Mise à jour du 22/08/2024
Clermont-l'Hérault
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Lergue, le Salagou, le Garel, le Ronel, le ruisseau de Creissels, le ruisseau du Lieutre et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Salagou ») et huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Ville moyenâgeuse ayant pris forme du XI° au XIII° siècle, protégée par une enceinte fortifiée, Clermont l’Hérault possède un patrimoine remarquable, avec 9 édifices protégés au titre des monuments. La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qualifie Clermont l’Hérault de «cité remarquable» en matière d’archéologie et de monuments historiques.
Château des Guilhem : Bâti entre le XII° et la fin du XIII° siècle, le château occupe un point stratégique sur un plateau dominant la vallée de l’Hérault, il est occupé jusqu’au XVII° siècle.
Il est mentionné pour la première fois en 1158 dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone. Il fut créé par la famille des Guilhem de Clermont au début du XII° siècle et fut la possession de cette famille jusqu’au début du XVIII° siècle.
Aimeric de Clermont, premier seigneur du nom, mentionné en 1128, prend conscience de la position éminemment stratégique du site et entreprend la construction d'un ensemble fortifié. En effet, carrefour de différentes voies de circulation, notamment vers Bédarieux et les hauts cantons, le site offre un point de vue imprenable sur toute la vallée de l'Hérault. C'est cette situation privilégiée qui propulsa l'expansion économique et démographique de Clermont l'Hérault.
Si le château ne joua aucun rôle dans l'histoire de la région, il fut néanmoins le théâtre d'une émeute en 1379 à l'occasion de troubles lors des élections consulaires. Puis en 1584, le château fut assiégé par le Duc de Montmorency et résista pendant quatre jours, durant lesquels il servit d'abri à la population.
Au début du XVIII° siècle, Guillaume Castanier d’Auriac acquiert la baronnie de Clermont et son château, abandonné depuis le milieu du siècle précédent. Il restera dans la famille jusqu’à la Révolution Française, la dernière propriétaire étant la Marquise de Poulpry, Comtesse de Clermont. Dans l’inventaire de ses biens, réalisé en 1789-1790, il est clairement mentionné qu’elle possède : « un enclos […] dans lequel enclos étais anciennement construit le château qui n’existe plus ».
Après la Révolution, le château sera vendu avec ses terres alentours, en plusieurs lots, à différents propriétaires. Selon le Cadastre Napoléonien, en 1836, le site comprend : trois vignes, un jardin, une pâture, une terre et trois étendoirs.
Au XIX° siècle, l'ensemble fut à nouveau réuni par l'abbé Saumade, un prêtre de la paroisse de Clermont-l’Hérault, pour former un parc fréquenté par les prêtres résidents dans la maison de retraite qu’il avait installée dans l'ancien monastère de Gorjan.
Après de nombreuses années d’abandon, la municipalité a racheté le château en 2020 pour le mettre en sécurité, le préserver et pouvoir le faire vivre via des festivités pour le grand public.
La réouverture du château a eu lieu le 21 juin 2021.
L’enceinte comprend huit tours semi-circulaires. La plateforme sommitale est dominée par un imposant donjon circulaire à souche carrée nommé « Tour Guilhem ». Celui-ci était adossé au logis seigneurial disparu. De l’aménagement intérieur, il reste les deux pièces du donjon et plusieurs salles souterraines. L’édifice est bâti en moyen appareil calcaire, sur le modèle des châteaux royaux de type philippien, architecture militaire développée sous le règne de Philippe Auguste.
Aujourd'hui le château des Guilhem reste le symbole de la ville.
Les remparts et les portes de la ville : Datant du XIII° siècle, les remparts de la ville sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques.
La forme circulaire des rues contournant le centre historique donne un aperçu des anciennes fortifications qui s’étendaient sur plus d’un kilomètre. Huit tours carrées ou cylindriques jalonnaient le parcours jusqu’au château des Guilhem, perché sur la colline du Puech Castel.
Les remparts étaient percés de quatre portes dont la première, la porte Saint-Paul, était située à l’entrée de la rue Fernand Pio, à côté de la fontaine du Griffe. Les trois autres portes, porte de Rougas, Portal Naou (Porte Neuve) et porte de la rue Bozène, sont encore visibles. Les habitants ne furent autorisés à ouvrir des portes et des fenêtres dans les murs d’enceinte qu’après la seconde moitié du XVIII° siècle.
Porte de Rougas : elle permet le passage vers l’ancienne voie de communication, rue de Rougas.
Sur la place de Rougas une petite fontaine, aménagée au XIX° siècle, est alimentée par l’eau de la Fontaine de la Ville toute proche.
Porte Bozène : Le passage de la cité médiévale à l’ancien faubourg de la Frégère s’opère par la Porte ouest dite « Porte Bozène », autrefois bordée d’un fossé.
Des trois portes toujours visibles, elle présente encore son aspect d’origine. Dans sa partie supérieure, on peut voir l’ouverture où passait le chemin de ronde.
Le « Portal Naou » :
Depuis Gorjan, pour accéder à l’ancienne porte nord de la ville il faut emprunter la Rue du Portail Naou. Cette rue très pentue est bordée sur le côté droit d’un jardin comprenant deux tours, vestiges de l’enceinte primitive du bourg. Depuis le Portail Naou un vaste panorama s’offre aux passants.
Église Saint-Paul : L’église Saint-Paul de Clermont est l’un des plus beaux édifices gothiques de la région. Elle a été construite entre le XIII° et le XV° siècle, à l’extérieur du mur d’enceinte.
C’est une adaptation du modèle gothique rayonnant capétien du XIII° siècle. L’édifice se distingue du gothique méridional par la présence de trois nefs, au lieu d’un vaisseau unique habituellement.
L’église est construite sur un plan basilical, six travées composées de chapelles, 48 mètres de long, 30 mètres de large et 19 de hauteur pour une surface totale de 1475 m².
Les bas-côtés sont surbaissés pour permettre l’ouverture de grandes fenêtres qui apportent de la lumière en abondance. En outre, les chapelles latérales, bâties de part et d’autre à l’extrémité des travées, et la tour-clocher saillante renforcent son aspect massif, de sorte que le plan originel, tout en largeur, forme un quasi carré.
Sa construction ne débute qu’à l’extrême fin du siècle, à la suite de l’achèvement de l’enceinte castrale, sous le règne de Brenguier Guilhem V (1275-1325).
La nef est achevée vers 1313 (date de consécration souvent citée), puis le chœur après 1325 (d’après le testament de Brenguier Guilhem V).
L’église est agrandie au XV° avec l’ajout de deux travées supplémentaires et la construction de la rosace, probablement sur le modèle de l’église Saint-Dominique, élevée entre-temps.
Cet agrandissement donne à l’édifice une ampleur inédite pour une simple église paroissiale, voire une certaine majesté, ce qui lui a valu les qualificatifs usurpés de collégiale ou même de cathédrale.
L’église connaîtra de nouvelles fortifications lors des guerres de Religion au XVI° siècle. Elle sera assiégée à plusieurs reprises, mais restera debout.
Les arcs-boutants ont été construits pour consolider la voûte mainte fois fragilisée. La façade ouest est encadrée par deux tours octogonales reliées par une galerie à mâchicoulis. La plus élevée servait de tour de guet.
Elle était reliée aux remparts par deux hauts murs percés chacun d’une porte permettant aux habitants de pénétrer dans l’église. Ces murs furent détruits en 1765.
À l’extérieur, on remarque les gargouilles et sculptures grotesques et grimaçantes qui ornent le chevet de l’église et la tour-clocher.
Le porche occidental a été construit au XVIII° siècle.
La grande rosace de huit mètres de diamètre, dont le remplage en pierre date du XV° siècle, a été restaurée en 1953, par les Frères Chigot, maîtres-verriers de Limoges. Au soleil couchant, elle crée un jeu de couleurs sur les murs et les voûtes de l’église qu’elle éclaire de façon exceptionnelle.
Le grand orgue, posé sur une tribune sous la rosace, installé au XIX° siècle, fut restauré en 1999 par la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues (Lodève). Il possède 600 tuyaux. L’orgue de chœur est une œuvre de Cavaillé-Coll, réalisé en 1856. Installé initialement dans la Cathédrale de Nîmes, il fut acquis en 1894 par l’Abbé Saumade et placé dans la chapelle au nord de l’église.
Pièce maîtresse du patrimoine de Clermont-l’Hérault, l’église est classée aux Monuments Historiques depuis l’origine du classement (1840).
Chapelle Notre Dame du Peyrou : La chapelle fut édifiée sur l'emplacement actuel en 1299.
L'entrée principale est située sur la face sud, précédée d'un petit porche voûté d'ogives. Deux arcs-boutants retombant sur de puissants culots de style néo-gothique, encadrent cette entrée.
Le chevet pentagonal est percé, sur chacune de ses faces, d'une étroite fenêtre trilobée, et rythmé de contreforts terminés par de petits pinacles dont la base est ornée d'un motif rappelant les faces latérales d'un chapiteau ionique. Cette disposition remonte au XVIII° siècle (date 1709 marquée sur un pinacle).
Au nord-est, occupant l'angle entre le chevet et la face nord, une construction ou annexe porte un petit clocher-arcade datant du XVII° ou XVIII° siècle.
Le porche ouest est fortement désaxé par rapport à la nef et ouvre sur celle-ci par une grande arcade plein cintre. Le mur dans lequel elle est percée présente un appareil qui pourrait faire remonter sa construction à une époque antérieure, peut-être au XII° siècle. L'église gothique se serait appuyée contre ce mur préexistant, ce qui expliquerait son fort désaxement.
Le porche est voûté d'ogives et semble à l'origine avoir été à l'air libre, les murs de remplissage des arcades entre les supports étant une adjonction très postérieure La nef est voûtée d'ogives quadripartites légèrement bombées, dispositif assez rare dans la région et qui rappelle les voûtes dites « angevines ».
Le chœur est couvert d'une voûte unique, décomposée en sept voûtains, cinq d'entre eux correspondant aux côtés du chevet pentagonal, les deux derniers faisant la liaison avec le système de voûtement de la nef.
À la fin du XIV° ou au début du XV° siècle, l'édifice existant fut jugé insuffisant. C'est alors que fut élevée au nord de l'église la suite de chapelles formant bas-côté.
L'édifice conserve une décoration sculptée de grande qualité dont les éléments les plus remarquables sont localisés dans les chapelles du bas-côté nord.
La Chapelle Notre Dame du Peyrou fut classée monument historique en 1979.
Église Saint-Dominique : La fondation de ce couvent de l’ordre des Dominicains, ou ordre des Prêcheurs, a été inspirée par l’évêque de Lodève, Jacques de Cabrerets de Concots (1318-1322), ayant lui-même appartenu à cet ordre. L'estime de sa vertu a conduit le pape Jean XXII à le choisir comme directeur de conscience avant qu'il le préconise comme évêque de Lodève et le sacre en 1318. Une bulle du pape Jean XXII datée du 14 février 1317 a créé vingt couvents de l'ordre des Prêcheurs, dont celui de Clermont-l'Hérault. Pour permettre sa construction, Béranger VI de Guilhem, baron de Clermont, avait déjà offert le terrain sur lequel s’éleva l’église, le couvent et ses importantes dépendances, soit la totalité des terres longeant le ruisseau le Rhônel. La construction est décidée le 17 avril 1321 et la première pierre de fondation est posée quatre jours plus tard. Des dons financiers importants, dont ceux d'Arnaud de Lauzières, ont permis un avancement rapide des travaux. En 1356, la construction de l'abside et de quatre travées de la nef sont terminés. Les incursions et pillages des grandes compagnies et des troupes du Prince Noir ont conduit à fortifier l'église. Deux tourelles sont élevées de chaque côté de la façade occidentale vers 1360. Les deux travées ouest ne sont couvertes qu'à la fin du XIV° siècle, et des chapelles sont construites le long du flanc nord. Les chapelles disposées sur le flanc sud ont été construites un peu plus tard. Le portail à trumeau ouest a été construit au XV° siècle.
La rapidité et l'ampleur du bâtiment implanté près de la collégiale Saint-Paul qui est encore en construction au moment où on entreprend d'édifier cette église aussi vaste, peut surprendre. Cette entreprise intervient au moment où il y a un conflit entre les barons de Clermont et les consuls de la ville. Les barons veulent supprimer le consulat. Ils aident à l'édification du couvent. Au même moment, la collégiale Saint-Paul est réalisée avec l'appui des consuls. La dimension de l'église laisse penser que les promoteurs de cette construction souhaitaient qu'une grande partie de la population y suive les offices au lieu d'aller à la collégiale.
Pendant les guerres de Religion le couvent a été dévasté et incendié par les protestants en 1568 puis reconstruit et démoli en 1588. L'église, malgré des dommages au clocher et aux tours de la façade, était à peu près intacte.
En 1594, le réformateur dominicain Sébastien Michaëlis a choisi ce couvent dévasté « pour y faire revivre l’observance régulière ». Le couvent est reconstruit. Les parties hautes de l'église sont consolidées. Les voûtes sont reconstruites vers 1665-1666 comme en témoignent les armoiries sculptées sur les clés de voûtes, et les fenêtres sont réparées. Dans le bourg, dont la majorité de la population est huguenote, les frères ont appliqué la réforme de Michaelis destinée à reconstruire les communautés catholiques clermontaises par le prêche et en ramenant la population vers « le chemin des sacrements, de la pénitence et de l’Eucharistie ». Les Dominicains donnent des cours au petit collège de Clermont-l'Hérault.
Pendant la Révolution française, le couvent est vendu comme bien national en 1791. L’église est transformée en salle de réunion politique et en magasin de salpêtre. Après l’achat du couvent par la commune, l’ancienne église a été utilisée comme établissement d'enseignement.
Une confrérie de pénitents bleus s’est installée dans une des chapelles de l’ancienne église de 1808 à 1905. L’action de ce groupe très actif a marqué suffisamment la population clermontaise pour que l'origine et le nom de l'église soient oublié et que le lieu soit couramment désigné comme Les Pénitents.
L'église a servi de marché ouvert pendant la Seconde Guerre mondiale, puis a reçu les ateliers municipaux. Après sa restauration, elle est devenue un espace polyvalent. Le portail à trumeau a disparu quand l'église a été transformée en garage municipal.
Chapelle Gorjan : Gorjan est le nom de l’une des trois collines qui entourent la ville.
Au début du XIV° siècle, dans l’ancienne église de la paroisse de Saint-Étienne de Gorjan, le monastère des Bénédictines du même nom est installé. Au cours des Guerres de Religions (au XVI° siècle), le monastère est dévasté obligeant les religieuses à fuir la ville. Elles y reviendront quelques années plus tard, mais s’installeront cette fois-ci à l’abri du rempart de la ville, au pied du château féodal, dans le quartier du Pioch.
Le nouvel établissement, comportant un monastère et une église, gardera toutefois le nom de Gorjan. À la Révolution Française, l’église et le monastère sont déclarés « Bien National » et vendus à divers propriétaires. Au XIX° siècle deux abbés les rachètent. L’ancienne église devint une chapelle, l’ancien monastère la « Maison de Retraite Diocésaine de Notre-Dame de Gorjan » accueillant des prêtres âgés ou infirmes du Diocèse de Montpellier jusqu’en 1951. Aujourd’hui, la chapelle désaffectée est un bien communal et la maison de retraite une copropriété d’appartements.
Oppidum de La Ramasse : Il a été découvert en 1980 par les équipes du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais (G.R.E.C.). Il a fait l’objet de fouilles archéologiques entre 1983 à 1990 sous la direction de Dominique Garcia et Daniel Orliac.
Celles-ci ont permis de mettre en évidence un habitat protohistorique et gallo-romain tardif. Quarante stèles ont été également trouvées en réemploi dans la muraille.
Il constitue la première agglomération gauloise de Clermont, précédant l’agglomération antique de Peyre-Plantade dans la plaine, le long de la voie romaine, et la ville actuelle fondée au Moyen Âge au pied du château seigneurial des Guilhem.
L’oppidum est situé sur le sommet de La Ramasse qui domine à 257 metres d’altitude la ville de Clermont-l’Hérault. Le gisement s’étend sur plus de 5 hectares, mais seule une partie a été fouillée sur environ un demi-hectare.
Son importance est prouvée notamment par les contacts commerciaux établis entre les populations locales et les colons grecs de l’emporion d’Agde, révélés par la découverte de céramique.
Quatre phases d’occupations ont été identifiées par les archéologues (Dominique Garcia) : - La Ramasse 1 (530-500 av. J.-C.) semble correspondre à une agglomération d’assez large étendue (5 ha) occupant le sommet et les versants sud et est de la colline. A priori non défendue par une enceinte, elle regroupait des habitations en matériaux périssables (cabanes).
- La Ramasse 2 (500-400/375 av. J.C.) correspond à une phase de déclin du site pendant environ un siècle. Durant cette période, l’habitat semble se réduire en surface. Aucun vestige n’a été mis au jour.
- La Ramasse 3 (400/375-250/225 av. J.C.) correspond à une agglomération d’environ 1 ha ceinte par un rempart. Les structures dégagées visibles dans la zone de fouilles datent de cette période, à savoir une série de maisons à pièce unique s’appuyant contre un rempart a tracé en crémaillère. Le site est progressivement abandonné à partir du milieu du III° siècle.
- La Ramasse 4 (III°-IV° siècles aprés J.C.) correspond à une phase de réoccupation du site en divers points, avant d’être définitivement abandonné.
Ville moyenâgeuse ayant pris forme du XI° au XIII° siècle, protégée par une enceinte fortifiée, Clermont l’Hérault possède un patrimoine remarquable, avec 9 édifices protégés au titre des monuments. La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qualifie Clermont l’Hérault de «cité remarquable» en matière d’archéologie et de monuments historiques.
Château des Guilhem : Bâti entre le XII° et la fin du XIII° siècle, le château occupe un point stratégique sur un plateau dominant la vallée de l’Hérault, il est occupé jusqu’au XVII° siècle.
Il est mentionné pour la première fois en 1158 dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone. Il fut créé par la famille des Guilhem de Clermont au début du XII° siècle et fut la possession de cette famille jusqu’au début du XVIII° siècle.
Aimeric de Clermont, premier seigneur du nom, mentionné en 1128, prend conscience de la position éminemment stratégique du site et entreprend la construction d'un ensemble fortifié. En effet, carrefour de différentes voies de circulation, notamment vers Bédarieux et les hauts cantons, le site offre un point de vue imprenable sur toute la vallée de l'Hérault. C'est cette situation privilégiée qui propulsa l'expansion économique et démographique de Clermont l'Hérault.
Si le château ne joua aucun rôle dans l'histoire de la région, il fut néanmoins le théâtre d'une émeute en 1379 à l'occasion de troubles lors des élections consulaires. Puis en 1584, le château fut assiégé par le Duc de Montmorency et résista pendant quatre jours, durant lesquels il servit d'abri à la population.
Au début du XVIII° siècle, Guillaume Castanier d’Auriac acquiert la baronnie de Clermont et son château, abandonné depuis le milieu du siècle précédent. Il restera dans la famille jusqu’à la Révolution Française, la dernière propriétaire étant la Marquise de Poulpry, Comtesse de Clermont. Dans l’inventaire de ses biens, réalisé en 1789-1790, il est clairement mentionné qu’elle possède : « un enclos […] dans lequel enclos étais anciennement construit le château qui n’existe plus ».
Après la Révolution, le château sera vendu avec ses terres alentours, en plusieurs lots, à différents propriétaires. Selon le Cadastre Napoléonien, en 1836, le site comprend : trois vignes, un jardin, une pâture, une terre et trois étendoirs.
Au XIX° siècle, l'ensemble fut à nouveau réuni par l'abbé Saumade, un prêtre de la paroisse de Clermont-l’Hérault, pour former un parc fréquenté par les prêtres résidents dans la maison de retraite qu’il avait installée dans l'ancien monastère de Gorjan.
Après de nombreuses années d’abandon, la municipalité a racheté le château en 2020 pour le mettre en sécurité, le préserver et pouvoir le faire vivre via des festivités pour le grand public.
La réouverture du château a eu lieu le 21 juin 2021.
L’enceinte comprend huit tours semi-circulaires. La plateforme sommitale est dominée par un imposant donjon circulaire à souche carrée nommé « Tour Guilhem ». Celui-ci était adossé au logis seigneurial disparu. De l’aménagement intérieur, il reste les deux pièces du donjon et plusieurs salles souterraines. L’édifice est bâti en moyen appareil calcaire, sur le modèle des châteaux royaux de type philippien, architecture militaire développée sous le règne de Philippe Auguste.
Aujourd'hui le château des Guilhem reste le symbole de la ville.
Les remparts et les portes de la ville : Datant du XIII° siècle, les remparts de la ville sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques.
La forme circulaire des rues contournant le centre historique donne un aperçu des anciennes fortifications qui s’étendaient sur plus d’un kilomètre. Huit tours carrées ou cylindriques jalonnaient le parcours jusqu’au château des Guilhem, perché sur la colline du Puech Castel.
Les remparts étaient percés de quatre portes dont la première, la porte Saint-Paul, était située à l’entrée de la rue Fernand Pio, à côté de la fontaine du Griffe. Les trois autres portes, porte de Rougas, Portal Naou (Porte Neuve) et porte de la rue Bozène, sont encore visibles. Les habitants ne furent autorisés à ouvrir des portes et des fenêtres dans les murs d’enceinte qu’après la seconde moitié du XVIII° siècle.
Porte de Rougas : elle permet le passage vers l’ancienne voie de communication, rue de Rougas.
Sur la place de Rougas une petite fontaine, aménagée au XIX° siècle, est alimentée par l’eau de la Fontaine de la Ville toute proche.
Porte Bozène : Le passage de la cité médiévale à l’ancien faubourg de la Frégère s’opère par la Porte ouest dite « Porte Bozène », autrefois bordée d’un fossé.
Des trois portes toujours visibles, elle présente encore son aspect d’origine. Dans sa partie supérieure, on peut voir l’ouverture où passait le chemin de ronde.
Le « Portal Naou » :
Depuis Gorjan, pour accéder à l’ancienne porte nord de la ville il faut emprunter la Rue du Portail Naou. Cette rue très pentue est bordée sur le côté droit d’un jardin comprenant deux tours, vestiges de l’enceinte primitive du bourg. Depuis le Portail Naou un vaste panorama s’offre aux passants.
Église Saint-Paul : L’église Saint-Paul de Clermont est l’un des plus beaux édifices gothiques de la région. Elle a été construite entre le XIII° et le XV° siècle, à l’extérieur du mur d’enceinte.
C’est une adaptation du modèle gothique rayonnant capétien du XIII° siècle. L’édifice se distingue du gothique méridional par la présence de trois nefs, au lieu d’un vaisseau unique habituellement.
L’église est construite sur un plan basilical, six travées composées de chapelles, 48 mètres de long, 30 mètres de large et 19 de hauteur pour une surface totale de 1475 m².
Les bas-côtés sont surbaissés pour permettre l’ouverture de grandes fenêtres qui apportent de la lumière en abondance. En outre, les chapelles latérales, bâties de part et d’autre à l’extrémité des travées, et la tour-clocher saillante renforcent son aspect massif, de sorte que le plan originel, tout en largeur, forme un quasi carré.
Sa construction ne débute qu’à l’extrême fin du siècle, à la suite de l’achèvement de l’enceinte castrale, sous le règne de Brenguier Guilhem V (1275-1325).
La nef est achevée vers 1313 (date de consécration souvent citée), puis le chœur après 1325 (d’après le testament de Brenguier Guilhem V).
L’église est agrandie au XV° avec l’ajout de deux travées supplémentaires et la construction de la rosace, probablement sur le modèle de l’église Saint-Dominique, élevée entre-temps.
Cet agrandissement donne à l’édifice une ampleur inédite pour une simple église paroissiale, voire une certaine majesté, ce qui lui a valu les qualificatifs usurpés de collégiale ou même de cathédrale.
L’église connaîtra de nouvelles fortifications lors des guerres de Religion au XVI° siècle. Elle sera assiégée à plusieurs reprises, mais restera debout.
Les arcs-boutants ont été construits pour consolider la voûte mainte fois fragilisée. La façade ouest est encadrée par deux tours octogonales reliées par une galerie à mâchicoulis. La plus élevée servait de tour de guet.
Elle était reliée aux remparts par deux hauts murs percés chacun d’une porte permettant aux habitants de pénétrer dans l’église. Ces murs furent détruits en 1765.
À l’extérieur, on remarque les gargouilles et sculptures grotesques et grimaçantes qui ornent le chevet de l’église et la tour-clocher.
Le porche occidental a été construit au XVIII° siècle.
La grande rosace de huit mètres de diamètre, dont le remplage en pierre date du XV° siècle, a été restaurée en 1953, par les Frères Chigot, maîtres-verriers de Limoges. Au soleil couchant, elle crée un jeu de couleurs sur les murs et les voûtes de l’église qu’elle éclaire de façon exceptionnelle.
Le grand orgue, posé sur une tribune sous la rosace, installé au XIX° siècle, fut restauré en 1999 par la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues (Lodève). Il possède 600 tuyaux. L’orgue de chœur est une œuvre de Cavaillé-Coll, réalisé en 1856. Installé initialement dans la Cathédrale de Nîmes, il fut acquis en 1894 par l’Abbé Saumade et placé dans la chapelle au nord de l’église.
Pièce maîtresse du patrimoine de Clermont-l’Hérault, l’église est classée aux Monuments Historiques depuis l’origine du classement (1840).
Chapelle Notre Dame du Peyrou : La chapelle fut édifiée sur l'emplacement actuel en 1299.
L'entrée principale est située sur la face sud, précédée d'un petit porche voûté d'ogives. Deux arcs-boutants retombant sur de puissants culots de style néo-gothique, encadrent cette entrée.
Le chevet pentagonal est percé, sur chacune de ses faces, d'une étroite fenêtre trilobée, et rythmé de contreforts terminés par de petits pinacles dont la base est ornée d'un motif rappelant les faces latérales d'un chapiteau ionique. Cette disposition remonte au XVIII° siècle (date 1709 marquée sur un pinacle).
Au nord-est, occupant l'angle entre le chevet et la face nord, une construction ou annexe porte un petit clocher-arcade datant du XVII° ou XVIII° siècle.
Le porche ouest est fortement désaxé par rapport à la nef et ouvre sur celle-ci par une grande arcade plein cintre. Le mur dans lequel elle est percée présente un appareil qui pourrait faire remonter sa construction à une époque antérieure, peut-être au XII° siècle. L'église gothique se serait appuyée contre ce mur préexistant, ce qui expliquerait son fort désaxement.
Le porche est voûté d'ogives et semble à l'origine avoir été à l'air libre, les murs de remplissage des arcades entre les supports étant une adjonction très postérieure La nef est voûtée d'ogives quadripartites légèrement bombées, dispositif assez rare dans la région et qui rappelle les voûtes dites « angevines ».
Le chœur est couvert d'une voûte unique, décomposée en sept voûtains, cinq d'entre eux correspondant aux côtés du chevet pentagonal, les deux derniers faisant la liaison avec le système de voûtement de la nef.
À la fin du XIV° ou au début du XV° siècle, l'édifice existant fut jugé insuffisant. C'est alors que fut élevée au nord de l'église la suite de chapelles formant bas-côté.
L'édifice conserve une décoration sculptée de grande qualité dont les éléments les plus remarquables sont localisés dans les chapelles du bas-côté nord.
La Chapelle Notre Dame du Peyrou fut classée monument historique en 1979.
Église Saint-Dominique : La fondation de ce couvent de l’ordre des Dominicains, ou ordre des Prêcheurs, a été inspirée par l’évêque de Lodève, Jacques de Cabrerets de Concots (1318-1322), ayant lui-même appartenu à cet ordre. L'estime de sa vertu a conduit le pape Jean XXII à le choisir comme directeur de conscience avant qu'il le préconise comme évêque de Lodève et le sacre en 1318. Une bulle du pape Jean XXII datée du 14 février 1317 a créé vingt couvents de l'ordre des Prêcheurs, dont celui de Clermont-l'Hérault. Pour permettre sa construction, Béranger VI de Guilhem, baron de Clermont, avait déjà offert le terrain sur lequel s’éleva l’église, le couvent et ses importantes dépendances, soit la totalité des terres longeant le ruisseau le Rhônel. La construction est décidée le 17 avril 1321 et la première pierre de fondation est posée quatre jours plus tard. Des dons financiers importants, dont ceux d'Arnaud de Lauzières, ont permis un avancement rapide des travaux. En 1356, la construction de l'abside et de quatre travées de la nef sont terminés. Les incursions et pillages des grandes compagnies et des troupes du Prince Noir ont conduit à fortifier l'église. Deux tourelles sont élevées de chaque côté de la façade occidentale vers 1360. Les deux travées ouest ne sont couvertes qu'à la fin du XIV° siècle, et des chapelles sont construites le long du flanc nord. Les chapelles disposées sur le flanc sud ont été construites un peu plus tard. Le portail à trumeau ouest a été construit au XV° siècle.
La rapidité et l'ampleur du bâtiment implanté près de la collégiale Saint-Paul qui est encore en construction au moment où on entreprend d'édifier cette église aussi vaste, peut surprendre. Cette entreprise intervient au moment où il y a un conflit entre les barons de Clermont et les consuls de la ville. Les barons veulent supprimer le consulat. Ils aident à l'édification du couvent. Au même moment, la collégiale Saint-Paul est réalisée avec l'appui des consuls. La dimension de l'église laisse penser que les promoteurs de cette construction souhaitaient qu'une grande partie de la population y suive les offices au lieu d'aller à la collégiale.
Pendant les guerres de Religion le couvent a été dévasté et incendié par les protestants en 1568 puis reconstruit et démoli en 1588. L'église, malgré des dommages au clocher et aux tours de la façade, était à peu près intacte.
En 1594, le réformateur dominicain Sébastien Michaëlis a choisi ce couvent dévasté « pour y faire revivre l’observance régulière ». Le couvent est reconstruit. Les parties hautes de l'église sont consolidées. Les voûtes sont reconstruites vers 1665-1666 comme en témoignent les armoiries sculptées sur les clés de voûtes, et les fenêtres sont réparées. Dans le bourg, dont la majorité de la population est huguenote, les frères ont appliqué la réforme de Michaelis destinée à reconstruire les communautés catholiques clermontaises par le prêche et en ramenant la population vers « le chemin des sacrements, de la pénitence et de l’Eucharistie ». Les Dominicains donnent des cours au petit collège de Clermont-l'Hérault.
Pendant la Révolution française, le couvent est vendu comme bien national en 1791. L’église est transformée en salle de réunion politique et en magasin de salpêtre. Après l’achat du couvent par la commune, l’ancienne église a été utilisée comme établissement d'enseignement.
Une confrérie de pénitents bleus s’est installée dans une des chapelles de l’ancienne église de 1808 à 1905. L’action de ce groupe très actif a marqué suffisamment la population clermontaise pour que l'origine et le nom de l'église soient oublié et que le lieu soit couramment désigné comme Les Pénitents.
L'église a servi de marché ouvert pendant la Seconde Guerre mondiale, puis a reçu les ateliers municipaux. Après sa restauration, elle est devenue un espace polyvalent. Le portail à trumeau a disparu quand l'église a été transformée en garage municipal.
Chapelle Gorjan : Gorjan est le nom de l’une des trois collines qui entourent la ville.
Au début du XIV° siècle, dans l’ancienne église de la paroisse de Saint-Étienne de Gorjan, le monastère des Bénédictines du même nom est installé. Au cours des Guerres de Religions (au XVI° siècle), le monastère est dévasté obligeant les religieuses à fuir la ville. Elles y reviendront quelques années plus tard, mais s’installeront cette fois-ci à l’abri du rempart de la ville, au pied du château féodal, dans le quartier du Pioch.
Le nouvel établissement, comportant un monastère et une église, gardera toutefois le nom de Gorjan. À la Révolution Française, l’église et le monastère sont déclarés « Bien National » et vendus à divers propriétaires. Au XIX° siècle deux abbés les rachètent. L’ancienne église devint une chapelle, l’ancien monastère la « Maison de Retraite Diocésaine de Notre-Dame de Gorjan » accueillant des prêtres âgés ou infirmes du Diocèse de Montpellier jusqu’en 1951. Aujourd’hui, la chapelle désaffectée est un bien communal et la maison de retraite une copropriété d’appartements.
Oppidum de La Ramasse : Il a été découvert en 1980 par les équipes du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais (G.R.E.C.). Il a fait l’objet de fouilles archéologiques entre 1983 à 1990 sous la direction de Dominique Garcia et Daniel Orliac.
Celles-ci ont permis de mettre en évidence un habitat protohistorique et gallo-romain tardif. Quarante stèles ont été également trouvées en réemploi dans la muraille.
Il constitue la première agglomération gauloise de Clermont, précédant l’agglomération antique de Peyre-Plantade dans la plaine, le long de la voie romaine, et la ville actuelle fondée au Moyen Âge au pied du château seigneurial des Guilhem.
L’oppidum est situé sur le sommet de La Ramasse qui domine à 257 metres d’altitude la ville de Clermont-l’Hérault. Le gisement s’étend sur plus de 5 hectares, mais seule une partie a été fouillée sur environ un demi-hectare.
Son importance est prouvée notamment par les contacts commerciaux établis entre les populations locales et les colons grecs de l’emporion d’Agde, révélés par la découverte de céramique.
Quatre phases d’occupations ont été identifiées par les archéologues (Dominique Garcia) : - La Ramasse 1 (530-500 av. J.-C.) semble correspondre à une agglomération d’assez large étendue (5 ha) occupant le sommet et les versants sud et est de la colline. A priori non défendue par une enceinte, elle regroupait des habitations en matériaux périssables (cabanes).
- La Ramasse 2 (500-400/375 av. J.C.) correspond à une phase de déclin du site pendant environ un siècle. Durant cette période, l’habitat semble se réduire en surface. Aucun vestige n’a été mis au jour.
- La Ramasse 3 (400/375-250/225 av. J.C.) correspond à une agglomération d’environ 1 ha ceinte par un rempart. Les structures dégagées visibles dans la zone de fouilles datent de cette période, à savoir une série de maisons à pièce unique s’appuyant contre un rempart a tracé en crémaillère. Le site est progressivement abandonné à partir du milieu du III° siècle.
- La Ramasse 4 (III°-IV° siècles aprés J.C.) correspond à une phase de réoccupation du site en divers points, avant d’être définitivement abandonné.
Clermont-l'Hérault
La commune de Clermont-l'Hérault est occupée depuis la Protohistoire : durant l'âge du fer (VIII°–II° siècle avant J.-C.), Clermont constitue avec « La Ramasse » l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne.
La ville actuelle est une création d’origine médiévale.
Elle est située à un emplacement stratégique, au carrefour de voies de communication, d’une part entre le Massif Central et le littoral, et d’autre part entre la vallée du Rhône et la vallée de la Garonne (chemin de Vieille-Toulouse).
Période antique : Les premières traces d’occupation ont été mises au jour sur la colline de la Ramasse, où a été découvert un oppidum gaulois, daté entre le VI° et le III° siècle avant notre ère. Il a été démontré que les populations locales commerçaient avec les colons grecs d’Agde. Clermont constitue avec « La Ramasse » l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne
Au Ier siècle avant J.-C., les Romains s’installent dans la plaine sur le site de Peyre-Plantade (le long de l’actuelle autoroute A75), en limite des cités de Béziers et de Lodève.
Cette « pierre plantée » indique l’existence d’un carrefour routier. Durant l’Antiquité, le territoire de Clermont était traversé par la voie romaine dite de « Cessero » à « Segodunum » (de Saint-Thibéry à Rodez), qui drainait un important trafic de marchandises et de bestiaux.
Il existait alors une agglomération principale de cinq à six hectares ainsi qu'une zone habitée périphérique de 12 hectares. Les vestiges d'un établissement thermal ont été mis au jour par les équipes de l’Inrap.
Dans la périphérie de l’agglomération de Peyre-Plantade, les archéologues ont repéré plusieurs villas : à l’Estagnol (mosaïques) et autour de la colline de Gorjan (statuette de Diane, conservée au Musée Languedocien de Montpellier).
Période médiévale : La ville actuelle de Clermont-l’Hérault a été fondée au début du XII° siècle par une puissante famille aristocratique : les Guilhem, eux-mêmes issus du lignage carolingien des Deux Vierges.
Un acte du Cartulaire de Gellone, daté d’environ 1140, mentionne pour la première fois Clermont en tant que ville et marché. Il souligne sa vocation commerciale « via publica mercatorum Claromontensium euntium ad Ginnac » (le chemin public des marchands de Clermont allant à Gignac) grâce à sa situation géographique idéale pour le développement d’un commerce local.
Le premier château et la première église Saint-Paul sont bâtis à la même époque. À la fin du XII° siècle, le seigneur Aimeric II de Clermont est l’un des plus puissants de la région. Il épouse une fille de Guilhem VII de Montpellier et devient un des fidèles du comte de Toulouse Raymond VI.
Même si la croisade contre les Albigeois ébranle leur pouvoir, les Guilhem de Clermont parviennent à conserver leurs domaines. Néanmoins, ils doivent se soumettre aux évêques de Lodève qui imposent progressivement leur suzeraineté sur Clermont au XIII° siècle (à force d’excommunications !!!).
À partir de 1250, Clermont se reconfigure avec la transformation du château et l’édification de la ceinture de remparts et de tours. La ville connaît une certaine prospérité avec la production de draps, son marché et une foire annuelle.
Sur les berges du Rhône, s’installent des moulins à blé, des moulins drapiers et des tanneries.
Le chantier de l’église Saint-Paul actuelle, située hors les murs, s’ouvre vers 1275 et s’étalera durant 150 ans.
Dès la fin du XIII° siècle, la ville s’accroît au-delà de son enceinte, autour des établissements monastiques : Bénédictines de Gorjan (à l’écart de la ville, à l’actuel hôpital), et Dominicains (près de l’église Saint-Paul, sur les berges du Rhônel).
Les habitants obtiennent des seigneurs au XIII° siècle des franchises, qu’ils perdent en 1242 à la suite d’une révolte, avant de les retrouver en 1347 (Transaction).
Le centre ancien conserve encore quelques immeubles édifiés au cours des XIV° et XV° siècles à l’abri des remparts (Hôtels rues Bozène et Filandière), témoignant de la prospérité économique de la ville, de même que l’achèvement de la construction de la nouvelle église Saint-Paul avec sa grande rosace unique en Languedoc (1424).
Période moderne : Au XVI° siècle, Clermont-l’Hérault est le théâtre d’affrontements entre catholiques et protestants.
Pendant les guerres de Religion, l’église Saint-Paul est fortifiée, tandis que les couvents des Dominicains et des Bénédictines de Gorjan sont ruinés. La seigneuresse de Clermont, Aldonce de Bernuy, se convertit au calvinisme et Clermont devient place de sûreté au moment de l’Édit de Nantes.
Au XVII° siècle, l’industrie drapière devient prédominante avec de riches marchands fabricants commerçant avec les Échelles du Levant. Colbert encourage la création de la manufacture royale de Villeneuve-les-Clermont (Villeneuvette) en 1673. Quelques manufactures s’établissent le long du ruisseau du Rhônel, ainsi que de nombreuses tanneries (principalement rue des Calquières).
Cet essor économique est favorisé par l’amélioration des voies de communication (route entre Pézenas et Lodève au XVIII° siècle, Canal du Midi…).
Cette prospérité est perceptible par la construction de quelques belles demeures bourgeoises (Hôtel Martin, Hôtel dit « des Jacobins », maisons rue Liberté et rue Frégère…).
Période contemporaine : Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société des amis de la liberté », créée en décembre 1790 et par réaction, une société contre-révolutionnaire se constitue en juillet 1791.
Au XIX° siècle, la ville connaît son apogée commercial et industriel basé sur le textile.
Les manufactures sont transformées en usines modernisées grâce aux machines à vapeur et aux métiers mécaniques. Cette industrie enrichit une bourgeoisie dynamique (familles Maistre, Delpon, Bruguière, Boissière, Verny, Ronzier Joly…).
La ville connaît alors de nombreux aménagements et embellissements, comme la percée de nouvelles rues et de promenades (rue René-Gosse, Allées Salengro, rues Lamartine, Michelet, Bara, Boulevard Gambetta…).
Avec l’arrivée du chemin de fer (construction de la gare en 1863), le négoce des vins et autres denrées se développe à son tour.
Fin XIXe siècle, Clermont s’étend vers l’est et le quartier de la gare devient le moteur économique de la ville. En témoignent quelques édifices de grands négociants : les établissements Lacombe, Salasc, Vernazobres…
Avec le déclin de l’industrie, la commercialisation des vins et du raisin de table (chasselas) occupe une grande place dans l’économie locale jusqu’aux années 1980, offrant des débouchés à une population des petits propriétaires exploitants53.
Malgré la fin des activités drapières (années 1930), la ville reste un bourg-centre commercial important avec son marché hebdomadaire du mercredi.
La modernisation des équipements se prolonge tout au long du XX° siècle (l’adduction d’eau, l’arrivée du gaz puis de l’électricité et l’assainissement).
La ville ne cesse de s’étendre depuis la seconde moitié du XX° siècle avec l’apparition de nouveaux quartiers résidentiels (Cité Molinier, Quartier du Souc, de Bézerac, Fontenay, Oratoire, Fontainebleau…) et de zones industrielles et commerciales (Le Souc, Tanes Basses, Salamane).
Cette croissance démographique importante est liée à la proximité de la ville avec des grands axes de communication (A 75) et l’influence de l’aire urbaine de Montpellier qui lui permettent de se développer économiquement.
Les sites touristiques des alentours (Lac du Salagou, Cirque de Mourèze, ancienne manufacture de Villeneuvette…) participent également à ce développement.
Elle est située à un emplacement stratégique, au carrefour de voies de communication, d’une part entre le Massif Central et le littoral, et d’autre part entre la vallée du Rhône et la vallée de la Garonne (chemin de Vieille-Toulouse).
Période antique : Les premières traces d’occupation ont été mises au jour sur la colline de la Ramasse, où a été découvert un oppidum gaulois, daté entre le VI° et le III° siècle avant notre ère. Il a été démontré que les populations locales commerçaient avec les colons grecs d’Agde. Clermont constitue avec « La Ramasse » l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne
Au Ier siècle avant J.-C., les Romains s’installent dans la plaine sur le site de Peyre-Plantade (le long de l’actuelle autoroute A75), en limite des cités de Béziers et de Lodève.
Cette « pierre plantée » indique l’existence d’un carrefour routier. Durant l’Antiquité, le territoire de Clermont était traversé par la voie romaine dite de « Cessero » à « Segodunum » (de Saint-Thibéry à Rodez), qui drainait un important trafic de marchandises et de bestiaux.
Il existait alors une agglomération principale de cinq à six hectares ainsi qu'une zone habitée périphérique de 12 hectares. Les vestiges d'un établissement thermal ont été mis au jour par les équipes de l’Inrap.
Dans la périphérie de l’agglomération de Peyre-Plantade, les archéologues ont repéré plusieurs villas : à l’Estagnol (mosaïques) et autour de la colline de Gorjan (statuette de Diane, conservée au Musée Languedocien de Montpellier).
Période médiévale : La ville actuelle de Clermont-l’Hérault a été fondée au début du XII° siècle par une puissante famille aristocratique : les Guilhem, eux-mêmes issus du lignage carolingien des Deux Vierges.
Un acte du Cartulaire de Gellone, daté d’environ 1140, mentionne pour la première fois Clermont en tant que ville et marché. Il souligne sa vocation commerciale « via publica mercatorum Claromontensium euntium ad Ginnac » (le chemin public des marchands de Clermont allant à Gignac) grâce à sa situation géographique idéale pour le développement d’un commerce local.
Le premier château et la première église Saint-Paul sont bâtis à la même époque. À la fin du XII° siècle, le seigneur Aimeric II de Clermont est l’un des plus puissants de la région. Il épouse une fille de Guilhem VII de Montpellier et devient un des fidèles du comte de Toulouse Raymond VI.
Même si la croisade contre les Albigeois ébranle leur pouvoir, les Guilhem de Clermont parviennent à conserver leurs domaines. Néanmoins, ils doivent se soumettre aux évêques de Lodève qui imposent progressivement leur suzeraineté sur Clermont au XIII° siècle (à force d’excommunications !!!).
À partir de 1250, Clermont se reconfigure avec la transformation du château et l’édification de la ceinture de remparts et de tours. La ville connaît une certaine prospérité avec la production de draps, son marché et une foire annuelle.
Sur les berges du Rhône, s’installent des moulins à blé, des moulins drapiers et des tanneries.
Le chantier de l’église Saint-Paul actuelle, située hors les murs, s’ouvre vers 1275 et s’étalera durant 150 ans.
Dès la fin du XIII° siècle, la ville s’accroît au-delà de son enceinte, autour des établissements monastiques : Bénédictines de Gorjan (à l’écart de la ville, à l’actuel hôpital), et Dominicains (près de l’église Saint-Paul, sur les berges du Rhônel).
Les habitants obtiennent des seigneurs au XIII° siècle des franchises, qu’ils perdent en 1242 à la suite d’une révolte, avant de les retrouver en 1347 (Transaction).
Le centre ancien conserve encore quelques immeubles édifiés au cours des XIV° et XV° siècles à l’abri des remparts (Hôtels rues Bozène et Filandière), témoignant de la prospérité économique de la ville, de même que l’achèvement de la construction de la nouvelle église Saint-Paul avec sa grande rosace unique en Languedoc (1424).
Période moderne : Au XVI° siècle, Clermont-l’Hérault est le théâtre d’affrontements entre catholiques et protestants.
Pendant les guerres de Religion, l’église Saint-Paul est fortifiée, tandis que les couvents des Dominicains et des Bénédictines de Gorjan sont ruinés. La seigneuresse de Clermont, Aldonce de Bernuy, se convertit au calvinisme et Clermont devient place de sûreté au moment de l’Édit de Nantes.
Au XVII° siècle, l’industrie drapière devient prédominante avec de riches marchands fabricants commerçant avec les Échelles du Levant. Colbert encourage la création de la manufacture royale de Villeneuve-les-Clermont (Villeneuvette) en 1673. Quelques manufactures s’établissent le long du ruisseau du Rhônel, ainsi que de nombreuses tanneries (principalement rue des Calquières).
Cet essor économique est favorisé par l’amélioration des voies de communication (route entre Pézenas et Lodève au XVIII° siècle, Canal du Midi…).
Cette prospérité est perceptible par la construction de quelques belles demeures bourgeoises (Hôtel Martin, Hôtel dit « des Jacobins », maisons rue Liberté et rue Frégère…).
Période contemporaine : Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société des amis de la liberté », créée en décembre 1790 et par réaction, une société contre-révolutionnaire se constitue en juillet 1791.
Au XIX° siècle, la ville connaît son apogée commercial et industriel basé sur le textile.
Les manufactures sont transformées en usines modernisées grâce aux machines à vapeur et aux métiers mécaniques. Cette industrie enrichit une bourgeoisie dynamique (familles Maistre, Delpon, Bruguière, Boissière, Verny, Ronzier Joly…).
La ville connaît alors de nombreux aménagements et embellissements, comme la percée de nouvelles rues et de promenades (rue René-Gosse, Allées Salengro, rues Lamartine, Michelet, Bara, Boulevard Gambetta…).
Avec l’arrivée du chemin de fer (construction de la gare en 1863), le négoce des vins et autres denrées se développe à son tour.
Fin XIXe siècle, Clermont s’étend vers l’est et le quartier de la gare devient le moteur économique de la ville. En témoignent quelques édifices de grands négociants : les établissements Lacombe, Salasc, Vernazobres…
Avec le déclin de l’industrie, la commercialisation des vins et du raisin de table (chasselas) occupe une grande place dans l’économie locale jusqu’aux années 1980, offrant des débouchés à une population des petits propriétaires exploitants53.
Malgré la fin des activités drapières (années 1930), la ville reste un bourg-centre commercial important avec son marché hebdomadaire du mercredi.
La modernisation des équipements se prolonge tout au long du XX° siècle (l’adduction d’eau, l’arrivée du gaz puis de l’électricité et l’assainissement).
La ville ne cesse de s’étendre depuis la seconde moitié du XX° siècle avec l’apparition de nouveaux quartiers résidentiels (Cité Molinier, Quartier du Souc, de Bézerac, Fontenay, Oratoire, Fontainebleau…) et de zones industrielles et commerciales (Le Souc, Tanes Basses, Salamane).
Cette croissance démographique importante est liée à la proximité de la ville avec des grands axes de communication (A 75) et l’influence de l’aire urbaine de Montpellier qui lui permettent de se développer économiquement.
Les sites touristiques des alentours (Lac du Salagou, Cirque de Mourèze, ancienne manufacture de Villeneuvette…) participent également à ce développement.