Mise à jour du 22/08/2024
Collias
La commune de Collias, située sensiblement au centre d'un triangle formé par les villes de Nîmes, Avignon, Uzès est traversée d'Est en Ouest par le Gardon.
Son cours amont, sur plus de 10 kilomètres, traverse des calcaires durs, formant un véritable canyon, atteignant des dénivelés de près de 200 mètres, pour déboucher sur le site du village de Collias implanté en surplomb, au affluent de la rivière l'Alzon.
Collias occupe une situation privilégiée par sa proximité avec le Gardon.
Haut lieu du tourisme Collias fut autrefois réputé pour ses olives « picholine » et la production de soie.
Aujourd’hui se sont les amateurs de baignade, canoë et randonnées qui font sa notoriété.
Le site classé de l’Ermitage a gardé des traces datant du paléolithique avec notamment des grottes qui furent habitées.
De magnifiques promenades (en hors saison) vous permettront de découvrir les gorges de Gardon, site naturel protégé.
Dans le village, il reste quelques vestiges intéressants comme des bâtiments et des annexes des XVI° et XVII° siècles, des maisons Renaissance, une église romano-bysantine du XIX° siècle. En suivant, à partir de la rive droite du Gardon, le chemin qui s’enfonce dans un vallon encaissé perpendiculaire à la rivière, on aboutit à un site très boisé, niché dans le fond d'une charmante combe.
L'Ermitage :Cette combe magnifique et mythologique qui s’ouvre depuis le Gardon, vient buter au pied d’une source d’eau fraîche et claire, symbole de possibilité de vie, a toujours fasciné l’homme. Ceux de la pré-civilisation, il y a 30 à 35 000 ans et qui ont laissé leurs traces sur les parois de la grotte de l’abbé Bayol puis les tribus des temps obscurs enveloppés de mystères, de rites et de croyances diverses ; puis les grecs et enfin les romains qui en fit un sanctuaire gallo romain. Il a été ensuite occupé par des peuplades diverses. La source d'eau qui coule juste à coté à été considérée comme sacrée par les anciens.
Le site a connu les premiers balbutiements du christianisme avec le très saint, Saint Vérédème dont il nous plaît de dire qu’il y avait sa résidence d’été à la fraîche alors qu’il passait l’hiver au soleil de la Baume.
Voilà nous sommes au VII° siècle et l’Ermitage vient de naître. La chrétienté va s’imposer dans ce lieu paradisiaque le consacrant en bâtissant la chapelle au XII° siècle. Des ermites l’occupèrent successivement et alternativement, s’y cachèrent pendant la révolution, et fut occuper jusqu’au frère Mailhan à la fin du XVIII° siècle.
L'Eglise Saint Vincent : Les travaux de l’église actuelle, bâtie sur une ancienne chapelle romane, furent achevés en décembre 1867. Elle fut inaugurée en 1869 et porte le nom de l’Eglise Saint Vincent, patron des vignerons. A l’intérieur, les peintures du chœur furent réalisées par Jules Gaspard Rastoux, peintre nîmois. Les deux lustres placés en 1884 viennent de la cristallerie de Paris d’une hauteur de 3,15 m d’un diamètre de 1,40 m. Ils portent chacun 40 branches en cuivre fondu et doré. Dans l’église se trouve également la Vierge de Notre Dame de Laval, en bois, qui se différencie des autres Mères à l’Enfant, par le regard de Jésus vers sa Mère.
Le moulin de l’Alzon : Situé en amont du pont à la sortie du village, Il est construit sur des fondations romaines. Il a été remanié à plusieurs époques. Sa vocation était de moudre du grain, broyer des olives (Il était actif dans les années 1950). Il a aussi été utilisé comme tannerie et aussi pour l’élevage du ver à soie. Il est aujourd’hui habité. Les crues de l’Alzon l’envahissent souvent.
Le moulin Fage : Situé tout près du confluent Alzon/Gardon. La bâtisse est précédée d’un éperon maçonné afin de briser les flots lors des crues. Sa vocation était le broyage des olives pour produire de l’huile. Le bâtiment qui lui faisait face servait d’entrepôt pour ce moulin. Il deviendra au début du XX° siècle “l’Hôtel du Gardon” qui sera malheureusement détruit après la crue de 2002.
Les Machines : Ancien moulin à grain jusqu’à la fin du XIX° siècle. Comme son pendant le moulinas à l’autre extrémité de la digue, il a eu pour fonction le polissage du marbre. A la fin du XIX° siècle, il sera réhabilité en unité de production d’électricité pour le village. Au début du XX° siècle, cette activité sera abandonnée et le bâtiment abritera une station de pompage qui approvisionnera le village en eau. Nouvelle initiative qui fera de Collias l’un des premiers à disposer de l’eau à domicile. Depuis, devenu sans fonction, il sera malmené par les crues, particulièrement celle de 2002 qui a dévasté le haut de l’éperon. Toutefois, sa robuste conception lui permet de perdurer. Il semblerait que certaines pierres ayant servi à sa construction ou plutôt à certaines restaurations, proviennent de la démolition de l’ancien rempart de Collias.
Le “Moulinas” : Situé sur la rive droite du Gardon, face au moulin des Machines avec lequel il est relié par une digue traversant le Gardon. Il avait pour vocation le polissage du marbre. On y accédait par une passerelle traversant le Gardon, construite en amont à environ 300m. Il est précédé d’une étrave de plus de 5m.
Le moulin de Carrière : Situé en aval de Collias rive droite du Gardon près de la limite de Vers. Il est ruiné et doit être très ancien. En effet, il était submergé par les limons des crues et était inconnu des Colliassois. Les tourbillons de la crue de 1958 l’on dégagé et remis à jour. De grandes meules y sont visibles. Son activité était vraisemblablement le broyage du grain ou des olives. Avant cette intervention du Gardon les Colliassois en ignoraient l’existence. Il semblerait qu’il y avait deux moulins à cet endroit.
Les moulins de Castre : deux moulins complètement ruinés sur le bord du Gardon opposés l’un à l’autre sur chaque berge. Il n’en reste que quelques vestiges. Celui de la rive droite : canal taillé dans le calcaire, niche pour meules, divers aménagements. Celui de la rive gauche : quelques pierres taillées avec des cupules, un support d’axe... Ces deux moulins doivent avoir pour origine le moyen âge. Confrontés aux crues violentes ils ont du être détruits progressivement et finalement non réhabilités.
Dans le village, il reste quelques vestiges intéressants comme des bâtiments et des annexes des XVI° et XVII° siècles, des maisons Renaissance, une église romano-bysantine du XIX° siècle. En suivant, à partir de la rive droite du Gardon, le chemin qui s’enfonce dans un vallon encaissé perpendiculaire à la rivière, on aboutit à un site très boisé, niché dans le fond d'une charmante combe.
L'Ermitage :Cette combe magnifique et mythologique qui s’ouvre depuis le Gardon, vient buter au pied d’une source d’eau fraîche et claire, symbole de possibilité de vie, a toujours fasciné l’homme. Ceux de la pré-civilisation, il y a 30 à 35 000 ans et qui ont laissé leurs traces sur les parois de la grotte de l’abbé Bayol puis les tribus des temps obscurs enveloppés de mystères, de rites et de croyances diverses ; puis les grecs et enfin les romains qui en fit un sanctuaire gallo romain. Il a été ensuite occupé par des peuplades diverses. La source d'eau qui coule juste à coté à été considérée comme sacrée par les anciens.
Le site a connu les premiers balbutiements du christianisme avec le très saint, Saint Vérédème dont il nous plaît de dire qu’il y avait sa résidence d’été à la fraîche alors qu’il passait l’hiver au soleil de la Baume.
Voilà nous sommes au VII° siècle et l’Ermitage vient de naître. La chrétienté va s’imposer dans ce lieu paradisiaque le consacrant en bâtissant la chapelle au XII° siècle. Des ermites l’occupèrent successivement et alternativement, s’y cachèrent pendant la révolution, et fut occuper jusqu’au frère Mailhan à la fin du XVIII° siècle.
L'Eglise Saint Vincent : Les travaux de l’église actuelle, bâtie sur une ancienne chapelle romane, furent achevés en décembre 1867. Elle fut inaugurée en 1869 et porte le nom de l’Eglise Saint Vincent, patron des vignerons. A l’intérieur, les peintures du chœur furent réalisées par Jules Gaspard Rastoux, peintre nîmois. Les deux lustres placés en 1884 viennent de la cristallerie de Paris d’une hauteur de 3,15 m d’un diamètre de 1,40 m. Ils portent chacun 40 branches en cuivre fondu et doré. Dans l’église se trouve également la Vierge de Notre Dame de Laval, en bois, qui se différencie des autres Mères à l’Enfant, par le regard de Jésus vers sa Mère.
Le moulin de l’Alzon : Situé en amont du pont à la sortie du village, Il est construit sur des fondations romaines. Il a été remanié à plusieurs époques. Sa vocation était de moudre du grain, broyer des olives (Il était actif dans les années 1950). Il a aussi été utilisé comme tannerie et aussi pour l’élevage du ver à soie. Il est aujourd’hui habité. Les crues de l’Alzon l’envahissent souvent.
Le moulin Fage : Situé tout près du confluent Alzon/Gardon. La bâtisse est précédée d’un éperon maçonné afin de briser les flots lors des crues. Sa vocation était le broyage des olives pour produire de l’huile. Le bâtiment qui lui faisait face servait d’entrepôt pour ce moulin. Il deviendra au début du XX° siècle “l’Hôtel du Gardon” qui sera malheureusement détruit après la crue de 2002.
Les Machines : Ancien moulin à grain jusqu’à la fin du XIX° siècle. Comme son pendant le moulinas à l’autre extrémité de la digue, il a eu pour fonction le polissage du marbre. A la fin du XIX° siècle, il sera réhabilité en unité de production d’électricité pour le village. Au début du XX° siècle, cette activité sera abandonnée et le bâtiment abritera une station de pompage qui approvisionnera le village en eau. Nouvelle initiative qui fera de Collias l’un des premiers à disposer de l’eau à domicile. Depuis, devenu sans fonction, il sera malmené par les crues, particulièrement celle de 2002 qui a dévasté le haut de l’éperon. Toutefois, sa robuste conception lui permet de perdurer. Il semblerait que certaines pierres ayant servi à sa construction ou plutôt à certaines restaurations, proviennent de la démolition de l’ancien rempart de Collias.
Le “Moulinas” : Situé sur la rive droite du Gardon, face au moulin des Machines avec lequel il est relié par une digue traversant le Gardon. Il avait pour vocation le polissage du marbre. On y accédait par une passerelle traversant le Gardon, construite en amont à environ 300m. Il est précédé d’une étrave de plus de 5m.
Le moulin de Carrière : Situé en aval de Collias rive droite du Gardon près de la limite de Vers. Il est ruiné et doit être très ancien. En effet, il était submergé par les limons des crues et était inconnu des Colliassois. Les tourbillons de la crue de 1958 l’on dégagé et remis à jour. De grandes meules y sont visibles. Son activité était vraisemblablement le broyage du grain ou des olives. Avant cette intervention du Gardon les Colliassois en ignoraient l’existence. Il semblerait qu’il y avait deux moulins à cet endroit.
Les moulins de Castre : deux moulins complètement ruinés sur le bord du Gardon opposés l’un à l’autre sur chaque berge. Il n’en reste que quelques vestiges. Celui de la rive droite : canal taillé dans le calcaire, niche pour meules, divers aménagements. Celui de la rive gauche : quelques pierres taillées avec des cupules, un support d’axe... Ces deux moulins doivent avoir pour origine le moyen âge. Confrontés aux crues violentes ils ont du être détruits progressivement et finalement non réhabilités.
Préhistoire
La grotte des Colonnes, ou "Baoumo-d'en-aut", rebaptisée grotte Bayol après la découvertes de peintures préhistoriques, est l'une des cinq grottes ornées connues dans le Gard. La grotte était connue des spéléologues, notamment Felix Mazauric qui en dresse le plan dès 1898, mais les peintures ne furent découvertes puis publiées qu'en novembre 1927 par l'abbé Jean-Frédéric Bayol (1870-1952). Classée Monument historique dès 1931, elle contient des peintures non datées mais qui ont été attribuées par les auteurs anciens à l'aurignacien, dont quelques-unes sont remarquables sous divers aspects. Trois d'entre elles utilisent en partie des aspects de la roche (utilisation courante pour les dessins préhistoriques, voir par ex. Arcy).
Antiquité
Plusieurs inscriptions latines votives ou funéraires, des tuiles plates et des tessons d'amphores ont été trouvées sur la commune, attestant une présence romaine39.
Moyen Âge
Comme la plupart des villages du pays du Pont du Gard, celui de Collias est né aux alentours de l'an mille. Il procède d'une réorganisation du maillage de l'espace rural connu sous le nom consacré d'incastallamento. Cependant, sur le site même, une forteresse publique a pu précéder le village pendant que l'habitat rural se déployait en nébuleuse dans le fond de la vallée. Le choix du site pousse dans ce sens puisqu'il ne permet pas une covisibilité totale avec les voies de communication qui traversent la vallée. D'ailleurs, il a sans doute fallu créer une motte de terre pour dresser la première tour féodale au lieudit le Castellas. Mais quoi qu'il en soit, le village, lui, naît après l'an mille. Les seigneurs d'Uzès y établissent leur résidence, certains testent et meurent au château de Collias. Ayant pris le parti de Raymond V de Toulouse, la guerre de conquête des Capétiens a sans doute touché le village dominé par les Uzès. Le château a du être détruit lors d'un siège.
La guerre de Cent Ans n'épargne pas le village qui se fortifia, suivant ainsi les injonctions des autorités royales. Quatre tourelles d'angles furent bâties aux quatre coins des remparts (on retrouve d'ailleurs inscrit dans le parcellaire ce semblant de quadrilatère quasi identique à celui du village de Saint-Chaptes ce qui prouverait que d'importants travaux urbanistiques aient pu être entrepris comme ils ont pu l'être à Vers, Domazan, Saint-Hilaire-d'Ozilhan ou Saint-Laurent-la-Vernède). À cette époque, l'église se trouvait dans le quartier de la Treille. Cet édifice devint d'ailleurs la maison commune au XVI° siècle après la construction de la nouvelle église à la place de l'église actuelle. La physionomie du village change alors. En lieu et place du Castellas, s'élève une métairie dont on retrouve des traces dans les contrats de location passés chez Daroussin, notaire à Collias. Le village s'est étendu sous les effets de la poussée démographique qui se fait jour dès le milieu du XV° siècle. Alors que la population est au plus bas vers 1420, la reprise se profile et accélère après 1470-1480.
Une partie de la population du village voisin d'Argilliers est venue s'y installer. À la suite d'une saisie féodale qui visait à réorganiser la seigneurie bannière du mas de Vacqueyras les habitants du village d'Argiliers I sont invités à aller s'installer au nord sur le site d'Argilliers II. Une partie de la population avait néanmoins décidé d'aller s'installer à Collias, sans doute parce que leurs parcelles se trouvaient au sud du territoire de la manse d'Argilliers donc plus près de Collias que du futur village neuf d'Argilliers II. Cette arrivée de population (qui n'est pas une exception puisque le phénomène se produit à Garrigues au XV° siècle également) s'est transcrite dans le parcellaire du village par l'apparition d'un module urbain autonome au sud du village. La carrera de villanova, comme on la trouve mentionnée dans le plus ancien censier du duché d'Uzès (vers 1380), devient au siècle suivant le quartier de Villeneuve et rend compte de l'arrivée de ces nouveaux habitants.
Le fonds d'archives locales montre que les droits de police rurale appartiennent à la communauté depuis le XIII° siècle. Ces droits concernent la gestion du territoire à la fois urbain et rural. Les coutumes du bourg de Remoulins permettent de se rendre compte de l'étendue de ces droits. Il s'agit par exemple et avant tout de réglementer la déambulation des troupeaux ovins et bovins. On trouve encore des articles réglant certains usages agricoles, le transport du feu, l'entassement du fumier, l'usage des puits… À la tête de la communauté, le premier était le représentant de la communauté. Il était secondé par un second consul. Un conseil politique formé de six membres les accompagne. On s'imagine mal aujourd'hui le rayonnement social de ces magistrats de village. Le XIV° siècle en fera des personnages importants relayant d'une certaine manière, avec les bayles royaux, l'autorité royale. Ils sont convoqués à certaines assemblées provinciales pendant la guerre de Cent Ans. On voit d'ailleurs qu'à Collias, la communauté se charge des frais du barbier venu raser le premier consul (XIV°). Les communautés n'ont sans doute jamais été aussi puissantes et indépendantes qu'au XIV° siècle alors que la seigneurie reculait, s'appauvrissait et voyait sa démographie fondre. Peu à peu, avec le XVI° et surtout le XVII° siècle, la royauté mettra au pas ces communautés qui avaient été ses alliées par le passé. La bureaucratie monarchique va homogénéiser les modes de fonctionnement, réduisant d'autant les particularismes et l'indépendance des corps municipaux. Désormais la quasi-totalité des initiatives locales est soumise à autorisation, celle-ci étant délivrée par l'intendance de Montpellier ou la subdélégation d'Uzès selon les matières.
Époque moderne
La triade méditerranéenne est cultivée à Collias depuis l'époque romaine. L'olivier est peu présent au XIV° siècle comme dans les localités voisines. Il semblerait qu'il passe à cette époque du statut d'arbre fruitier que l'on n'enregistre pas systématiquement dans les censiers et les compoix, au statut de produit agricole à forte valeur libératoire. L'explosion de cette culture à Aramon au Moyen Âge est le point de départ d'une aventure agricole originale. Parce que situé sur le Rhône où les pondéreux sont embarqués sur les naves circulant sur le fleuve, Aramon devient un grand centre de la production d'huile d'olive irradiant dans les communes voisines. Collias voit les surfaces en olivier augmenter tout au long de l'époque moderne. Dans un mémoire du docteur Labrousse de la seconde moitié du XVIII° siècle, le plant de Coïas est compté au nombre des grandes variétés d'oliviers languedociens. Peut-être celui-ci était-il antérieur à cette mode oléicole post-médiévale ? On trouve noté ici ou là - sans que jamais aucune source ne soit mentionnée - que les inventeurs de la picholine auraient érigé l'olive de Collias comme celle étant la plus apte à subir cette préparation. La confiserie des olives est une pratique attestée dès le XVI° siècle par des mentions y faisant allusion dans les contrats notariés. Quoi qu'il en soit, le plant de Collias est effectivement célèbre au XVIII° siècle.
Quelques registres de délibération (XVII°-XVIII° siècles) permettent d'avoir des vues assurées sur l'activité de consulat. Celle-ci est dominée par la fiscalité royale, les conflits avec les seigneurs et les affaires rurales concernant directement la communauté. Et si le sentiment communautaire s'étiole dès le XVII° siècle, la montée de l'individualisme n'effacera pas tous les réflexes communautaires.
Milieu d'interconnaissance, le village est aussi un monde d'exclusion. N'habite pas là qui veut, du moins pas sans en payer le droit : jusqu'à la Révolution, les nouveaux venus doivent payer un droit d'habitanage pour être comptés au nombre des « vrays habitants ». En fait, un nouveau venu pouvait mourir au village quarante ans après son arrivée sans jamais avoir été admis au sein de la communauté. De ce fait, il était exclu des droits communautaires (droit de dépaissance, de chasse, de pêche, de lignerage (ramassage du bois mort)...). On voit les témoins se succéder devant le notaire Longuet. Certains sont des descendants d'immigrés, nés dans le village de Vers, et pourtant non comptés au nombre des vrais de vrais. D'autres fois, l'admission est immédiate comme celle de ce maréchal à forge venu de Rochefort que les habitants fuient tant les manieurs d'argent les oppriment à cause des énormes dettes qui les écrasent. Ce maréchal paiera quelques livres et se verra illico nanti des droits si jalousement gardés habituellement. Nécessité faisant loi, il manquait un artisan de cet art au village. Et comme à Vers, le XVIII° siècle voit les villageois se détendre vis-à-vis des biens communautaires. Il faut dire que les plus importants - les droits de pécoration - sont réduits à pas grand-chose tant la forêt a reculé depuis le XVI° siècle. Suffisait alors un geste de bonne volonté envers la communauté, une sorte de travail d'intérêt général. Tel maçon nouvellement arrivé réparait la fontaine...
Collias subit encore les affres de la guerre pendant le conflit religieux. La population essentiellement catholique est d'ailleurs à l'issue du conflit remerciée par la hiérarchie ecclésiastique pour son comportement héroïque : un abaissement du taux de la dîme s'ensuit.
La grotte des Colonnes, ou "Baoumo-d'en-aut", rebaptisée grotte Bayol après la découvertes de peintures préhistoriques, est l'une des cinq grottes ornées connues dans le Gard. La grotte était connue des spéléologues, notamment Felix Mazauric qui en dresse le plan dès 1898, mais les peintures ne furent découvertes puis publiées qu'en novembre 1927 par l'abbé Jean-Frédéric Bayol (1870-1952). Classée Monument historique dès 1931, elle contient des peintures non datées mais qui ont été attribuées par les auteurs anciens à l'aurignacien, dont quelques-unes sont remarquables sous divers aspects. Trois d'entre elles utilisent en partie des aspects de la roche (utilisation courante pour les dessins préhistoriques, voir par ex. Arcy).
Antiquité
Plusieurs inscriptions latines votives ou funéraires, des tuiles plates et des tessons d'amphores ont été trouvées sur la commune, attestant une présence romaine39.
Moyen Âge
Comme la plupart des villages du pays du Pont du Gard, celui de Collias est né aux alentours de l'an mille. Il procède d'une réorganisation du maillage de l'espace rural connu sous le nom consacré d'incastallamento. Cependant, sur le site même, une forteresse publique a pu précéder le village pendant que l'habitat rural se déployait en nébuleuse dans le fond de la vallée. Le choix du site pousse dans ce sens puisqu'il ne permet pas une covisibilité totale avec les voies de communication qui traversent la vallée. D'ailleurs, il a sans doute fallu créer une motte de terre pour dresser la première tour féodale au lieudit le Castellas. Mais quoi qu'il en soit, le village, lui, naît après l'an mille. Les seigneurs d'Uzès y établissent leur résidence, certains testent et meurent au château de Collias. Ayant pris le parti de Raymond V de Toulouse, la guerre de conquête des Capétiens a sans doute touché le village dominé par les Uzès. Le château a du être détruit lors d'un siège.
La guerre de Cent Ans n'épargne pas le village qui se fortifia, suivant ainsi les injonctions des autorités royales. Quatre tourelles d'angles furent bâties aux quatre coins des remparts (on retrouve d'ailleurs inscrit dans le parcellaire ce semblant de quadrilatère quasi identique à celui du village de Saint-Chaptes ce qui prouverait que d'importants travaux urbanistiques aient pu être entrepris comme ils ont pu l'être à Vers, Domazan, Saint-Hilaire-d'Ozilhan ou Saint-Laurent-la-Vernède). À cette époque, l'église se trouvait dans le quartier de la Treille. Cet édifice devint d'ailleurs la maison commune au XVI° siècle après la construction de la nouvelle église à la place de l'église actuelle. La physionomie du village change alors. En lieu et place du Castellas, s'élève une métairie dont on retrouve des traces dans les contrats de location passés chez Daroussin, notaire à Collias. Le village s'est étendu sous les effets de la poussée démographique qui se fait jour dès le milieu du XV° siècle. Alors que la population est au plus bas vers 1420, la reprise se profile et accélère après 1470-1480.
Une partie de la population du village voisin d'Argilliers est venue s'y installer. À la suite d'une saisie féodale qui visait à réorganiser la seigneurie bannière du mas de Vacqueyras les habitants du village d'Argiliers I sont invités à aller s'installer au nord sur le site d'Argilliers II. Une partie de la population avait néanmoins décidé d'aller s'installer à Collias, sans doute parce que leurs parcelles se trouvaient au sud du territoire de la manse d'Argilliers donc plus près de Collias que du futur village neuf d'Argilliers II. Cette arrivée de population (qui n'est pas une exception puisque le phénomène se produit à Garrigues au XV° siècle également) s'est transcrite dans le parcellaire du village par l'apparition d'un module urbain autonome au sud du village. La carrera de villanova, comme on la trouve mentionnée dans le plus ancien censier du duché d'Uzès (vers 1380), devient au siècle suivant le quartier de Villeneuve et rend compte de l'arrivée de ces nouveaux habitants.
Le fonds d'archives locales montre que les droits de police rurale appartiennent à la communauté depuis le XIII° siècle. Ces droits concernent la gestion du territoire à la fois urbain et rural. Les coutumes du bourg de Remoulins permettent de se rendre compte de l'étendue de ces droits. Il s'agit par exemple et avant tout de réglementer la déambulation des troupeaux ovins et bovins. On trouve encore des articles réglant certains usages agricoles, le transport du feu, l'entassement du fumier, l'usage des puits… À la tête de la communauté, le premier était le représentant de la communauté. Il était secondé par un second consul. Un conseil politique formé de six membres les accompagne. On s'imagine mal aujourd'hui le rayonnement social de ces magistrats de village. Le XIV° siècle en fera des personnages importants relayant d'une certaine manière, avec les bayles royaux, l'autorité royale. Ils sont convoqués à certaines assemblées provinciales pendant la guerre de Cent Ans. On voit d'ailleurs qu'à Collias, la communauté se charge des frais du barbier venu raser le premier consul (XIV°). Les communautés n'ont sans doute jamais été aussi puissantes et indépendantes qu'au XIV° siècle alors que la seigneurie reculait, s'appauvrissait et voyait sa démographie fondre. Peu à peu, avec le XVI° et surtout le XVII° siècle, la royauté mettra au pas ces communautés qui avaient été ses alliées par le passé. La bureaucratie monarchique va homogénéiser les modes de fonctionnement, réduisant d'autant les particularismes et l'indépendance des corps municipaux. Désormais la quasi-totalité des initiatives locales est soumise à autorisation, celle-ci étant délivrée par l'intendance de Montpellier ou la subdélégation d'Uzès selon les matières.
Époque moderne
La triade méditerranéenne est cultivée à Collias depuis l'époque romaine. L'olivier est peu présent au XIV° siècle comme dans les localités voisines. Il semblerait qu'il passe à cette époque du statut d'arbre fruitier que l'on n'enregistre pas systématiquement dans les censiers et les compoix, au statut de produit agricole à forte valeur libératoire. L'explosion de cette culture à Aramon au Moyen Âge est le point de départ d'une aventure agricole originale. Parce que situé sur le Rhône où les pondéreux sont embarqués sur les naves circulant sur le fleuve, Aramon devient un grand centre de la production d'huile d'olive irradiant dans les communes voisines. Collias voit les surfaces en olivier augmenter tout au long de l'époque moderne. Dans un mémoire du docteur Labrousse de la seconde moitié du XVIII° siècle, le plant de Coïas est compté au nombre des grandes variétés d'oliviers languedociens. Peut-être celui-ci était-il antérieur à cette mode oléicole post-médiévale ? On trouve noté ici ou là - sans que jamais aucune source ne soit mentionnée - que les inventeurs de la picholine auraient érigé l'olive de Collias comme celle étant la plus apte à subir cette préparation. La confiserie des olives est une pratique attestée dès le XVI° siècle par des mentions y faisant allusion dans les contrats notariés. Quoi qu'il en soit, le plant de Collias est effectivement célèbre au XVIII° siècle.
Quelques registres de délibération (XVII°-XVIII° siècles) permettent d'avoir des vues assurées sur l'activité de consulat. Celle-ci est dominée par la fiscalité royale, les conflits avec les seigneurs et les affaires rurales concernant directement la communauté. Et si le sentiment communautaire s'étiole dès le XVII° siècle, la montée de l'individualisme n'effacera pas tous les réflexes communautaires.
Milieu d'interconnaissance, le village est aussi un monde d'exclusion. N'habite pas là qui veut, du moins pas sans en payer le droit : jusqu'à la Révolution, les nouveaux venus doivent payer un droit d'habitanage pour être comptés au nombre des « vrays habitants ». En fait, un nouveau venu pouvait mourir au village quarante ans après son arrivée sans jamais avoir été admis au sein de la communauté. De ce fait, il était exclu des droits communautaires (droit de dépaissance, de chasse, de pêche, de lignerage (ramassage du bois mort)...). On voit les témoins se succéder devant le notaire Longuet. Certains sont des descendants d'immigrés, nés dans le village de Vers, et pourtant non comptés au nombre des vrais de vrais. D'autres fois, l'admission est immédiate comme celle de ce maréchal à forge venu de Rochefort que les habitants fuient tant les manieurs d'argent les oppriment à cause des énormes dettes qui les écrasent. Ce maréchal paiera quelques livres et se verra illico nanti des droits si jalousement gardés habituellement. Nécessité faisant loi, il manquait un artisan de cet art au village. Et comme à Vers, le XVIII° siècle voit les villageois se détendre vis-à-vis des biens communautaires. Il faut dire que les plus importants - les droits de pécoration - sont réduits à pas grand-chose tant la forêt a reculé depuis le XVI° siècle. Suffisait alors un geste de bonne volonté envers la communauté, une sorte de travail d'intérêt général. Tel maçon nouvellement arrivé réparait la fontaine...
Collias subit encore les affres de la guerre pendant le conflit religieux. La population essentiellement catholique est d'ailleurs à l'issue du conflit remerciée par la hiérarchie ecclésiastique pour son comportement héroïque : un abaissement du taux de la dîme s'ensuit.