Mise à jour du 22/08/2024
Anduze
Depuis les temps antiques, Anduze est gardienne d’une véritable frontière naturelle, facile à contrôler, entre les Cévennes et la longue plaine menant à la mer, d’où son surnom de « Porte des Cévennes ».
Creusé patiemment par le Gardon pendant des millions d’années dans une barre jurassique pour former de chaque côté de la rivière deux montagnes nommées « Saint-Julien » et « Peyremale », ce passage obligé est emprunté par l’homme depuis des millénaires.
Le château Neuf : C'est une demeure seigneuriale du XVII° siècle. A l'occasion de sa construction, il fut intégré dans les remparts. Il comprend deux tours. Bien privé, non visitable.
La fontaine du Bicentenaire : Elle a été réalisée en 1989 par un compagnon pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française. Les trois colonnes illustrent chacune un style : le dorique, le ionique, le corinthien.
La fontaine de l'église : Datée de 1715, elle se situe sur l'emplacement d'un ancien cimetière autrefois "Place du Cimetière". La Pyramide qui surmonte la fontaine présente un effet d'optique surprenant sous un certain angle, ceci en raison des trois boules de pierre qui en forment la base.
La fontaine de Notre Dame : Elle date de 1715 et doit son nom à une ancienne chapelle disparue.
La fontaine Pagode : De style oriental, recouverte de tuiles vernissés, elle fut construite en 1648 d'après les dessins et avec les deniers d'un négociant Anduzien qui, ayant été chercher des "graines" de vers à soie en Orient, aurait été séduit par l'architecture des pays traversés.
Le temple : L'histoire du temple est pleine de soubresauts, construit en 1600 sur l'emplacement de l'ancienne église, rasé en 1686 pour ériger une nouvelle église, puis utilisé comme temple de la Raison sous la Révolution et, enfin réaménagé en 1823. C'est le lieu de culte de la communauté protestante Réformée Évangélique. Un premier orgue fut construit en 1848. Il a subit une reconstruction et une extension par le facteur B. RAUPP en 1992.
La place couverte : Elle date du XV° siècle. Elle s'appelait l'orgerie ou marché aux grains, puis devint le lieu du marché aux châtaignes et aujourd'hui celui des produits locaux.
La fontaine Pradier : Construite à l'occasion de l'inauguration de la rue Neuve, de style classique, elle date de la première moitié du XIX° siècle (1835). Elle est composée d'un vaste bassin circulaire au centre duquel, sur un socle ouvragé, prend place une vasque, supportant elle-même une colonne de style composite. La statue qui s'élevait sur le chapiteau a mystérieusement disparu. Rénovée en 2006.
L'église St Etienne : Elle fut construite entre 1686 et 1688 sur l'emplacement de l'ancien temple démoli à la suite de la Révocation de l' Édit de Nantes en 1685. Le clocher date de 1588.
La tour de l'horloge : La tour date de 1320, dernier vestige des anciens remparts détruits lors de la paie d'Alais. Elle a trois niveaux et présente la même architecture que les remparts d'Aigues Mortes. En 1569, l'installation de l'horloge renforce l'importance de la tour.
Ses démentions : des murs épais de 1.5 m, un cylindre de 8.5 m de diamètre et une hauteur 22m
La Méridienne : Horloge de la ville depuis 1569, épargnée en 1629 lors de la destruction des remparts, la méridienne fut restaurée en 1989.
Le parc des Cordeliers : Si la commune a la chance de posséder sur son territoire différentes espèces d’arbres séculaires en nombre, son parc des Cordeliers en rassemble quelques magnifiques spécimens, disséminés un peu partout. Parmi ceux-ci et un peu à l’écart se distingue la majesté d’un vieux chêne tricéphale (tronc en 3 parties) d’une quarantaine de mètres de haut et d’environ 230 ans. D’abord son nom précis : chêne des Canaries
Ensuite, sa provenance : la légende voudrait que l’un des compagnons de La Fayette l’ait ramené d’Amérique… Qui sait, peut-être y a t-il encore des archives à trouver pour que le mythe devienne réalité. En tout cas, les différentes énigmes liées à ce bel inconnu d’Anduze n’ont pas empêché son obtention, en juillet 2000, du label « Arbre Remarquable de France« . Si un jour vous voulez aller caresser son écorce pour récupérer un peu de la force de ce magnifique ancêtre, vous le trouverez sur le terrain de boules, derrière l’allée des bambous.
La tour de Pézène : Elle fait partie du "château de Pézène", vieille maison seigneuriale et résidence des comtes de Beaufort du XVème - XVIème siècle. La tour date du XIIIème - XIVème siècle.
Le Musée de la Musique : Plus de 1000 instruments de musique du monde entier de diverses époques, populaires ou plus élaborés. Ouvert de mars à décembre En hiver, ouvert les dimanches et fêtes sur rendez-vous. Animations spéciales pour les scolaires.
Le GARDON D'ANDUZE : Tantôt torrents, aux eaux bondissantes, tantôt rivières aux eaux calmes et tièdes sous le soleil estival, les Gardons offrent, sous l'ombre de leurs frondaisons de rives, de nombreux endroits de calme et de repos. Il vous est loisible également de parcourir les crêtes des montagnes, et de découvrir, au détour d'une boucle du chemin, la géologie toute particulière du pays. Ici, la porte des Cévennes d'Anduze, falaise calcareuse montrant la rupture de ce qui était un immense lac il y a quelques millions d'années.
Le château Neuf : C'est une demeure seigneuriale du XVII° siècle. A l'occasion de sa construction, il fut intégré dans les remparts. Il comprend deux tours. Bien privé, non visitable.
La fontaine du Bicentenaire : Elle a été réalisée en 1989 par un compagnon pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française. Les trois colonnes illustrent chacune un style : le dorique, le ionique, le corinthien.
La fontaine de l'église : Datée de 1715, elle se situe sur l'emplacement d'un ancien cimetière autrefois "Place du Cimetière". La Pyramide qui surmonte la fontaine présente un effet d'optique surprenant sous un certain angle, ceci en raison des trois boules de pierre qui en forment la base.
La fontaine de Notre Dame : Elle date de 1715 et doit son nom à une ancienne chapelle disparue.
La fontaine Pagode : De style oriental, recouverte de tuiles vernissés, elle fut construite en 1648 d'après les dessins et avec les deniers d'un négociant Anduzien qui, ayant été chercher des "graines" de vers à soie en Orient, aurait été séduit par l'architecture des pays traversés.
Le temple : L'histoire du temple est pleine de soubresauts, construit en 1600 sur l'emplacement de l'ancienne église, rasé en 1686 pour ériger une nouvelle église, puis utilisé comme temple de la Raison sous la Révolution et, enfin réaménagé en 1823. C'est le lieu de culte de la communauté protestante Réformée Évangélique. Un premier orgue fut construit en 1848. Il a subit une reconstruction et une extension par le facteur B. RAUPP en 1992.
La place couverte : Elle date du XV° siècle. Elle s'appelait l'orgerie ou marché aux grains, puis devint le lieu du marché aux châtaignes et aujourd'hui celui des produits locaux.
La fontaine Pradier : Construite à l'occasion de l'inauguration de la rue Neuve, de style classique, elle date de la première moitié du XIX° siècle (1835). Elle est composée d'un vaste bassin circulaire au centre duquel, sur un socle ouvragé, prend place une vasque, supportant elle-même une colonne de style composite. La statue qui s'élevait sur le chapiteau a mystérieusement disparu. Rénovée en 2006.
L'église St Etienne : Elle fut construite entre 1686 et 1688 sur l'emplacement de l'ancien temple démoli à la suite de la Révocation de l' Édit de Nantes en 1685. Le clocher date de 1588.
La tour de l'horloge : La tour date de 1320, dernier vestige des anciens remparts détruits lors de la paie d'Alais. Elle a trois niveaux et présente la même architecture que les remparts d'Aigues Mortes. En 1569, l'installation de l'horloge renforce l'importance de la tour.
Ses démentions : des murs épais de 1.5 m, un cylindre de 8.5 m de diamètre et une hauteur 22m
La Méridienne : Horloge de la ville depuis 1569, épargnée en 1629 lors de la destruction des remparts, la méridienne fut restaurée en 1989.
Le parc des Cordeliers : Si la commune a la chance de posséder sur son territoire différentes espèces d’arbres séculaires en nombre, son parc des Cordeliers en rassemble quelques magnifiques spécimens, disséminés un peu partout. Parmi ceux-ci et un peu à l’écart se distingue la majesté d’un vieux chêne tricéphale (tronc en 3 parties) d’une quarantaine de mètres de haut et d’environ 230 ans. D’abord son nom précis : chêne des Canaries
Ensuite, sa provenance : la légende voudrait que l’un des compagnons de La Fayette l’ait ramené d’Amérique… Qui sait, peut-être y a t-il encore des archives à trouver pour que le mythe devienne réalité. En tout cas, les différentes énigmes liées à ce bel inconnu d’Anduze n’ont pas empêché son obtention, en juillet 2000, du label « Arbre Remarquable de France« . Si un jour vous voulez aller caresser son écorce pour récupérer un peu de la force de ce magnifique ancêtre, vous le trouverez sur le terrain de boules, derrière l’allée des bambous.
La tour de Pézène : Elle fait partie du "château de Pézène", vieille maison seigneuriale et résidence des comtes de Beaufort du XVème - XVIème siècle. La tour date du XIIIème - XIVème siècle.
Le Musée de la Musique : Plus de 1000 instruments de musique du monde entier de diverses époques, populaires ou plus élaborés. Ouvert de mars à décembre En hiver, ouvert les dimanches et fêtes sur rendez-vous. Animations spéciales pour les scolaires.
Le GARDON D'ANDUZE : Tantôt torrents, aux eaux bondissantes, tantôt rivières aux eaux calmes et tièdes sous le soleil estival, les Gardons offrent, sous l'ombre de leurs frondaisons de rives, de nombreux endroits de calme et de repos. Il vous est loisible également de parcourir les crêtes des montagnes, et de découvrir, au détour d'une boucle du chemin, la géologie toute particulière du pays. Ici, la porte des Cévennes d'Anduze, falaise calcareuse montrant la rupture de ce qui était un immense lac il y a quelques millions d'années.
Depuis la plus haute antiquité, le site d'Anduze a été occupé par de nombreuses civilisations.
De la préhistoire, il nous reste des tombes mégalithiques (celle de la Grande Pallière par exemple), des menhirs et plus rarement des roches à cupules (dessins sculptés dans la pierre).
Le rocher, au flanc duquel la ville a été construite, porte à son sommet un Oppidum gaulois et un Castrum romain.
C'est par sa position défensive que le rocher de Saint-Julien a favorisé l'implantation d'une zone habitée, qui peu à peu s'est développée, en se rapprochant des bords du Gardon.
Le pape Urbain II, au XIème siècle, appelle à la croisade pour délivrer l'Empire Chrétien d'Orient, ainsi que le tombeau du Christ. Les chevalier Geoffroy de Saint-Omer (Flamand) et Hugues de Payens (Champenois), fondèrent l'Ordre du Temple dans les années 1118 - 1119. Rapidement, l'Ordre devint puissant et reconnu sur l'ensemble des deux terres. Dans le Gard, la mémoire des Templiers est encore présente :
Au XVIème siècle, la ville comptait plus de 7 000 habitants, qui vivaient à l'intérieur des murailles. Ainsi s'explique la complexité du réseau de routes et de ruelles.
Le Protestantisme s'est implanté très tôt dans les Cévennes, et particulièrement à Anduze, où une église est "dressée" en 1560. L'année 1998 a vu la commémoration du 400ème anniversaire de l' Édit de Nantes (1598), promulgué par Henry IV. L'une des nombreuses guerres de religion intéresse directement la ville d'Anduze, que le Duc de Rohan choisit comme quartier général (1622 - 1629).. La "Paix d'Alais" (1629), qui verra le siège de la ville en présence du Cardinal de Richelieu, consacre la défaite politique du protestantisme. Les places fortes (dites places de sécurité), accordées aux protestants par l'Edit de Nantes, seront démantelées et leurs remparts rasés. Ce fut le cas d'Anduze. Ne reste des fortifications que la Tour de l'Horloge et le château. Il est toutefois probable que certaines façades des maisons de la rue Basse soient constituées de vestiges de ces fortifications.
Sous le règne personnel de Louis XIV (dès 1661), la persécution se met peu à peu en place et les conversions forcées (les "dragonnades" dès 1680) aboutissent normalement à la Révocation de l' Édit de Nantes (octobre 1685). Un mois plus tard, le Temple d'Anduze est détruit. Les protestants Cévenols entrent au "Désert", pour continuer à pratiquer clandestinement leur culte. La "Révolte des Camisards" (1702 - 1710) dans les Cévennes sera la douloureuse réplique à ces persécutions. Commencée en 1702 par l'assassinat de l'Abbé du Caylar par une poignée de conjurés ayant Abraham Mazel à sa tête, elle ne se terminera qu'en 1710, par la reddition de Jean Cavalier, leur chef. Voir à ce sujet le Musée du Désert, à Mialet.
L'apaisement viendra enfin par la signature de l' Édit de Tolérance (1787), qui donnera aux protestants un état civil, et par la publication de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (1789). Le Pasteur Rabaut Saint-Etienne, dans le cadre de la Constituante, sera un des principaux artisans de l'article concernant plus particulièrement la Liberté de Culte. Le Concordat de 1802 (Napoléon Bonaparte) permettra à l'église protestante de se réorganiser et de construire des Temples. Celui d'Anduze sera érigé en 1823.
Tout commence avec la Saint-Barthélemy de 1572. "Le célèbre massacre scelle l'espoir des réformés de faire basculer le royaume de France dans le protestantisme, explique le Nîmois Philippe Chareyre, professeur à l'université de Pau et des pays de l'Adour. L'épisode de la république protestante doit être compris dans ce contexte." Conséquence politique : les huguenots vont considérer que le "contrat" est rompu entre le monarque, source du pouvoir, et eux-mêmes, sujets du roi. Dès février 1573, la charte de fondation d'une sorte de république fédérative - huguenote, mais tolérante envers les catholiques "paisibles" - est votée à Anduze. Pourquoi là ? Parce que la ville est imprégnée de protestantisme - d'où le surnom de "petite Genève" -, qu'elle est très peuplée - deux fois plus d'habitants qu'à l'heure actuelle -, et qu'elle est une place forte... éloignée de Paris, lieu de l'absolutisme royal. Mais attention, Anduze n'était pas capitale de cette république : les assemblées politiques tournaient d'une ville a une autre, selon la conjoncture militaire des guerres de Religion.
C'est à Janine Garrisson - professeur honoraire à l'université de Limoges - que l'on doit la redécouverte de cette république inédite : "Il y a une ébauche de séparation des pouvoirs, relève-t-elle. Le "pays" possède le pouvoir exécutif et législatif ; il désigne un "protecteur" chargé des affaires militaires et un conseil permanent, sorte de gouvernement fédéral. Cette assemblée souveraine se réunit périodiquement et regroupe des députés de chaque province ayant prêté serment à l'Union protestante." Une large autonomie était accordée aux territoires qui rejoignaient ces "États-Unis du Midi". Alors, révolutionnaire, la république fondée à Anduze ? "Il ne faut pas pour autant penser à des institutions laïques et démocratiques, souligne Philippe Chareyre. Car la laïcité n'est pas de ce temps-là ! Partout en Europe, dans les contrées protestantes comme dans les pays catholiques, les États sont confessionnels. Par ailleurs, parler de démocratie serait un raccourci trop rapide : l'organisation fondée à Anduze était représentative, pas démocratique. Mais, certes, il a fallu passer par ce stade avant de connaître la démocratie moderne."
Anduze ne souhaitait pas créer un État sécessionniste, une république à part. Mais, au vu des dramatiques circonstances de l'époque, les huguenots comprennent la nécessité d'élaborer une organisation politique autonome. Et le but était clair : il s'agissait de coordonner la résistance des réformés et la levée de l'argent pour pouvoir guerroyer contre la monarchie. Ce n'était donc pas les pasteurs qui dirigeaient, mais une assemblée de bourgeois et de nobles pour payer et combattre. Afin de s'organiser, les protestants ont repris tout un système traditionnel d'assemblée représentative et une longue habitude de l'auto gestion. Au niveau local, c'était peu de changement - même si le roi avait tendance à grignoter les "libertés" locales héritées du système féodal. Au niveau fédéral, en revanche, c'était très novateur : la construction de cette république introduit une sorte d'État dans l'État. D'ailleurs, très concrètement : l'organisation des provinces huguenotes repose sur un discontinu géographique. Des villes et des régions entières échappent à son contrôle ! Cet archipel protestant dura tout de même 25 ans, le temps de passer de la guerre à la paix - de la Saint-Barthélemy à l'Édit de Nantes. Mais l'essentiel, c'est que, sous les deux d'Anduze, des hommes fiers de leurs convictions se dotèrent de leurs propres institutions. Les souverains, c'était eux - et non le roi. Ou comment l'air cévenol rend responsable et libre.
C'est par sa position défensive que le rocher de Saint-Julien a favorisé l'implantation d'une zone habitée, qui peu à peu s'est développée, en se rapprochant des bords du Gardon.
Le pape Urbain II, au XIème siècle, appelle à la croisade pour délivrer l'Empire Chrétien d'Orient, ainsi que le tombeau du Christ. Les chevalier Geoffroy de Saint-Omer (Flamand) et Hugues de Payens (Champenois), fondèrent l'Ordre du Temple dans les années 1118 - 1119. Rapidement, l'Ordre devint puissant et reconnu sur l'ensemble des deux terres. Dans le Gard, la mémoire des Templiers est encore présente :
- Alès, principale commanderie du nord du Gard, a été le lieu de supplice de 33 Templiers, arrêtés et torturés au château, en 1307.
- Bagard, lieu de culte et d'administration au lieu-dit de l'Espitalet (l'hospitalet), ancienne Commanderie de l'Ordre de Malte.
Au XVIème siècle, la ville comptait plus de 7 000 habitants, qui vivaient à l'intérieur des murailles. Ainsi s'explique la complexité du réseau de routes et de ruelles.
Le Protestantisme s'est implanté très tôt dans les Cévennes, et particulièrement à Anduze, où une église est "dressée" en 1560. L'année 1998 a vu la commémoration du 400ème anniversaire de l' Édit de Nantes (1598), promulgué par Henry IV. L'une des nombreuses guerres de religion intéresse directement la ville d'Anduze, que le Duc de Rohan choisit comme quartier général (1622 - 1629).. La "Paix d'Alais" (1629), qui verra le siège de la ville en présence du Cardinal de Richelieu, consacre la défaite politique du protestantisme. Les places fortes (dites places de sécurité), accordées aux protestants par l'Edit de Nantes, seront démantelées et leurs remparts rasés. Ce fut le cas d'Anduze. Ne reste des fortifications que la Tour de l'Horloge et le château. Il est toutefois probable que certaines façades des maisons de la rue Basse soient constituées de vestiges de ces fortifications.
Sous le règne personnel de Louis XIV (dès 1661), la persécution se met peu à peu en place et les conversions forcées (les "dragonnades" dès 1680) aboutissent normalement à la Révocation de l' Édit de Nantes (octobre 1685). Un mois plus tard, le Temple d'Anduze est détruit. Les protestants Cévenols entrent au "Désert", pour continuer à pratiquer clandestinement leur culte. La "Révolte des Camisards" (1702 - 1710) dans les Cévennes sera la douloureuse réplique à ces persécutions. Commencée en 1702 par l'assassinat de l'Abbé du Caylar par une poignée de conjurés ayant Abraham Mazel à sa tête, elle ne se terminera qu'en 1710, par la reddition de Jean Cavalier, leur chef. Voir à ce sujet le Musée du Désert, à Mialet.
L'apaisement viendra enfin par la signature de l' Édit de Tolérance (1787), qui donnera aux protestants un état civil, et par la publication de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (1789). Le Pasteur Rabaut Saint-Etienne, dans le cadre de la Constituante, sera un des principaux artisans de l'article concernant plus particulièrement la Liberté de Culte. Le Concordat de 1802 (Napoléon Bonaparte) permettra à l'église protestante de se réorganiser et de construire des Temples. Celui d'Anduze sera érigé en 1823.
En 1573, un an après la Barthélémy et jusqu'à l'Édit de Nantes, en 1598, une sorte d'État huguenot est fondé à Anduze. Retour sur un épisode étrangement "oublié" par les livres d'histoire...
Une nouvelle espèce de république (...) qui avait ses lois pour la religion, le gouvernement civil, la justice, la discipline militaire, la liberté du commerce, la levée des impôts et l'administration des finances." Voilà comment Jean-Auguste de Thou, catholique modéré et ami du futur Henri IV, décrit, un brin stupéfait, l'organisation fondée à Anduze par les protestants. Étonnant, en effet, pour les hommes du XVIe siècle : difficile de concevoir des assemblées souveraines quand un seul pouvoir est reconnu, celui du roi. Étonnant, également, pour nous : peu de choses ont été écrites sur ce moment important où les Anduziens, à l'époque des guerres de Religion, se sont dotés d'un système politique original. Récit d'une république oubliée, et née à Anduze.Tout commence avec la Saint-Barthélemy de 1572. "Le célèbre massacre scelle l'espoir des réformés de faire basculer le royaume de France dans le protestantisme, explique le Nîmois Philippe Chareyre, professeur à l'université de Pau et des pays de l'Adour. L'épisode de la république protestante doit être compris dans ce contexte." Conséquence politique : les huguenots vont considérer que le "contrat" est rompu entre le monarque, source du pouvoir, et eux-mêmes, sujets du roi. Dès février 1573, la charte de fondation d'une sorte de république fédérative - huguenote, mais tolérante envers les catholiques "paisibles" - est votée à Anduze. Pourquoi là ? Parce que la ville est imprégnée de protestantisme - d'où le surnom de "petite Genève" -, qu'elle est très peuplée - deux fois plus d'habitants qu'à l'heure actuelle -, et qu'elle est une place forte... éloignée de Paris, lieu de l'absolutisme royal. Mais attention, Anduze n'était pas capitale de cette république : les assemblées politiques tournaient d'une ville a une autre, selon la conjoncture militaire des guerres de Religion.
C'est à Janine Garrisson - professeur honoraire à l'université de Limoges - que l'on doit la redécouverte de cette république inédite : "Il y a une ébauche de séparation des pouvoirs, relève-t-elle. Le "pays" possède le pouvoir exécutif et législatif ; il désigne un "protecteur" chargé des affaires militaires et un conseil permanent, sorte de gouvernement fédéral. Cette assemblée souveraine se réunit périodiquement et regroupe des députés de chaque province ayant prêté serment à l'Union protestante." Une large autonomie était accordée aux territoires qui rejoignaient ces "États-Unis du Midi". Alors, révolutionnaire, la république fondée à Anduze ? "Il ne faut pas pour autant penser à des institutions laïques et démocratiques, souligne Philippe Chareyre. Car la laïcité n'est pas de ce temps-là ! Partout en Europe, dans les contrées protestantes comme dans les pays catholiques, les États sont confessionnels. Par ailleurs, parler de démocratie serait un raccourci trop rapide : l'organisation fondée à Anduze était représentative, pas démocratique. Mais, certes, il a fallu passer par ce stade avant de connaître la démocratie moderne."
Anduze ne souhaitait pas créer un État sécessionniste, une république à part. Mais, au vu des dramatiques circonstances de l'époque, les huguenots comprennent la nécessité d'élaborer une organisation politique autonome. Et le but était clair : il s'agissait de coordonner la résistance des réformés et la levée de l'argent pour pouvoir guerroyer contre la monarchie. Ce n'était donc pas les pasteurs qui dirigeaient, mais une assemblée de bourgeois et de nobles pour payer et combattre. Afin de s'organiser, les protestants ont repris tout un système traditionnel d'assemblée représentative et une longue habitude de l'auto gestion. Au niveau local, c'était peu de changement - même si le roi avait tendance à grignoter les "libertés" locales héritées du système féodal. Au niveau fédéral, en revanche, c'était très novateur : la construction de cette république introduit une sorte d'État dans l'État. D'ailleurs, très concrètement : l'organisation des provinces huguenotes repose sur un discontinu géographique. Des villes et des régions entières échappent à son contrôle ! Cet archipel protestant dura tout de même 25 ans, le temps de passer de la guerre à la paix - de la Saint-Barthélemy à l'Édit de Nantes. Mais l'essentiel, c'est que, sous les deux d'Anduze, des hommes fiers de leurs convictions se dotèrent de leurs propres institutions. Les souverains, c'était eux - et non le roi. Ou comment l'air cévenol rend responsable et libre.