dans l’île de Rhodes, à partir de 1306, d’où ils seront chassés par les Turcs en 1522. En 1530 l’empereur Charles Quint leur donne l’île de Malte (on les appellera les chevaliers de Malte) où ils resteront jusqu’en 1798.
L'héritage des Templiers et des Hospitaliers à La Couvertoirade
Le nom de Cubertoirata apparaît au XI° siècle comme simple mention dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert actuellement). Les templiers sont présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XII° siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance. Le village va se développer au pied de l’église et du château voisin, tous deux construits sur le même rocher. Sur ce Causse les templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs : culture des céréales panifiables et élevage des ovins pour le lait, la viande et la laine. Après l’abolition de l’ordre du temple au concile de Vienne de 1312, la commanderie de Sainte-Eulalie dont fait partie la Couvertoirade passe la même année aux mains des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1328 le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.
C’est dans la deuxième moitié de la guerre de cent ans que le commandeur de Sainte-Eulalie, alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie. Les murailles enserrant le village seront construites en quatre années seulement, de 1439 à 1442. Le Larzac connaîtra une ère de prospérité après la fin de la guerre de cent, en 1453.
Sur ce territoire un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XV° siècle en témoignent encore. Mais un nouvel orage plus destructeur que le précédent s’annonce : les guerres de religion. Pendant cette période le commandeur installe à demeure, dans le château, une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine. Cette précaution ne sera pas inutile et en 1562 l’évêque de Lodève devra venir en personne avec une troupe pour débloquer la place assiégée par les Huguenots. La paix retrouvée le village se développe désormais à l’extérieur des murailles dans le barri. Mais il y aura encore une dernière alerte, en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches. Ce sera la dernière. Le dernier commandeur de Sainte-Eulalie et donc de la Couvertoirade sera le commandeur de Riquetti Mirabeau qui, lors de la vente des commanderies de l’ordre de Malte considérées comme biens nationaux se trouvait à Malte. A cette époque le château était déjà en très mauvais état et une petite partie servait de logement au fermier du commandeur. Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais la qualité de son patrimoine lui a permis de revivre et il s’est ouvert au tourisme de façon précoce dès la deuxième moitié du XIX° siècle.
Vers 1120, Hugues de Payns, chevalier originaire de la Champagne, fonde avec quelques compagnons une milice qui deviendra les "Chevaliers de l'Ordre du Temple". A la fois moines et chevaliers, religieux et soldats, les Templiers s'assignèrent comme première mission la défense des routes dans le royaume de Jérusalem, avant que l'ordre ne s’organise autour des années 1140 en une véritable force militaire étendant son action à l’ensemble des Etats Latins. L’ordre doit son nom à son installation dans la mosquée Al Aqsa sur l’esplanade du Temple de Salomon. Elle lui fut attribuée comme résidence par le roi de Jérusalem Beaudouin II. En Occident les templiers se voient octroyer de nombreuses donations de terres et des redevances de toutes sortes qui sont organisées en commanderies et dont les revenus sont destinés à la terre Sainte. C’est dans les commanderies que sont recrutés les chevaliers qui prononcent les trois vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, comme tous les ordres religieux. La fascination qu’exercent les templiers est en parti due à leur tragique disparition. Le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel, tous les templiers du royaume accusés d’hérésie, d’idolâtrie et de sodomie sont arrêtés. En 1312 au concile de Vienne l’ordre est aboli. Le dernier grand maître Jacques de Molay et deux autres dignitaires, déclarés relaps seront brûlés en 1314. La mission des templiers avait pris fin après la perte des Etats latins en 1291 et l’opinion publique le leur reprochera : pour beaucoup l’ordre était devenu inutile.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Au milieu du XI° siècle, bien avant que ne débute la croisade, des marchands d’Amalfi avaient fondé à Jérusalem, près du Saint Sépulcre, un hôpital à l’intention des pèlerins venant sur le tombeau du Christ. Après la croisade cet hôpital laïc va poursuivre sa mission d’hospitalité et se transformer en ordre religieux : l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il sera reconnu en tant que tel par une bulle papale en 1113. Comme l’ordre du temple c’est vers 1140 qu’il s’organisera en ordre militaire tout en conservant sa vocation première : l’hospitalité. L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem survivra à la disparition des Etats latins après la chute d’Acre de 1291. Dans un premier temps les chevaliers se réfugieront dans le royaume franc de Chypre avant de s’installer dans l’île de Rhodes, à partir de 1306, d’où ils seront chassés par les Turcs en 1522. En 1530 l’empereur Charles Quint leur donne l’île de Malte (on les appellera les chevaliers de Malte) où ils resteront jusqu’en 1798.
L'héritage des Templiers et des Hospitaliers à La Couvertoirade
Le nom de Cubertoirata apparaît au XI° siècle comme simple mention dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert actuellement). Les templiers sont présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XII° siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance. Le village va se développer au pied de l’église et du château voisin, tous deux construits sur le même rocher. Sur ce Causse les templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs : culture des céréales panifiables et élevage des ovins pour le lait, la viande et la laine. Après l’abolition de l’ordre du temple au concile de Vienne de 1312, la commanderie de Sainte-Eulalie dont fait partie la Couvertoirade passe la même année aux mains des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1328 le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.
C’est dans la deuxième moitié de la guerre de cent ans que le commandeur de Sainte-Eulalie, alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie. Les murailles enserrant le village seront construites en quatre années seulement, de 1439 à 1442. Le Larzac connaîtra une ère de prospérité après la fin de la guerre de cent, en 1453.
Sur ce territoire un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XV° siècle en témoignent encore. Mais un nouvel orage plus destructeur que le précédent s’annonce : les guerres de religion. Pendant cette période le commandeur installe à demeure, dans le château, une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine. Cette précaution ne sera pas inutile et en 1562 l’évêque de Lodève devra venir en personne avec une troupe pour débloquer la place assiégée par les Huguenots. La paix retrouvée le village se développe désormais à l’extérieur des murailles dans le barri. Mais il y aura encore une dernière alerte, en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches. Ce sera la dernière. Le dernier commandeur de Sainte-Eulalie et donc de la Couvertoirade sera le commandeur de Riquetti Mirabeau qui, lors de la vente des commanderies de l’ordre de Malte considérées comme biens nationaux se trouvait à Malte. A cette époque le château était déjà en très mauvais état et une petite partie servait de logement au fermier du commandeur. Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais la qualité de son patrimoine lui a permis de revivre et il s’est ouvert au tourisme de façon précoce dès la deuxième moitié du XIX° siècle.