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Mise à jour du 22/08/2024

Castillon-du-Gard

Saint Caprais : Louis III l'Aveugle, roi de Provence, plus tard roi d'Italie et empereur d'Occident aurait fait don de la chapelle de Castillon-du-Gard à l'évêque d'Uzès en 893/896. Elle fut pendant des siècles un lieu de pèlerinage réputé pour les miracles qui s'y accomplissaient. Nous en trouvons vraisemblablement une trace dans l'inscription latine, datée de 1765, que l'on peut lire sur le sol de cette chapelle, devant l'autel. Le texte, tiré de l'évangile selon St - Mathieu (11,5), est un fragment de la réponse adressée par Jésus aux envoyés de St - Jean - Baptiste qui lui demandent s'il est vraiment le Messie : "Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux se purifient". Cette chapelle dépendrait d'un couvent détruit.

La légende de Saint Caprais : Les ouvrages qui traitent de la vie et du culte des saints connaissent deux Caprais - en latin Caprasius, dérivé de Capra (chèvre). L'un, dont on célèbre la fête le 20 Octobre, est né à Agen. Pour fuir la persécution, il se cacha dans une grotte aux environs de cette ville. Mais, apprenant avec quel courage la future Sainte Foy avait supporté le martyre, il se livra aux romains. On dit qu'il refusa d'offrir un sacrifice à Diane, ce pour quoi le préfet des Gaules le condamna à mort. Il fut décapité en 287. Au V° siècle, Dulcide, évêque d'Agen, fit bâtir une église en son honneur. Plus tard fut édifiée une église plus importante, dont les travaux, commencés au XI° siècle, ne prirent fin qu'au XVI°. C'est l'actuelle cathédrale Saint-Caprais

L'autre Caprais - dont le nom s'écrit aussi Capraise, Caprés ou Capres - a sa fête le 1er Juin. On l'appelle parfois, pour le distinguer du précédent, Caprais de Lérins. En effet, après avoir distribué ses biens aux pauvres et vécu quelques années en ermite dans les Vosges, il s'installa dans les îles de Lérins, dont il fit un foyer de vie religieuse. Il s'associa avec un jeune seigneur dont il était le directeur spirituel, Honorat - qui fut plus tard évêque d'Arles et qui donna son nom à l'une des îles de Lérins, pour fonder, au début du V° siècle, le monastère de Lérins, le plus ancien monastère de l'occident, célèbre pendant tout le Moyen Age par le savoir et la vertu de ses dirigeants. Après avoir fait avec Honorat un voyage dans le sud de l'Egypte pour s'initier à l'existence que menaient les moines de la Thébaïde, Caprais revint à Lérins, où il mourut en 430. Dans toute la France, on vit en lui un guérisseur des maladies nerveuses et des rhumatismes, et de nombreux édifices religieux lui furent dédiés.
Saint Christophe : L'église St-Christophe est implantée au sein d'un ancien prieuré, dont la première mention semble remonter à 1276. L'historien remoulinois, G. Charvet, précise : "... les bâtiments ruinés attenant à la chapelle rurale de St-Christophe de Castillon-du-Gard, étaient le siège d'une préceptorie de la milice du Temple". ..."Après la disparition de l'ordre des Templiers, St-Christophe, devenu prieuré rural, dépendit du prieuré conventuel de St-Pierre de Pont-St-Esprit, de l'ordre de Cluny". Plusieurs mentions attestant l'existence d'un seul prieur, pour Connaux et Castillon, sont établies en 1338, 1489, et 1543. Les deux prieurés fournissent un revenu au camérier du monastère de Pont-St-Esprit, puis à partir de 1543, à la mense monacale (c'est à dire aux moines). L'abandon du site pourrait remonter aux guerres de religion selon les historiens locaux.

La légende de Saint Christophe : Selon la légende dorée, le héros est un géant païen, d'origine cananéenne, nommé Offerus ou Offro, Adokimus ou encore Reprobus avant son baptême. Il veut servir le plus grand prince du monde. Il quitte le service du roi des Canaans, lorsque celui-ci refuse de lui expliquer pourquoi il fait le signe de croix chaque fois que son jongleur nomme le Diable. Reprobus en conclut que Satan est plus puissant que le roi, et s'en va à sa recherche. Il rencontre une troupe de soldats, dont le chef se déclare être le Diable, et Reprobus se met à son service. Mais une fois encore, il est vite déçu. Un jour, le Diable lui demande de faire un grand détour afin d'éviter une croix dressée à un carrefour. Reprobus interroge le Diable sur ce comportement inattendu, et enfin, après un premier refus celui-ci lui raconte la vie du Christ. Sur ce, Reprobus se met à chercher Jésus. Il rencontre un ermite du nom de Babylas, qui lui conseille d'abord de prier et de jeûner, mais puisque Reprobus, qui n'est pas encore chrétien, ne comprend rien à ces coutumes, l'ermite lui promet qu'il verra le Christ, s'il s'installe près de la rivière pour aider les voyageurs et les pèlerins à traverser. Reprobus accomplit avec succès son travail charitable jusqu'au jour où il entend la voix mystérieuse d'un enfant. A deux reprises, il entend la voix, sans pourtant trouver l'enfant. La troisième fois, il voit un enfant, qui lui demande de traverser. Il monte sur les épaules du géant qui commence la traversée. Mais à mesure qu'ils s'approchent de l'autre rive, le poids du passager devient de plus en plus lourd. Enfin, Reprobus après de grands efforts, gagne la terre ferme; à bout de forces, il demande à l'enfant qui il est. L'enfant lui répond qu'il est Dieu, et que Reprobus a porté le poids de tout le monde. Dieu prouve son identité au moyen d'un miracle : il fait fleurir le bâton dont Reprobus se servait en transportant les voyageurs. (C'est probablement ici que Reprobus est baptisé et renommé Christophe, c'est à dire porteur du Christ). Le lendemain, Christophe se dirige vers Samos en Lycie, cherchant à répandre le message chrétien. Il apprend miraculeusement la langue du pays, et convertit des milliers de païens. Le bruit de son succès arrive au roi Dagnus, qui décide de l'emprisonner. Deux armées de chevaliers sont chargés de l'arrêter, mais ils sont tellement impressionnés par son physique et par ses sermons, qu'ils se convertissent. Finalement Christophe se rend volontairement à Dagnus. Avant d'être mis à mort, le saint aurait été tenté par deux prostituées, Nicée et Aquiline, qu'il aurait ensuite converties. Christophe est emprisonné par l'empereur, et torturé. Lorsque les archets lâchent leurs flèches, Christophe n'est pas blessé. Ce sont les archers mêmes qui sont tués par leurs propres flèches; de plus l'empereur lui-même est blessé à l'oeil. Dagnus, suivant les instructions de Christophe, le décapita et se lava l' œil du sang du martyr. L'empereur est guéri et devient tout de suite chrétien.

Plusieurs corporations l'ont choisi comme patron : il était - patron des enfants, dans le Piémont, pour ceux qui ne marchent pas ou dont la croissance et retardée - patron des sociétés de tempérance - patron des portefaix à Tolède, des forts de halles, des scieurs de long, des charpentiers, des débardeurs, des porteurs de grains, des arbalétriers et tous métiers de force - patron des fruitiers - patrons des mariniers - patrons des villes et villages périlleux et surtout patrons des voyageurs et pèlerins.


Blazon Avant la fondation du village de Castillon, différentes occupations humaines ont été reconnues. La plus ancienne trace d'occupation humaine daterait du Paléolithique Supérieur (Magdalénien -16000/-10000) trouvée sur le site de Fontgrasse entre Castillon et Vers (fouillée par F. Bazile dans les années 1980). Durant le Néolithique, une importante "station" aurait été découverte sur le plateau de Castillon dans les années 1910. Pour cette même période, une grotte (aux Escaravassons) datant du Fontbouisse a été fouillée en 1975 et a livré un abondant matériel. Les prospections pédestres révèlent que la plaine est également occupée. Une dizaine de "sites" ont été ainsi repérés. L'Age du Fer et la période républicaine semblent moins présents. Les sites actuellement découverts sont de petites dimensions cependant une possible agglomération existait vraisemblablement sur le versant ouest du relief de Castillon. En revanche, le Haut et Bas-Empire sont des périodes bien représentés avec la mise en place de deux villae importantes (La Gramière, La Croix de Fenouillet); des occupations plus modestes (habitats, bâtiments annexes, atelier...) sont connues. Enfin, durant le haut Moyen Age, deux hameaux se développent avec la création des chapelles de St Caprais et St Christophe.

La première mention du village de Castillon du Gard remonte à 1207. Le site est signalé comme un castrum, (Castrum Castelione) c’est à dire un lieu fortifié. En 1211, on apprend que Castillon constituait une possession de l’église d’Uzès. La Seigneurie du lieu appartenait au Prévôt de la cathédrale d’Uzès, qui possédait à Castillon une maison défendue par une herse. Ne nous sont parvenus de cette agglomération primitive que quelques traces : la chapelle située au nord-ouest, probablement aussi la porte située à l’est (le portalet). Le site de Castillon était défendu par un rempart dont des tronçons sont conservés sur la façade orientale du village. Le tronçon sud du rempart a complètement disparu, mais son tracé correspondait à peu près à celui des façades des maisons qui bordent au nord la place du village.

La population s’est rapidement concentrée dans le village, vidant les deux hameaux de la plaine, Saint-Caprais et Saint-Christophe, de l’essentiel de leurs habitants. Au XIV° siècle, il ne semble plus y avoir d’habitations autour de Saint-Caprais, tandis que Saint-Christophe est occupé par une communauté religieuse. Les textes gardent la mémoire de querelles qui ont pu exister à cette époque entre Castillon et les communautés environnantes. Ainsi en 1307, les consuls de Castillon portent plainte au sénéchal de Beaucaire contre le viguier de Valliguières qui leur avait fait saisir plusieurs charges de sel.

Le XIV° siècle a été comme dans tout le Languedoc une période difficile. A la guerre contre les Anglais (guerre de Cent Ans), s’ajoutent les brigandages des « routiers » et la Peste Noire, qui a décimé au milieu du siècle une part importante de la population. C’est dans cette situation misérable que les Castillonnais se révoltent à la fin du XIV° siècle contre des collecteurs d’impôts envoyés par le sénéchal de Beaucaire.

Au XVI° siècle, les Guerres de religion eurent des répercussions très importantes sur le village. Les Catholiques et les Protestants se disputent âprement le site stratégique de Castillon. Les protestants s’en emparent en 1568. En 1570, il est repris par l’amiral de Coligny (parti catholique). Les protestants d’Uzès le reprirent le 27 mai 1575, mais les Catholiques s’en emparèrent à nouveau au mois de mars 1580. En 1626-28, Castillon tombe entre les mains du Duc de Rohan qui démantèle le village et ses fortifications. Les murs d’enceinte du village seront cependant réparés un siècle plus tard, en 1720, à la demande des consuls du village.

Au milieu du XIX° siècle, l’accroissement de la population nécessita la construction d’une nouvelle église. Sa construction s’acheva en 1865. Située au sud-ouest du vieux village, elle mélange des influences romanes et gothiques. Peu de temps après, le village fut durement touché par le phylloxera, qui détruisit une partie du vignoble.

La commune a été occupée par les troupes allemandes durant la seconde Guerre Mondiale. Ils avaient établi leur quartier général, non loin de Castillon, au Château de Saint-Privat. Un poste radio émetteur était installé près de l’ancien Moulin à vent, ainsi qu’un dépôt d’armes dans les garrigues, à l’ouest du village. A la libération, le village échappa de peu à la destruction. En effet, les Allemands avaient prévu de faire sauter le dépôt d'armes. Les fils qui reliaient les îlots de munitions furent heureusement sectionnés par des Résistants.
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