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Mise à jour du 22/08/2024

Carcassonne

Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Carcassès, un pays centré sur la ville de Carcassonne, entre les prémices du Massif Central et les contreforts pyrénéens. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le canal du Midi, l'Aude, le Fresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Bazalac, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Fount Guilhen et par divers autres petits cours d'eau.

Vue Carcassonne depuis la cité

La fontaine de Neptune, place Carnot La bastide Saint-Louis Plus communément appelée « ville basse », elle est le centre marchand et résidentiel de Carcassonne. C'est Louis IX (Saint Louis) qui autorise la construction en 1247 d'un bourg sommairement fortifié pour loger les carcassonnais. L’enceinte longue de 2 800 m qui entoure la ville est construite de 1355 à 1359, sous les ordres du comte d’Armagnac. La ville basse fut saccagée par Édouard de Galles, le Prince Noir, en 1355. En 1539, la bastide fut modifiée et prit son aspect actuel.

La bastide Saint-Louis était entourée de remparts, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges, notamment à l'est de la ville, les remparts du bastion. Le plan de la ville basse est un plan en damier centré sur la place Carnot. Les rues étroites se coupent à angle droit et courent d'un bout à l'autre de la ville, plan typique des bastides du sud de la France. Ce découpage permettait aux défenseurs du Moyen Âge de parcourir sans obstacle la ville à cheval afin de défendre les remparts attaqués. Au centre de la ville se trouve la place Carnot, anciennement dénommée « place aux herbes » qui est encore aujourd'hui la place du marché. Vers la fin du XVI° siècle, les murailles sont renforcées de quatre bastions : le bastion Saint-Martin, le bastion du Calvaire, le bastion de Montmorency et le bastion de la Tour Grosse ou des Moulins. Ces travaux interviennent durant les guerres de religion afin de renforcer les protections de la ville basse.

La bastide est constituée en partie de rues piétonnières ou semi-piétonnières possédant de nombreux commerces.

L'enceinte de la ville basse aurait été construite entre 1355 et 1359, sous les comtes d'Armagnac. Son pourtour était de 2.800 mètres. Aux angles s'élevaient des tours rondes. La construction des bastions daterait de la fin du XVI° siècle, lors des guerres de Religion.

Porte monumentale des Jacobins La Porte monumentale des Jacobins : Dernier vestige des quatre portes ouvertes dans les murs des fortifications qui ceinturaient la ville basse, construits de 1355 à 1359. La porte fut reconstruite dans son état actuel sur son emplacement primitif en 1779. Quatre projets furent soumis à l'examen des Maire, consuls et Procureur du Roi auxquels le Conseil avait adjoint MM. Siman, Alibert et Pech. La préférence fut donnée le 12 février 1778 sur le rapport de M. le Maire Dupré, à l'un des plans présentés par M. Dalbeau, architecte et Inspecteur de Ville. L'adjudication eut lieu le 8 mai suivant en faveur du sieur Pagnon de Saint-Paul de Fenouillet, sous le cautionnement des sieurs Pierre et Hugues Bernard, maçons et tailleurs de pierre de Voisins. La dépense avait été évaluée à la somme de 8.238 livres. L'armorial ne fut pas compris dans cette adjudication, le Conseil s'étant réservé de le confier à tel ouvrier qui lui paraîtrait le plus capable. À la suite d'un concours, le sieur Parant, sculpteur de Carcassonne, s'obligea le 27 septembre 1779 à l'exécuter pour la somme de 400 livres. L'écusson extérieur portant les armes du Roi avait 10 pieds de haut sur 9 de large, les cordons de Saint-Louis et de Saint-Michel y étaient sculptés. L'encadrement était formé par des branches de laurier qui durent être substituées aux palmes qui figuraient dans le projet primitif Celui de l'intérieur, un peu moins grand, était aux armes de la Ville, surmontées d'une couronne de comte entourée de branches de lauriers. Les écussons sont effacés aujourd'hui.

Bastion Saint-Martial Bastion Saint-Martial : Au nord de la ville-basse, proche des remparts du XVI° siècle passait jadis la route des postes (actuel boulevard Omer Sarraut). Elle longeait un vaste terrain limité par le coteau de Grazailles. Cet espace désigné sous le nom de Saint-Martial était divisé en plusieurs parcelles appartenant à plusieurs propriétaires.
La partie ouest servit quelques années de cimetière à la fin du XVIII° siècle.
Le creusement de la déviation du Canal du Midi, la construction du port entouré d’un large mur en pierre de taille et le magnifique Pont Marengo allaient changer profondément la physionomie des lieux, après l’inauguration du 31 mai 1810 des travaux d’embellissement des abords furent envisagés, ceux en particulier concernant l’aménagement d’une place.
Sous la Restauration fut envisagé un projet d'édification d'un abattoir en bordure de la route royale et d'un lavoir public accolé à l'oreillon du bastion. En 1878 fut décidée la construction d'une école laïque de garçons sur la promenade publique proche du Bastion. L'établissement scolaire dénommé " école du Bastion " fut livré en 1879. En 1905, le conseil municipal envisagea le percement de la rue du Mail (rue Jules Sauzède). Une partie du bastion fut détruite, la fontaine dite " de l'artichaud " subit le même sort. Ce quartier conserva longtemps le nom de quartier de "l'artichaud". En 1923, des travaux d'agrandissement de l'école du Bastion furent entrepris et ce qui restait du flanc et de l'oreillon ouest de l'ouvrage de défense fut démoli. En 1999, la Ville a entrepris des travaux pour remettre en valeur l'oreillon de ce bastion. Ce projet est inclus dans le schéma de réflexion d'aménagement du Port du Canal. Des maisons vétustes qui masquaient une bonne partie de la construction depuis la destruction des remparts, au milieu du siècle dernier ont été détruites. Un terrassement en pied de mur a permis de dégager 1,30 m de la partie du mur qui était alors enterrée. Tout autour un cheminement est aménagé et relie le trottoir du boulevard Omer Sarraut à la rue Jules Sauzède. Une aire engazonnée donne à l'ensemble une fraîcheur mise en valeur par un éclairage intégré au mur.

Bastion Saint-Martial Bastion de Montmorency : Bastion de Montmorency situé 2 Boulevard Camille Pelletan, à l'angle Sud-Est des anciens remparts. Il se situe en face du Pont-Vieux. Le bastion de Montmorency est du type à orillons, dispositif qui a l'inconvénient de créer des angles morts assez considérables. Tout comme les autres bastions de la ville, il aurait pu être pourvu d'une galerie avec contre-mine. La face sud est ornée d'une niche à fronton, la face Est de deux. Les jambages latéraux sont suportés par des consoles ornées de canaux. Ces jambages avec colonnettes sont très dégradés, de même que la frise où ne se distinguent que des traces de rinceaux.



Église Saint-Vincent Église Saint-Vincent : La première église dédiée à saint Vincent se trouvait au nord de la Cité et au sud, celle dédiée à saint Michel. Elles ont été démolies en 1240 lors de la tentative infructueuse de Raimond II Trencavel de reprendre la Cité et des représailles qui en suivirent. Sept ans plus tard, Saint Louis ordonne la construction d'un nouveau bourg sur la rive gauche du fleuve. Deux paroisses devront le partager : au sud, Saint Michel et au nord, Saint Vincent. Ainsi, les deux églises vont s'élever selon l'ancienne topographie. Dans ce nouveau bourg, qui s'étend selon un plan en damier, la nouvelle église Saint Vincent devient vite trop petite et elle devait, sans doute, être construite en matériaux précaires. En 1308, le roi Philippe IV autorise l'achat de quatre domunculas pour que cette église puisse s'agrandir ou plutôt être reconstruite. Contrairement à l'habitude, les travaux commencent par la partie occidentale, c'est-à-dire par le porche et la nef dans les années 1320 et le chœur ne sera terminé qu'à la fin du XIV° siècle. Le manque de documentation ne nous permet pas de connaître toute son histoire. Mais elle est intégrée dans l'histoire de la ville. Ainsi, sa tour a servi de tour de guet pendant le XVI° siècle et elle a dû être restaurée après avoir reçu des coups de canons pendant les guerres de religion. Église Saint-Vincent En 1794, la Révolution la transforme en fonderie pour fabriquer des affûts d'artillerie. On y installe sept grandes forges doubles dans les chapelles et deux forges simples dans l'abside. À la demande de la population, elle est rendue au culte le 26 août 1795. Il faudra attendre 1871 pour que soit entreprise la restauration de cet édifice. En 1905, comme le prévoyait la nouvelle loi de la séparation des Églises et de l'État, un inventaire des biens de l'église devait y être effectué. Les paroissiens ainsi que le curé, l'Abbé Peyre ont tout fait pour que celui-ci ne se fasse pas. La porte a dû être fracturée à la hache pour que les officiels puissent y entrer mais, ils ont dû alors faire face à la manifestation silencieuse de nombreux paroissiens qui avaient passé la nuit à l'intérieur. L'inventaire fut suspendu. Pour commémorer cet évènement, les paroissiens ont recueilli des morceaux de la porte et en ont fabriqué une sorte de tableau.
Église Saint-Vincent
C'est une église gothique de type languedocien. Elle est composée, aujourd'hui, d'une nef unique bordée de six chapelles latérales au nord et sept au sud. Son chevet se compose d'une abside à neuf pans flanquée de deux absidioles à sept côtés. Nous retrouvons ce même plan dans la cathédrale Saint Michel. La nef a été construite sur une durée de 60 ans. Les quatre premières travées ont été construites dans la première moitié du XIV° siècle comme nous pouvons le voir avec les sculptures des clés de voûte et des chapiteaux tandis que les deux dernières travées, datées de la seconde moitié du XIV° siècle permettent d'apercevoir les débuts du décor flamboyant. Les chapelles latérales ainsi que le chœur sont voûtés d'origine. La nef a été par contre couverte d'une charpente apparente qui reposait sur les arcs diaphragmes. Ce n'est qu'après la construction de la tribune (1737) que commence le voûtement de la tribune puis de la nef. Ces travaux nécessiteront la fermeture de l'église-pendant un an, en 1753. Le chevet est plus tardif, (xve siècle) ainsi que les sacristies, mais toujours en suivant le plan d'origine du XIV° siècle. Dans l'abside principale, cinq fenêtres aux remplages flamboyants permettent de faire entrer la lumière.

Cathédrale Saint-Michel Cathédrale Saint-Michel : Elle fut construite à partir de 1247 sur l'ordre du roi saint Louis, désireux de remplacer un ancien sanctuaire détruit au cours du siège de la ville par Raymond II Trencavel en 1240. De dimensions plus modestes à l'origine, l'église se révélera vite de taille insuffisante, au point qu'il sera utile de l'agrandir dès 1283.
Lors de l'incendie de la bastide par les troupes du Prince noir en 1355, en plein conflit franco-anglais, l'église Saint-Michel est un des seuls édifices encore debout, mais elle a subi de terribles dégâts. Au cours de la campagne de reconstruction qui s'ensuivit, décision fut prise d'incorporer l'église dans les nouvelles fortifications : il est encore possible de voir certaines traces de ces modifications, notamment au niveau de l'abside, près de laquelle subsiste une tour cylindrique d'aspect militaire. Des fossés atteignant 10 mètres de large seront percés autour de l'édifice, avant d'être finalement comblés et remplacés au XIX° siècle par une large promenade publique.
En 1803, il est décidé de transférer le siège épiscopal, qui se situait depuis le Moyen Âge dans la cathédrale Saint-Nazaire, à l'église Saint-Michel, qui prend ainsi le titre de cathédrale. De profondes modifications sont décidées afin d'adapter l'édifice à sa nouvelle fonction, mais un incendie, survenu dans la nuit du 4 au 5 novembre 18491, perturbe considérablement les travaux.
Assurée par Léon Ohnet à partir de 1850, la direction des travaux est confiée en 1857 à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui signe ainsi son premier grand chantier dans la ville de Carcassonne.

Cathédrale Saint-Michel Le plan de la cathédrale se caractérise par une relative simplicité. Elle forme une nef unique comportant huit travées d'une portée remarquable et bordée par plusieurs chapelles latérales. Celles-ci sont surmontées de roses qui furent rajoutées par Viollet-le-Duc. Le chœur du sanctuaire est formé d'une abside à sept pans, sur laquelle viennent se greffer deux absidioles. Il est percé de plusieurs larges baies de style ogival, renfermant des vitraux datant du XIV° siècle qui furent minutieusement restaurés par le maître-verrier Alfred Gérente, peu après l'incendie de 1849.
La nef est couverte de voûtes ogivales qui furent montées de 1657 à 1752, en remplacement d'une charpente apparente, tandis que les voûtes du chœur datent du XIII° siècle. La façade, assez sévère, n'a pour seul élément de décoration qu'une grande rosace de 8 mètres de diamètre, comme nombre d'églises de la région, à commencer par la cathédrale Saint-Nazaire. Elle est flanquée d'un clocher assez massif formant une base rectangulaire sur trois étages, avant de passer à un modèle octogonal à son sommet. Le clocher renferme huit cloches de volée.
La cathédrale Saint-Michel est classée monument historique depuis le 12 juillet 1886 et les terrains environnants classés le 2 août 1926.

Eglise paroissiale Saint-Gimer Eglise paroissiale Saint-Gimer : L’église Saint-Gimer est située dans le quartier de la Barbacane au pied de la cité. Édifiée au XIX° siècle, de 1854 à 1859, par Viollet-Le-Duc au centre de l’ancienne Barbacane d’Aude (XIII° siècle), ruinée, qui défendait l’accès au fleuve Aude, détruite pour l’occasion. Elle est une des trois églises dessinées par Viollet-le-Duc et devait servir d’annexe à l’ancienne église Saint Gimer (XVII° siècle), désaffectée (58, rue Barbacane).
Son architecture, caractérisée par la vision gothique du célèbre architecte referme le mobilier provenant de l’église primitive. La constitution de la paroisse Saint-Gimer en 1840 et l’érection en succursale de la chapelle fait sentir la nécessité de lui donner une plus grande étendue. Pour cela, on projette de construire à droite et à gauche des bas-côtés et de donner une longueur de 28m au lieu des 18m qu’elle possède actuellement. Dès 1848, la chapelle menace de s’effondrer. En 1852, la commune et la fabrique abandonnent le projet de reconstruction pour celui de la construction d’une nouvelle église. En 1852, la construction débute. Eglise paroissiale Saint-Gimer L’architecte propose de bâtir une église simple, mais fonctionnelle. En 1854, Eugène Viollet-Le Duc, en butte à des désaccords avec la ville se désengage de la construction et demande à Cals, architecte diocésain, son représentant, de reprendre ses plans. En 1857, la ville abandonne la direction de la construction à Mgr de la Bouillerie qui aidé du dynamique abbé Bruel, bataille pour recueillir des fonds et finir la construction. En 1859, l’église est achevée sous la direction de son concepteur, Eugène Viollet Le Duc et consacrée le 9 Juin. Les objets de l’ancienne église ont été transportés dans la nouvelle. Elle représente pour Eugène Viollet le Duc un exemple simple et fonctionnel d’église paroissiale qui peut servir de modèle. Il a marié les styles gothiques du nord et du sud. L’influence du nord est marquée par la répartition en trois vaisseaux inégaux en hauteur et les colonnettes engagées aux retombées des voûtes, l’influence du sud se caractérise par l’écriture très simple et compacte des volumes extérieurs et l’éclairage de la nef par une série d’oculus.
L’église doit son nom à Saint Gimer, évêque de Carcassonne de 902 à 931. Il est connu pour sa charité envers les pauvres. Son enfance fut illustrée par le miracle du pain. En effet, il avait pour habitude de prendre le pain que sa mère faisait ce qui entraînait son courroux. Jusqu’au jour où sa mère a vu s’accroître de manière miraculeuse la quantité de pain qu’elle venait de pétrir. La tradition rapporte qu’il vendit les biens qu’il tenait de ses parents et en distribua l’argent aux pauvres. Évêque réformateur, il assiste au concile de Narbonne tenu à Barcelone en 906, à ceux de Saint-Thibery, Maguelone et Fontcouverte. C’est Saint Gimer qui transféra son siège épiscopal de l’église Sainte Marie du Saint Sauveur à l’église Saint Nazaire et Saint Celse. Il fut enterré dans sa cathédrale. Il n’a jamais été oublié des Carcassonnais qui lui ont même dédié une chanson.
La chapelle Saint-Gimer

La chapelle Saint-Gimer : La chapelle Saint-Gimer église primitive voisine de l’église actuelle, l’église aurait été construite, vers la fin du XI° siècle sur l’emplacement de la maison natale de Saint Gimer. Aujourd’hui désaffecté, l’édifice porte au-dessus de la porte l’écusson en marbre blanc, aux armes de Mgr de L’Estang, provenant de la démolition du mausolée élevé dans l’église Saint-Nazaire.





Ancienne église des Carmes

Ancienne église des Carmes, dite aussi Chapelle des Carmes : Cette église, du XIV° siècle, est un édifice de style gothique languedocien. Le décor peint de l'ensemble de l'église et des chapelles ainsi que la mise en place des autels et des statues des chapelles se font sur une période allant de 1851 à 1877. Le programme iconographique carmélitain est cohérent, célébrant les grandes figures de l'Ordre : Élie, ermite du Mont carmel, Thérèse d'Avila ou encore Jean de la Croix. Ainsi, l'arc triomphal du chœur est orné de grands personnages de Carmes et Carmélites peints en pied ou en médaillon. Des éléments de sculpture datant de la construction de l'édifice, à la fin du XIV° siècle, subsistent dans la première travée de la nef.



Chapelle des Jésuites : La première pierre de la chapelle sera posée en 1640 et le bâtiment consacré le 13 février 1667 par les Evêques de Mirepoix, de Lodève et de Mende. Elle fait partie intégrante du Collège des Jésuites qui subira des transformations au cours des ans, avant d'être utilisée en " Museum " par les soins de Jacques Gamelin, peintre et professeur à l'Ecole Centrale Audoise qui en fait un lieu d'exposition de peintures. Pendant des décennies, cette chapelle est tombée dans l'oubli et se trouvait dans un état de délabrement et d'abandon regrettable, jusqu’en l’an 2000 où elle fut restaurée et rendue à une nouvelle vie culturelle. Cette chapelle a été remarquablement restaurée dans ses éléments baroques (plafonds cintrés à caissons géométriques, galeries et balustrades, retable peint du chœur), clocher octogonal et portail (1720).

Église Notre-Dame du Mont Carmel : L’église des Carmes est caractéristique du style gothique méridional. Elle est composée d’une nef de 6 travées et d’un chœur, plus étroit, à pans coupés et surbaissé. Les arcs de séparation des travées sont contrebutés par des contreforts massifs entre lesquels sont construites les chapelles qui semblent du XVI° siècle. La nef, originellement charpentée à reçu au XIX° siècle des voûtes en plâtre sur lattis. La mauvaise qualité du haut des contreforts laisse penser qu’ils ont été surélevés lors de la mise en œuvre des voûtes de la nef. Les ouvertures sont aussi agrandies, engendrant l’abaissement des pentes des couvertures des chapelles. Une tour d’escalier, adjacente au chœur, était surmonté d’un clocher détruit après 1790.
Les Carmes, à l’origine ermites sur les pentes du Mont Carmel en Terre Sainte, reconnus officiellement en 1209; s’installèrent en 1267 à Carcassonne d’abord hors des murs, puis à l’intérieur. La construction des bâtiments conventuels et de l’église gothique furent achevés en 1297. En 1355, le prince Noir fit incendier la ville et l’église des carmes dut être reconstruite par la suite, peut-être à un autre emplacement. La chapelle nord du chevet est plus tardive, sans doute du XV° ou du XVI° siècle.
L’église des Carmes eut un important rayonnement jusqu’à la Révolution et de nombreuses personnalités de la ville y sont enterrées. Les états généraux du Languedoc se sont tenus dans les bâtiments conventuels à de nombreuses reprises. En 1790, après l’abolition des congrégations monastiques, les frères sont dispersés et le couvent vendu comme bien national. Lors de l’inventaire, il est stipulé que le clocher s’y trouve encore. L’église devint une entreprise de messagerie, elle est alors remblayée pour être au niveau de la rue. Son mobilier est dispersé, vendu ou détruit.
Le père Herman Cohen (en procès de béatification) et deux autres carmes déchaux rachètent l’église et le couvent en 1851. L’église est de nouveau consacrée et de nombreux travaux de restauration et d’embellissement sont entrepris jusqu’en 1877. Les carmes sont à nouveau expulsés en 1880 et leurs biens confisqués. La Congrégation est dissoute en 1901, le couvent est remis en vente en 1908 et racheté par la paroisse Saint-Vincent. L’église réouvre au culte en 1909.
En 1925, un cinéma-théatre est aménagé cachant complètement le chevet de l’église, dont la couverture est modifiée. Le cinema est détruit en 1981 et l’évêché s’installe dans le couvent remanié.

Chapelle des Dominicaines : La chapelle des Dominicaines, de style néo-gothique, fut construite sous le Second Empire, vers 1860, par la congrégation des sœurs dominicaines sur l’emplacement d’une partie des bâtiments de l’auberge du Lion d’or. L’institution se consacra à l’instruction des jeunes filles jusqu’à sa dissolution au début du XX+ siècle. L’ancienne chapelle devint un magasin d’antiquités, puis, en 1913, retrouva sa vocation première en accueillant le pensionnat Jeanne-d’Arc jusqu’en 1929. Une école de danse s’installa en 1949 dans la nef de la chapelle. Musique et pas de deux animèrent jusqu’en 1979 ce lieu de la rue de Verdun. La chapelle est devenue ensuite un centre culturel qui présenta pendant longtemps des expositions aux thèmes très divers.

Les Halles Prosper Montagne Les Halles Prosper Montagne : De 1355 jusqu'au milieu du XVIII° siècle, les halles étaient aménagées sur la Place Vieille (actuelle Place Carnot). Leur transfert sur l'emplacement actuel fut décidé par le Conseil de Communauté. Au cours de cette séance (du 9 novembre 1744) fut décidé que "le bâtiment qui renferme la halle et les étaux de cette ville étant sur le point de sa ruine et la communauté ne pouvant se dispenser de les reconstruire, ou de placer ailleurs ladite halle et les étaux, ils auraient proposé à l'Assemblée d'acquérir à Monseigneur l'Evêque une maison, masure d'église sous le nom de l'Officialité déclarée depuis fort longtemps en vétusté, pour y transporter les mêmes étaux et celle halle que ce projet avait paru si convenable qu'en le proposant, ils n'avaient été que l'organe public".
Les plans dressés par les ingénieurs Garipuy et Saget. La halle aux grains, qui devait à l'origine se situer au centre, fut déplacée vers la rue de Verdun. La vérification et la réception des ouvrages eurent lieu en 1779. Au XIX° siècle, les ailes sud et est furent terminées par réduction des anciennes enclaves et reçurent leur couverture métallique actuelle. L'aile occidentale a conservé sa charpente primitive. En 1943, le bâtiment Est fut transformé en garage. La partie la plus ancienne est celle qui longe la rue de Verdun. À ce bâtiment rectangulaire correspondent huit arcades sur la rue de Verdun et quatre sur la rue du Marché. La couverture de ce rectangle repose sur six fermes en bois dont les entraits sont soulignés en leur milieu par un pilier carré et deux fortes colonnes. La colonne occidentale supporte, en plus de la poutre longitudinale et des entraits, deux poutres obliques qui aboutissent aux angles. Architrave à deux plates-bandes et listel. Frise nue. Entablement très saillant, à larmier. Le bâtiment central (est) était réservé au marché à la volaille.

L'ancienne MAIRIE L'ancienne MAIRIE : Après avoir procédé à la destruction de l’ancienne maison consulaire, la municipalité Tomey décide le 12 juillet 1934 d’ouvrir le concours aux entrepreneurs pour la construction d’un nouvel hôtel de ville. Ils devront se conformer aux plans et dessins dressés par Jean Blanchard (1900-1982), ingénieur de la ville, à qui le conseil municipal a confié ce projet par soucis d’économie.
À l’issu de l’appel d’offre, le conseil municipal se prononce en faveur de l’entreprise de Noël Cazanave qui devra effectuer l’ensemble des travaux dans un délai de sept mois. La facture s’élève à un million quatre-vingt mille francs. Les bureaux municipaux sont alors transférés à compter du 1er septembre 1934 dans les locaux de l’ancienne banque Cazaban, 47 rue Clémenceau. De très nombreux artisans et fournisseurs locaux participent à la construction du nouvel hôtel de ville.
L’ensemble des travaux du nouvel hôtel de ville, édifié sur l’ancienne maison consulaire, est achevé le 1er juillet 1936. Dans le porche d’entrée à droite se trouvaient les services de l’Etat-civil avec leurs boiseries dans le style Art-Déco, hélas disparues. C’est aujourd’hui, la salle Joë Bousquet. A gauche, après avoir passé la loge du concierge, on accédait à l’étage par un escalier en marbre, aux bureaux des élus, à la salle des mariages puis à la salle du conseil municipal. Si ce bâtiment conserve encore de nos jours une partie de ses fonctions administratives, la majorité des bureaux ont été transférés en 1978 dans l’hôtel de Rolland, acquis par la ville pour servir de nouvelle mairie.

Le PRÉSIDIAL - Musée des Beaux-Ars Le PRÉSIDIAL - Musée des Beaux-Ars : L'emplacement où se trouvent aujourd'hui Musée des Beaux-Arts appartenait en 1624 à Guillaume d'Auteribe, dont la maison se classait au second rang de la ville pour les impositions foncières. En 1699 fut ouvert le chantier destiné à construire un bâtiment qui abriterait le tribunal de la ville ou présidial.
Les présidiaux, crées par Henri II en 1552 rendaient la justice au nom du roi, en éclipsant désormais les sénéchaux dans ce domaine. Ils étaient assez importants pour avoir au-dessus d'eux les seuls parlements. Ils pouvaient en effet condamner en dernier ressort au carcan, au fouet, aux galères à temps ; les peines plus lourdes (galères perpétuelles et condamnation à mort) étaient susceptibles d'appel auprès du parlement de Toulouse. Le président du tribunal de Carcassonne cumulait en général cette fonction avec celle de juge-mage : du milieu du XVI° siècle à la fin du XVII° siècle, la famille Roux-Danty exerça cette charge, assumée ensuite et quasiment jusqu'à la Révolution par les Murat. Le président était assisté d'une demi-douzaine de magistrats dont un lieutenant criminel qui fut de 1713 à 1743 Guillaume de Fornier auquel succéda son fils Jean-François jusqu'en 1782. On dénombre également une vingtaine de conseillers, les "gens du roi" (procureur et avocat), une dizaine de greffiers et d'huissiers... Au total une soixantaine de "robins" vivaient de la chose judiciaire ; ce groupe était le seul à disputer aux marchands-fabricants le pouvoir municipal moins riches que les entrepreneurs du textile, les hommes de loi faisaient valoir leur instruction et furent souvent ulcérés de passer au second rang. Le Présidial fonctionna à la Cité lors de sa création, mais dès la première moitié du XVII° siècle, il se réunit souvent dans la Bastide, au couvent des Augustins. Les magistrats réclamaient son transfert dans la ville basse et ils l'obtinrent en 1657, contre le versement au roi de 49.200 livres, Ce déplacement symbolisait l'affaiblissement de la forteresse au profit de sa rivale en plein essor.
Il fallut plus d'un demi-siècle pour construire un nouveau palais de justice, achevé seulement au début du XVIII° siècle. Le bâtiment, en face duquel, de l'autre côté de la rue de Verdun, se trouvait la prison, s'appuyait sur le rempart, puisque la seule porte orientale de la ville se trouvait à l'extrémité de la rue Aimé Ramond, face au pont Vieux. II possédait une chapelle dédiée à Saint-Yves qui s'ajouta au début du XVIII° siècle à celle des prisons. La justice fut rendue dans les mêmes locaux jusqu'en 1861, date de l'inauguration de l'actuel palais de Justice. La ville acquit alors l'immeuble de la rue de Verdun pour 30.000 francs : l'ensemble couvrait 1610 m² dont 718 construits. La municipalité s'était engagée à y installer le Musée des Beaux-Arts et la Bibliothèque municipale, ce qui fut fait dès 1863. Les travaux qui s'en suivirent représentèrent une reconstruction presque complète et de l'ancien bâtiment subsistent seulement l'entrée rue de Verdun, l'escalier et la galerie méridionale de la cour, avec ses arcades. Enfin, en 1876, il fut décidé d'ouvrir la rue de Verdun sur le boulevard, ce qui entraîna la destruction du rempart qui mesurait 2,50 mètres d'épaisseur et la construction de la façade néo-classique sur le square Gambetta, avec ses frontons et ses niches destinées à recevoir des statues. L'ensemble fut achevé seulement en 1901. Dans le hall d'entrée de la rue de Verdun se trouve le buste du peintre Jacques Gamelin par Falguière et sous les arcades de la cour celui du préfet Poubelle, Audois d'adoption après son mariage.

Hôtel de la caisse d'épargne Hôtel de la caisse d'épargne : Il faut attendre le début des travaux de l’hôtel de la Caisse d’épargne en 1892 pour que l’on démolisse enfin les anciens remparts, supprimant de ce fait la ruelle de l’évêché. On remplace l’espace compris entre la grille du Palais épiscopal et le nouveau bâtiment en construction par une grille. La ville n’a fait aucune difficulté pour céder gratuitement le sol servant d’assiette à la Caisse d’épargne.
Presqu’achevé en février 1894, il ne manque plus à l’hôtel de la Caisse d’épargne que le motif central. Il s’agit de la mosaïque de Facchina dessinée par Charles-Émile Saulnier. C’est une œuvre de grand art !
L’inauguration est prévue pour le 10 juin 1894 ; la municipalité, si fière de posséder en ses murs un si beau bâtiment qui ne lui a rien coûté, souhaite inviter plusieurs ministres dont celui du commerce, le Carcassonnais Jean Marty. Au début du mois de mai, le maire se rend à Paris avec MM. Lauth et Oustric afin de convaincre les membres du gouvernement de venir à Carcassonne. Après avoir patienté des heures dans les couloirs du Palais Bourbon, au moment où on leur certifie que le ministre du Commerce sera présent, une grave crise politique éclate. Le gouvernement de Casimir Périer mit en minorité le 22 mai 1894 par une coalition de Royalistes et de Socialistes, démissionne. Jean Marty perd son portefeuille et un mois plus tard, le président Sadi Carnot est assassiné par un anarchiste italien. La fête en grandes pompes tant espérée par la municipalité n’a pas lieu.

Ecole Jean-Jaurès Ecole Jean-Jaurès : A l'emplacement de l'ancienne prison de la ville, la construction du groupe scolaire Jean-Jaurès fut entreprise en 1924 sous la conduite des architectes Emile Bertrand et Guillaume Vidal. Au décès de ceux-ci, le chantier fut repris et achevé par Paul Enderlin, et inauguré le 22 juillet 1928 en présence du président de la République Gaston Doumergue.
Cette école se distingue par sa taille qui en fait de loin la plus grande école de la Ville, par ses grandes verrières, mais aussi par sa façade ornée d’orangers qui évoque la Cité.



Dôme de l'Ancien Hôpital

Dôme de l'Ancien Hôpital : Jusqu'au 21 juin 1976, date de l'inauguration du Centre hospitalier Antoine Gayraud, les Carcassonnais se faisaient soigner dans l'ancien Hôtel Dieu dont il ne reste aujourd'hui que le dôme de la chapelle.
Le premier centre de santé de Carcassonne date de 1648. Il est situé au pied du pont vieux du côté de la bastide Saint-Louis. En 1628 un legs de Guillaume IV Castanier permet d’entreprendre la construction d’un véritable Hôtel-Dieu, terminé vingt-ans plus tard. Les salles communes du rez-de-chaussée sont disposées en croix grecque, au centre de laquelle se trouve la chapelle, ce qui permet aux malades alités d’assister à la messe. En 1977, quand l’hôpital est détruit, ne sont conservés que le dôme couvert de tuiles vernissées et la porte de la rue Georges-Brassens.



Ancienne manufacture royale de draps Ancienne manufacture royale de draps : Manufacture créée par Guillaume Castanier en 1694. En 1696, il obtint des lettres patentes d'érection en manufacture royale. Possesseurs d'une des plus importantes fortunes du royaume, les Castanier délaissèrent peu à peu leurs manufactures pour leurs terres. La disparition de François Castanier, vers 1750, marqua le déclin définitif de ces draperies. Une tentative de reprise fut faite en 1849. À cette date, un décret du président de la République autorisait la société anonyme dite Compagnie de la Manufacture de la Trivalle. L'industrie drapière fut remplacée dans la région par le commerce des chiffons en gros. Les bâtiments s'étendent entre les deux ponts, sur la rive droite de l'Aude. La façade sud est axée sur une entrée en avant-corps, légèrement décalée. Cette aile nord est prolongée par une petite terrasse. Les deux angles du mur qui supporte cette terrasse sont abattus en niches. L'avant-corps central fait légèrement saillie sur la façade. Il se compose d'un portail d'entrée, en anse de panier, d'une fenêtre aux premier et second étages, le tout sous un large fronton circulaire. Le portail d'entrée est à quatre vantaux, sous une imposte dormante à claire-voie. Le portail sud, plus étroit, est en arc surbaissé appareillé, encadré d'une doucine. La clef est sculptée d'un masque aux yeux obliques, barbe et cheveux épars. Le grand escalier, qui ne dessert que le premier étage, se trouve en face de la porte d'entrée. C'est un escalier à deux volées parallèles, coupées par un palier muni de trois marches. La rampe est constituée par de longs panneaux à remplage symétrique composé de deux volutes opposées, reliées aux montants et à la main courante par des croissants spiralés. Pour les grands panneaux, l'encadrement est doublé par un cadre intérieur, coupé de spirales et lié aux montants latéraux par des ovales à boules. La monotonie est évitée par un large emploi de feuillages en tôle. La grille de la terrasse nord comprend cinq panneaux liés par des pilastres. Le décor se compose de volutes égales et opposées. Comme pour l'escalier, les éléments sont des croissants spiralés mais disposés à intervalles égaux. Aux pilastres, les fers simulent une feuille trilobée.
Le nom de « Manufacture Royale » était apposé avec les armes du roi de France sur la principale porte d’entrée, tandis que le portier était habillé de la livrée royale. Des avantages matériels accompagnaient ces privilèges honorifiques. Chaque Manufacture Royale recevait trois mille livres par an en guise de subvention pour le loyer et une gratification pour la quantité de draps exportée au Levant. En contrepartie, les Manufactures Royales devaient maintenir le nombre de leurs métiers en activité et assurer une production minimum.

La chapelle Notre-Dame de la santé La chapelle Notre-Dame de la santé : D'après les actes notariés, on peut mieux imaginer la petite chapelle construite avec l'argent du legs de Jean de Saix, en 1527, destiné à la création de l'hôpital des pestiférés. Supportant l'arcature ogivale de la porte, les culs-de-lampe portent les armes effacées de la famille. Une garde fidèle était assurée dans cet endroit stratégique, passage étroit entre des bâtiments fortifiés ; l'hôpital servait alors de " maison forte, servant de rempart aux faubourgs ".
La chapelle Notre-Dame de la santé On voit aujourd'hui la date de 1697 inscrite en clef de voûte, marquant la fin des travaux et la trace de l'ancienne porte donnant sur la sacristie avec une amorce d'escalier. La réception des travaux eut lieu en 1698 avec plusieurs contestations. L'intérieur présente de belles voûtes à liernes et tiercerons que n'a pas entamées la période des guerres de religion. Les inondations ont fait plus de mal à la muraille dominant l'Aude. À l'époque, voisine de l'hôpital vieux, la chapelle était très fréquentée, comme de nos jours par les fidèles carcassonnais et les touristes. L'importance croissante de l'hôpital du bout du pont oblige à prolonger la chapelle sur l'Aude.
En 1997 des travaux de restauration de la chapelle ont été entrepris, la place attenante à l'ouest se devait d'être réaménagée. Sous les conseils de l'Architecte en Chef des Bâtiments de France, les travaux ont consisté en une reprise du mur de protection côté Aude, un traitement de surface de la place elle-même et un réaménagement du trottoir et des abords de la chapelle. L'utilisation de matériaux de la région, tels que le grès de Carcassonne ou les galets récupérés lors des travaux de la Place Carnot, est l'un des points particuliers de cet aménagement aux abords d'un monument historique.

Pont-Vieux Pont-Vieux : Le pont de pierre qui a remplacé l’ouvrage féodal jadis bâti en amont, sur l’emplacement du pont romain, date du début du XIV° siècle. L’œuvre était en cours d’exécution en 1315, elle ne dut guère s’achever que vers 1320. Une imposition spéciale avait été instituée pour couvrir la dépense.
Dans les douze arches en plein cintre du pont de Carcassonne, les diamètres d’ouverture sont inégaux et leurs longueurs varient entre 10 et 14 mètres. On voit par là que l’ouvrage a été exécuté arche par arche, au fur et à mesure des ressources. « Le pont était divisé en deux parties par un arc en pierre, fondé sur un avant et un arrière-bec, lequel formait la limite des deux communautés de la Cité et de la Ville-Basse. C’est là que se signaient les traités de paix conclus à la suite des dissensions intestines qui ont souvent agité les habitants des deux villes de Carcassonne.
L’aspect du pont n’a changé que depuis 1820. On y voyait encore à cette époque des parapets forts légers, flanqués de deux trottoirs gracieux. On sait que deux arches s’écroulèrent en 1436, mais outre la réparation qui fut faite alors, plusieurs autres parties furent remaniées en 1559 et même postérieurement, sans cependant lui faire perdre son cachet primitif. La restauration de 1820 est celle qui a le plus altéré son ancienne forme. »

Immeuble TOMEY : Né dans l’immeuble de la Place Davilla dans lequel il a son cabinet, le docteur Albert Tomey (1882-1959) devient Maire de Carcassonne en 1919 et le reste jusqu’à sa rénovation par le Régime de Vichy, en 1941. Durant ces 22 ans de mandat, il transforme la ville en réalisant la javellisation de l’eau courante, le tout à l’égout et en faisant construire aussi bien l’école Jean Jaurès que la Mairie, le Théâtre et le Stade. Les fêtes dites du bimillénaire de la Cité, célébrées en présence du Président Gaston Doumergue en 1928, marquent une nouvelle étape dans l’essor du tourisme.

Temple Protestant : La communauté réformée, peu nombreuse, s’organise à partir de 1842, mais c’est seulement à partir de 1878 qu’elle dispose d’un pasteur résidant, Adolphe Monod ; le temple de la rue Antoine Marty est inauguré en 1890. L’édifice évoque une église anglicane mais, pour ne pas trop choquer les catholiques locaux, fort hostiles à cette réalisation, sa façade est relativement neutre et ornée de vitraux.

Le canal du Midi Le canal du Midi : Le canal du Midi, appelé aussi canal des Deux-Mers, car il relie la mer Méditerranée à l'océan Atlantique, est une voie fluviale classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996. À l'origine, en 1681, le canal ne passe pas à Carcassonne et se trouve à plus de deux kilomètres de la cité à cause d'un désaccord de négociation entre Pierre-Paul Riquet, qui réclamait aux consuls de Carcassonne une aide financière de 100 000 livres pour faire passer le canal dans la ville. Cette erreur des dirigeants de la ville eut un impact sur l'économie de cette dernière, puisque le trafic fluvial ne s'y arrêtait pas, et Carcassonne ne s'épanouit pas autant que Castelnaudary. Un nouveau tracé est alors proposé pour détourner le canal dans la ville et pour construire un port fluvial. En 1810, le canal du Midi passe définitivement par Carcassonne. La ville possède désormais un axe majeur de navigation fluvial du XIX° siècle, le bassin du port, et trois ponts que sont le pont Marengo, le pont de la Paix et le pont d'Iéna.
L'arrivée du canal du Midi est générateur de nombreuses transformations urbaines dans la ville basse. Les fossés entourant les remparts de la bastide sont comblés afin de construire des grands boulevards. En 1812, un grand projet permet d'urbaniser la partie située entre le canal et la bastide. Des logements sont construits ainsi que des bâtiments pour le fonctionnement du canal durant les années qui suivirent.

Gare SNCF de Carcassonne Gare SNCF de Carcassonne : La gare est située au nord du centre-ville près du port et des berges du canal du Midi. Elle a été mise en service le 22 avril 1857 par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne. L'architecture du bâtiment voyageurs, construit la même année, est classique avec un corps de bâtiment encadré par deux ailes en retrait et une horloge en fronton sans étage.
Elle devient gare de bifurcation, lorsque la Compagnie du Midi, concessionnaire du chemin de fer de Carcassonne à Quillan, met en service le tronçon de Carcassonne à Limoux le 15 juillet 1876, prolongé jusqu'à Quillan le 1er juillet 1878.
Le hall de la gare est décoré d'une peinture (8 m x 3 m), installée en 1995, du peintre Jean Camberoque (1917-2001) représentant les terroirs de l'Aude. Le buffet de la gare abritait une fresque murale, réalisée en 1996, représentant l'acteur de cinéma Philippe Noiret (qui résidait près de Carcassonne) attendant le train sur un quai de la gare.
Des scènes du film Inguélézi, réalisé par François Dupeyron furent tournées dans la gare en 2003.
Blazon La Cité a été successivement un site protohistorique, une cité gallo-romaine, une place forte wisigothe, un comté, puis une vicomté, puis finalement une sénéchaussée royale. Chacune de ces étapes, entre la période romaine et la fin du Moyen Âge, a laissé des témoignages dans les bâtiments qui la composent.

La ville gallo-romaine
Des restes d'un oppidum fortifiée, oppidum Carcaso proche de l'emplacement actuel de la Cité, ont été mis au jour par des fouilles archéologiques. Ce lieu est déjà un important carrefour commercial comme le prouvent les restes de céramiques campaniennes et d'amphores. Vers 300 av. J.-C., les Volques Tectosages prennent possession de la région et fortifient l'oppidum de Carcasso. Pline l'Ancien mentionne l'oppidum dans ses écrits sous le nom de Carcaso Volcarum Tectosage. Ils extrayaient déjà l'or de la mine de Salsigne pour constituer des offrandes à leurs dieux.

En 122 av. J.-C., les Romains annexent la région qui sera intégrée dans la colonie Narbonnaise créée en 118 avant J.-C. Les Romains sont déjà bien connus, car depuis deux cents ans leurs marchands parcourent la région. Sous la Pax Romana la petite cité gallo-romaine de Carcaso, devenue chef-lieu de la colonie Julia Carcaso, prospère sans doute grâce au commerce du vin et à son implantation sur les voies de communication : elle jouxte la voie romaine qui va de Narbonne à Toulouse tandis que les bateaux à fond plat circulent sur l'Atax au pied de l'oppidum. Ce dernier est agrandi par remblayage et les rues et ruelles forment un plan orthogonal, mais aucun lieu public ni monument de culte n'est actuellement connu. Au pied de l'oppidum, une agglomération s'étend le long de la voie romaine.

À partir du III° siècle, la ville se retranche derrière une première série de remparts. En 333 aprés. J.-C., des textes d'un pèlerin mentionnent le castellum de Carcassonne. Ces remparts sont encore visibles dans certaines parties de l'enceinte et servent de soubassements aux actuelles murailles. Les tours de la Marquière, de Samson et du Moulin d'Avar sont les témoins en partie intacts de cette enceinte primitive. Cette muraille protège la Cité des attaques extérieures tout en permettant de contrôler les passages sur la voie romaine située en contrebas.

La ville wisigothique
Au milieu du V° siècle, les Wisigoths prennent possession du Languedoc, grâce probablement à la victoire d'Athaulf pendant sa marche sur Toulouse. Entre 413 et 435, la Cité est sans doute occupée alternativement par l'armée romaine et par celle des Wisigoths au gré des alliances et de leurs modifications. La Cité jouit peu à peu d'une relative paix politique jusqu'au règne d'Alaric II, comme l'atteste le nombre important de pièces de monnaie des monarques wisigoths de cette époque. En 507, les Francs chassent les Wisigoths d'Aquitaine, mais ces derniers conservent la Septimanie dont fait partie la Cité de Carcassonne. En 508, Clovis lance en vain une attaque contre la Cité. En 585, une nouvelle attaque de Gontran, roi franc de Burgondie est couronnée de succès. Mais, les Wisigoths reprennent la cité peu après et en restent maîtres jusqu'en 725. Au cours du VI° siècle, Carcassonne devint, avec Agde et Maguelonne, le siège d'un évêché. Une cathédrale wisigothique, dont l'emplacement n'est pas connu, est alors construite.

La ville omeyyade
En 725, lors de l'invasion arabo-musulmane de la Septimanie, le wali Ambiza s'empare de Carcassonne. La Cité reste entre les mains des musulmans jusqu'en 759, date à laquelle elle est prise par les Francs conduits par Pépin le Bref. C'est cet épisode qui inspire la légende de Dame Carcas apparaissant au XVI° siècle.

<>L’époque féodale
Le début de la féodalité s'accompagne de l'expansion de la ville et de ses fortifications. Elle est aussi marquée par la construction de la cathédrale à partir de 1096 puis par celle du château comtal au XII° siècle. Ce château est constitué à l'origine de deux corps de logis auxquels est ajoutée en 1150 une chapelle qui donne un plan en U autour de la cour centrale. Vers 1240 le château est rehaussé d'un second étage.

C'est aussi la période des comtes de Carcassonne. Le premier comte désigné par les Carolingiens est Bellon auquel succède Oliba II. La charge des comtes est d'administrer la région pour le compte du royaume carolingien. Au IX° siècle, la locution latine Cité de Carcassonne revient régulièrement dans les textes et chartes officiels. En 1082, la famille Trencavel prend possession de la ville, en profitant des embarras de la Maison de Barcelone propriétaire légitime et l'annexe à un vaste ensemble allant de Carcassonne à Nîmes.

Bernard Aton IV Trencavel, vicomte d'Albi, de Nîmes et de Béziers, fait prospérer la ville et lance de nombreuses constructions. C'est également durant cette période qu'une nouvelle religion, le catharisme, s'implante avec succès dans le Languedoc. Le vicomte de Trencavel autorise en 1096 la construction de la basilique Saint-Nazaire dont les matériaux sont bénis par le pape Urbain II. En 1107, les Carcassonnais rejettent la suzeraineté de Bernard Aton, qui avait promis de rendre la Cité à son possesseur d'origine Raimond-Bérenger III de Barcelone et font appel au comte de Barcelone pour le chasser. Mais, avec l'aide de Bertrand de Tripoli, comte de Toulouse, Bernard Aton reprend le contrôle de la Cité. En 1120, les Carcassonnais se révoltent de nouveau, mais Bernard Aton rétablit l'ordre quelques années plus tard. En 1130, il ordonne le début de la construction du château comtal désigné sous le terme de palatium et la réparation des remparts gallo-romains. Dès lors, la Cité de Carcassonne est entourée de sa première fortification complète.

À cette époque la Cité est riche et sa population est comprise entre 3 000 à 4 000 personnes en incluant les habitants des deux bourgs qui se sont édifiés sous ses murailles : le bourg Saint-Vincent situé au Nord et le bourg Saint-Michel situé au sud de la porte Narbonnaise. La ville se dote en 1192 d'un consulat, composé de notables et de bourgeois, chargés d'administrer la ville, puis en 1229 d'une charte coutumière.

En 1208, le pape Innocent III, confronté à la montée du catharisme, appelle les barons du nord à se lancer dans la croisade des Albigeois. Le comte de Toulouse, accusé d'hérésie et son principal vassal le vicomte de Trencavel sont la cible de l'attaque. Le 1er août 1209, la Cité est assiégée par les croisés. Raimond-Roger Trencavel se rend très rapidement, le 15 août, en échange de la vie sauve de ses habitants. Les bourgs autour de la Cité sont détruits. Le vicomte meurt de dysenterie dans la prison même de son château le 10 novembre 1209. D'autres sources parlent d'un assassinat orchestré par Simon de Montfort, mais rien n'est sûr. Dès lors, la Cité sert de quartier général aux troupes de la croisade.

Les terres sont données à Simon de Montfort, chef de l'armée des croisés. Ce dernier meurt en 1218 au cours du siège de Toulouse et son fils, Amaury VI de Montfort, prend possession de la Cité, mais se révèle incapable de la gérer. Il cède ses droits à Louis VIII de France, mais Raymond VII de Toulouse et les comtes de Foix se liguent contre lui. En 1224, Raimond II Trencavel reprend possession de la Cité après la fuite d'Amaury. Une deuxième croisade est lancée par Louis VIII en 1226 et Raimond Trencavel doit fuir. La Cité de Carcassonne fait désormais partie du domaine du roi de France et devient le siège d'une sénéchaussée. Une période de terreur s'installe à l'intérieur de la ville. La chasse aux cathares entraîne la multiplication des bûchers et des dénonciations sauvages, avec l'installation de l'Inquisition dont on peut toujours voir la maison dans l'enceinte de la Cité.

L'époque royale
Louis IX ordonne la construction de la deuxième enceinte pour que la place puisse soutenir de longs sièges. En effet, à cette époque, les menaces sont nombreuses dans la région : Raimond Trencavel, réfugié en Aragon, cherche toujours à reprendre ses terres qu'il revendique et le roi d'Aragon, Jacques Ier le Conquérant, fait peser une lourde menace sur cette région toute proche des frontières de son royaume. De plus, ces constructions permettent de marquer les esprits de la population de la Cité et de gagner leur confiance. La Cité fait partie du système de défense de la frontière entre la France et l'Aragon. Les premières constructions concernent le château comtal adossé à la muraille ouest. Celui-ci est entouré de murailles et de tours à l'intérieur même de la Cité pour assurer la protection des représentants du roi. Ensuite, une deuxième ligne de fortifications est commencée sur environ un kilomètre et demi avec quatorze tours. Cette enceinte est flanquée d'une barbacane qui contrôle les abords de l'Aude.

En 1240, Raimond Trencavel tente de récupérer la Cité, avec l'aide de quelques seigneurs. Le siège est mené par Olivier de Termes, spécialiste de la guerre de siège. Ils occupent les bourgs situés sur les rives de l'Aude et obtiennent l'aide de ses habitants qui creusent des tunnels depuis leurs maisons pour saper la base des enceintes. La double enceinte joue son rôle défensif, car Raimond Trencavel est ralenti. La garnison menée par le sénéchal Guillaume des Ormes résiste efficacement. Raimond Trencavel est bientôt obligé de lever le siège et de prendre la fuite face à l'arrivée des renforts du roi Louis IX. En 1247, il renonce devant le roi Louis IX à ses droits sur la Cité. La Cité de Carcassonne est définitivement rattachée au royaume de France et est désormais gouvernée par des sénéchaux.

À compter de cette date, la place forte n'est plus attaquée y compris durant la guerre de Cent Ans. Les aménagements et agrandissements qui vont suivre peuvent être regroupés en trois phases. Les premiers travaux sont commencés immédiatement après la dernière attaque de la Cité. Ils permettent de réparer les enceintes, aplanir les lices, ajouter des étages au château et construire la tour de la Justice. La deuxième phase de construction a lieu sous le règne de Philippe III, dit le Hardi : elle comprend la construction de la porte Narbonnaise, de la tour du Trésau, de la porte Saint-Nazaire et de toute la partie de l'enceinte environnante, ainsi que la réparation de certaines tours gallo-romaines et de la barbacane du château comtal. Les bourgs de Saint-Vincent et de Saint-Michel jouxtant l'enceinte sont rasés pour éviter les conséquences d'une collusion entre leurs habitants et les assaillants comme cela s'était produit durant le dernier siège. Enfin, une troisième et dernière phase de travaux se déroule sous le règne de Philippe le Bel et consiste à moderniser la place forte. De nombreuses parties de l'enceinte sont alors reconstruites en utilisant des techniques de défense plus récentes, comme des fossés, des douves et des tours conçues pour pouvoir répliquer à l'ennemi. Les antiques murailles situées à l'ouest sont également rénovées.

Édouard de Woodstock Le Prince Noir préfère s'attaquer à la ville basse plutôt qu'à la Cité en 1355. En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon près de Carcassonne, dans les Corbières. Louis IX renonce à sa suzeraineté sur la Catalogne et le Roussillon et en contrepartie le roi d'Aragon abandonne ses visées sur les terres du Languedoc. Désormais la Cité joue un rôle majeur dans le dispositif de défense de la frontière. Elle constitue une deuxième ligne de défense dissuasive en arrière des postes avancés que sont les châteaux de Peyrepertuse, Aguilar, de Quéribus, de Puilaurens et de Termes désignés comme les « cinq fils de Carcassonne ». Au XIII° siècle, la Cité de Carcassonne est l'une des places fortes les mieux pourvues de France et sert de réserve d'armes pour les alliés. La Cité n'est jamais attaquée ni inquiétée aussi les troupes qui y sont stationnées sont peu à peu réduites. À la fin du XIV° siècle, la Cité n'est plus capable de résister aux nouvelles armes à poudre. Néanmoins, sa situation frontalière reste un atout stratégique et une garnison est maintenue. En 1418, les hommes en garnison dans la Cité ont en général un second métier. À cette époque, de l'autre côté de l'Aude, une nouvelle ville dite ville basse se construit sous forme de bastide.

Peu de faits de guerre ou de conflits majeurs marquent la période royale. En 1272, le comte de Foix, rebelle, est enfermé par Philippe III de France dans la Cité de Carcassonne. En 1283, un traité d'alliance est signé entre le roi de France et le roi de Majorque Jacques II contre Pierre III d'Aragon. Le pape Clément V passe par Carcassonne en 1305 et 1309. En 1355, le Prince Noir n'ose pas s'attaquer à la Cité trop puissamment défendue et se contente de détruire et piller la ville basse. La Cité devient prison d'État au XV° siècle dans laquelle sont enfermés les ennemis du roi comme Jean IV d'Armagnac. La peste décime les habitants de Carcassonne et de la Cité en 1557. En 1585, la Cité est attaquée par les huguenots, mais ils sont repoussés par les « mortes-payes »

Entre 1560 et 1630, durant les Guerres de religion, la Cité reste un dispositif militaire important pour les catholiques. Elle subit des attaques de la part des protestants. En 1575, le fils du sire de Villa tente d'attaquer la forteresse. En 1585, les hommes de Montmorency font de même, mais là aussi, c'est l'échec.

La mort de Henry III déclenche des affrontements entre les habitants de la ville basse fidèle à Henry IV, son successeur légitime, et au duc de Montmorency, et la Cité qui refuse de reconnaître le nouveau roi et prend le parti de la Ligue. Au cours des violents combats qui s'étalent sur près de 2 ans, les faubourgs de la Cité situés aux abords de la porte de l'Aude sont détruits. Cette dernière est murée et le quartier de la Trivalle est incendié. En 1592, les habitants de la Cité se rallient au roi.

L'abandon de la Cité
Le XVII° siècle marque le début de l'abandon de la Cité. En 1657, le présidial, la juridiction en place à Carcassonne, est transféré de la Cité à la ville basse. En 1659, la Cité de Carcassonne perd sa position stratégique à la suite de la signature du Traité des Pyrénées qui rattache le Roussillon à la France et fixe la frontière entre la France et l'Espagne à son emplacement actuel. La Cité est progressivement abandonnée par ses habitants les plus aisés et devient un quartier pauvre occupé par les tisserands. Les lices sont progressivement occupées par une centaine de maisons d'ouvriers, essentiellement des taudis. Des caves et des greniers sont installés dans les tours. La Cité se dégrade rapidement.

La ville basse prospère grâce à l'industrie drapière. Le principal centre religieux de la ville, la cathédrale Saint-Nazaire, demeure néanmoins dans la Cité jusqu'à la Révolution. En 1790, le chapitre est aboli et le palais épiscopal et le cloître sont vendus puis détruits en 1795. Le siège épiscopal est même transféré en 1801 de la cathédrale Saint-Nazaire à l'église Saint-Michel dans la ville basse. En 1794, les archives de la tour du Trésau sont détruites par un incendie.

Sous l'Ancien Régime puis sous la Révolution, la Cité est réduite sur le plan militaire au rôle d'arsenal, entrepôt d'armes et de vivres puis, entre 1804 et 1820, est rayée de la liste des places de guerre et abandonnée ; elle est reclassée en seconde catégorie. La ville haute perd son autonomie municipale et devient un quartier de Carcassonne. Le château comtal est transformé en prison. L'armée est alors prête à céder la Cité aux démolisseurs et récupérateurs de pierres.

La Cité connaît un déclin social avec l'augmentation de la pauvreté, mais aussi un déclin démographique. Entre 1819 et 1846, le nombre d'habitants de la ville haute décline tandis que dans la ville basse, la démographie augmente. La diminution de la population se poursuit pendant la seconde moitié du XIX° siècle. Entre 1846 et 1911, la Cité perd 45 % de sa population, passant de 1 351 à 761 habitants.

La restauration de la Cité
Pour les habitants de Carcassonne, la Cité médiévale, située sur une butte difficile d’accès avec ses ruelles étroites et ses lices et remparts vétustes constitue désormais un quartier peu attrayant auquel s'oppose la ville nouvelle formée par la bastide Saint-Louis ou ville basse. Les murailles servent de carrière à des entrepreneurs. La désaffection des habitants pour la Cité entraîne sa détérioration. Les tours se délabrent et la plupart sont converties en garages, hangars et autres bâtiments de stockage. Les lices sont progressivement envahies par des constructions (au XIX° siècle, les autorités y recensent 112 maisons). La destruction de la Cité médiévale est alors programmée.

La Cité est sauvée de la destruction totale par Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, notable et historien, habitant au pied de la Cité. Dès 1835, il s'émeut de la destruction de la barbacane dont les pierres étaient pillées par les entrepreneurs locaux. C'est à lui que l'on doit les premières véritables fouilles dans la cathédrale de la Cité et la découverte de la chapelle de l'évêque Radulphe. L'écrivain Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, a le coup de foudre pour ce monument en perdition. L'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui avait commencé la restauration de l'église Saint-Nazaire, est chargé d'étudier la restauration de la Cité. En 1840, la basilique Saint-Nazaire à l'intérieur de la Cité passe sous la protection des monuments historiques. Cette protection est étendue à l'ensemble des remparts en 1862.

En 1853, Napoléon III approuve le projet de restauration. Le financement est soutenu par l'État à 90 % et à 10 % par la ville et le conseil général de l'Aude. En 1855, les travaux commencent par la partie ouest-sud-ouest de l'enceinte intérieure, mais restent modestes. En 1857, ils se poursuivent sur les tours de la porte Narbonnaise et l'entrée principale de la Cité. Les fortifications sont çà et là consolidées, mais le gros du travail se concentre alors sur la restauration des toitures des tours des créneaux et des hourds du château comtal. L'expropriation et la destruction des bâtiments construits le long des remparts sont ordonnées. En 1864, Viollet-le-Duc obtient encore des crédits pour restaurer la porte de Saint-Nazaire et l'enceinte extérieure du front sud. En 1874, la tour du Trésau est restaurée.

Eugène Viollet-le-Duc laissera de nombreux croquis et dessins de la Cité et de ses modifications. À sa mort en 1879, son élève Paul Boeswillwald reprend le flambeau puis l'architecte Henri Nodet. En 1889, la restauration de l'enceinte intérieure est terminée. Les travaux de restauration du château comtal débutent la même année et, en 1902, les travaux d'envergure sont achevés et les alentours de la Cité sont aménagés et dégagés. En 1911, les dernières maisons présentes dans les lices sont détruites et les travaux de restauration sont considérés comme terminés en 1913.

Seul 30 % de la Cité est restauré. Durant les travaux de restauration, le chanoine Léopold Verguet réalise de nombreux clichés, ainsi que des travaux de réhabilitation. Ces photos fournissent des témoignages sur le chantier et la vie autour de la Cité à cette époque. Un autre photographe, Michel Jordy, historien et archéologue, apporte également sa contribution à la sauvegarde de la Cité par ses recherches et ses photographies. Il est également le fondateur de l'hôtel de la Cité.

Dès 1850, les restaurations d'Eugène Viollet-le-Duc sont fortement critiquées. Ses détracteurs, comme Hippolyte Taine, dénoncent la différence entre les parties neuves et les parties en ruine considérant que ces dernières ont plus de charme. D'autres, comme Achille Rouquet ou François de Neufchâteau, regrettent le caractère trop gothique et le style « Viollet-le-Duc » des modifications. Aujourd'hui, les historiens soulignent surtout les erreurs du restaurateur. Joseph Poux regrette la mauvaise reconstitution des portes et des fenêtres des tours wisigothes et la bretèche de la porte de l'Aude.

Mais ce sont surtout les choix effectués pour la restauration des toitures qui furent fortement critiqués. Viollet-le-Duc, fort de ses expériences de restauration sur les châteaux du nord de la France, choisit de coiffer les tours d'une toiture conique couverte d'ardoises, contrastant avec les toitures plates couvertes de tuiles romanes des châteaux de la région. Ce choix avait pour lui une logique historique, car Simon de Monfort et les autres chevaliers qui participèrent à la croisade des Albigeois venaient tous du Nord. Il n'est pas impossible que ces « nordistes » aient ramené avec eux leurs propres architectes et techniques. De plus, Viollet-le-Duc retrouva de nombreux fragments d'ardoise lors de ses restaurations de la Cité. C'est pour cela qu'aujourd'hui, on peut observer différents types de toiture dans la Cité de Carcassonne.

Le pont-levis, rajouté à l'entrée de la porte Narbonnaise, est également cité comme un exemple de reconstitution erronée. Par ailleurs, certaines restaurations sont parfois considérées comme trop parfaites et réduisant l'impression d'authenticité. Cependant, malgré ses erreurs, on considère aujourd'hui qu'Eugène Viollet-le-Duc a effectué un travail d'architecture remarquable qui a permis de restituer aux visiteurs une image cohérente sinon fidèle de la Cité de Carcassonne. Ainsi les campagnes de restauration menées aujourd'hui conservent les modifications apportées au modèle originel par l'architecte, car elles font désormais partie de l'histoire du monument.

XX° et XXI° siècles
En 1903, la Cité passe de la tutelle du ministère de la Guerre au ministère des beaux-arts et en 1918, l'armée quitte définitivement la Cité de Carcassonne. Le 1er septembre 1909 ouvre l'hôtel de la Cité dont la construction à l'intérieur même de la Cité entre le château comtal et la cathédrale de Saint-Nazaire. Cette construction néo-gothique provoque à l'époque de nombreuses protestations. En 1926, les monuments historiques étendent leur protection en classant les terrains situés près des restes de la barbacane de l'Aude, les accès et la porte de l'Aude, ainsi qu'en inscrivant le Grand Puits au titre des monuments historiques. En 1942, le classement s'étend encore avec l'ajout, en trois fois, de terrains autour de la Cité. Cette extension permet de protéger les abords directs de l'enceinte en empêchant d'éventuelles constructions.

En 1944, la Cité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité. Joë Bousquet, commandeur de la Légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre.

En 1961, un musée est installé dans le château comtal. Puis en 1997, la Cité est classée au patrimoine mondial par l'UNESCO. Aujourd'hui, la Cité est devenue un site touristique important qui reçoit plus de 2 millions de visiteurs chaque année. Ces classements permettent à l'État de recevoir des subventions pour l'entretien du site. En contrepartie, il doit respecter l'architecture des lieux lors de constructions ou de rénovations et doit ouvrir la Cité aux visiteurs. Les monuments historiques gèrent les visites et la gestion du château comtal. Ils ont récemment rénové le parcours de visites en 2006 et 2007 en ajoutant une salle de projection et une nouvelle signalétique. En 2014 débute des travaux de mise en sécurité des remparts du circuit Ouest suivi par un architecte en chef des monuments afin d'offrir ce parcours au visiteur. Les travaux seront réalisés par des compagnons tailleur de pierre spécialisés dans la restauration du patrimoine architectural.
Blazon Préhistoire et Antiquité
Au néolithique le site original de Carcassonne se trouvait sur le site actuel du Domaine d'Auriac dit "Carsac" (environ deux kilomètres au sud de la cité médiévale). Vers le VI° siècle avant J.-C. ses habitants se sont déplacés et installés sur l'éperon rocheux dominé aujourd'hui par cette même cité. Ils y bâtissent un oppidum. Les activités commerciales et agricoles sont florissantes. On échange des objets parfois venus de loin : étrusques, grecs, carthaginois.

Emplacement très actif situé près du fleuve Atax (l'Aude), Pline l'Ancien est le premier à le citer : Carcasum (le nom officiel de la cité est en fait Julia Carcaso) :
    « :.. Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Caveres, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alabécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volces Tectosages, Cessero, Carpentoracte des Mémines, Ies Caenicendes, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii49. »

Au III° siècle avant J.-C., le lieu passe sous domination des Volques Tectosages.

En 118 avant J.-C., date de la création de la ville portuaire de Colonia Narbo Martius, la région passe pacifiquement sous domination romaine. En 70 avant. J.-C. elle devient Province romaine.

À partir de 14 aprés. J.-C., la Via Aquitania relie Narbo Martius à Burdigala en passant par Julia Carcaso. À cette époque l'oppidum n'existe plus, une ville gallo-romaine ouverte avec plan en damier a remplacé les constructions antérieures. Les habitations s'étendent dans la plaine.

Entre 234 et 285 l'Empire romain traverse une crise avec anarchie militaire, ce dont profitent les "barbares" qui lancent de profonds raids de pillage en Gaule. Une enceinte de plus d'un kilomètre comprenant plus de trente tours défensives est édifiée.

L'Anonyme de Bordeaux mentionne la ville en 333 sous le nom de Castellum Carcasonne.

Périodes wisigothiques et musulmanes
Les Wisigoths s’installent dans la région au début du V° siècle. De 507 à 509, les Francs combattent les Wisigoths (ariens et considérés comme hérétiques), et font la conquête d'une grande partie du royaume de Toulouse. Les Wisigoths parviennent cependant à conserver Carcassonne qui restera longtemps convoitée par les Francs. En 587, une armée franque dirigée par Didier de Toulouse tentent de prendre la ville : ils sont repoussés et Didier meurt sous ses murs. Deux années plus tard, une autre armée est écrasée dans la région (5 000 tués, 2 000 prisonniers).

En 533 fut créé le diocèse de Carcassonne et Narbonne. Le roi wisigoth Récarède Ier se convertit au catholicisme en 589, et les relations entre Wisigoths et Francs s'adoucissent alors.

En 711, les musulmans débarquent au Rocher de Gibraltar, conquièrent une grande partie de la péninsule Ibérique en quelques années, puis franchissent les Pyrénées en 719 et font la conquête de la Septimanie qui appartenait toujours au royaume wisigoth de Tolède ; le wali (gouverneur) ’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi (en arabe : عنبسة بن سحيم الكلبي) fait le siège de Carcassonne en 725. La ville se soumet, est renommée Qarqshuna ; ses habitants sont contraints de donner la moitié de leurs biens aux envahisseurs ; une garnison maure est installée. Pépin le Bref reprend la cité en 759, mais des raids de pillages désolent la région jusqu'au règne de Charlemagne.

Dans les écrits apparaissent les noms Carcasona ou Carcassione.

Cathares et Croisade
En 1067, Raimond-Bérenger Ier de Barcelone acquiert Carcassonne contre 4 000 mancus d'or versés aux descendants du dernier comte en exercice de la ville, Roger III. Mais Raymond-Bernard Trencavel, beau-fils de ce dernier, réussit à prendre le contrôle de la cité. S'ensuivent plusieurs années de guerres amplifiées par le fait qu'une révolte des habitants chasse Raymond-Bernard (il est obligé de reprendre la ville avec l'aide du comte de Toulouse), et parce qu'un autre prétendant au pouvoir de la cité se manifeste, Roger II de Foix. Trencavel meurt en 1074, sa femme Ermengarde est reconnue vicomtesse en 1082.

Le palais comtal fortifié est construit à l'intérieur des murs de la cité vers 1130, par hantise d'une nouvelle révolte.

À la fin du XII° siècle le catharisme atteint Carcassonne et y fera beaucoup d'adeptes, les cathares étant protégés par le vicomte Raimond-Roger Trencavel. Après l'assassinat du légat apostolique Pierre de Castelnau en janvier 1208, la ville et toute sa région sont déclarées terres d’hérésies par le pape Innocent III, et en conséquence subissent la Croisade des albigeois, dirigée par Arnaud Amaury.

L'armée croisée met le siège devant Carcassonne : deux bourgs situés près des remparts tombent rapidement et sont brûlés. L'enceinte de la cité résiste à l'assaillant, mais c'est la sécheresse et la soif qui font capituler la ville au bout de deux semaines, le 15 août 1209 : il fait très chaud cette année-là, les puits sont à sec. Il faut aller chercher de l'eau en dehors de l'enceinte, en bas de la colline, directement dans l'Aude, mais Trencavel ne prend aucune disposition pour en défendre l'accès et les habitants sont empêchés par les croisés d'aller y puiser. La ville capitule alors : Trancavel est jeté dans un cachot du palais comtal où il meurt rapidement de dysenterie55 ; ses terres sont attribuées à Simon de Montfort (plus tard son fils les donnera au roi de France, qui les intégrera au domaine royal en 1224. Des sénéchaux royaux seront alors installés dans tout le Languedoc). Les habitants doivent quitter la ville, n'emportant que les vêtements qu'ils portent ; la cité devient zone militaire, mais reste un centre religieux grâce à la cathédrale Saint-Nazaire.

Le palais comtal est alors transformé en forteresse, l'enceinte de la ville est doublée et renforcée jusqu'à la fin du XIII° siècle.

Le 17 septembre 1240, Raimond II Trencavel assiège la cité, les combats dureront jusqu'au 11 octobre et l'arrivée d'une armée royale de secours.

Saint Dominique a passé tout le carême de 1213 à prêcher à Carcassonne. Un tribunal d'Inquisition y est installé en 1234.

L'expulsion des habitants de la cité fortifiée est un acte majeur de l'histoire de Carcassonne, car ils s'établissent sur l'autre rive du fleuve, où Louis IX crée "la ville basse" ou "bastide Saint Louis". Progressivement cette dernière prospère économiquement et acquiert un rayonnement politique. Elle est dotée d'un consulat en 1248, avec six consuls qui la gouvernent avec l'aide des notables.

Fin du Moyen Âge
Au XIV° siècle, Carcassonne est le premier centre de production textile du royaume, dont la matière première utilisée est la laine. Elle provient des élevages de la Montagne Noire et des Corbières. Les productions étaient exportées vers Constantinople ou encore Alexandrie.

En 1348 s'abat une épidémie de peste, récurrente jusqu'au siècle suivant.

En 1355 le prince Noir dévaste par le feu la bastide sans chercher à conquérir la Cité. Elle est reconstruite (moitié moins grande) et fortifiée en 1359.

Louis XI confirme les privilèges de Carcassonne en mars 1462.

Du XVI° au XVIII° siècle
Jusqu’à la signature en 1659 du traité des Pyrénées, la Cité conserve son rôle militaire à la frontière entre la France et l’Aragon.

Le XVI° siècle est déchiré par les Guerres de Religion : la ville basse soutient les protestants, la ville haute reste catholique. Des échauffourées ont lieu entre les deux sites jusqu'à l'Édit de Nantes.

Charles IX passe dans la ville lors de son "Grand tour de France" (1564-1566), accompagné de Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.

Un passage de l'Histoire générale de Languedoc de Dom Vaissète offre un intéressant compte rendu de la réunion des États de Languedoc65 de 1569 qui se tint dans le grand réfectoire des Augustins de la ville basse, sous la présidence d'Antoine II de Dax, évêque d'Alet (1565-†1579).

La Cité perd de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse croissante. La richesse due au commerce drapier permet d'embellir cette dernière. La manufacture de draps des Saptes est créée en 1667 par Colbert pour poursuivre l'œuvre des frères Saptes, originaires de Tuchan, qui concentrèrent en un même lieu toutes les opérations nécessaires à la fabrication des tissus. Des hôtels luxueux sont construits, l'eau est amenée jusqu'à la ville, les rues sont pavées et éclairées. Les remparts sont démolis au XVIII° siècle et le portail des Jacobins est construit à cette époque.

Malheureusement de nombreux problèmes causent la perte de cette mono-industrie. À la Révolution française, la ville est peu engagée et l'industrie drapière est concurrencée par les Anglais, provoquant des baisses de salaires importantes. Le 29 janvier 1790, le département de l'Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu. Elle devient aussi chef-lieu de district. Mais les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.

Carcassonne absorbe Carcassonne-Cité entre 1795 et 1800.

Sous la Restauration l'activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. La viticulture entre en concurrence, et la misère gagne la ville et ses derniers tisserands.

Du XIX° au XXI° siècle
Au XIX° siècle, un changement dans les mentalités intervient et une prise de conscience pour les monuments historiques s'annonce. On veut restaurer et valoriser le patrimoine français. La Cité, complètement ruinée et miséreuse, reçoit le soutien d’érudits audois et carcassonnais tel Jean-Pierre Cros-Mayrevieille soutenu par Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques. Les premiers travaux de restauration portent sur la basilique Saint-Nazaire.

De nombreuses expropriations ont ensuite lieu, supprimant la totalité de l’habitat construit dans les lices (espace intermédiaire délimité par les deux remparts) et excluant une partie de la population de la Cité. Il faut ensuite un demi-siècle de travaux pour restituer toute la grandeur du XIII° siècle au plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge d’Occident. L’architecte Viollet-le-Duc, spécialiste des restaurations en France, porta ce chantier avec réussite, mais déclencha parfois une certaine polémique sur ses choix de restaurations et sur ses initiatives personnelles assez particulières. Il n'en demeure pas moins que la Cité de Carcassonne est globalement très bien restaurée, la restauration portant sur seulement 15 % du bâti (crénelages, toitures).

En 1907, les vignerons carcassonnais participent à la Révolte des vignerons pour dénoncer les problèmes qui affectent la viticulture du Languedoc. La fraude récurrente de certains producteurs, la surproduction, le mildiou et la concurrence provoquent leur colère et ils demandent à l'État, qui dans un premier temps ne réagit pas, de mettre en place une réglementation sur les productions viticoles. Carcassonne rejoint en septembre 1907 la Confédération générale de vignerons du Midi (CGV), la première union syndicale.

En 1944, la cité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité. Joë Bousquet, commandeur de la Légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité, considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre.

En 1997, la Cité de Carcassonne atteint la consécration en obtenant son classement sur la liste des sites au patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco, et la ville basse de Carcassonne, « la Bastide Saint-Louis », est classée secteur sauvegardé. Aujourd'hui, avec en moyenne 1,9 million de touristes depuis 2012, la cité est un haut lieu touristique.

Le 6 novembre 2003 eut lieu à Carcassonne, dans l'hôtel de la Cité, le 16e sommet franco-espagnol en présence de José María Aznar, chef du gouvernement espagnol, de Jacques Chirac, président de la République et de treize ministres des deux pays.

Le 29 juin 2008 pendant les journées « portes ouvertes » à Carcassonne du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (3e RPIMa), à la suite d'une erreur d'approvisionnement de tir (balles réelles au lieu de balles à blanc), un accident provoque des blessures graves sur 17 personnes dans le public. Cette affaire, devenue nationale après la visite sur place du président de la République, Nicolas Sarkozy, accompagné de son ministre de la Défense, entraîna la démission du chef d'état-major des armées.

Attentats terroristes du 23 mars 2018
Le 23 mars 2018, la ville est le théâtre d'un attentat djihadiste revendiquée par le groupe État islamique. À 10 h 15, Redouane Lakdime, un Franco-Marocain âgé de 25 ans résidant à la cité Ozanam de Carcassonne, vole une voiture, tue le passager et blesse le conducteur. Il se dirige vers une caserne militaire et tire sur quatre CRS qui revenaient de faire leur footing, blessant grièvement l'un d'entre eux à l'épaule. Il prend ensuite la direction de Trèbes, une petite ville voisine distante d'environ 7 km, et prend une cinquantaine de personnes en otage dans le Super U de la ville. Il tue deux personnes. Le raid et le GIGN se rendent sur place et sécurisent les lieux. Certains otages parviennent à s'enfuir. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame propose au terroriste de prendre la place d'une otage. Il sera grièvement touché par les tirs du terroriste et décédera le lendemain. Le terroriste est abattu lorsque l'assaut est donné.
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