Mise à jour du 22/08/2024
Barbentane
Barbentane est situé à l'extrémité Nord des Bouches du Rhône, à la frontière avec le Vaucluse et le Gard, là où la Durance rejoint le Rhône. Bâtie sur un des versants de La Montagnette, Barbentane domine superbement toute la plaine fertile et maraîchère qui longe le Rhône.
Les lointains habitants de Barbentane étaient des Ligures, c'est dire la richesse historique du village. Les Celtes, Romains, Barbares, et Sarazins déferlèrent successivement sur le village. Il est là, à la fois vénérable et plein de vitalité, fidèle à ses traditions provençales et le regard ouvert sur son avenir. Son site exceptionnel explique toutes les convoitises du passé et du présent. Avec son microclimat, la forêt de la Montagnette recèle et restitue généreusement les parfums pénétrants de sa flore méditerranéenne, parcourez-la et respirez. Vaste étendue au confluent du Rhône et de la Durance, voici sa riche plaine agricole, véritable mosaïque de fruitiers et de primeurs dont la seule vue enchantera vos regards et fera saliver vos papilles gourmandes. Tout cela à 18 Km au nord-ouest de Saint-Rémy.
Après les sensations visuelles, olfactives et savoureuses, partez à la recherche du Temps, du Temps de l'Histoire.
Il y a deux très beaux châteaux à Barbentane. Celui du haut du village, le plus important (XVI° siècle), habité par les héritières du Comte d’Andigné, surmonté de la Tour Anglica (1365), au bord de la forêt, domine à la fois le village et trois départements... Et le château du Bas, que les soins constants des Marquis ont remarquablement conservé depuis le XVII° siècle, et qui vous ouvre ses portes.
La tour Anglica : Ce promontoire rocheux vit au IX° siècle un premier château fort relevant des archevêques d’Arles. Barbentane ayant été donné en fief aux évêques d’Avignon au XII° siècle, c’est l’un d’eux, Anglic de Grimoard, frère du pape Urbain V, qui fit construire en 1365 cette tour haute de 28 m et un château situé sur le flanc Est de la Tour. Un archevêque d’Avignon, Dominique de Marinis, le fit entièrement reconstruire en 1665. A la fin du XVIII° siècle, le célèbre cartographe Cassini et son équipe mirent à profit la position dominante de la Tour pour y faire de précieux repérages. En 1793, tout l’ensemble fut vendu comme « bien national ». Seule la tour résista aux révolutionnaires. La Tour, acquise en 1852 par le marquis de Robin de Barbentane, reste de nos jours propriété de ses descendants.
Le petit Trianon de la Provence : Le château de Barbentane, surnommé le « Petit Trianon de la Provence » ou « le plus italien des châteaux provençaux », est une demeure de plaisance, du XVII° siècle. Le château de style baroque commencé en 1674 ne fut achevé qu'à la fin du XVIII° siècle. Il a conservé ses stucs, ses marbres et ses terrasses à l'italienne. Le château a servi dans les années 1970 de décor au feuilleton télévisé Les Gens de Mogador. C'est une propriété privé non visitable.
La Porte Séquier : Entrez dans la Cité par la Porte Séquier du XIV° siècle, ouverture sud des remparts. On ignore l’origine exacte du nom : lieu où l’on faisait sécher les légumes (« seca » en provençal) ou bien nom d’une famille vivant à Barbentane à cette époque ? Au cours de sa restauration en 1997, elle a perdu ses armoiries et notamment la salamandre, don de François 1er lors de sa visite en 1516. elle est surmontée d’une tour carrée. C’est le Capitaine de ville qui était habilité à manoeuvrer la herse de fermeture des portes du village. Un cimetière, dit « du Séquier », en contre bas de la porte, à l’extérieur des remparts, fut en service de 1756 à 1851. A côté de la Porte du Séquier, nous pouvons jouir d’une vue exceptionnelle sur la vallée du Rhône et au fond à droite c’est le confluent avec la Durance.
La Porte Calendrale : La Porte Calendrale commandait l’entrée des remparts nord de Barbentane. Construite en 1302, elle a été conservée et récemment restaurée. Vous pouvez remarquer, de part et d’autres de l’ouverture, dans la pierre gris-bleutée de Barbentane, la trace des saignées dans lesquelles étaient logées les herses sarrasines qui étaient abaissées en cas de danger par le Capitaine de Ville. La Porte Calendrale fit l’objet d’un aménagement de la Maison de Ville (la mairie d’aujourd’hui). Les travaux furent adjugés le 16 août 1654 mais lorsque la tour supérieure fut démolie, les consuls de l’époque constatèrent que la superficie dégagée se trouvait trop réduite, et la réalisation fut abandonnée. En 1724, les herses sarrasines, considérées comme inutiles furent vendues aux enchères pour le prix de 13 livres le quintal.
L'Hôtel de ville : Il y a aussi de la même époque, l'Hôtel des Barons de Chabert, du XVII° siècle devenue aujourd'hui l'Hôtel de ville depuis 1888. En 1899, l’Hôtel de Ville s’est doté d’une horloge toujours en fonctionnement et d’une cloche de 250 kilos qui peut être entendue partout dans la campagne. Les Chabert existent à Barbentane depuis des temps immémoriaux. Cette famille bourgeoise, puis noble, se fait construire hors les remparts un bel Hôtel particulier. Le personnage important fut alors Jean de Chabert (1627 env.-1705) qui obtint du jeune Louis XIV un titre de « Conseiller du Roi » et la charge de « Maire » de Barbentane. L’achat de cette charge heurta la sensibilité de la Communauté qui voyait ainsi supplantés les « Consuls » qu’elle avait l’habitude d’élire. Honneur suprême, le Roi passa une nuit en ce lieu en 1660, négligeant ainsi les co-seigneurs du lieu considérés comme trop « Frondeurs ».
l’Eglise : La Place de l’Eglise est au cœur de la Cité médiévale. La nef que vous apercevez et qui se prolonge à l’intérieur est attestée en 1254, mais sa construction est sans doute antérieure. Ce premier bâtiment est de style roman mais elle fut agrandie au cours des siècles suivants. La flèche du clocher, de 8 mètres de haut fut érigée en 1492 et abattue en 1794. L’Eglise fut alors fermée au culte et toutes les cloches sauf une furent transportées à Marseille. A droite du porche de l’Eglise, vous apercevez une construction circulaire de 1m50 environ, il s’agit du puits communal attesté de 1370, mais sans doute plus ancien. Il fut entièrement creusé dans le roc, d’une profondeur de 36 mètres avec 6 mètres d’eau au fond du puits. Il a été conservé mais n’est plus utilisé depuis l’addiction d’eau au village ancien.
Moulin de Bretoule : La visite n'est pas terminée, il faut voir le Moulin de Bretoule fièrement campé sur la « Coste ». Ce moulin a été construit peu avant la Révolution française et fonctionna jusqu'en 1845. Il est situé non loin de la Tour Anglica, enchâssé dans les pins. Il fut construit en 1774 par un aubergiste, Pierre Deurrieu et un meunier, Louis Berlandier. Ce dernier ayant quelques difficultés d’élocution, fut surnommé « Bretoule » du verbe provençal « bretouneja » qui veut dire « bredouiller ». Claude Berlandier, dernier propriétaire du nom, avait souvent dit que lorsque il n’aurait plus que deux sous en poche, il se supprimerait. On le retrouva pendu dans son moulin un triste jour de 1898.
Le Moulin de Bretoule est situé sur une propriété privée. Visible uniquement de l'extérieur.
Les lointains habitants de Barbentane étaient des Ligures, c'est dire la richesse historique du village. Les Celtes, Romains, Barbares, et Sarazins déferlèrent successivement sur le village. Il est là, à la fois vénérable et plein de vitalité, fidèle à ses traditions provençales et le regard ouvert sur son avenir. Son site exceptionnel explique toutes les convoitises du passé et du présent. Avec son microclimat, la forêt de la Montagnette recèle et restitue généreusement les parfums pénétrants de sa flore méditerranéenne, parcourez-la et respirez. Vaste étendue au confluent du Rhône et de la Durance, voici sa riche plaine agricole, véritable mosaïque de fruitiers et de primeurs dont la seule vue enchantera vos regards et fera saliver vos papilles gourmandes. Tout cela à 18 Km au nord-ouest de Saint-Rémy.
Après les sensations visuelles, olfactives et savoureuses, partez à la recherche du Temps, du Temps de l'Histoire.
Il y a deux très beaux châteaux à Barbentane. Celui du haut du village, le plus important (XVI° siècle), habité par les héritières du Comte d’Andigné, surmonté de la Tour Anglica (1365), au bord de la forêt, domine à la fois le village et trois départements... Et le château du Bas, que les soins constants des Marquis ont remarquablement conservé depuis le XVII° siècle, et qui vous ouvre ses portes.
La tour Anglica : Ce promontoire rocheux vit au IX° siècle un premier château fort relevant des archevêques d’Arles. Barbentane ayant été donné en fief aux évêques d’Avignon au XII° siècle, c’est l’un d’eux, Anglic de Grimoard, frère du pape Urbain V, qui fit construire en 1365 cette tour haute de 28 m et un château situé sur le flanc Est de la Tour. Un archevêque d’Avignon, Dominique de Marinis, le fit entièrement reconstruire en 1665. A la fin du XVIII° siècle, le célèbre cartographe Cassini et son équipe mirent à profit la position dominante de la Tour pour y faire de précieux repérages. En 1793, tout l’ensemble fut vendu comme « bien national ». Seule la tour résista aux révolutionnaires. La Tour, acquise en 1852 par le marquis de Robin de Barbentane, reste de nos jours propriété de ses descendants.
Le petit Trianon de la Provence : Le château de Barbentane, surnommé le « Petit Trianon de la Provence » ou « le plus italien des châteaux provençaux », est une demeure de plaisance, du XVII° siècle. Le château de style baroque commencé en 1674 ne fut achevé qu'à la fin du XVIII° siècle. Il a conservé ses stucs, ses marbres et ses terrasses à l'italienne. Le château a servi dans les années 1970 de décor au feuilleton télévisé Les Gens de Mogador. C'est une propriété privé non visitable.
La Porte Séquier : Entrez dans la Cité par la Porte Séquier du XIV° siècle, ouverture sud des remparts. On ignore l’origine exacte du nom : lieu où l’on faisait sécher les légumes (« seca » en provençal) ou bien nom d’une famille vivant à Barbentane à cette époque ? Au cours de sa restauration en 1997, elle a perdu ses armoiries et notamment la salamandre, don de François 1er lors de sa visite en 1516. elle est surmontée d’une tour carrée. C’est le Capitaine de ville qui était habilité à manoeuvrer la herse de fermeture des portes du village. Un cimetière, dit « du Séquier », en contre bas de la porte, à l’extérieur des remparts, fut en service de 1756 à 1851. A côté de la Porte du Séquier, nous pouvons jouir d’une vue exceptionnelle sur la vallée du Rhône et au fond à droite c’est le confluent avec la Durance.
La Porte Calendrale : La Porte Calendrale commandait l’entrée des remparts nord de Barbentane. Construite en 1302, elle a été conservée et récemment restaurée. Vous pouvez remarquer, de part et d’autres de l’ouverture, dans la pierre gris-bleutée de Barbentane, la trace des saignées dans lesquelles étaient logées les herses sarrasines qui étaient abaissées en cas de danger par le Capitaine de Ville. La Porte Calendrale fit l’objet d’un aménagement de la Maison de Ville (la mairie d’aujourd’hui). Les travaux furent adjugés le 16 août 1654 mais lorsque la tour supérieure fut démolie, les consuls de l’époque constatèrent que la superficie dégagée se trouvait trop réduite, et la réalisation fut abandonnée. En 1724, les herses sarrasines, considérées comme inutiles furent vendues aux enchères pour le prix de 13 livres le quintal.
L'Hôtel de ville : Il y a aussi de la même époque, l'Hôtel des Barons de Chabert, du XVII° siècle devenue aujourd'hui l'Hôtel de ville depuis 1888. En 1899, l’Hôtel de Ville s’est doté d’une horloge toujours en fonctionnement et d’une cloche de 250 kilos qui peut être entendue partout dans la campagne. Les Chabert existent à Barbentane depuis des temps immémoriaux. Cette famille bourgeoise, puis noble, se fait construire hors les remparts un bel Hôtel particulier. Le personnage important fut alors Jean de Chabert (1627 env.-1705) qui obtint du jeune Louis XIV un titre de « Conseiller du Roi » et la charge de « Maire » de Barbentane. L’achat de cette charge heurta la sensibilité de la Communauté qui voyait ainsi supplantés les « Consuls » qu’elle avait l’habitude d’élire. Honneur suprême, le Roi passa une nuit en ce lieu en 1660, négligeant ainsi les co-seigneurs du lieu considérés comme trop « Frondeurs ».
l’Eglise : La Place de l’Eglise est au cœur de la Cité médiévale. La nef que vous apercevez et qui se prolonge à l’intérieur est attestée en 1254, mais sa construction est sans doute antérieure. Ce premier bâtiment est de style roman mais elle fut agrandie au cours des siècles suivants. La flèche du clocher, de 8 mètres de haut fut érigée en 1492 et abattue en 1794. L’Eglise fut alors fermée au culte et toutes les cloches sauf une furent transportées à Marseille. A droite du porche de l’Eglise, vous apercevez une construction circulaire de 1m50 environ, il s’agit du puits communal attesté de 1370, mais sans doute plus ancien. Il fut entièrement creusé dans le roc, d’une profondeur de 36 mètres avec 6 mètres d’eau au fond du puits. Il a été conservé mais n’est plus utilisé depuis l’addiction d’eau au village ancien.
Moulin de Bretoule : La visite n'est pas terminée, il faut voir le Moulin de Bretoule fièrement campé sur la « Coste ». Ce moulin a été construit peu avant la Révolution française et fonctionna jusqu'en 1845. Il est situé non loin de la Tour Anglica, enchâssé dans les pins. Il fut construit en 1774 par un aubergiste, Pierre Deurrieu et un meunier, Louis Berlandier. Ce dernier ayant quelques difficultés d’élocution, fut surnommé « Bretoule » du verbe provençal « bretouneja » qui veut dire « bredouiller ». Claude Berlandier, dernier propriétaire du nom, avait souvent dit que lorsque il n’aurait plus que deux sous en poche, il se supprimerait. On le retrouva pendu dans son moulin un triste jour de 1898.
Le Moulin de Bretoule est situé sur une propriété privée. Visible uniquement de l'extérieur.
Préhistoire et Antiquité
À l'origine, trois sites distincts d'habitation se trouvaient sur le territoire. Le plus ancien est Fretta, qui a disparu vers le VI° siècle, mais dont le nom a perduré sous la forme de Frigolet. Les deux autres sites, Bellinto et Barbentane, sont beaucoup mieux connus. Aux abords du site de Fretta, des fouilles faites en 1957 ont permis de découvrir dans un puits funéraire un os humain de chasséen (pariétal droit, V° millénaire avant J.-C.) au milieu de divers silex et ossements d'animaux (près du quartier des Carrières). Les Ligures sont le plus ancien peuple dont on a conservé le nom. Au fil du temps, ils s'associent avec les Celtes, qui donnent les Celto-Ligures. C'est de ces Celto-Ligures que vient le nom de Bellinto (Bel signifiant « bac » et linto « barque à fond plat ») à l'endroit où un bac permettait de franchir la Durance. Ce nom de Bellinto est écrit pour la première fois en 333 sur l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem. Mais bien avant cette date, Bellinto existait déjà et il est probable que le plus illustre de ses occupants de cette période fut Marius. Ce général romain avait établi son camp dans la Montagnette avant d'aller écraser les Cimbres et les Teutons dans la plaine de Pourrières (près d’Aix-en-Provence) en 102 avant J.-C. Vient ensuite l'époque de la Pax Romana, qui dure quatre siècles, et dont il reste de nombreux vestiges (sarcophages, fondations dans le haut du village, etc.).
Moyen Âge
À ce temps de paix succède celui des invasions. Les Alamans, les Vandales, les Wisigoths, les Burgondes, les Ostrogoths, les Francs, les Lombards, Normands et les Sarrasins se succèdent. C'est à partir du IX° siècle que l'on trouve les premières traces écrites de Barbentane. Malgré son apparition tardive, ce nom très ancien signale probablement une source au pied d'une barre rocheuse. Déjà chez les Ligures, la syllabe ar désigne l'eau et tan la falaise; de plus les préfixes barva ou borvo sont très répandus dans toute l'Europe. L'étymologie de Barbentane serait donc à rapprocher des villes thermales telles que La Bourboule, Barbotan-les-Thermes, etc.
1133 signale le premier seigneur connu, Guillaume de Barbentane, dont le descendant direct, le marquis Henri de Puget de Cabassole du Réal de Barbentane, est toujours barbentanais. Ce Guillaume habitait la maison des Chevaliers qui fut terminée en 1178. Terre frontalière, Barbentane est alternativement fief du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique. Elle en profite également car c'est un lieu de passage : un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1178. Il fusionne avec celui de Rognonas vers 1450.
La papauté, en s'installant à Avignon au XIV°, permet de clarifier la situation. Outre tous les avantages qu'ils peuvent tirer de la situation, allègement ou exemption pure et simple des charges et des taxes, ils bénéficient d'un embellissement architectural du village. Fortifications rehaussées, agrandissement de l'église datant de la même époque que la maison des Chevaliers, construction de la tour Anglica en 1364-1365. Cette tour, du nom de l'évêque Anglic de Grimoard, qui n'était autre que le frère du pape Urbain V, fut érigée pour la modique somme de 4 000 florins.
Temps Moderne
Lors de la Révolution française, le curé de Barbentane, qui était jureur, fut jeté pieds et poings liés dans la Durance lors de la Terreur blanche de 1795. De la Révolution datent de solides traditions politiques familiales, qui sont républicaines ou monarchistes conservatrices. Ce n'est que depuis la fin des guerres coloniales que les Barbentanais peuvent s'exprimer politiquement à titre individuel sans pour cela se faire bannir de leur famille.
Jusqu'à la fin du XIX° siècle, l'orthographe était Barbantane, avec un "a" ; aujourd'hui on écrit Barbentane avec un "e".
À l'origine, trois sites distincts d'habitation se trouvaient sur le territoire. Le plus ancien est Fretta, qui a disparu vers le VI° siècle, mais dont le nom a perduré sous la forme de Frigolet. Les deux autres sites, Bellinto et Barbentane, sont beaucoup mieux connus. Aux abords du site de Fretta, des fouilles faites en 1957 ont permis de découvrir dans un puits funéraire un os humain de chasséen (pariétal droit, V° millénaire avant J.-C.) au milieu de divers silex et ossements d'animaux (près du quartier des Carrières). Les Ligures sont le plus ancien peuple dont on a conservé le nom. Au fil du temps, ils s'associent avec les Celtes, qui donnent les Celto-Ligures. C'est de ces Celto-Ligures que vient le nom de Bellinto (Bel signifiant « bac » et linto « barque à fond plat ») à l'endroit où un bac permettait de franchir la Durance. Ce nom de Bellinto est écrit pour la première fois en 333 sur l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem. Mais bien avant cette date, Bellinto existait déjà et il est probable que le plus illustre de ses occupants de cette période fut Marius. Ce général romain avait établi son camp dans la Montagnette avant d'aller écraser les Cimbres et les Teutons dans la plaine de Pourrières (près d’Aix-en-Provence) en 102 avant J.-C. Vient ensuite l'époque de la Pax Romana, qui dure quatre siècles, et dont il reste de nombreux vestiges (sarcophages, fondations dans le haut du village, etc.).
Moyen Âge
À ce temps de paix succède celui des invasions. Les Alamans, les Vandales, les Wisigoths, les Burgondes, les Ostrogoths, les Francs, les Lombards, Normands et les Sarrasins se succèdent. C'est à partir du IX° siècle que l'on trouve les premières traces écrites de Barbentane. Malgré son apparition tardive, ce nom très ancien signale probablement une source au pied d'une barre rocheuse. Déjà chez les Ligures, la syllabe ar désigne l'eau et tan la falaise; de plus les préfixes barva ou borvo sont très répandus dans toute l'Europe. L'étymologie de Barbentane serait donc à rapprocher des villes thermales telles que La Bourboule, Barbotan-les-Thermes, etc.
1133 signale le premier seigneur connu, Guillaume de Barbentane, dont le descendant direct, le marquis Henri de Puget de Cabassole du Réal de Barbentane, est toujours barbentanais. Ce Guillaume habitait la maison des Chevaliers qui fut terminée en 1178. Terre frontalière, Barbentane est alternativement fief du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique. Elle en profite également car c'est un lieu de passage : un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1178. Il fusionne avec celui de Rognonas vers 1450.
La papauté, en s'installant à Avignon au XIV°, permet de clarifier la situation. Outre tous les avantages qu'ils peuvent tirer de la situation, allègement ou exemption pure et simple des charges et des taxes, ils bénéficient d'un embellissement architectural du village. Fortifications rehaussées, agrandissement de l'église datant de la même époque que la maison des Chevaliers, construction de la tour Anglica en 1364-1365. Cette tour, du nom de l'évêque Anglic de Grimoard, qui n'était autre que le frère du pape Urbain V, fut érigée pour la modique somme de 4 000 florins.
Temps Moderne
Lors de la Révolution française, le curé de Barbentane, qui était jureur, fut jeté pieds et poings liés dans la Durance lors de la Terreur blanche de 1795. De la Révolution datent de solides traditions politiques familiales, qui sont républicaines ou monarchistes conservatrices. Ce n'est que depuis la fin des guerres coloniales que les Barbentanais peuvent s'exprimer politiquement à titre individuel sans pour cela se faire bannir de leur famille.
Jusqu'à la fin du XIX° siècle, l'orthographe était Barbantane, avec un "a" ; aujourd'hui on écrit Barbentane avec un "e".